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Existe-t-il une méthode spécifique à la « socio-anthropologie » ?
Le cas des entretiens de longue durée
Note critique pour BMS, rubrique « Recherches en cours » (version février 2005)
Par Salvador JUAN
(Centre Maurice Halbwachs, Université de Caen)
De plus en plus de textes revendiquent explicitement
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ou implicitement
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l’appartenance à
ce qui ressemble plus à une sensibilité ou à une approche qu’à une véritable discipline originale
ayant un champ propre au sein des SSH. C’est la volonté d’étudier les « mondes de la
modernité » sans renoncer au regard et à la mémoire de l’anthropologie, en insistant surtout sur
ce que le symbolique offre d’irremplaçable en matière de connaissance, qui caractérisent les
auteurs tennant à former un nouveau paradigme ou qui se laissent complaisamment classer sur
ce mode.
On a choisi, pour cette note critique, de traiter surtout des textes d’auteurs abordant la
méthode et ayant réalisé des travaux de recherche avec un protocole empirique même si
certaines références et quelques courts développements aborderont des propos plus spéculatifs
et théoriques ou conceptuels. D’ailleurs, il nous faut commencer par quelques mots de cadrage
visant à délimiter ce dont on parle.
On ne peut pas évoquer sérieusement une éventuelle méthode sans la situer dans ce qui
pourrait se nommer un habitat théorique, ce que les philosophes appellent une épistémé. Dans
son Anthropologie du point de vue pragmatique, à la fin de la préface à la première édition de
cet ouvrage (1798), Kant avance quelques considérations de méthode pour l’anthropologie.
Outre les voyages et les récits de voyage, il évoque en tout premier lieu l’observation dont il
convient de se prémunir des risques : comportement non naturel et dissimulation tant d’autrui
que de soi-même dans le cas de l’auto-observation. Par ailleurs, il considère qu’il « n’y a pas, à
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Cette note critique s’appuie, de manière préférentielle sur quelques auteurs utilisant le terme et le
revendiquant : Bouvier, Coenen-Huther, Le Breton, Rivière, (accessoirement Juan si une auto-critique
partielle est envisageable, voir en particulier notre livre de 1995), plusieurs de ces auteurs ayant participé
conjointement, avec d’autres, aux « Journées d’Etude de la Socio-anthropologie » les 24 et 25 septembre
2003, à la Sorbonne, journées qui accueillaient en particulier Abeles, Bouvier, Farrugia, Gras, Javeau,
Juan, Le Breton, Rivière, Scardigli.
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Balandier (qui utilise le terme depuis les années 1970 et qui propose celui d’anthropologie de la
modernité, de son côté, Cicourel parlait d’anthroposociologie fin des années soixante), en tout premier
lieu est sans doute celui qui a le plus anciennement œuvré pour la SA mais beaucoup d’autres auteurs ont
suivi ses pas. La vision la plus extensive de ce milieu consisterait à y inclure des corpus tels que ceux de
l’anthropologie urbaine, de la vie quotidienne, de la santé, des organisations, des techniques, etc. mais
aussi des travaux qui utilisent des techniques de recherche spécifiquement et radicalement SA, telles que
les biographies ou les entretiens répétés d’une même personne,. A cet égard, des auteurs tels que Lahire,
Coenen-Huther, Delcroix, Lavenu font l’objet d’une recension particulière (cf. infra).
2
la vérité, de sources pour l’anthropologie mais seulement des moyens de secours : l’Histoire, les
biographies, même le théâtre et les romans ». Comme on le voit, l’observation est, d’emblée, au
cœur de la démarche anthropologique, qu’elle soit directe ou indirecte (récits de voyages, récits
historiques ou biographiques et fiction écrite
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). Comment les chercheurs actuels ont-ils prolongé
et systématisé le précurseur philosophe ? Comment se libèrent-ils aujourd’hui des contraintes de
l’immersion que les ethnologues connaissaient si bien ? Dans les sociétés réunissant moins des
identités culturelles dans un espace cohérents, les protocoles associés à l’observation par
immersion la principale méthode anthropologique sont devenues presque toujours
inapplicables en toute rigueur, d’où le recours à des adaptations telles que l’observation
intermittente ou l’entretien approfondi de longue durée, techniques qui se confondent de plus en
plus.
C’est en distinguant ceux qui revendiquent cette identité de chercheur et ceux qui s’y
inscrivent plus discrètement ou partiellement que nous allons tenter de répondre à cette question
en privilégiant l’aspect méthodologique de travaux relativement récents. On verra, chemin
faisant, que le terme désigne finalement une fusion des deux disciplines encore distinctes tant
que l’évolutionnisme domine les sciences socio-humaines et sépare les primitifs des civilisés.
1. La « socio-anthropologie » assumée et sa méthode : les militants de la cause
Parmi les militants de la cause SA, si on nous permet ce terme un peu simplificateur, il
faut distinguer ceux qui cherchent une fusion des disciplines et ceux qui revendiquent une
double identité.
Le mot et la cause SA : à la recherche du syncrétisme
Sans le moindre doute, c’est à Pierre Bouvier, dans différents textes et depuis longtemps
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,
que revient le mérite de porter le plus haut et le plus fort l’étendard de la socio-anthropologie.
Analysons plus spécialement celui de 2002, s’intitulant La socio-anthropologie et qui a le rare
mérite de contenir un chapitre méthodologique, avant d’aborder d’autres auteurs tout aussi
chevronnés que lui.
L’ouvrage de Bouvier (2002) plaide pour une nouvelle formalisation de la sociologie et de
l’anthropologie. Il rappelle opportunément que les durkheimiens sont les premiers à avoir utilisé
les termes de SA ou de AS comme appartenant à une sociobiologie à leurs yeux critiquable. De
nombreux anthropologues, sociologues ou ethnologues « du proche » surtout des
francophones utilisent, selon Bouvier, la « sémantique de ce nouveau champ ». Sa recension
va des chercheurs spécialisés dans le domaine religieux, de la vie quotidienne, du
3
Si la SA utilise les fictions comme support de sens condensé et détour pour mieux comprendre la réalité,
on peut relever la situation symétrique de la littérature, celle des romanciers écrivains s’appuyant sur la
sociologie, tels que Zola, Hugo, Balzac ou Proust. En l’occurrence, seule la méthode et ses protocoles
distinguent la première, relevant des sciences socio-humaines, de la seconde se rattachant à l’art littéraire.
4
Bouvier publie un article très tôt, dès 1984 (cf. bibliographie), puis différents textes sur ce thème. Il crée
dès, 1983, une équipe « Socio-anthropologie du travail » au sein du Centre d’Etudes Sociologiques alors
dirigé par Sainsaulieu, puis une revue baptisée Socio-anthropologie et co-organise, avec Alain Gras, les
Journées de la Sorbonne mentionnées plus haut.
3
développement, des organisation ou des innovations à des démographes comme Le Bras
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.
Bouvier consacre c’est suffisamment rare pour être souligné tout un chapitre
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à la méthode.
La méthode SA relèverait classiquement de l’approche qualitative : entretiens, observation,
comparaison mais aussi, précise-t-il, des techniques qu’il nomme « l’autoscopie, l’observation
distanciée et l’endoréisme ». Après avoir rappeque la méthode comparative avait des origines
colonialistes, que des auteurs comme Durkheim l’utilisent tout en se disant sociologues, et
qu’elle est devenue impraticable telle quelle du fait des « contextes métissés du contemporain »,
Bouvier en vient à ce qu’il nomme « l’autoscopie de Soi et des Autres ». Il s’agit de tenter de
comprendre comment les individus et les populations s’auto-identifient. Ce « regard porté sur
soi-même » doit abolir la distance ethnocentrique par laquelle l’observateur travestit souvent la
culture de l’observé. C’est non seulement le journal du chercheur mais aussi toutes les
productions par lesquelles l’agent s’exprime en l’absence de l’observateur : écrits (lettres,
poèmes, manuscrits divers, etc.) objets construits, créations artistiques. L’autoscopie peut
également être collective : tracts, journaux, productions diverses de ce que Bouvier nomme des
« ensembles populationnels cohérents »
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... Reprenant à son compte les conseils de Mauss
(1947), il précise que la SA requiert l’absence de grille d’interprétation conçue au préalable : la
démarche doit être inductive, ouverte à l’imprévu. Par ailleurs, il est conseillé de re-visiter des
terrains antérieurement visités par d’autres non pas en termes d’analyse secondaire mais
d’enquête répétée dans ses conditions initiales pour mieux comprendre les modifications
culturelles et de procéder à ce que l’on peut nommer l’observation flottante, sous forme « labile
et errante » en vue de s’imprégner des caractéristiques d’un milieu. A cet égard, sont cités les
sociologues de l’Ecole de Chicago. Enfin, le socio-anthropologue sera spécialement attentif aux
mouvements qui dynamisent la société : les phénomènes émergents, sous-terrains, extra-
institutionnels d’une part (qui peuvent aussi relever d’une mémoire collective en latence, ce qui
est désigné par le terme endoréisme) et, d’autre part, les rapprochements plus ou moins
« abrasifs » ou les construits d’action collective (dits « pratico-heuristiques ») correspondant
quelquefois à des « ensembles populationnels ». En d’autres termes, les sédimentations
collectives et les marges de l’institué seraient au cœur de cette « nouvelle démarche ».
D’autres auteurs souvent connus entre-eux et formant donc un « paradigme » au sens le
plus concret que donne Kuhn à ce terme sont concernés, par exemple Gras, Le Breton,
Scardigli… Dans les champs plus spécifiques, on trouve une volumineuse littérature se
présentant comme anthropologique tout en restant sociologique ou réciproquent. C’est le cas de
la sociologie urbaine des ouvrages comme celui d’Anne Raulin ou Josepa Cuco évoquent
indistinctement les travaux sociologiques ou anthropologiques. Pour Raulin, le « regard
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Tout en citant plusieurs fois Balandier, Bouvier considère qu’il est plus dans la complémentarité des
deux regards (contrairement à des anthropologues plus unilatéraux comme Malinowski ou Lévi-Strauss)
que dans le syncrétisme, nécessaire pour Bouvier, à une authentique socio-anthropologie. A regarder des
textes comme « Anthropo-logiques » (1974) Balandier traite de parenté et de genres sur le mode
sociologique comme symbole mais aussi domination, ou de stratification sociale sur le mode
anthropologique comme fait universel, on ne suivra pas Bouvier sur ce point.
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Le chapitre 3, d’une vingtaine de pages (Bouvier, 2001, 53-71), est entièrement consacré à la méthode
SA. Pour ne pas alourdir notre propre texte, on ne relèvera pas les pages des citations et passages de ce
chapitre.
7
Au fond, tous ces éléments, de l’autobiographie à l’analyse des traces ou des archives, relèvent des
formes directes et indirectes de ce que nous nommons lobservation explicative (Juan, 1999, 63-103).
Notons que Bouvier évoquait déjà ces ensembles populationnels dans son ouvrage sur le travail (1989,
11) alors comme « faits sociaux spécifiques nés de pratiques et de représentations isolables, analysables
en tant que totalité ».
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spécifique sur la ville » de l’anthropologie est surtout cerné méthodologiquement lorsqu’elle
évoque l’Ecole de Chicago que la sociologie revendique également. Les techniques
spécifiquement anthropologiques regrouperaient : « des matériaux écrits (…), journaux locaux,
communautaires ou associatifs systématiquement dépouillés (…). Le courrier privé peut faire
l’objet de lectures rémunérées et l’écriture d’histoires de vie est, dans bine des cas,
encouragée ». Elle ajoute (2001, 48) à cet ensemble de techniques « l’entretien souvent
informel » et même quelques sources statistiques. Elle précise que cet empirisme a mené à la
« sociologie dite qualitative ». De fait, ces deux anthropologues ayant écrit toutes deux un
ouvrage d’anthropologie urbaine ne distinguent pas cette « sociologie qualitative » de
l’anthropologie et donc – on pourrait dire la même chose des auteurs évoqués ci-dessus
célèbrent déjà l’union de la sociologie et de l’anthropologie. Mais cette union maintient-elle les
différences, comme dans un couple, ou la fusion amoureuse mène-t-elle au syncrétisme ? Leur
réponse indirecte est qu’une partie de la sociologie, celle qui utilise des techniques d’ordre
qualitatif (longtemps vécue comme dominée et qui ne peut objectivement plus être considérée
comme telle), se confond désormais à une partie de l’anthropologie, celle (de plus en plus
dominante) qui s’intéresse au monde contemporain.
Mais certains des auteurs les plus concernés répondent à cette question en militant plutôt
pour le maintien des frontières assorti de la libre circulation des chercheurs des deux côtés d’une
douane très tolérante.
1.2. Une SA en actes : tenants et aboutissants méthodologiques d’une sociologie
qualitative ?
Bien entendu, il faudrait traiter ici, pour être complet, des sociologues de l’Afrique,
comme Balandier, Bastide, Rivière, Duvignaud et bien d’autres, souvent classés en
anthropologie du fait que leur terrain était exotique mais publiant de nombreux travaux de
sociologie, ou encore d’anthropologues de cœur et de formation ayant écrit des livres de
sociologie, comme Morin, Thomas ou Ségalen. La place nous manque et notre orientation
méthodologique nous conduit à relever seulement quelques textes jalonnant au plan des
protocoles empiriques effectivement mis en œuvre, le processus de fusion des deux disciplines.
Dans un manuel consacré à l’anthropologie, (1995, 20-27) Rivière donne quelques
éléments de méthode : autobiographie en situation de voyage « exotique », observation
participante (directe ou indirecte, immergée ou non), recours aux informateurs et constitution de
monographies. Mais le même auteur écrivait, vingt an plus tôt (1978), un ouvrage théorique de
sociologie « dynamique » consacré à l’analyse du changement social la méthode est peu
abordée, plutôt désignée : analyse des conflits, des tendances, panels (enquêtes répétées sur un
même échantillon), construction secondaire d’indicateurs composites à partir de données pré-
agrégées… Au début de son ouvrage plus récent consacré à l’anthropologie politique (2000, 8)
Rivière cite rapidement les techniques utiles : celles, évoquées ci-dessus, caractérisant
l’anthropologie, auxquelles il ajoute les témoignages et la documentation écrite. On notera que
Rivière passe d’une discipline à l’autre mais en désignant des techniques spécifiques dans
chaque cas, plutôt qualitatives en anthropologie, plutôt quantitatives en sociologie même si ces
univers ne sont pas mutuellement exclusifs
8
.
8
Citant Touraine ou Crozier, par exemple, on ne peut parler de méthode quantitatives.
5
Un auteur comme Dominique Desjeux appartient sans conteste à la SA en actes même s’il
ne mentionne pas le terme. Dans un petit livre récent (2004), il s’attache à distinguer les échelles
d’observation utilisées, selon lui, dans toutes les sciences sociales et à montrer comment
s’applique cette distinction dans des recherches de terrain portant surtout sur les innovations
techniques et leur diffusion dans la sphères du travail et de la consommation. Prêchant le
« relativisme méthodologique », il s’appuie sur la distinction fréquente
9
entre les niveaux
macro, méso et micro du social et affirme que la réalichange avec l’échelle d’observation. En
tant qu’anthropologue
10
faisant de la sociologie (avec Crozier par exemple), Desjeux dit
privilégier « le point de vue micro-social » (p. 9). Concrètement, les techniques utilisées sont
l’entretien et l’observation directe (y compris les descriptifs d’objets matériels ou d’ingrédients
utilisés au quotidien), quelquefois l’analyse d’articles de presse. Desjeux est particulièrement
attentif au monde des objets et applique, ce faisant les conseils que donnait Mauss (1947) en la
matière. L’ « enquête qualitative » (p. 76) est donc privilégiée, même si on utilise aussi des
résultats d’enquêtes quantitatives, pour accéder à un imaginaire à débusquer tant dans les
médias que dans la sphère domestique. Au total, « la méthode des échelles implique un
comportement agnostique qui relève souvent de l’ascèse personnelle » (p. 95) et donne une
position à l’observateur, ce qui relativise donc la portée de ses énoncés, leur valeur de
généralisation.
Avec une tout autre expérience, une sensibilité et des objets de recherche très différents,
Le Breton prend une position méthodologique très proches de celle de Desjeux : le travail de
terrain est essentiellement réalisé du point de vue de la microsociologie. Son manuel,
récemment publié (2004), sur l’interactionnisme témoigne de l’attachement à un regard qui ne
peut se justifier qu’en termes d’échelle et de choix d’une approche compréhensive. La
« concrétude des relations interindividuelles » (p. 6) serait la particularité de cette
microsociologie dont Le Breton va chercher les racines chez Simmel et, largement, dans l’Ecole
de Chicago. Cependant, cette sensibilité n’interdit d’aucune manière à Le Breton, dans ses
ouvrages
11
, d’utiliser des techniques très différentes de celle de l’observation directe nécessaire
à la microsociologie interactionniste, par exemple l’analyse documentaire (beaucoup d’articles
de presse mais aussi de romans) ou l’utilisation des statistiques et des résultats de sondages.
La question de l’échelle est cruciale. A cet égard, Javeau pour qui la distinction entre
sociologie et anthropologie est artificielle et « ne relève que des partitions universitaires »
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tient à s’émanciper de la questions des niveaux d’appréhension des faits sociaux, même si
l’essentiel des son référentiel est classé dans ce que l’on nomme la « micro-sociologie. On ne
peut que relever ici un paradoxe : les chercheurs se disant SA ou la pratiquant de fait
privilégient la microsociologie, à l’instar de l’Ecole de Chicago (référent presque toujours
mobilisé à titre identitaire), alors que les représentants canoniques de l’anthropologie, tels que
Mauss, Malinowski, Balandier ou Lévi-Strauss préconisent un regard transversal CLS
9
Cette distinction, qui provient de la physique puis devient classique en économie, est plus pertinente
dans le cadre d’une sociologie weberienne et-ou individualiste que d’une sociologie durkheimienne et-ou
« holiste » qui ne sépare pas les niveaux et considère, au contraire, que les institutions sont présentes au
cœur de l’action individuelle.
10
Professeur d’anthropologie à l’université de Paris V et Directeur d’un centre de recherche nommé
Argonautes.
11
Cf. la bibliographie finale.
12
Javeau écrit cela dans un texte augmentant la réédition (2003, 220) de son ouvrage La société au jour le
jour initialement publié chez De Boeck, en 1991.
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