MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
DIRECTION DE LA COMMUNICATION ET DU PORTE-PAROLAT
SOUS-DIRECTION DE LA PRESSE
ferronnerie, bijoux et métaux sont disposés dans d'astucieux cabinets d'angle qui permettent d'observer
les objets sous toutes leurs dimensions et sous différentes perspectives, multipliant ainsi les
possibilités d'émerveillement.
Tradition et engagement
Ce projet d'extension de la collection, initié il y a dix ans, s'inscrit dans la tradition du musée.
En effet, les premières œuvres islamiques rejoignent ce qui deviendra le musée du Louvre dès la fin de
la Révolution française. Certaines de ces œuvres proviennent directement des collections royales tels
le Baptistère de Saint Louis, prestigieux bassin de métal incrusté réalisé en Syrie au XIVe siècle ou
encore cette série de coupes de jade ottomanes ayant
appartenu au roi Louis XIV. D'autres œuvres viennent
de l'Abbaye royale de Saint Denis, où étaient sacrés
les rois de France, comme cette remarquable aiguière
en cristal de roche, façonnée en Égypte au début du
XIème siècle. D'autres donations provenant de
collections particulières vont enrichir les cabinets du
musée au fil des années alors que le Louvre inaugure
pour la première fois en 1893 une section dédiée aux
arts musulmans. Pour ouvrir ses portes au public cet
automne, le projet a dû s'appuyer sur un cadre
financier très important. Plus de 98,5 millions d'euros
ont été débloqués par le gouvernement français et de
généreux mécènes tels que le Prince Alwaleed Bin
Talal d'Arabie Saoudite mais aussi de la compagnie pétrolière française Total, le Sultanat d'Oman, le
Maroc, le Koweït et l’Azerbaïdjan.
Des œuvres inédites
Cet impressionnant chantier, tant par son ampleur que son ambition, a été illuminé de petits
miracles. 3000 carreaux de faïences ottomanes des XVIème et XVIIème,
relégués depuis plus de trente ans dans un entrepôt, ont été ainsi retrouvés
puis assemblés de nouveau, puzzle historique et précieux, pour être enfin
exposés aux yeux du public. Encore plus inédit, le portail d'entrée d'une
maison cairote de plus de 300 pierres a été recomposé à l'intérieur du
musée. Ce chef d’œuvre, témoin rare de la splendeur de la dynastie
mamelouk, avait été acheminé d’Égypte à Paris à l'occasion de
l'Exposition universelle de 1889, cette même Exposition qui avait vu
l'érection de la Tour Eiffel. Parvenu à destination, le portail était resté en
pièces détachées, enfermées dans des caisses. Il a dû attendre 2012 pour,
tel un Phœnix, renaître de ses cendres dans la capitale française. Cette
myriade d’œuvres provient d'Andalousie, du Maghreb, mais aussi d'Irak,
de Syrie et d’Égypte pour la sphère ottomane et jusqu'au cœur du monde persan à Boukhara ou
Samarcande en passant par l'Afghanistan et le sous-continent indien. Elles témoignent de la créativité
prolifique et de savoir-faire d'artistes et d'artisans. Selon les époques, ils se sont mis au service de
commandes particulières ou de projets exceptionnels mais ils se sont attachés également à embellir et
travailler les objets usuels comme les maisons d'habitation.