Les nouveaux systèmes de gouvernance dans les établissements de santé Les établissements de santé sont confrontés aujourd’hui à un ensemble de réformes qui affectent profondément leurs modes de fonctionnement. La nouvelle gouvernance et la tarification à l’activité, tout particulièrement, centrent de manière décisive le management interne sur l’activité médicale. Il s’agit d’une évolution importante dont la concrétisation réelle demandera des efforts continus au fil du temps. Vous analyserez la situation de l’organisation « Infirmerie Protestante de Lyon » présentée dans les annexes 1 à 5 en effectuant les travaux suivants : 1 – Présentez les caractéristiques de l’organisation « Infirmerie Protestante de Lyon ». 2 – Distinguez ces caractéristiques de celles d’une organisation publique. 3 - Définissez la notion de tarification à l’activité 4 – Identifiez le problème de management lié à la mise en place de la tarification à l’activité. 5 – Présentez et explicitez le processus stratégique adopté par l’organisation. 6 – La mise en place d’un système d’information adapté vous parait-elle indispensable pour cela ? En quoi constitue-t-elle une étape importante dans le processus stratégique? Liste des annexes : Annexe 1 : Présentation de l’infirmerie protestante Annexe 2 : Certification des établissements de santé par la Haute Autorité de la Santé Annexe 3 : La réforme du financement des établissements de santé Annexe 4 : L’évolution du système d’information (SIH) de l’infirmerie protestante pour la prise en compte de la tarification à l’activité Annexe 5 : L’importance du système d’information dans les réformes des établissements de santé Annexe 6 : abréviations utilisées et définitions de certains termes ANNEXE 1 : Présentation de l’infirmerie protestante DECEMBRE 2006 1 Etablissement de soins pluridisciplinaires, l'INFIRMERIE PROTESTANTE est une association loi 1901 à but non lucratif dont les administrateurs sont bénévoles. Le Président de l'association est Monsieur Christian Fritsch et le Directeur de l'établissement est Monsieur Thierry Degoul. Le corps médical -plus d'une centaine de médecins-intervient dans l'établissement à titre libéral. Le projet Médical d’Établissement a pour objectifs : -de renforcer les activités traditionnelles diversifiées de polyclinique de proximité, -de développer son positionnement d’Établissement de recours au plan régional dans une logique forte de réseau. L’INFIRMERIE PROTESTANTE comprend 184 lits agréés d’hospitalisation et un service de jour de 21 places agréés répartis ainsi: Chirurgie : 117 lits -Chirurgie ambulatoire : 13 places -Médecine : 61 lits -Chimiothérapie: 8 places -Réanimation : 8 lits Les principaux services sont les suivants: Services d’hospitalisation : 6 unités -Soins de suite: 4 postes -Bloc opératoire : 10 salles d’opérations -Coronarographie: 2 salles -Endoscopie bronchique: 1 salle -Gastro-entérologie: 2 salles -Kinésithérapie et Rééducation fonctionnelle -Radiologie diagnostique et interventionnelle -Scanner -IRM -Laboratoire d'analyses Médicales Infirmerie Protestante de Lyon 1-3, Chemin du Penthod 69300 CALUIRE et CUIRE Tel: 04 72 00 72 00 Accréditation L'Infirmerie Protestante a été certifiée par la Haute Autorité de Santé en Octobre 2006. Le rapport final est accessible sur le site de l'ANAES. Les Vigilances : Le Comité de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN, Président Docteur JeanPierre LANÇON) et les cellules Vigilances, l'Hémo, la Matério et la Pharmacovigilance sont en place depuis plusieurs années maintenant. Plus qu'un suivi de la réglementation, elles nous permettent d'assurer une véritable gestion des risques et une amélioration constante de la qualité de nos services. DECEMBRE 2006 2 Installation d'une IRM Une IRM est installée au sein de l'établissement depuis Septembre 2003. L'autorisation est commune aux radiologues de l'INFIRMERIE PROTESTANTE, de la polyclinique de RILLIEUX et de l'HOPITAL de la CROIX ROUSSE. Source : www.infirmerie-protestante.com ANNEXE 2 : La certification par la Haute Autorité de Santé (HAS) Source : www.has-sante.fr (site de la haute autorité de santé) Certification des établissements de santé La certification des établissements de santé est une démarche ayant pour objectif de concourir à l’amélioration de la prise en charge des patients dans les hôpitaux et cliniques sur l’ensemble du territoire français. Elle consiste en une auto-évaluation suivie d’une visite réalisée par des professionnels de santé extérieurs à l’établissement et intègre un dispositif de suivi qui visent à engager les professionnels de l’établissement dans une démarche qualité durable. La certification des établissements n’est pas un examen ou un concours que passe chaque établissement mais plutôt un travail de fond mobilisant l’ensemble de ses personnels autour d’un objectif commun : mieux travailler ensemble pour assurer une prise en charge de qualité. La prise en charge satisfaisante du patient implique l’action coordonnée de nombreux services cliniques, médico-techniques, logistiques et administratifs. C’est pourquoi, l’évaluation porte sur l’ensemble du fonctionnement de l’établissement et intègre les éléments relatifs à l’information et à la participation du patient à sa prise en charge. La procédure de certification est naturellement en constante évolution de façon à s’adapter en permanence aux exigences des citoyens en matière de qualité et de sécurité des soins. La certification des établissements étant encore peu connue du Grand Public, la HAS met à votre disposition sur ce site des informations concrètes et simples sur ce dispositif. *: La dénomination « accréditation des établissements de santé » n’existe plus depuis la loi 13 août 2004, remplacée par « la certification des établissements de santé ». Le terme « accréditation » est désormais réservé à une autre procédure concernant les médecins et les équipes médicales. Accréditation de l’Infirmerie protestante de Lyon 11.12.02 - (HOSPIMEDIA) - L’Infirmerie protestante de Lyon (Caluire et Cuire), association de loi 1901 à but non lucratif géré par des administrateurs bénévoles, vient récemment d’être accréditée par l’Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (Anaes). // DECEMBRE 2006 3 ANNEXE 3 : La réforme du financement des établissements de santé Source : www.has-sante.fr HOPITAL 2007 : LA MISSION "TARIFICATION A L'ACTIVITE" 1- FINALITE DE LA REFORME 1-1 La Problématique et les enjeux Le constat de départ mettait en exergue l'existence de deux systèmes de financement bien différents pour les structures de soins. D'une part, le système de la dotation globale qui concernait les hôpitaux publics et les hôpitaux privés participant au service public (PSPH) et, d'autre part, un système de tarification à la journée et de forfait lié aux actes réalisés, pour les cliniques privées, pour les établissements privés à but lucratif. Ces deux systèmes génèraient des effets pervers : La dotation globale de financement (DGF), en ne liant que très faiblement le budget à l'activité réalisée, conduisait soit à la constitution de rentes de situation, soit à un manque de financement pour les structures les plus actives ; Le montant des prestations pour le même acte dans le secteur privé (sous OQN) variait sur l'ensemble du territoire. L’allocation de ressources aux établissements de soins s’oriente résolument vers une Tarification à l’Activité. Les bénéfices attendus sont de plusieurs ordres : Une plus grande médicalisation du financement , une responsabilisation des acteurs et une incitation à s’adapter, une équité de traitement entre les secteurs, le développement des outils de pilotage médicoéconomiques (contrôle de gestion) au sein des hôpitaux publics et privés. Pour atteindre ces objectifs, le Gouvernement a choisi la voie du pragmatisme. Il s'agit d'utiliser toute la connaissance capitalisée par les hôpitaux et les cliniques depuis la mise en œuvre du PMSI. 1-2 Le Champ de la réforme La nouvelle tarification s’applique à tous les établissements publics et privés titulaires d’autorisations de Médecine, Chirurgie ou Obstétrique (MCO). Si les établissements sont également titulaires d’autorisations de lits ou places de soins de suite et de réadaptation (SSR) ou de psychiatrie, seule la partie des activités de MCO sera concernée. Les hôpitaux locaux sont temporairement maintenus en dehors du champ de la réforme. […] 2.2 La réforme dans le secteur privé L’entrée des cliniques dans la réforme a été reportée plusieurs fois suite aux difficultés techniques rencontrées dans l’adaptation des chaînes de facturation et de liquidation. Le démarrage effectif a eu lieu le 1er mars 2005. Pour arriver à ce passage d’un mode tarifaire à un autre, des tests de facturation basés sur des cas d’hospitalisation réels furent mis en œuvre en liaison directe avec les CPAM et les Centres techniques informatiques de l’Assurance Maladie. Des Comités régionaux, placés sous la responsabilité des ARH et mobilisant les CPAM et les fédérations d’établissements privés, ont suivi le bon déroulement de ces tests auprès de chaque établissement concerné. Ils ont eu en charge de faire remonter très régulièrement au niveau d’un Comité national l’état d’avancement des tests et la nature des difficultés rencontrées. Ce dispositif de suivi et d’accompagnement perdure encore aujourd’hui afin de suivre au plus près les problèmes rencontrés sur le terrain et de manière à adapter et optimiser les modalités du nouveau système de financement aux particularismes des établissements. Au point de vue économique, la période de transition est gérée dans ce secteur par un mécanisme de coefficients correcteurs spécifiques à chaque établissement et garantissant, pour la première année d'application, une neutralité économique à case-mix identique. Ces coefficients de transition devront être ramenés à 1 au terme de la période de transition, terme fixé en 2012 (échéance identique à celle retenue pour le secteur antérieurement financé par dotation). DECEMBRE 2006 4 ANNEXE 4 : L’évolution du système d’information (SIH) de l’infirmerie protestante pour la prise en compte de la tarification à l’activité La tarification à l’activité constitue le futur outil de financement commun aux établissements de santé publics et privés. Destinée à remplacer le système de la dotation globale, la T2A doit permettre de financer l’établissement à partir de la valorisation de son activité réelle dans le champ MCO, en s’appuyant sur l’échelle nationale de tarifs par groupe homogène de séjour (GHS). La T2A a des conséquences importantes pour les établissements de santé : la saisie de l’activité en temps réel dès sa réalisation et sa valorisation (au plus près de la production de soins) ; le traitement de cette information pour la facturation, l’analyse de l’activité et la comptabilité; une nouvelle présentation budgétaire, comptable et analytique, et la prise en compte des informations comptables produites par le Trésor Public ; la tenue impérative d’une comptabilité d’engagement ; le suivi et la prise en compte de tous les éléments qui entrent dans la facturation tels que les dispositifs médicaux et les médicaments coûteux réellement administrés ; la dématérialisation des factures émises à l’encontre de l’assurance maladie (Norme B2) et le traitement des informations transmises en retour (Norme Noémie)… Cette mise en oeuvre nécessite une analyse des nouveaux flux d’information ; elle s’appuie donc sur le système d’information qui doit servir à l’optimisation des processus, au pilotage et à l’évaluation ainsi qu’au contrôle et à l’assurance qualité. Cette analyse a permis d’identifier les impacts sur le SIH qui a été découpé en grands projets : Recueil des actes et prise en compte de l’activité et des paiements supplémentaires, échanges inter établissement avec la prise en compte des flux liés au transfert de patient d’un établissement à un autre et de tous éléments concernant l’environnement ; facturation et PMSI ; pilotage, comptabilité analytique et budgétaire ; dématérialisation et relation avec la CNAM (contrôle et archivage) ; Connaissances et nomenclatures. […] Alignement stratégique du système d’information L’étude “Système d’information de production de soins - Analyse des expériences des établissements de santé” menée en 2002 a mis en évidence la nécessité de mieux définir les objectifs et le périmètre des projets du SI en accord avec la stratégie de l’établissement. Cette dernière est formulée sous la forme d’objectifs opérationnels dans les différentes composantes du projet d’établissement. Elle dépend fortement des axes stratégiques nationaux (plans de santé publique, réglementation) et régionaux (SROS, COM). L’alignement stratégique du système d’information est une démarche visant à faire coïncider la stratégie du SI avec la ou les stratégies “métier” de l’entreprise. Cette démarche a pour finalité de renforcer la valeur d’usage du SI et de faire de celui-ci un atout pour l’entreprise. Première étape d’une démarche d’urbanisation des SI, l’alignement stratégique permet de mieux définir les objectifs des projets du SI et par conséquent de faciliter la définition de leur périmètre et l’adhésion des acteurs impactés. Il participe aussi à l’ordonnancement des projets par la définition des ordres de priorités de mise en oeuvre, sous-tendus par les objectifs prioritaires de l’établissement. Il permet de plus d’identifier les indicateurs de suivi, produits par le SI, afin de mesurer l’atteinte de ces objectifs. La méthode adoptée pour conduire une démarche d’alignement stratégique du SI consiste tout d’abord à identifier les axes stratégiques de l’établissement ainsi que leurs objectifs opérationnels. Ensuite, une matrice “objectifs stratégiques / processus” met en évidence les processus clés impactés, à améliorer ou à adapter. Une seconde matrice “processus clés / fonctions du SI” permet de repérer quelles sont les fonctions du SI qui apportent le plus de valeur ajoutée aux processus. Le périmètre des fonctions est défini en prenant en compte les améliorations ou adaptations attendues ainsi que les indicateurs de qualité et de gestion à produire. L’étude “Alignement stratégique du SI”, disponible en juin 2004, présente cette méthode et propose les matrices alimentées par des nomenclatures d’axes stratégiques, d’objectifs opérationnels, de processus et de fonctions SI “types” que l’établissement peut adapter à son contexte pour définir les objectifs et le périmètre de ses projets en accord avec sa stratégie “métier”. Source : www.gmsih.fr (groupement pour la modernisation du système d’information hospitalier) DECEMBRE 2006 5 ANNEXE 5 : L’importance du système d’information dans les réformes des établissements de santé L’établissement de santé est confronté aujourd’hui à un ensemble de réformes qui affectent profondément ses modes de fonctionnement. La nouvelle gouvernance et la mise en place de la tarification à l’activité, tout particulièrement, centrent de manière décisive le management interne sur l’activité médicale. Il s’agit d’une évolution importante dont la concrétisation réelle demandera des efforts continus au fil du temps. Dans un tel contexte, le système d’information devra jouer un rôle décisif. Il devra répondre à la logique sous-jacente de la nouvelle gouvernance mais il devra également de manière équilibrée répondre à la logique d’amélioration de la qualité des soins que demande la société. C’est pourquoi il est essentiel de le centrer sur le patient, de le mettre en oeuvre selon une logique transversale à l’hôpital, suivant les processus de soins et non plus à partir de la logique d’applications verticales qui a prévalu jusqu’à présent. Il doit permettre également d’élaborer des indicateurs d’activité et de prévisions, intervenant ainsi dans le traitement de l’information, qui va de la prise en charge du patient à l’émission de la facture, et jusqu’à la fonction de pilotage de l’activité qui demain jouera un rôle essentiel dans la gestion des établissements. Enfin, l’ouverture du système d’information vers L’extérieur doit inscrire l’établissement dans la coordination et la continuité des soins, dans le cadre des réseaux de santé et de l’échange des données du patient entre professionnels de santé, ainsi que de l’alimentation du futur dossier médical personnel. Les transformations à opérer sont donc considérables. Il faut en effet assurer l’intégration de la logique médicale dans la gestion du système d’information, en impliquant les médecins et en décloisonnant le système actuel qui juxtapose un système administratif et un système de production de soins organisé généralement autour d’un dossier cloisonné du patient. Il faut raisonner en termes de processus de soins, c'est-à-dire prendre en compte transversalement les informations nécessaires à la prise en charge du patient au long de son séjour, en intégrant les données d’admission, les données cliniques et médico-techniques, les données médicoéconomiques, jusqu’à la facturation du séjour ou de la consultation dans une chaîne cohérente de traitement de l’information. Un tel bouleversement des méthodes de travail, qui doit nécessairement s’inscrire dans la durée, ne peut être réalisé qu’avec des outils interopérables et communicants proposés par le marché. Les enjeux se posent donc prioritairement sur le plan de la stratégie et de l’organisation des établissements, mais aussi de la gestion de projet et de la conduite du changement, et enfin de l’aptitude à mettre en oeuvre les technologies nécessaires. Dans le contexte des contraintes budgétaires que nous connaissons, la question concernant la possibilité des établissements de dégager des financements suffisants demeure posée. De plus, la nécessité de réunir, dans les établissements, les compétences dans le domaine de la maîtrise d’ouvrage et l’aptitude à mener une gestion de projets d’envergure ne doit pas être sous estimée. Ainsi, la progression des systèmes d’information des établissements constituera un facteur important du succès de la réorganisation nécessaire des hôpitaux dans l’intérêt du patient. n Pr Pierre Fuentes Président de la conférence des présidents de CME de CHU –Avril 2006- DECEMBRE 2006 6 ANNEXE 6 : Définitions des sigles utilisés et de certains termes CLIN : Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales DGF : Dotation Globale de Fonctionnement OQN : Objectif Quantifié National PMSI : Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information SSR : Soins de Suite et de Réadaptation CPAM : Caisse Primaire d’Assurance Maladie CNAM : Caisse Nationale d’Assurance Maladie MCO : Médecine, Chirurgie, Obstétrique SIH : Système d’Information Hospitalier T2A : Tarification à l’Activité SROS : Schéma régional d’organisation des soins COM : Contrat d’Objectifs et de Moyens ARH : Agence Régionale de l’Hospitalisation Infections nosocomiales : "Les infections nosocomiales sont les infections qui sont contractées dans un établissement de soins. Une infection est considérée comme telle lorsqu'elle était absente au moment de l'admission du patient. Lorsque l'état infectieux du patient à l'admission est inconnu, l'infection est classiquement considérée comme nosocomiale si elle apparaît après un délai de 48 heures d'hospitalisation. Ce délai est cependant assez artificiel et ne doit pas être appliqué sans réflexion. " Pharmacovigilance: " La pharmacovigilance a pour objet la surveillance du risque d'effets indésirables résultant de l'utilisation des médicaments et produits à usage humain mentionnés à l'article L. 511-1, des produits mentionnés à l'article L. 658-11 et des médicaments et produits contraceptifs mentionnés à l'article 2 du décret 69-104 du 3 février 1969." IRM: Imagerie par Résonance Magnétique. Technique d'exploration de l'organisme utilisant les modifications d'orientations (résonance ou vibration) de certains atomes (hydrogène) soumis à un champ magnétique intense. DECEMBRE 2006 7