L’ADEESE réclame un dédommagement afin de permettre aux étudiants en éducation de garder
la tête hors de l’eau lors de stages particulièrement exigeants. Une mesure qui coûterait, selon ses
calculs, 0,1% du budget du ministère de l’Éducation, des Loisirs et des Sports (MELS).
«Ce qu’on demande, insiste Simon Forget, c’est une compensation financière équivalente au
salaire minimum multiplié par le nombre d’heures de stage. Cette somme doit s’accompagner
d’une indemnisation des frais liés au stage comme le transport, ainsi que l’achat de matériel
pédagogique et d’un uniforme de travail.»
La situation insoutenable à laquelle sont soumis plusieurs étudiants ne date pas d’hier. En 1977,
la question était déjà à l’étude devant un groupe de travail ministériel. Le dossier du stage IV en
enseignement accapare depuis plus de sept ans une grande partie des efforts de l’ADEESE. Il est
dorénavant le point central de toutes leurs campagnes.
L’ADEESE ne marche pas seule dans son combat contre les stages non rémunérés. Depuis
maintenant plus de trois ans, la FEUQ lutte elle aussi pour que les étudiants en enseignement
obtiennent une compensation. «Plusieurs modèles de soutien financier existent, soutient Jean
Grégoire, président de la fédération. Ça pourrait être un chèque, une bourse d’étude ou un crédit
d’impôt lors de l’entrée sur le marché du travail.»
Les étudiants qui complètent un stage, même non rémunéré, reconnaissent un avantage à leur
expérience. «Le stage permet à tout le moins de créer des liens qui facilitent l’entrée sur le
marché du travail.»
L’automne dernier, le MELS a fermé la porte à tout dédommagement financier après la lecture
du bilan de la table de réflexion sur la condition des étudiants stagiaires. «La ministre Michelle
Courchesne a lu le rapport et a repoussé le projet, précise Simon Forget, président de l’ADEESE.
Elle nous a laissé entendre qu’elle ne souhaitait pas régler le problème, mais c’est officieux. On
veut une vraie réponse.» Montréal Campus a essayé de rejoindre le MELS pour discuter du
dossier, sans obtenir de réponses.
Réunis le 18 février à Québec, plusieurs membres de la FEUQ, de l’ADESSE et d’autres
associations étudiantes ont manifesté devant l’Assemblée National. «On veut rappeler à la
ministre de l’Éducation qu’on existe et réitérer notre demande de compensation financière pour
le stage IV», explique Simon Forget. La FEUQ continuera quant à elle à diriger des actions «tant
et aussi longtemps que la ministre n’aura pas pris d’engagements clairs».