MOTIVATIONS ET INTERETS DE LA COMMUNAUTE
SCIENTIFIQUE
La région méditerranéenne reçoit un intérêt certain de la part de la communauté recherche française
dans les domaines Océan-Atmosphère (OA) et Surfaces et Interfaces Continentales (SIC). La zone
méditerranéenne est en effet un lieu privilégié pour l'étude des couplages
océan/atmosphère/hydrologie/écosystèmes. Un bassin océanique quasi-fermé, une orographie
marquée sur son pourtour, un climat très contrasté et une forte urbanisation sont des particularités
géographiques qui donnent au domaine méditerranéen une complexité particulière. Les interactions et
rétroactions du système couplé jouent un rôle prépondérant sur les dynamiques géophysiques et
biologiques; en outre, elles sont fréquemment à l’origine d’événements extrêmes qui affectent
particulièrement les régions méditerranéennes.
Il n’est pas besoin de rappeler qu’en Méditerranée la demande sociétale est forte, qu’elle concerne une
meilleure identification des zones à risques (zones inondables par exemple), des prévisions et une
alerte plus précises dans la gestion des risques ou encore le développement d’expertise et de systèmes
intégrés de gestion de l’environnement dans les domaines de l’aménagement du territoire et du
développement durable.
Ceci explique le nombre important de projets scientifiques actuels traitant de problématiques
méditerranéennes (recensés en annexe 2), et justifie la présente tentative de rassemblement de la
communauté scientifique Océan-Atmosphère autour de la Méditerranée.
1. Comprendre le système couplé
Pour étudier la dynamique géophysique du bassin méditerranéen, il est indispensable d’aborder le
système couplé océan/atmosphère/hydrologie/écosystèmes dans son ensemble. En effet, pour
progresser dans la compréhension des phénomènes méditerranéens et la prévision des événements
extrêmes qui affectent particulièrement les régions méditerranéennes, il est essentiel de considérer les
interactions entre les différentes composantes du système couplé, sur une gamme étendue d’échelles
temporelles et spatiales. Il convient donc de développer des projets de recherche pluridisciplinaires
et multi-échelles permettant de traiter dans leur globalité les questions scientifiques aux interfaces.
En application de la compréhension du système couplé, apparaissent les problématiques de
modélisation et de prévisibilité avec des approches qui doivent intégrer les mécanismes de couplage à
différentes échelles.
En plus de ces interactions, il faut tenir compte des forçages aux limites, le plus souvent de grande
échelle, comme les échanges d’eau par le détroit de Gibraltar, les dépressions Atlantiques ou le rôle du
Sahara.
2. Considérer les événements extrêmes
La plupart des projets s’intéressant à la Méditerranée mettent en avant la compréhension et la
modélisation des événements extrêmes. Un recensement rapide de ces événements montre une variété
forte. Les pluies intenses, qui affectent principalement le pourtour méditerranéen occidental à
l’automne, donnent lieu à des crues et inondations. La dynamique des bassins versants qui reçoivent
ces pluies intenses engendre bien souvent des crues rapides pour lesquelles à peine quelques heures
séparent le pic de crue de l’averse génératrice. La région est aussi soumise à des vents forts qui
peuvent être locaux (Mistral, Tramontane, Metelm,…), d’origine dépressionnaire ou non. Les fortes