École Doctorale de Physique de la Région Parisienne

École Doctorale de Physique de la Région Parisienne
ED 107
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COURS D’ÉCOLE DOCTORALE
PHYSIQUE DE L’AUDITION
P. MARTIN
Physico-chimie Curie CNRS / Institut Curie, Paris
Cours de 09 h à 12 h
Les lundis 16, 23, 30 Janvier, 06 et 13 Février 2012
Salle “cours anglaise”, Bâtiment de Biologie du Développement de l’Institut Curie
Accès par le 11 rue Pierre et Marie Curie, 75005 Paris
En première approximation, l’oreille peut être vue comme un microphone qui répond aux vibrations mécaniques
induites par l’onde de pression sonore en produisant un signal électrique nerveux qui va se propager jusqu’au
cerveau. Bien qu’immergées dans un fluide visqueux, les structures de l’oreille interne qui sont mises en
mouvement par le stimulus sonore se comportent comme des résonateurs. L’oreille renferme en fait une
machinerie qui permet de compenser les pertes visqueuses en convertissant des ressources d’énergie d’origine
biochimique en travail mécanique, et ainsi d’amplifier la sensibilité et d’affiner la sélectivité fréquentielle aux
sons les plus faibles.
L’objectif de ce cours est de dégager quelques principes physiques qui sous-tendent ce processus d’amplification,
de l’échelle de la molécule unique (moteur moléculaire, canal ionique) à celle de l’oreille dans son entier en
passant par l’échelle intermédiaire des cellules mécano- sensorielles “ciliées” de l’oreille interne. En particulier,
nous verrons qu’une cellule ciliée peut se comporter comme un système dynamique actif opérant au voisinage
d’une instabilité oscillatoire (bifurcation de Hopf), acquérant par la même un nombre de propriétés génériques
qui sont utiles à la détection acoustique.
I. Enseignements de la psycho-acoustique sur les propriétés physiques du système auditif :
Seuil de sensibilité, sélectivité fréquentielle, gamme dynamique de sensibilité (intensités et fréquences
sonores ”utiles”), non-linéarité de la sensation sonore (utilisation du décibel, effet Tartini), l’oreille
comme résonateur mécanique (expériences de Thomas Gold (1948)).
II. Du son à l’influx nerveux :
1. Vibrations mécaniques dans la cochlée :
a. Description de l’onde cochléaire (accumulation de phase, relation de dispersion), tonotopie de
la cochlée (notion de “prisme acoustique”), réponse mécanique en fonction de la fréquence
(intensité fixée) sonore.
b. Un modèle linéaire passif de l’onde cochléaire (Lighthill, 1981).
c. Fonction de réponse mécanique (fréquence sonore fixée), non-linéarité de compression de la
sensibilité, l’amplificateur cochléaire.
d. Émissions oto-acoustiques.
2. Introduction aux cellules mécano-sensorielles “ciliées” :
a. L’organe de Corti, les cellules ciliées internes et externes.
b. La touffe ciliaire, la transduction mécano-électrique (“gating-spring model”), relation
déplacement-courant.
c. Les molécules de la transduction : liens de bout-de-cil, canaux ioniques mécano-sensibles,
moteurs moléculaires, cytosquelette.
d. Flux ioniques.
3. Le nerf auditif : transmission du signal à la fibre nerveuse (synapse à ruban), codage de l’intensité et
de la fréquence sonores.
III. Propriétés mécaniques des cellules ciliées :
1. Relation force-déplacement de la touffe ciliaire : notion de “gating compliance”, raideur négative.
2. Adaptation (réponse à une déflection statique de la touffe ciliaire).
a. Cinétique (lente, rapide), degré d’achèvement.
b. Régulation (calcium).
c. Modèles (moteurs moléculaires, …).
3. Mouvements actifs d’une touffe ciliaire :
a. Comportements “excitables”.
b. Oscillations spontanées : fonctions de réponse (linéaire, non-linéaire), brisure du théorème
fluctuation-dissipation, amplification mécanique.
c. Régulation (calcium, …).
4. Description théorique de la motilité ciliaire, analyse de stabilité linéaire, diagrammes d’états.
5. Électromotilité du corps cellulaire des cellules ciliées externes des mammifères.
IV. Oscillateurs critiques :
1. Réponse nérique d’un oscillateur critique : forme normale, lois de puissances, auto-ajustement au
point critique.
2. L’onde cochléaire revisitée : modèle actif de l’onde cochléaire.
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