
Diagnostic territorial stratégique Aquitaine
Contexte
30/10/2012
L’Aquitaine fait partie du groupe des régions dites « plus développées » dont le Produit intérieur brut (PIB) par
habitant
est supérieur à 90% de la moyenne de l’Europe des 27.
D’autres indicateurs peuvent conforter le relativement bon maintien de l’Aquitaine : taux de croissance de la
population parmi les élevé de France témoignant de l’attractivité de la région, dynamique de l’emploi sur la
période 2002-2006
très positive et, comme les régions du sud, l’Aquitaine a moins souffert de la crise initiée
en 2008 que les autres régions avec des pertes d’emploi de l’ordre de 2 à 3%, un taux de pauvreté
légèrement inférieur à la moyenne de France métropolitaine. L’activité de la région, orientée vers le tertiaire et
très diversifiée, a un effet protecteur.
Au-delà de ce constat très global, deux phénomènes moins favorables doivent être notées : l’un commun à
toutes les régions françaises, le second spécifique à l’Aquitaine.
Comparée à la moyenne observée dans l’Europe des 27, la dynamique de la richesse créée, mesurée par le
PIB par habitant en standard de pouvoir d’achat pour le rendre comparable avec les autres régions
européennes, est sur une tendance de moyen terme, 2000-2009, décroissante. Cette tendance est commune
à toutes les régions françaises. Pour l’Aquitaine, le PIB par habitant était supérieur en début de période à la
moyenne de l’Europe des 27 (6% au-dessus en 2002), en 2009, il est inférieur de 4%.
Le second phénomène concerne la répartition des hommes et des activités vue à un niveau infrarégional.
Pour la plupart des indicateurs, l’Aquitaine se situe entre le 6e ou 7e rang et le 11e ou 12e rang. Cette situation
« moyenne » recouvre une réalité territoriale contrastée entre d’une part les départements du littoral avec les
agglomérations bordelaise au nord et Côte basque-adour au sud et les départements ruraux à l’est de la
région. Les diagnostics menés par les partenaires font également ressortir des fractures sociale, numérique
et économique entre les agglomérations urbaines dynamiques et des espaces ruraux particulièrement
touchés par la crise (des taux de pauvreté et des taux de chômage nettement supérieurs). En Aquitaine, un
vaste couloir reliant la pointe du Médoc à Agen se distingue par un taux de bénéficiaires du RSA
particulièrement élevé. Composée de villes et d’espace ruraux, cette zone englobe une grande partie du Lot-
et-Garonne, l’ouest de la Dordogne, le nord et l’est de la Gironde. Elle correspond aux cinq zones d’emploi
régional où le taux de chômage fin 2010 est le plus élevé, dépassant 10,9% de la population. Dans ces
territoires à forte activité agricole, la situation économique se détériore. Bien évidemment, la situation est loin
d’être aussi tranchée et les pôles urbains des moyennes et grandes aires urbaines accueillent 57% de la
population aquitaine et 55% de la population pauvre
.
Pour maintenir sa position et sa cohésion, l’Aquitaine dispose de deux atouts essentiels. Premièrement, les
acteurs sont fortement mobilisés et cela se traduit sur le terrain en milieu urbain comme en milieu rural par un
tissu associatif dense. En second lieu, le dynamisme et l’excellence académique régionale ont permis à
l’Aquitaine de remporter l’un des plus forts taux de succès au Programme investissement d’avenir, la mettant
ainsi en place pour se positionner fortement sur les hautes technologies de pointe.
Les principales faiblesses sont également au nombre de deux. La population de l’Aquitaine est vieillissante,
et d’une façon plus prononcée qu’au niveau national. La part des plus de 75 ans est supérieure à 12,5% dans
6 zones d’emploi sur 15 (comparé à 8,8% en France métropolitaine), les classant dans les 45 premières
zones d’emploi enregistrant les parts les plus élevées (sur 321 zones d’emploi). La plupart de ces zones
d’emploi au vieillissement de la population marquée sont caractérisées par une sphère agricole importante.
D’une façon générale, l’Agriculture est une activité spécifique à l’Aquitaine : 10% de l’emploi agricole français
se situe dans la région avec des problématiques spécifiques, dont celle due vieillissement des chefs
d’exploitation
. La seconde faiblesse se situe dans son tissu d’entreprises caractérisé d’unités de petite et
moyenne taille, dont les dirigeants sont plutôt âgés. Ce sont des facteurs handicapants pour introduire des
innovations (technologique ou non technologiques) et se porter sur les marchés internationaux.
en standard de pouvoir d’achat, source Eurostat, mars 2012
Salarié marchand entre 2002 et 2006
Source Insee, Recensement de la population 2008, Revenu disponible localisé 2008 et zonage en aires urbaines 2010.
Selon le recensement agricole de 2010, 43% des chefs d’exploitation ont 52 ans ou plus. En 2000, ils n’étaient que 35%.