3. Célébrer en communauté l’anniversaire de la fondation a toujours été une tradition dans la
Congrégation3. Le Père Fondateur invita M. José Caixal pour commémorer le premier anniversaire de la
rencontre avec les frères. Vingt ans plus tard, il écrivait au Supérieur Général, le P. José Xifré: «Jésus et Marie
ont fondé la sainte Congrégation il y a vingt ans aujourd’hui; et on a continué jusqu’à maintenant où le Seigneur
a permis cette persécution que nous subissons non pas pour l’éteindre mais plutôt pour l’agrandir et la faire
étendre»4. La Congrégation a célébré, d’une manière spéciale, les 50, les 75 et les 100 ans de la fondation5.
Quelque chose d’inconnu a dû arriver au 50e anniversaire à cause de la maladie grave du P. Xifré. Un
témoignage de cet événement fut la publication de la «Historia de la Congregación» du P. Mariano Aguilar6, où
la vitalité du jeune Institut est si bien reflétée. En 1924, avec le bref «Inter religiosas familias», Pie XI approuvait
solennellement les Constitutions et la Congrégation. De nouveaux horizons universels s’ouvraient à la
Congrégation. L’année du centenaire (1949), la Congrégation, irriguée abondemment par le sang des martyrs, se
réjouissait de se voir solidement établie dans plusieurs continents. L’année après, on a eu la joie de fêter la
canonisation du Père Fondateur. Comme fruit de la célébration du centenaire et de la canonisation, on a décidé de
s’établir au Japon7.
Comment célébrer aujourd’hui?
4. Ces dernières années, la sensibilité des personnes et des groupes sociaux face aux fêtes jubilaires a
changé beaucoup. On ne privilégie pas aujourd’hui l’ostentation extérieure ni les festivités grandioses qui
souvent servent à nourrir l’autocomplaisance et le prestige social, mais on cherche plutôt à réaffirmer son
identité, le renouveau de la communauté en fête et l’élan missionnaire. C’est une occasion de regarder notre
petite histoire comme dans un miroir pour ainsi retirer des leçons pour continuer à avancer dans l’inspiration
charismatique avec plus de fidélité. On cherche, avant tout, la rencontre avec nos origines; on veut partager ce
que la vie apporte pour faire face, avec un dynamisme nouveau, à ce que nous réserve l’avenir. On fait ressortir
les éléments intégrants de toute commémoration solennelle: une pause dans la vie de tous les jours, la gratuité et
la joie, la priorité de la communauté entière, le mémorial de l’événement qui recrée la communauté dans son
passage à travers le temps, la communion des valeurs auxquelles la communauté croit et sur lesquelles elle
s’appuie. Tous ces éléments devraient être présents, d’une façon ou d’une autre, à la célébration de nos fêtes
jubilaires.
5. Dans la pratique, nous devons prendre ce 150e anniversaire comme une occasion idéale de reconnaître le
don de Dieu et d’en remercier le Seigneur; une occasion de louange et de bénédiction pour demander pardon et
miséricorde; de révision et de régénération de notre propre identité; de développer la solidarité et relancer
l’engagement évangélisateur. C’est ainsi que la Congrégation devra entrer dans cette fête. Nous avons une
occasion de «raviver la joyeuse expérience de notre appartenance à une Communauté héritière d’un style de vie
et d’un ministère apostolique prophétiques par lesquels Dieu continue à visiter son Peuple»8. De ce point de
vue, l’exhortation post synodale «Vita Consecrata» acquiert tout son sens: «Vous n’avez pas seulement à vous
rappeler et à raconter une histoire glorieuse, mais vous avez à construire une grande histoire! Regardez vers
l’avenir où L’Esprit vous envoie pour faire encore avec vous de grandes choses»9.