STRABISME ET SOLEIL
L’œil doit être protégé du soleil, comme la peau, que la personne soit strabique ou non.
Le soleil produit différentes sortes de lumière susceptibles d’endommager l’œil :
-le rayonnement ultraviolet, non visible mais le plus énergétique. Les radiations UV peuvent
provoquer sans que nous ressentions de chaleur des dommages sur les cellules et entraîner à
court terme des brûlures de la peau et des yeux.
A long terme le risque d’une exposition trop intense et fréquente est le vieillissement
prématuré de la peau et du cristallin, l’apparition de cancers cutanés et de certaines cataractes.
-le rayonnement visible source d’éblouissement.
-le rayonnement infrarouge non visible ressenti sous forme de chaleur.
La protection solaire est assurée par le filtre et la teinte du verre d’une part, par la
monture d’autre part.
Le filtre
Les verres correcteurs même non teintés filtrent les rayons UV. La majorité des verres
organiques coupent 100% des UV (mention CE).
Les lentilles de contact ont en général un filtre de protection UV ; cependant des lunettes
solaires restent nécessaires pour protéger le blanc de l’œil et les paupières.
La teinte
Elle protège de l’éblouissement ou « photophobie »; il existe 5 catégories de 0 à 4 selon
l’intensité de l’ensoleillement ; la catégorie 3 est préconisée pour l’été ; la catégorie 4 pour les
conditions extrêmes.
Les couleurs de verres solaires brun, vert, ou gris ont des caractéristiques susceptibles de
mieux convenir les unes par rapport aux autres. La couleur ne protège pas ; éviter les lunettes
fantaisistes rose ou bleue !
Les verres polarisants réduisent l’éblouissement du à la réverbération en extérieur et
améliorent la sensibilité aux contrastes.
Les verres photochromiques qui foncent sous l’effet des UV ne sont pas recommandés aux
enfants car la teinte maximale varie en fonction de la température. On estime qu’ils assurent
une protection de catégorie 2 à 23°.
La monture
Les verres filtrants et teintés ne suffisent pas à eux seuls à protéger l’œil : il faut des montures
enveloppantes avec des branches larges qui protègent du rayonnement latéral. La casquette et
la visière sont également d’excellents moyens de protection, parfois préférés par les enfants
aux verres trop foncés.
Les verres solaires même les plus performants ne suffisent pas pour regarder une éclipse
solaire ; des lunettes spéciales sont alors distribuées largement comme ce fut le cas lors de la
grande éclipse de 1999.
Photophobie chronique et strabisme
-Le strabique peut être plus gêné par la luminosité qu’un non strabique : les strabismes
divergents intermittents par exemple ont tendance à se décompenser au soleil. C’est même un
signe d’appel très évocateur de ce type de strabisme : l’enfant (ou l’adulte) ferme un œil, en
général toujours le même au soleil.
-Les enfants qui ont un trouble de la vue non ou mal corrigés par des verres correcteurs
peuvent également manifester une sensibilité exagérée à la lumière.
Il faut s’assurer par ailleurs qu’un enfant porteur d’une correction optique a bien des lunettes
solaires avec verres correcteurs. Ce n’est pas toujours le cas !
-L’albinisme oculocutané qui est une cause fréquente de strabisme et de nystagmus exige dès
le plus jeune âge dans ses formes complètes ou quasi complètes une excellente protection
solaire car le pigment destiné à faire écran, la mélanine de la rétine et de l’iris n’est pas ou
trop peu synthétisé.
-Une sensibilité exagérée à la lumière chez un nourrisson doit faire suspecter une pathologie
oculaire.
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