La 2ième définition : la compétence est une disposition à agir. Elle est quelque chose en
devenir, en gestation. Elle n'est pas immédiatement visible, il faut la détecter, la repérer, la
faire émerger. Il faut détecter le potentiel à être "en capacité de".
Ceci ne peut se faire que dans une entreprise qui utilise l'ensemble de son K et
particulièrement son K humain, pour mettre en œuvre les changements nécessaires à son
évolution et à son adaptation. Ce n'est pas le travail qui constitue le ressort de la croissance et
de l'emploi mais la capacité des acteurs à se transformer pour anticiper les besoins, à se
remettre en cause pour atteindre des objectifs non encore totalement cadrés.
Une telle conception du fonctionnement de l'entreprise correspond à une stratégie centrée sur
ses métier. Le management passe alors par une évolution régulière de l'entreprise et donc une
capacité à conduire le changement en le faisant accepter par les salariés.
5. La notion de compétence pour la Médef:
Pendant les journées de Deauville de 1998, il retient une définition très stricte de la
compétence comme une combinaison de connaissances, savoir-faire, expériences et
comportements s'exerçant dans un contexte précis. Elle se constate lors de sa mise en œuvre
en situation professionnelle à partir de laquelle elle est validable. C'est donc à l'entreprise qu'il
appartient de la repérer, de l'évaluer, de la valider et de la faire évoluer.
Critique des syndicats: cette conception ouvre la voie à la subjectivité, voire à l'arbitraire des
critères de jugement. Il faut donner un cadre de validation des compétences, entourer cette
notion de garanties collectives.
La démarche compétence est un outil de management des RH, de gestion et d'adaptation de
ces dernières aux nouvelles technologies et à des situations de travail inédites.
6. nécessité de repères collectifs:
La logique compétence opère un déplacement de l'évaluation des qualités du travail vers l'I.
Elle mobilise un des principes de jugement de la logique métier qui prévalait avant mêle la
logique de qualification. Mais la reconnaissance des qualités de l'individu ne dépend plus de
la communauté d'appartenance et du respect des règles instaurées par cette communauté. En
effet, la compétence est évaluée dans et par l'entreprise.
Les compétences introduisent une distance entre les caractéristiques du poste ou de l'emploi et
celle du salarié qui l'occupe. Cela signifie qu'un même emploi peut-être différemment tenu et
qu'en conséquence, la contribution des différents salariés qui l'occupent n'est pas
nécessairement identique. La combinaison des modalités différenciées de tenir un même
emploi et de la proximité entre emploi permet l'ouverture d'espace de mobilité au sein de
l'entreprise. L'organisation de la mobilité entre entreprise, nécessite l'élaboration de repères
communs, collectifs en matière de performance. + le système de professionnalisation est
régulé conjointement par les acteurs sociaux et s'appuie sur des identités professionnelles
fortement constituées, + il a de légitimité pour participer à la production de normes en matière
de compétence.
Mais le débat sur les compétences n'a pas de réel autonomie et ne recèle pas d'enjeu en dehors
du système de qualification. A l'inverse, le débat prend d'autant + d'autonomie que le système
de professionnalisation perd de sa légitimité ou correspond à régulations démantelées.
Mais maillon manquant: l'articulation entre la branche et l'entreprise. Cantonner la notion de
compétence à la seule entreprise n'est pas satisfaisant, ni pour les salariés ni pour les
employeurs. Pour l'entreprise, la valorisation des RH dans une démarche de compétence est
devenue un atout concurrentiel, un condition d'efficacité économique. Ce constat permet
d'imaginer la possibilité de transformer les compétences en outil permettant de redonner aux
salariés et à leurs représentants un nouveau pouvoir de négociation. L'articulation entre un