chapitre-6-niveau-de-vie-de-veloppement-et

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FICHE DE SYNTHESE
THEME : LA CREATION DE RICHESSES ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
CHAPITRE : Création de richesse, niveau de vie et développement économique
DUREE :
PRE-REQUIS :
MOTS CLES :
COMPETENCES ATTENDUES
ACTIVITES
PRODUCTION
ATTENDUE
Apprécier la situation d’un pays ou
d’une région en termes de niveau de
vie et de développement.
Moyens matériels et
documents utilisés
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Bibliographie
1
Partie 2 – Chapitre 6 – La création de richesses et le niveau de vie
© Nathan.
L’essentiel du cours
2
I. LA CROISSANCE DE L’ECONOMIE
2
A. La création de richesses
2
B. La mesure de la croissance de l’économie
3
II. LES FINALITES DE LA CROISSANCE
5
A. L’amélioration du niveau de vie
5
B. L’utilisation du revenu
5
II. LA DISTINCTION ENTRE CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT
7
A. La croissance condition du développement
7
B. Les critères du développement
9
III. LES INDICATEURS DU DEVELOPPEMENT
10
A. Les limites du PIB
10
B. L’indicateur de développement humain
11
IV. LES DIFFERENTS NIVEAUX DE DEVELOPPEMENT
12
A. Les pays développés
12
B. Les pays en développement
12
C. Les pays émergents
12
D. Les pays les moins avancés (PMA)
13
III. LES COMPARAISONS INTERNATIONALES
14
A. La parité du pouvoir d’achat
15
B. La comparaison des niveaux de vie
15
1
Partie 2 – Chapitre 6 – La création de richesses et le niveau de vie
© Nathan.
CHAPITRE 6
LA CRÉATION DE RICHESSES, LE NIVEAU DE
VIE ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
L’essentiel du cours
La création de richesses est à l’origine de la distribution de revenus aux agents
économiques. Ces revenus rendent possible la satisfaction de leurs besoins individuels
et collectifs par la consommation. Elle contribue à l’augmentation du produit intérieur
brut (PIB). La variation du PIB est un des indicateurs de la croissance économique, qui
permet d’apprécier l’amélioration du niveau de vie de la population. Sa variation est un
indicateur de la croissance economique qui permet d’elever le niveau de vie materiel
moyen des populations.
Le developpement se distingue de la croissance par sa nature qualitative et suppose une
adaptation des structures et institutions de la societe. Toutefois, la croissance entretient
une relation d’interdependance avec le developpement. Le niveau de developpement et
de bien-ê tre des differentes nations s’apprecie par des indicateurs qui viennent
completer et relativiser la portee du PIB par habitant.
I. La croissance de l’économie
A. La création de richesses
1. La création de richesses au niveau de l’entreprise : la valeur ajoutée
La création de richesses se mesure par la valeur ajoutée. Pour une entreprise, la valeur
ajoutée est la valeur de la production de cette entreprise moins les consommations
intermédiaires (tout ce qui a été utilisé pour produire).
2. La création de richesses au niveau national : le PIB
A visionner :
https://www.youtube.com/watch?v=3SGCeO44f60
La somme des valeurs ajoutées de tous les agents économiques d’un pays est le produit
intérieur brut (PIB).
2
Partie 2 – Chapitre 6 – La création de richesses et le niveau de vie
© Nathan.
Le PIB mesure le montant de la production annuelle d’un pays. Il correspond à
l’ensemble des richesses créées pendant une année dans un pays donné.
Pour ne pas compter plusieurs fois la même production, le PIB ne prend en compte que
la valeur ajoutée de chaque entreprise. Si on additionnait toutes les productions, on
compterait plusieurs fois un même produit car certains biens sont achetés par d’autres
producteurs pour être incorporés dans les produits qu’ils vendent.
La production des agents économiques peut être marchande ou non marchande : la
production marchande porte sur des biens et services échangés sur le marché à un prix
couvrant au moins leurs coûts de production. Elle est réalisée par le secteur privé et le
secteur public marchand.
Certains services sont gratuits ou sont échangés contre une valeur inférieure à leurs
coûts de production. Leur production est considérée comme non marchande. Il s’agit
notamment des services collectifs mis à la disposition de toute la population. La valeur
ajoutée est alors plus difficile à calculer. Pour simplifier, l'Insee mesure le coût du
service (rémunération des salariés, amortissements et impôts, essentiellement).
3. La répartition du PIB entre les agents économiques
Les ménages (salariés ou travailleurs indépendants, ou propriétaires), les entreprises
(sociétés non financières), les sociétés financières et les administrations (État et Sécurité
sociale) bénéficient de la répartition du PIB. Le PIB se répartit entre les agents
économiques sous forme de salaires (pour les ménages), d’intérêts et de dividendes
pour les apporteurs de capitaux (ménages et sociétés financières) d’impôts et de charges
sociales (pour les administrations).
B. La mesure de la croissance de l’économie
Le concept de croissance économique désigne pour un pays à la fois une augmentation
de sa production de biens et services durant une longue période et l’enrichissement de
ses habitants.
Pour les économistes, elle représente un indicateur de la richesse créée par l’économie
d’un pays sur le long terme. Pour l’économiste F. Perroux : « La croissance économique
est l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur
de dimension. »
L’indicateur statistique utilisé pour mesurer la croissance est le produit intérieur brut.
Le PIB mesure la création de richesses dans un pays pendant une année.
Pour calculer le taux de croissance du PIB, on compare la création de richesse de l’année
étudiée à la création de richesse d’une année de base (généralement l’année
précédente).
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Partie 2 – Chapitre 6 – La création de richesses et le niveau de vie
© Nathan.
Par exemple, le calcul du taux de croissance du PIB de l’année 1 par rapport à l’année 0
se traduit par l’opération suivante:
Création richesse année 1 - Création richesse année 0 = Taux de croissance du PIB
Création richesse année 0
Un taux de croissance positif indique une variation positive du PIB, c’est-à-dire une
croissance de l’économie.
Un taux de croissance négatif est une le signe d’une décroissance du PIB, c'est-à-dire
d’une récession : le niveau de vie de la population baisse et le taux de chômage
augmente.
Pour éviter que l’inflation ne fausse les comparaisons dans le temps, on utilise le PIB en
volume (PIB réel), c’est-à-dire en euros constants, plutôt que le PIB en valeur (PIB
nominal), c’est-à dire en euros courants.
Quand on dit que la croissance sera de 1,5 % en France, cela signifie que le PIB sera
1,5 % supérieur à celui de l’année précédente, en volume (après élimination de l’effet de
l’inflation).
– La première période va jusqu’en 1974. Elle correspond aux Trente Glorieuses. C’est
une période de croissance très forte sans inflation et sans chômage de masse. En
1958, au début de la Ve République, le nouveau franc est adopté (on a divisé par 100 la
valeur de l’ancien franc). Il est mis en circulation le 1er janvier 1960. Dès 1973, avec
l’augmentation des prix du pétrole (premier choc pétrolier), le chômage apparaît.
– L’année 1975 marque une très forte récession de l’activité économique. À partir de
cette période et jusqu’en 1985, la croissance se ralentit entre 2 et 4 % par an.
– De 1985 à 2007, on assiste à une croissance faible, le plus souvent inférieure à 2 % (et
même négative en 1993).
– En 2008, le PIB régresse (croissance négative), en liaison avec la crise mondiale.
– Depuis 2009, il a retrouvé son niveau de 2007, le PIB en volume stagne alors qu’il
augmente faiblement en valeur en raison de l’inflation.
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Partie 2 – Chapitre 6 – La création de richesses et le niveau de vie
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II. Les finalités de la croissance
A. L’amélioration du niveau de vie
1. Définition du niveau de vie
A visionner :
https://www.youtube.com/watch?v=phDtB9udqlk
Le niveau de vie d’une population dépend du revenu disponible pour la consommation.
Il dépend également de la structure du budget des ménages. Plus les dépenses sont
orientées vers la satisfaction de besoins secondaires (automobile, téléphonie, Internet,
appareils ménagers…), plus le niveau de vie est élevé.
La hiérarchie entre les besoins « indispensables » et les besoins « superflus » des
ménages dépend principalement de leurs revenus. Ainsi, l’importance du revenu
conditionne le niveau de dépenses des familles. Les besoins « indispensables » sont ceux
qui sont considérés comme absolument nécessaires à la survie : se loger, boire, manger,
se protéger du climat, assurer sa sécurité et celle de sa famille. Les besoins « superflus »
sont conditionnés davantage par des envies et des modes de vie (voyager, se cultiver,
suivre la mode…) que par un besoin objectif.
La notion de qualité de vie est plus large que la notion de niveau de vie car elle prend en
compte non seulement le pouvoir d’achat et de consommation de biens et services, mais
aussi des aspects non matériels souvent liés à l’exercice des libertés (culturelle,
politique, religieuse…), à l’environnement (paysage, climat, qualité de l’air…) et à la
sécurité (individuelle et nationale).
2. La mesure du niveau de vie
On utilise l’augmentation du PIB par habitant pour mesurer la croissance du niveau de
vie de la population.
Selon l’Insee, « le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le
nombre d’unités de consommation (uc). Le niveau de vie est donc le même pour tous les
individus d'un même ménage ».
Les unités de consommation sont généralement calculées selon l’échelle d’équivalence
dite « de l’OCDE modifiée » qui attribue 1 uc au premier adulte du ménage, 0,5 uc aux
autres personnes de 14 ans et plus et 0,3 uc aux enfants de moins de 14 ans.
B. L’utilisation du revenu
Les ménages utilisent leur revenu disponible, d’une part, dans des dépenses de
consommation et, d’autre part, pour épargner. Toute augmentation du revenu entraîne
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Partie 2 – Chapitre 6 – La création de richesses et le niveau de vie
© Nathan.
un arbitrage des ménages entre l’augmentation de la consommation et la constitution
d’une épargne. Toute diminution du revenu entraîne une baisse de la consommation des
biens qui satisfont des besoins « superflus ».
1. La consommation
La consommation des ménages (ou consommation finale) est l’acte d’utiliser des biens
ou des services pour satisfaire leurs besoins. C’est une opération économique de
destruction par l’usage de biens et de services. Cette destruction peut être immédiate
(ex. : consommation de pain) ou progressive (consommation d’un bien durable, ex. :
utilisation d’un scooter, ou d’un bien semi-durable, ex. : chaussures).
La consommation est le principal moteur de la croissance du PIB. Les autres
composantes (investissement, échanges extérieurs...) n’ont pas un impact toujours aussi
important que celui de la consommation.
Théorie de Keynes : https://www.youtube.com/watch?v=Rir7ZKwJ-n8
2. L’épargne
L’épargne constitue la part du revenu des ménages qui n’est pas consacrée
immédiatement à la satisfaction d’un besoin mais qui est mise en réserve en vue d’une
dépense future.
Les raisons d’épargner sont variées :
– précaution pour se prémunir d’un risque potentiel (perte de revenu) ;
– placement pour obtenir des revenus complémentaires ;
– réserve de liquidités en vue d’un achat ;
– constitution d’un patrimoine à transmettre à ses descendants ;
– spéculation pour réaliser une plus-value entre un achat et une vente.
Le taux d’épargne est le rapport entre le montant de l’épargne des ménages et le revenu
disponible.
En France, le taux d’épargne des ménages est stable, autour de 15 %.
Le comportement d’épargne des ménages évolue en fonction de leur âge, de leurs
revenus et de leur patrimoine.
La croissance de l’économie favorise la croissance de l’épargne des ménages, comme
c’est le cas pour la Chine et l’Inde. Lorsque la croissance s’accompagne d’une
progression du pouvoir d’achat du revenu, elle permet aux ménages de consommer
davantage tout en consacrant une part accrue de leur budget à l’épargne.
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Partie 2 – Chapitre 6 – La création de richesses et le niveau de vie
© Nathan.
L’épargne positive et l’épargne négative (endettement) dépendent des besoins de
l’individu, qui ne sont pas les mêmes selon les étapes de la vie.
L’épargne est négative au début de la vie d’un adulte : il s’endette pour financer ses
études ou sa vie de couple indépendant. Au fur et à mesure que son revenu d’activité
progresse, il consomme moins qu’il ne gagne, ce qui lui permet de rembourser son prêt
d’origine, puis de constituer une épargne pour financer sa retraite. Une fois à la retraite,
il puise dans son épargne pour vivre.
Complément
Des auteurs comme Franco Modigliani (1963) se sont inspirés des travaux
microéconomiques de Milton Friedman (1957) sur l’affectation « inter-temporelle » du
revenu (raisonnement sur plusieurs périodes) pour élaborer une théorie des
comportements de consommation et d’épargne au cours du cycle de vie.
Exercice : Croiss_Soutenable.doc
II. La distinction entre croissance et développement
A. La croissance condition du développement
1. Croissance et développement
La croissance économique représente l’accroissement durable de la production globale
d’une économie. Elle représente avant tout un phénomène quantitatif que l’on mesure
par l’accroissement du produit intérieur brut (PIB) d’une année sur l’autre.
Le développement désigne l’expansion des activités économiques qui
l’enrichissement d’un pays et l’amélioration générale des conditions de vie
être de sa population. Il implique une transformation radicale des
économiques, sociales, culturelles et institutionnelles d’un pays au
programmes sur le long terme tels que :
entraînent
et de bienstructures
moyen de
– le développement de l’école primaire pour tous ;
– la promotion de l’égalité des sexes et du droit des femmes ;
– la réduction de la mortalité infantile, l’amélioration de la santé maternelle ;
– la lutte contre le SIDA, la lutte contre la désertification, etc.
Le développement se distingue de la croissance par sa nature qualitative.
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Partie 2 – Chapitre 6 – La création de richesses et le niveau de vie
© Nathan.
Ces deux concepts, qui font référence à des notions différentes, sont pourtant liés. On
considère que la croissance est une condition nécessaire du développement, mais qu’elle
n’est cependant pas suffisante.
2. Croissance et pauvreté
Il existe un lien étroit entre la croissance du PIB par habitant et la réduction du taux de
pauvreté. Mais la croissance économique n’assure pas automatiquement la réduction de
la pauvreté. Dans les pays les plus pauvres, la pauvreté est surtout concentrée en milieu
rural et les ressources essentiellement tirées de l’agriculture.
Une croissance limitée aux activités agricoles contribue à réduire la pauvreté à court
terme. Mais comme les productions agricoles sont dépendantes de nombreux aléas
(climat, fluctuation des cours des matières premières), la pauvreté ne peut être réduite
de façon durable.
Les pays les plus pauvres doivent entreprendre une diversification de leur économie
pour augmenter durablement le niveau de vie des pauvres à long terme.
Par ailleurs, les sociétés les plus égalitaires favorisent plus facilement l’utilisation de la
croissance pour réduire la pauvreté. Ceci est vrai non seulement pour la répartition des
revenus, mais aussi pour la répartition des terres, l’accès aux services de santé et
d’éducation, à l’eau potable, l’élimination des inégalités hommes/femmes.
3. Croissance et PMA
Les 48 pays les moins avancés (PMA), dont les deux tiers se situent en Afrique
subsaharienne, ont connu une croissance relativement forte depuis une décennie, sans
que celle-ci soit synonyme de développement. En effet, cette amélioration globale
recouvre d’importantes disparités et reste fragile. Ainsi, la pauvreté a globalement
augmenté dans les PMA ces dernières années, la productivité agricole a stagné, la
production alimentaire par habitant a reculé.
Ce boom économique masque de profondes inégalités.
Il s’agit principalement des quatre pays producteurs de pétrole du groupe, qui ont
profité de la hausse du cours du baril de pétrole : l’Angola, la Guinée équatoriale, le
Yémen et le Soudan. Mais, dans l’ensemble, cette richesse profite peu à la population car
les activités économiques sont aux mains d’entreprises étrangères, qui investissent peu
dans les économies locales.
De plus, les PMA n’arrivent pas à utiliser l’argent investi, que ce soit par l’aide au
développement ou les compagnies pétrolières, pour créer des emplois qualifiés et
productifs car il manque un acteur essentiel pour assurer le développement de leurs
économies : les petites et moyennes entreprises (PME).
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Partie 2 – Chapitre 6 – La création de richesses et le niveau de vie
© Nathan.
Encourager la création de PME permettrait une baisse du chômage essentiellement en
zone urbaine. Et pour les pays occidentaux, cela freinerait l’immigration clandestine vers
leurs pays.
B. Les critères du développement
Le développement économique atteint par un pays est étudié à partir de nombreux
critères sociaux, économiques et démographiques.
1. Le produit intérieur brut par habitant
Le PIB par habitant est la valeur des biens et services produits durant l’année par un
pays, divisée par le nombre de ses habitants. Il mesure la richesse produite par habitant.
Il s’agit d’un indicateur quantitatif qui témoigne du niveau de développement, mais il ne
donne aucune information sur la répartition de la richesse créée dans le pays.
2. L’espérance de vie à la naissance
L’espérance de vie à la naissance (ou durée de vie moyenne) indique le nombre moyen
d’années qu’un groupe d’individus peut s’attendre à vivre (si le taux de mortalité ne
varie pas).
L’espérance de vie dans le monde est estimée en 2009 à environ 66,5 ans. Cette
espérance de vie moyenne englobe des réalités très différentes selon les pays : 79 ans
dans les pays développés contre seulement 51,5 ans en Afrique subsaharienne.
3. Le taux d’alphabétisation des adultes
Le taux d’alphabétisation des adultes est défini comme le pourcentage de la population
de 15 ans et plus qui peut lire et écrire, en le comprenant, un exposé simple et bref de
faits en rapport avec sa vie quotidienne. L’alphabétisation contribue au développement
économique, social et culturel de la société. Les taux d’analphabétisme démontrent
l’étendue des politiques et les efforts nécessaires à mettre en œuvre pour organiser les
programmes d’alphabétisation des adultes et une éducation primaire de qualité.
4. Le taux de scolarisation
Le taux de scolarisation représente le pourcentage d’enfants en âge d’aller à l’école
primaire et qui fréquentent effectivement une école. On estime à 7 milliards de dollars
l’investissement nécessaire pour réaliser l’enseignement primaire universel et l’égalité
entre les sexes dans l’accès à l’éducation dans le monde.
5. Le taux de fécondité
Le taux de fécondité correspond au nombre de naissances d’enfants vivants rapporté au
nombre moyen de femmes en âge de mettre au monde un enfant (ou âge de procréation
compris entre 15 et 49 ans). Il est, par exemple, de 1,79 en Algérie, de 6,12 en Éthiopie,
de 1,98 en France en 2009 (ce qui signifie qu’en France, une femme met au monde en
moyenne presque 2 enfants).
Le taux de fécondité témoigne de la vitalité démographique d’un pays. Il est plus
intéressant que le taux de natalité (nombre de naissances/population totale), qui ne
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Partie 2 – Chapitre 6 – La création de richesses et le niveau de vie
© Nathan.
donne pas assez d’indications : si la population comprend beaucoup de personnes âgées,
le nombre de naissances est forcément faible. En revanche, si la population est très
jeune, il y aura de nombreuses naissances. En rapportant le nombre de naissances au
nombre de femmes en âge de procréer, c’est-à-dire en calculant le taux de fécondité, on
obtient un indicateur plus précis.
Le taux de fécondité sert aussi à évaluer le renouvellement des populations : en France,
le taux de fécondité doit être de 2,1 enfants par femme pour que la population reste la
même. Dans d’autres pays, il doit être plus élevé pour que la population ne diminue pas :
en effet, beaucoup d’enfants n’atteignent pas l’âge adulte.
6. Autres indicateurs démographiques
On peut citer également le taux de mortalité des femmes lors de l’accouchement ou des
suites d’une grossesse, les taux de mortalité infantile et juvénile, le vieillissement de la
population.
III. Les indicateurs du développement
A. Les limites du PIB
Le PIB par habitant est l’indicateur le plus utilisé pour mesurer le développement et
effectuer des comparaisons internationales. Il correspond à une moyenne de revenu par
habitant et ne fournit aucune indication sur les disparités au sein de la population. Il ne
reflète pas non plus le niveau de vie réel puisqu’il ne comptabilise pas l’économie
informelle :
Remarque : à rechercher
Quelques pistes :
– la production domestique à titre gratuit, le bricolage, le ménage, le jardinage ;
– l’absence de déclaration d’activités légales causée par la fraude fiscale, l’absence de
facturation ;
– les activités illégales : le trafic de drogues, la prostitution…
Il convient de s’interroger également sur la réalité de certaines créations de richesses
qui correspondent à un gaspillage. La surconsommation alimentaire ou de médicaments
contribue à l’augmentation du PIB mais, dans le même temps, elle a des conséquences
négatives sur la santé des populations (maladies cardiovasculaires, obésité…).
Le niveau de développement et de bien-être des différentes nations s’apprécie par des
indicateurs qui viennent compléter et relativiser la portée du PIB par habitant.
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Partie 2 – Chapitre 6 – La création de richesses et le niveau de vie
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B. L’indicateur de développement humain
1. L’IDH (indicateur ou indice de développement humain)
Le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) considère que le
développement ne peut pas être mesuré à partir du seul critère du PIB par habitant. Les
économistes de l’ONU (Organisation des Nations unies, dont dépend le PNUD) ont
élaboré un indicateur avec plusieurs critères : l’indicateur de développement humain
(IDH).
L’IDH comporte trois dimensions principales : la santé, l’éducation et le revenu. Les
critères correspondants, pris en compte dans le calcul de l’indice, sont : l’espérance de
vie à la naissance, la durée moyenne de scolarisation, le revenu national brut par
habitant (en parité de pouvoir d’achat).
L’IDH a été créé pour souligner que les individus et leurs capacités devraient être le
critère de référence pour évaluer le développement d’un pays, et pas uniquement la
croissance économique. L’IDH permet d’apprécier l’amélioration des conditions de vie
d’un pays.
2. L’indicateur de développement humain ajusté aux inégalités (IDHI)
L’IDH ajusté aux inégalités (IDHI) est une mesure du développement humain des
individus dans une société qui tient compte des inégalités. S’il n’y a aucune inégalité,
l’IDH et l’IDHI sont égaux.
L’IDH représente une moyenne nationale des réalisations du développement humain
dans les trois dimensions principales composant l’IDH : santé, éducation et revenu.
Comme toutes les moyennes, il masque les disparités de développement humain entre
les populations d’un même pays. Deux pays avec des répartitions de réalisations
différentes peuvent avoir la même valeur moyenne d’IDH. L’IDHI tient compte non
seulement des réalisations moyennes d’un pays en matière de santé, d’éducation et de
revenu, mais également de la manière dont ces réalisations sont réparties entre ses
citoyens en « déduisant » la valeur moyenne de chaque dimension selon son niveau
d’inégalité.
C. Mesure de la pauvreté
L’Indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) identifie les manques simultanés au
niveau des ménages dans les trois mêmes dimensions que dans l’Indice de
développement humain (niveaux de vie, santé et éducation) et montre le nombre moyen
de personnes pauvres et de manques auxquels les ménages pauvres doivent faire face.
Les critères pris en compte sont la malnutrition, la mortalité infantile, la scolarisation
insuffisante et les mauvaises conditions de logement.
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Partie 2 – Chapitre 6 – La création de richesses et le niveau de vie
© Nathan.
IV. Les différents niveaux de développement
Le niveau de développement des différents pays du monde n’est pas identique. On peut
dans un premier temps distinguer deux niveaux de développement et classer les pays en
deux catégories : pays développés et pays en développement. Dans cette dernière, on
peut ensuite distinguer trois types de pays : les pays émergents, les pays les moins
avancés et les autres pays en développement.
A. Les pays développés
Dans les pays développés (États-Unis, Union européenne, Japon, Corée du Sud, etc.), la
plus grande partie de la population satisfait ses besoins vitaux et accède à un certain
confort, ainsi qu’aux soins et à l’éducation. Trente de ces pays sont regroupés au sein de
l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Ils ont en
commun leur attachement aux principes de la démocratie et de l’économie de marché en
vue :
– de soutenir une croissance économique durable ;
– de développer l’emploi ;
– d’élever le niveau de vie ;
– de maintenir la stabilité financière ;
– d’aider les autres pays à développer leur économie ;
– de contribuer à la croissance du commerce mondial.
B. Les pays en développement
D’après la classification de la Banque mondiale, les pays en développement regroupent
des pays en situation intermédiaire avec une croissance relative de leur économie qui
les distingue des pays les moins avancés. Ils se situent en majorité en Asie, en Afrique et
en Amérique du Sud. Plusieurs économies en transition sont classées, dans certains cas,
parmi les pays en développement du fait de leur niveau faible ou moyen de revenu par
habitant et, dans d’autres, parmi les pays développés en fonction de leur niveau élevé
d’industrialisation. Les pays en développement, dont le nombre dépasse 100, comptent
plus de 80 % de la population mondiale. Il n’existe pas de liste complète pour ce groupe
de pays.
C. Les pays émergents
Le groupe des pays émergents ou nouveaux pays industrialisés (NPI) est hétérogène. Il
englobe des économies dont le point commun est une croissance industrielle très rapide.
Ce sont des pays très exportateurs et fortement intégrés au commerce mondial (Chine,
Inde, Brésil, Afrique du Sud, Vietnam, etc.). Leurs économies sont largement ouvertes
aux capitaux étrangers sous la forme d’investissements directs à l’étranger (IDE). Leur
niveau de vie se rapproche de celui des pays riches.
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Partie 2 – Chapitre 6 – La création de richesses et le niveau de vie
© Nathan.
Leur croissance ne s’accompagne pas toujours d’une répartition des richesses juste et
équitable. Le manque de transparence des banques, les prises de risques boursiers
excessives et la corruption constituent autant de faiblesses qui favorisent les crises
financières dans les NPI depuis les années 1990.
D. Les pays les moins avancés (PMA)
La catégorie des PMA comprend actuellement 48 pays, situés majoritairement en
Afrique subsaharienne. Elle compte environ 900 millions d’habitants, soit 12% de la
population mondiale et se définit par les vulnérabilités économiques et sociales des pays
qui la composent.
Les caractéristiques des PMA sont :
– un revenu par habitant, inférieur à 900 dollars (645 millions de personnes vivent en
dessous du seuil de pauvreté dans les PMA) ;
– un retard dans le développement humain, en s’appuyant sur les indicateurs de santé,
de nutrition et de scolarisation ;
– une vulnérabilité économique basée sur les indicateurs d’instabilité, de production et
d’exportations agricoles, le manque de diversification de la production, et le handicap
d’être un petit pays.
Pour aller plus loin
Le seuil du revenu par habitant est de 905 $ pour pouvoir être ajouté à la liste des PMA,
mais il est de 1 086 $ pour en être retiré.
L’indice de capital humain est basé sur les indicateurs suivants : nutrition (pourcentage
de la population qui est sous-alimentée), santé (taux de mortalité infantile),
scolarisation (taux brut de scolarisation dans l’enseignement secondaire) et
alphabétisation (taux d’alphabétisation des adultes).
L’indice de vulnérabilité économique est basé sur les indicateurs suivants : chocs
naturels (indice d’instabilité de la production agricole, et part de population déplacée à
la suite de catastrophes naturelles), chocs commerciaux (indice d’instabilité des
exportations de biens et services), exposition aux chocs (part de l’agriculture, de la
sylviculture et de la pêche dans le PIB, et indice de concentration des exportations de
marchandises), petite taille économique (taille de la population en logarithme), et
éloignement économique (indice d’éloignement).
Pour être rayé de la liste des PMA, un pays doit atteindre deux des trois critères précités,
ou bien son revenu par habitant doit excéder par deux fois le niveau minimum fixé, afin
d’être admis au retrait de la liste. De plus, la probabilité que le niveau de revenu ait un
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Partie 2 – Chapitre 6 – La création de richesses et le niveau de vie
© Nathan.
caractère durable doit être considérée comme élevée. Il existe aussi une période de
transition de trois ans qui permet d’assister les pays en phase de transition.
Depuis l’établissement de cette catégorie en 1971, trois pays seulement ont été retirés
de la liste: le Botswana en décembre 1994, le Cap-Vert en 2007 et les Maldives en 2011.
En septembre 2010, en raison des pertes sans précédent occasionnées par un tsunami le
29 septembre 2009, l’Assemblée générale a décidé de différer au 1er janvier 2014 le
retrait de la liste de Samoa.
V. Les comparaisons internationales
Pour avoir une idée du niveau de vie matériel dans un pays donné, on calcule la valeur
de tout ce que le pays produit en un an, divisée par le nombre d’habitants (PIB par
habitant).
Mais ce que l’on peut acheter avec la même somme d’argent varie d’un pays à l’autre.
Pour comparer les niveaux de vie, il faut tenir compte des différences de pouvoir d’achat
des différentes monnaies nationales.
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Partie 2 – Chapitre 6 – La création de richesses et le niveau de vie
© Nathan.
A. La parité du pouvoir d’achat
L’utilisation d’un PIBPPA nivelle les différences de prix entre pays de sorte que la
comparaison du PIB par habitant permet d’avoir un aperçu réaliste des niveaux de vie
nationaux.
La parité du pouvoir d’achat est le taux de conversion monétaire qui permet d’exprimer,
dans une unité commune, les pouvoirs d’achat des différentes monnaies. Ce taux
exprime le rapport entre la quantité d’unités monétaires nécessaire dans des pays
différents pour se procurer un « panier » de biens et services comparables et
représentatifs des habitudes de consommation dans chaque pays.
B. La comparaison des niveaux de vie
Pour comparer les niveaux de revenus dans différents pays, il est nécessaire de corriger
les PIB par habitant des différences de niveau de prix (le « coût de la vie ») entre les
pays. Car ce que l’on peut acheter avec la même somme d’argent varie d’un pays à
l’autre.
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Partie 2 – Chapitre 6 – La création de richesses et le niveau de vie
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Les prix sont alors exprimés, non pas en devises nationales ou en euros, mais en une
monnaie commune fictive appelée « le standard de pouvoir d’achat » (SPA).
Un SPA permet d’acheter le même volume donné de biens et de services dans tous les
pays, alors que le montant d’unités monétaires nationales nécessaires pour acquérir le
même volume de biens et de services est différent.
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Sources :
http://quoi.info/actualite-economie/2012/09/06/combien-de-francais-ont-un-niveau-de-viesuperieur-au-votre-1149575/
http://www.leparisien.fr/societe/niveau-de-vie-en-france-les-ecarts-se-creusent-13-09-20133133837.php
http://www.ikgroeimee.be/fr/actu/la-belgique-dans-le-top-5-de-lalimentation-mondiale
http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/La-population-mondiale-en-dix-points-2013-10-021031054
Bibliographie :
La bible : Principes d'économie moderne de Joseph Stiglitz, Carl E. Walsh, Jean-Dominique Lafay
et Françoise Nouguès
Précis d'économie de Emmanuel Combes
Croissance, crises et développement de Frédéric Teulon
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