Chapitre de Géographie Seconde : De l’eau pour nourrir les hommes Ce chapitre englobe deux chapitres de Géographie en un seul pour gagner du temps et aller à l’essentiel : - Nourrir les hommes - L’eau, entre abondance et rareté Proposition de plan pour ce chapitre réalisée par Gilles QUESTION et Cécile GOURDON , Lycée Evariste de Parny, Saint Paul Aujourd’hui, un double défi est lancé à l’humanité : nourrir correctement une population en augmentation constante et lui fournir un approvisionnement convenable en eau. - 815 millions de personnes souffrent de malnutrition dans les PED en 2003 et ce chiffre est en augmentation - 1.1 milliard de personnes n’ont pas accès à un approvisionnement convenable en eau → Comment expliquer ces chiffres importants et inquiétants ? Quelles réponses apporter à ce double défi tout en préservant les ressources de la planète ? I- De grandes inégalités dans la répartition des ressources A- Abondance dans les pays du Nord → des disponibilités alimentaires suffisantes → de l’eau en suffisance : B- Au Sud, des situations contrastées → insérer simplement un schéma : schématiser un planisphère (exemple dans les manuels de géo Magnard) ; voici la légende - les pays du sud où les ressources en eau et les ressources alimentaires sont globalement suffisante (Amérique latine) - les pays du sud où l’une des ressources n’est pas suffisante : au Moyen-Orient et en Afrique du Nord : eau ; en Asie : la nourriture (c’est là que se situe le plus grand nombre de personnes souffrant de sous nutrition) - les pays du sud qui manquent des deux ressources : Afrique subsaharienne → des inégalités régionales : II- Comment expliquer ces inégalités ? A- Le rôle déterminant des conditions naturelles B- le facteur démographique → insérer schéma -1ère phase de la transition démographique : doublement de la population en 20 ans ;des besoins en eau et nourriture qui augmentent très fortement (X2) - 2ème phase de la transition démographique : doublement de la population en 50 ans ; des besoins en eau et en nourriture qui restent importants - phase postransitionelle : des besoins qui stagnent C- Les moyens mobilisables dépendent du niveau de développement III- Quelles réponses apporter pour réduire ces inégalités ? A- augmenter la production agricole dans les pays du Sud (qui en ont le plus besoins) → le système intensif : augmenter les rendements : exemple les révolutions vertes en Asie → le système extensif : mettre en culture des terres nouvelles → résultats inégaux dans le sud : - les rendements céréaliers ont X2 en Amérique latine et au Proche Orient ; X 3 en Asie mais n’ont que très peu augmenté en Afrique B- améliorer la maîtrise de l’eau C- développer les échanges entre le Nord et le Sud → les échanges de produits agricoles entre Nord / Sud : le marché mondial du blé ; schéma → les pays du Nord doivent aider les pays du Sud à améliorer leur accès aux ressources (surtout en Afrique) - étude d’un article du Monde (Magnard p 78) Une révolution verte pour l’Afrique L’Afrique a faim, et parce qu’elle a faim, elle est vulnérable aux maladies, à l’instabilité, à la paralysie de son économie ou pire encore. Parmi toutes les régions du monde en voie de développement, L’Afrique seule est passée à côté de la « révolution verte » dans les années 70-80. La grande poussée de l’agriculture, qui a permis à l’Inde, à la Chine et d’autres parties du monde en voie de développement d’échapper au piège de la pauvreté extrême, de la maladie et de la famine, ne s’est pas produite en Afrique dans sa grande majorité. Tout est dit en trois chiffres. D’abord, en 2000, la quantité de nourriture produite par personne en Afrique avait diminué de 7% par rapport à 1980. Par contraste, ce chiffre a augmenté de 28% sur la même période en Inde et de 82% en Chine. Ensuite, l’utilisation d’engrais en Afrique était en moyenne de 23kg par hectare en 2002, alors qu’elle atteint 100kg en Inde et 278kg en Chine. Il n’est pas surprenant que l’Afrique souffre : ses paysans cultivent des terres complètement épuisées ! Enfin, et par voie de conséquence, les rendements de céréales, mesurées en tonnes de maïs par hectares, ont atteint une moyenne de 1.6 en Afrique comparée à 3.8 en Asie. Il est possible de remédier à cette situation, mais seulement si le monde des donateurs prend conscience des règles de base pour l’agriculture. Plutôt que d’envoyer de la nourriture pour aider l’Afrique, les donateurs devraient aider les paysans africains à faire leur propre révolution verte. Une révolution verte requiert l’apport de quatre éléments dans l’agriculture, qui manquent tous dans une grande partie de l’Afrique. Les fermiers africains ont besoin d’engrais pour leur sols,de source d’eau fiables, de semences améliorées et de variétés qui répondent aux contraintes du climat local et des insectes nuisibles, ainsi que de services d’assistance à l’agriculture améliorés. Une révolution verte nécessite également une infrastructure rurale minimale. Chaque village devrait disposer d’un véhicule pour y apporter l’engrais et pour emporter les récoltes au marché. Le plus important ici est que ce type d’assistance est bien supérieur à une aide alimentaire. Il ne s’agirait pas simplement de maintenir les gens en vie, mais de leur donner le pouvoir de se développer économiquement à long terme, comme cela se produit actuellement en Asie. J.Sachs et P-A Sanchez , Le Monde – 11 août 2004. Questions 1- Quelle est la situation alimentaire de l’Afrique ? 2- Quelles sont les causes des difficultés alimentaires du continent africain ? 3- Donnez une définition de révolution verte 4- Quel aide les pays développés peuvent-ils apporter à l’Afrique pour relever le défi alimentaire ? Les OGM (organismes génétiquement modifiés) sont-ils une solution ? IV- Ces réponses ne sont pas sans risques A- Risques pour l’environnement : deux exemples de contamination des eaux par l’intensification agricole → la mer d’Aral → la filière porcine en Bretagne B- Risques de conflits → des conflits d’usages : exemple à la Réunion → des conflits internationaux → seule une gestion entre états peut résoudre les problèmes : Conclusion Si autant d’hommes aujourd’hui ne disposent pas de nourriture et d’eau en quantité et de qualité suffisantes, c’est pour diverses raisons : des handicaps naturels, une croissance démographique qui augmente beaucoup plus rapidement que les disponibilités , un manque de moyens techniques lié à un faible niveau de développement. Les solutions sont d’augmenter rapidement et durablement les productions et l’accès à l’eau dans les pays du sud en mettant en place en Afrique ou en poursuivant en Asie et en Amérique des révolutions vertes. Mais celles-ci ne doivent pas nuire à l’environnement : la mer d’Aral est l’exemple d’une révolution verte qui a conduit à une catastrophe humanitaire.