L`Union européenne, entre puissance et faiblesse De toutes les

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L’Union européenne, entre puissance et faiblesse
De toutes les organisations régionales au monde, l’U.E est la plus aboutie. La dynamique
d'intégration, initiée par le traité de Rome et les différents traités signés ces dernières années
(Maastricht, Amsterdam, Nice) ont permis un renforcement considérable du poids de l’UE
dans le monde.
L’Union fait la force : L’UE élargie à 27 pays en 2007, ce sont 460 millions d’habitants
(7% de la pop mondiale) qui se répartissent sur environ 4 millions de km², c’est un PIB
cumulé supérieur à 18 000 milliards de dollars, soit environ 30 % du RNB mondial. EU =
23%, 3,7× celui du Japon et 4× celui de la Chine…).
La réussite économique, largement facilitée par l’intégration, fait de l’Union Européenne
un pôle important à l’échelle internationale, à côté la puissance des Etats-Unis et de celle du
Japon + l’Asie du SE. Toutefois, à la différence de ses deux principaux concurrents et
partenaires, l’UE connaît de profondes inégalités internes et une construction communautaire
en devenir ; elle peine aussi à défendre ses intérêts dans les gociations internationales
parlant rarement d’une seule voix. Ainsi la puissance de l’UE est à relativiser : la puissance
économique est incontestable mais elle masque un manque d’unité et des disparités
importantes. Le PIB/hab. (2009) permet de révéler cette faiblesse de l’UE :
UE (à 27) = 31900 $/hab.
Etats-Unis = 46000 $/hab.
Japon = 32600 $/hab.
La puissance de l’UE peut-elle être remise en cause par son manque d’unité ?
I- Un espace de puissance mondiale
Quelles sont les manifestations de la puissance économique de l’UE ?
1) Un espace de production majeur de la Triade
a- Une agriculture performante
Des résultats impressionnants
C’est une activité de premier plan malgré un poids relatif réduit. Cette activité reste très
importante en Europe par la place qu’elle occupe dans l’espace, le rôle qu’elle joue au plan
environnemental mais aussi dans la société européenne, avec un très fort lobbying au plan
politique
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… même si elle ne contribue qu’à 1,2% du RNB européen et n’occupe que moins de
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Histoire agraire importante en Europe
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5% des actifs en 2008. L’UE est le 1er importateur et exportateur de produits agricoles
mondial et en valeur elle possède le 2ème PIB agricole mondial derrière les Etats-Unis
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.
Ces résultats sont le reflet d’une agriculture productiviste, c’est-à-dire une agriculture
intensive aux rendements parmi les plus élevés au monde (+ de 4500 kg/ha
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), et aux méthodes
de production modernes industrialisées et tertiarisées (forte intégration à l’industrie
agroalimentaire). C’est une agriculture largement autosuffisante pour l’agriculture vivrière,
elle importe surtout des produits exotiques.
Ainsi l’agriculture de l’UE se caractérise par :
Quelques points forts : céréales, élevage, viticulture, arboriculture fruitière,
cultures florales (Pays-Bas = 60% exportations mondiales)
Une bonne valorisation par les industries agroalimentaires : Danone, Nestlé,
Lactalis, Pernod-Ricard
Une forte capacité d’exportation
Pour autant cette activité reste duale :
- Un secteur de grandes exploitations mécanisées et performantes en Europe du Nord
ouest
- Un secteur paysan souvent en difficulté, notamment dans les moyennes montagnes de
l’Europe de l’Ouest, mais aussi à l’Est dans les agricultures qui sortent du système socialiste.
La PAC : instrument de la réussite
Les fondements de la PAC sont :
- Marché unique : La PAC est la plus ancienne et la plus importante des politiques
communes que mènent ensemble les pays européens. Elle a été décidée lors de la signature du
traité de Rome en 1957.
- Préférence communautaire : Acheter les produits de manière privilégiée au partenaire de
l’UE.
- Solidarité financière : FEOGA
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Les objectifs ont été atteints et parfois dépassés :
- Augmenter la productivité et par même la production agricole ; l’UE, de non
autosuffisante est devenue largement exportatrice.
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136 milliards de $ pour l’UE contre 171 milliards de $ pour les EU en 2008
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EU = 6700 kg/ha ; Mali = 1100 kg/ha
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Fonds Européen d’Orientation et de Garantie Agricole
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- Garantir aux consommateurs la sécurité et la régularité d'approvisionnement en denrées
alimentaires à des prix raisonnables
- Stabiliser les marchés agricoles + assurer aux agriculteurs un niveau de vie équitable à
parité avec les autres catégories socioprofessionnelles grâce aux prix garantis.
Mais cette politique a connu une crise et des réformes:
- Multiplication des excédents, des surproductions or l’UE s’était engagée à racheter les
productions si les agriculteurs ne trouvaient pas preneur = coût de + en + élevé au plan
financier avec d’importantes subventions publiques (70% du budget européen il y a 20 ans,
les subventions représentaient 35% du chiffre d’affaires des agriculteurs).
- Effets pervers du productivisme, notamment en matière d’environnement, mais aussi au
plan de la sécurité sanitaire (cf. vache folle)
- Des réformes nécessaires et successives (1992, 1999 et 2003) pour réduire et mieux
répartir les subventions (baisser les prix garantis et subventionner les producteurs suivants le
type de culture)
b- La 1ère industrie mondiale
Puissance et évolution de l’industrie européenne
Même si l’UE est considérée comme un ensemble postindustriel, le secteur secondaire
reste un secteur important : 27% du RNB et de la population active de l’UE, + de 25% de la
production mondiale (8 pays membres parmi les 20 plus grandes puissances, 4 parmi les 10
premières
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)
Berceau de la RI, l’Europe conserve de cet héritage des positions fortes dans les industries
qui ont été les moteurs de la croissance jusqu’aux 1970’s. Malgré la crise qui a touché les
industries traditionnelles par la suite, l’industrie continue de jouer un rôle majeur en Europe et
l’on ne peut pas parler de désindustrialisation. Toutefois cela c’est traduit par de profondes
mutations sectorielles et territoriales :
- Les réductions d’emploi sont souvent compensées par des gains de productivité
- De nombreux emplois industriels sont externalisés développant donc en parallèle des
activités de services périproductifs ; en fait le tiers des emplois tertiaires est directement lié à
l’industrie
- Crise des Pays Noirs
- Délocalisation
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Etats-Unis Japon Chine Allemagne RU France Italie Corée du Sud Canada Mexique
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- Développement des industries en zone périurbaine
Une large gamme de productions
- Les secteurs à faible contenu technique sont en repli comme le textile et l’habillement, la
chaussure, le jouet, le mobilier, en difficulté face à l’ouverture des frontières à la Chine et
l’Inde en 2005
Des secteurs très dynamiques aussi :
- La sidérurgie : 20 % de l’acier (Arcelor Mittal, ThyssenKrupp…)
- L'automobile : 26% de la production mondiale en 2008 (Volkswagen
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2e, Daimler
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5e,
Renault-Nissan 6e) des sociétés européennes ont même pu racheter de grands fabricants
étrangers : Renault et Nissan, Daimler Chrysler et Mitsubishi. De plus, les firmes européennes
produisent les voitures les plus prestigieuses au monde (comme Rolls-Royce
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, Bentley,
Ferrari…)
- La chimie, pharmacie (BASF, Bayer, Sanofi-Aventis… premier rang mondial avec des
productions très diversifiées)
- Energie : industrie pétrolière (Total, BP, Shell), nucléaire (AREVA)
- Des activités nouvelles de pointe comme l’aéronautique, l’aérospatiale avec EADS
(European Aeraunotic Defense and Space compagny): l’Europe a d’ailleurs réussi de grands
paris scientifiques comme Ariane Espace (+ de 50 % des satellites ont été lancés par Ariane.)
ou Airbus (n° 1 de la construction aéronautique mondiale depuis 2003). Dans le cadre des
NTIC elle occupe la première place mondiale dans la téléphonie mobile (Nokia est le premier
fabricant mondial et la norme GSM est la plus répandue)
- Luxe et Cosmétique : l’Oréal + LVMH (Louis Vuitton Moêt Hennessy) = leader mondial
de l’industrie du luxe
Une faiblesse dans le secteur des hautes technologies
Toutefois l’UE ne soutient pas la comparaison avec le Japon et les EU en matière
d’informatique, d’électronique, de manière générale dans les NTIC (multimédia, commerce
électronique, logiciels, microélectronique, composants, serveurs…). Lorsque l’on connaît
l’importance des NTIC dans le cadre de la 3ème RI et de la mondialisation on mesure l’enjeu
de cette faiblesse européenne.
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Audi, Seat, Skoda, Porsche, Bentley
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Mercedes, Smart
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Appartient à BMW
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Chaque année, le Forum économique mondial publie le « Networked Readiness Index »,
un indice défini en fonction de la place, l'usage et le bénéfice que peut tirer un pays des
Technologies de l'Information et des Communications.
Ce point noir s’explique par la Faiblesse de l’investissement dans la RD et le fait qu’il n’y
ait pas de politique industrielle commune dans l’Union, pas de concertation entre les pays de
l’Union, ce qui équivaut à une dispersion des forces
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.
Conséquence = une compétitivité insuffisante face aux rivaux américains et asiatiques
c- Un dynamisme conquérant dans le secteur des services
L’Union occupe la première place dans les échanges internationaux de services (25%),
devant les États-Unis (22%.).
Le secteur tertiaire occupe en moyenne 7 salariés sur 10 en Europe et produit plus
de 70 % du RNB
Une balance des services globalement excédentaire avec quelques points forts :
transports, (Air France-KLM), la Grande distribution (Carrefour) opérateurs de
télécommunications, (Deutsche Telecom, Vodafone…), banques (HSBC) et
assurances (AXA, Generali).
7 pays européens sont dans les 10 premiers exportateurs de services dans le monde : RU,
Allemagne et France (membres du G8) arrivent en 2ème, 3ème, 4ème position derrière les EU et
devant le Japon.
L’UE est également la première puissance touristique du monde : elle est la 1ère zone
d’accueil
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(53% des touristes en 2008) et la 1ère zone de départ (en 2002, plus de 57% des
touristes partaient d’Europe). Cette primauté s’explique par une capacité et une qualité
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Voir II-2
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France n.1 avec 75 millions de touristes
Le classement montre bien la faiblesse (relative) de l’UE en
matière de NTIC. 3 pays membres font partis des 10 premiers
mais parmi ces Etats on relève l’absence de grande puissance de
l’UE. Les NTIC semble surtout profiter aux pays du N de
l’Europe. L’Asie orientale (Singapour 1e, HK, Corée du Sud et
Taïwan entre la 8e et la 15e place, Japon 21e) et les EU sont
mieux placés.
Le RU arrive 13e, l’Allemagne 14e et la France 18e ce qui est peu
par rapport à la 5e place des EU.
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