Cours 7 11. CONDUCTION ELECTRIQUE DANS LES ISOLANTS Les isolants ont la même structure des bandes interdites comme les semiconducteurs, mais la bande interdite Fermi est plus large. Dans les conditions normales de température et de champ électrique un nombre très petit des électrons peuvent effectuer la transition de la bande de valence dans la bande de conduction et le courant de conduction est très faible. Si, les isolants contiennent des impuretés qui introduisent des niveaux énergétiques additionnels dans la bande interdite Fermi, une conduction de type extrinsèque s’établit comme dans les semiconducteurs Dans un isolant de qualité, la concentration des impuretés étant très faible, la conduction extrinsèque est pratiquement nulle. La résistivité des isolants est comprise entre 107 et 1017 Ωm. Le courant de conduction qui traverse l’isolant en régime stabilisé peut être mesurer une minute après la mise sous tensions quand les courants transitoires de déplacement et d’absorption s’amortissent. A. Conduction dans les isolants solides Les isolants solides soumis à un champ électrique ne permettent pas l’injection de charge au niveau des électrodes. Dans le champ électrique usuel, jusqu’à σ une intensité de l’ordre 106 V/m la conduction se réalise par la convection des électrons et des trous (appelée conduction électronique) et σtotale σionique des ions (appelée conduction ionique) si le σélectronique matériel a une structure cristalline de type ionique. De la figure 7.1 il résulte que la 105–106 108 E [V/m] conduction ionique domine dans le domaine Ohm Pool Claquage de champ électrique jusqu’à une intensité de l’ordre (105 – 106) V/m. Dans ce domaine Fig. 7.1 appelé Ohm la conductivité électrique est indépendante du champ électrique E. Dans le domaine Pool de champs plus intenses la conductivité électronique augmente rapidement avec l’intensité du champ en pouvant produire le claquage du matériau. a. Conduction ionique Cette conduction se réalise par le déplacement des ions propres diffusés dans les interstices comme défauts Frenkel et des ions d’impureté. Conformément à l’expression générale de la conductivité on peut écrire : ion N ion qion μ ion (7.1) où Nion est le nombre des ions existant dans les interstices, rapporté au volume, qion est la charge d’un ion et μion sa mobilité. Considérant que les ions interstitiels sont générés par défauts Frenkel, ayant l’énergie d’activation wdF le nombre volumique Nion vaut : 1 7 w N ion C F exp dF 2kT (7.2) où CF est une constante. La mobilité μion d’un ion est liée de la probabilité du son passage d’un interstice dans l’autre, qui dépende d’une barrière d’énergie potentielle wb du réseau. Donc : w μ ion exp b kT (7.3) Pour une seule espèce des ions, en portant (7.2) et (7.3) dans (7.2) on obtient : w ion Cion exp ion kT où Cion est une constante et wion wb (7.4) wdF . 2 On peut réaliser une conduction ionique aussi par le déplacement des nœuds vacants (défauts Schottky) ou des ions d’impuretés. En général on peut écrire : w ion Cr exp r kT r (7.5) Dans champs intenses, qui dépassent 108 V/m, la conduction ionique dépende fortement de champ (fig.7.1) et les relations de type (7.4) ne sont plus valables. b. Conduction électronique Dans les champs électriques usuels inférieurs à 106 V/m, la conduction dans un isolant se réalise comme dans les semiconducteurs extrinsèques de type p. Considérant l’existence des deux types d’impuretés en même temps, la conductivité électronique a l’expression générale : wp w w Ci exp F Cn exp n Cp exp 2kT 2kT 2kT (7.6) La conduction de type intrinsèque (le premier terme) est très faible dans les isolants puisque la bande interdite Fermi wF est large (au-dessus de 3eV), encore les autres conductions de type extrinsèques peuvent absenter aux isolants purs. Dans les champs intenses supérieurs à 106 V/m, la conduction se réalise par des électrons promovés dans la bande de conduction des niveaux énergétiques donneurs situés dans la bande interdite Fermi et de la bande de valence par l’effet tunnel (l’inclinaison des bandes d’énergie). Donc, la conduction dans les isolants solides augmente exponentiellement avec la température et avec le pourcentage des impuretés. Aussi la conductivité des isolants avec structure amorphe a le même type de variation σ = f(T). 2 7 B. Conduction dans les liquides isolants La conduction électrique est réalisée par la convection des ions positifs et négatifs qui apparaissent par la dissociation des molécules d’impuretés en liquide ou par la convection des molécules propres dipolaires. Pendant le déplacement, les molécules et les ions doivent dépasser la barrière d’énergie U au passage par le voisinage d’une autre particule, la mobilité étant : μ 1 δU exp T kT (7.7) d’où l’expression de la conductivité prend la forme : C δU exp T kT (7.8) Les liquides non polaires purs ont une conductivité électrique très faible. Par exemple, l’huile de transformateur a la résistivité ρ = 1016 Ωm en comparaison de l’eau qui a ρ = 105 Ωm. C. Conduction dans gaz isolants (décharge) La conduction dans les gaz s’établit par la convection des porteurs de charge qui proviennent : J -des ionisations des molécules neutres des gaz par de chocs et radiations externes; III -de l’émission des électrons par la cathode qui, accouplés aux atomes génèrent des ions II négatifs. Les porteurs des charges disparaissent par I recombinaisons entre les électrons et les ions positifs et par le déplacement des électrons vers E l’anode. Fig.7.2 La dépendance de la densité du courant de l’intensité du champ électrique J = f(E) présent trois zones distinctes : a. Dans les champs électriques peu intenses (fig.7.2, la zone I) , les chocs entre particules sont faibles, et la source principale des porteurs est celle externe. Après la cessation de l’action de la source externe d’ionisation, les porteurs de charge disparaissent par de recombinaisons. La décharge dans le gaz est de type entretenu, pratiquement les porteurs de charge et les mobilités ne dépendant pas du champ électrique. Par conséquent, la conductivité est constante et la caractéristique J = f(E) dans la zone I a caractère linéaire. b. Dans les champs électriques d’intensité moyenne (fig.7.2, la zone II) il prédomine le processus de déplacement des porteurs vers les électrodes. Notant avec δN le nombre des porteurs qui disparaissent dans l’unité de temps et de volume par les électrodes, s’obtient : J N q d const. (7.9) où d représente la distance entre les deux électrodes. 3 7 c. Dans les champs très intenses, les porteurs de charge sont produits en avalanche par l’ionisation des atomes du gaz sous l’action des chocs avec les porteurs existants initialement dans le volume de gaz et fort accélères. Cette décharge, manifestée par l’augmentation rapide du courant, est de type autonome. 4 7