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AV 199
STC (02) 6
élévation du niveau des océans induite par un changement des températures planétaires pourrait
prendre plus d'un millénaire pour se résorber. Il en va de même pour les concentrations de gaz à
effet de serre qui peuvent augmenter très vite mais diminuent lentement. De plus, même si on
pouvait abaisser ces taux, la nature du système climatique est telle qu'il ne pourrait sans doute
jamais revenir à son état antérieur.
II. L'IMPACT DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
11. On ne sait toujours pas exactement quelles pourraient être les conséquences, sur terre, du
changement climatique. On ne peut dire avec précision ce qui pourrait se passer parce beaucoup
de données peuvent encore changer. Quoi qu'il en soit, vu la permanence des gaz à effet de serre
déjà présents dans l'atmosphère et les mécanismes déclenchés, il faut s'attendre à ce que
l'évolution du climat amorcée se poursuive pendant plus d'un siècle encore. Ce qui veut dire que
nous allons nécessairement devoir nous adapter à un climat changeant. On a déjà pu constater
des changements à l'échelon régional dans certaines parties du monde sans pouvoir cependant
démontrer le lien de cause à effet entre les changements de températures régionales et les
changements des systèmes biologiques et physiques. Cependant, les grandes tendances
constatées dans le changement climatique indiquent un réchauffement variable suivant les
régions ; toutes devraient être touchées d'une manière ou d'une autre. D'après le GIEC, les
régions moins développées sont les plus exposées parce que leurs économies sont souvent
tributaires du climat et leur capacité d'adaptation réduite par manque de ressources humaines,
financières et naturelles.
12. S'agissant de l'Europe, la troisième Communication de l’Union européenne, de 2002, à la
Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCCC, voir plus loin)
indique que les températures continentales pourraient continuer à augmenter de 0,1 à 0,4°C par
décennie, l'essentiel du réchauffement touchant le sud et le nord-est. On s'attend à ce que le
changement climatique augmente les risques d'inondations et de tempêtes dévastatrices pour les
zones côtières en raison de la hausse du niveau des océans. Des changements importants
pourraient aussi se produire en régions montagneuses avec la perturbation des régimes
hydrologiques et la fonte de 50 à 90 % des glaciers d'ici la fin du XXIe siècle. Le réchauffement
entraînerait aussi, dans les régions méridionales surtout, un risque accru de pénurie d'eau et une
dégradation de la qualité du sol avec une baisse de qualité des terres arables. Cette tendance
pourrait être compensée par une expansion vers le nord des terres cultivables et un allongement
de la période de pousse de certaines cultures vivrières. Au nord toujours, la hausse des
températures pourrait influencer favorablement la production halieutique.
13. Dans le cas des Etats-Unis, on prévoit une hausse des émissions de gaz à effet de serre de
43 % entre 2000 et 2020. Des écosystèmes naturels uniques comme les terres humides de la
grande prairie, la toundra alpine et les écosystèmes d'eau froide, sont menacés parce qu'il est
pratiquement impossible de les aider à s'adapter au changement climatique. Par ailleurs, la
hausse des océans devrait être néfaste pour les régions marécageuses côtières et exposer
davantage les communautés qui les habitent aux colères de l'océan, en particulier en Floride. Cela
pourrait aussi augmenter l'érosion et les inondations côtières. La réduction de la couche neigeuse
devrait réduire le volume des nappes phréatiques et aggraver encore les pénuries d'eau. Les
bassins hydrographiques de l'ouest de l'Amérique du Nord, principalement alimentés par la fonte
des neiges, pourraient voir les débits de pointe survenir plus tôt dans l'année, tandis que les
niveaux des lacs baisseraient, comme l'envisagent la plupart des scénarios. Il faut aussi s'attendre
à une hausse des indices de température et à des canicules plus fréquentes. En revanche, le
changement comporterait aussi des avantages, notamment un accroissement de la production
agricole et sylvicole là où l'eau et les substances nutritives subsistent en suffisance, grâce à
l'augmentation de CO2 dans l'atmosphère, au moins pour les deux prochaines décennies. De plus,