Aussi, la dépréciation de l’euro et le ralentissement de la progression des prix du pétrole devraient permettre
d’accélérer la croissance économique française à travers le redressement de la santé financière et de la
profitabilité des entreprises ainsi que la réactivation de la politique française de l’emploi. L’investissement productif
des sociétés non financières devrait croître et s’accompagner d’une croissance de la consommation sensible,
favorisée par une transformation de l’épargne, un crédit très peu cher et un marché de l’immobilier très dynamique.
Par ailleurs, le ralentissement de la progression de la population active potentielle et la réactivation du traitement
social du chômage (contrats aidés non marchands) facilitent la baisse de ce dernier, permise dès que la
croissance économique dépasse les 1,6%.
De plus, ces améliorations devraient être couplées à un statu quo concernant la politique salariale et des revenus
de l’Allemagne.
Par contre, ces accélérations sont inférieures à celles que nous connaissons dans les périodes de reprise
économique. De surcroît, elles sont dépendantes de la non apparition de risques tels qu’une crise pétrolière
majeure, un ralentissement économique mondial, une baisse prolongée du cours du dollar.
2. Analyse macroéconomique.
2.1. La place de l’Etat dans l’économie.
La France est le deuxième pays européen en terme de dépenses publiques relatives au PIB (54% en 2005),
derrière la Suède (57,2%).
Les administrations publiques françaises dépensent plus que leurs voisines européennes en ce qui concerne la
protection sociale et l’éducation. La part des emplois publics dans l’emploi total en France est aussi une des plus
élevées (22,8% en 2005 contre 31,6% pour la Suède et 15,2% pour la zone euro).
Ce positionnement est principalement dû au caractère public de l’éducation et des hôpitaux.
En dépit des réformes d’allègement de coût du travail menées depuis le début des années 1990, les dépenses
publiques ont augmenté de 16 points de PIB entre 1963 et 2005 (décrochage à partir des années 1980). Au cours
des années 1980-1990, la dette publique est donc passée de 21 à 56,3%. Par conséquent, les charges d’intérêts
sur la dette publique constituent une part non négligeable de la hausse des dépenses publiques.
Cette forte hausse des dépenses publiques est principalement due aux dépenses de Sécurité Sociale et à celles
des administrations publiques locales.
D’une part, la logique d’assurance, essentiellement universaliste (RMI, CSG, CMU) après avoir été initialement
bismarckienne (basée sur les relations professionnelles), du système de protection sociale française implique une
hausse des prestations et des dépenses sociales (demande de soins de santé ; chômage…). Ces évolutions pose
la question de la réforme des régimes de Sécurité Sociale, notamment des retraites (2003) et de l’assurance
maladie (2004 pour 2009 : 1 euro consultation, forfait hospitalier, assiette de la CSG et de la CRDS, médecin
traitant, dossier médical personnel). Le gouvernement incite les actifs à travailler à travers la baisse de l’impôt sur
les bas revenus (depuis 1999), la réforme de la décôte fiscale (2001), la création de la prime pour l’emploi (2001).
L’écart entre les revenus d’assistance et les revenus du travail croissent.
D’autre part, la décentralisation (loi de 1982 et de 2004) et les transferts de compétences (réseau routier,
bâtiments scolaires, infrastructures locales, logements sociaux, services publics locaux, gestion du RMI, aide au
logement…) et de ressources ont influencé les administrations publiques locales.
Parallèlement, les prélèvements obligatoires
français sont parmi les plus élevés de l’Union, exception faite des
pays scandinaves, et supérieurs aux Etats-Unis et au Japon. Les cotisations sociales françaises, notamment
employeur, sont supérieures à la moyenne européenne alors que l’imposition sur les revenus des ménages est
plus faible. Celle sur les bénéfices des entreprises (passage de 50% à 33,3%) est équivalente à la moyenne
européenne. Il y a une tendance à la convergence entre la fiscalité française et la moyenne européenne.
Par contre, la taxation des revenus du capital, inférieure à celle des revenus du travail, est plus élevée en France
qu’en Europe, sans que l’on observe de convergence
Les taux de prélèvements obligatoires ont fortement augmenté entre 1973 (33,6%) et 1984 (42,4%) puis entre
1993 (42,1%) et 1999 (44,9%) et enfin entre 2004 et 2005 (44%).
La réforme fiscale de 2007 (passage de 6 à 4 tranches imposables) prévoit de baisser l’impôt sur le revenu, de
renforcer la prime pour l’emploi, de limiter la pression fiscale à 60% des revenus et de plafonner la taxe
professionnelle (3,5% de la VA avec dégrèvement pour investissements nouveaux). L’idée, défendue par J. Chirac,
d’asseoir les cotisations sociales non plus sur les salaires mais sur la valeur ajoutée, pour diminuer le coût salarial
des entreprises fait débat.
Il existe trois taux de TVA : 19,6% depuis 2000, 5,5% (produits alimentaires, transports, cantines scolaires, livres,
abonnements d’électricité et de gaz, travaux de rénovation et d’entretien des logements) et 2,1% (médicaments remboursés,
presse).