
La longueur, la complexité et le formalisme entrainent forcément des difficultés
diverses à l’occasion de la mise en œuvre de la procédure de réalisation forcée
de l’immeuble.
Ces difficultés tirées de la complexité des textes juridiques et nourries par des
pratiques judiciaires et administratives diverses s’observent tantôt à l’occasion
de l’élaboration des actes à accomplir (I), tantôt aux menaces qui pèsent sur le
respect des délais d’action (II) et tantôt sur le risque réel d’obstruction à la vente
par le dilatoire procédural (III).
I - Les difficultés liées à l’élaboration des actes à accomplir
La législation en matière de saisie de saisie immobilière est loin d’être simple et
nombre de praticiens affrontent cette procédure avec la peur au ventre.
La première difficulté semble être la non maitrise ou la manipulation
approximative des textes régissant la matière qui, nous l’avons déjà signalé,
prescrivent un formalisme très lourd en vertu duquel beaucoup de diligences
doivent être accomplies à peine de nullité.
a) Le commandement aux fins de saisie
Il s’agit d’un exploit d’huissier qui est une sommation de payer préalable
adressée, en respectant le formalisme de l’article 254 de l’AUPSVE
, aux
débiteurs de l’obligation de paiement et même au tiers détenteur de l’immeuble
dont la poursuite est envisagée.
Des mentions de l’article 254, il ressort que cet exploit vise 3 objectifs précis :
- Identifier les parties (désignation complète des parties, élection de
domicile, pouvoir spécial)
- Etablir la créance, (reproduction ou copie du titre exécutoire, précision du
montant dont recouvrement)
A peine de nullité, le commandement doit contenir :
1) La reproduction ou la copie du titre exécutoire et le montant de la dette, ainsi que les noms, prénoms
et adresses du créancier et du débiteur et, s’il s’agit d’une personne morale, ses frome, dénomination
et siège social ;
2) La copie du pouvoir spécial de saisir donné à l’huissier ou à l’agent d’exécution par le créancier
poursuivant, à moins que le commandement ne contienne sur l’original et la copie, le bon pour
pouvoir signé de ce dernier ;
3) L’avertissement que, faute de payer dans les 20 jours, le commandement pourra être transcrit à la
conservation foncière et vaudra saisie à partir de sa publication ;
4) L’indication de la juridiction où l’expropriation sera poursuivie ;
5) Le numéro du titre foncier et l’indication de la situation précise des immeubles faisant l’objet de la
poursuite ;
6) La constitution de l’avocat chez lequel le créancier poursuivant élit domicile et où devront être notifiés
les actes d’opposition au commandement, offres réelles et toutes significations relatives à la saisie.