Statut des fonctionnaires : les premières pistes du projet

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CENTRE RHONE –ALPES D’INGENERIE SOCIALE SOLIDAIRE & TERRITORIALE
REVUE DE PRESSE
Du 14 AU 20 FEVRIER 2016
L’INTERVIEW AU FLAN DE LAURENT WAUQUIEZ
Loi Rebsamen : Où en est-on dans sa mise en place ?
Cop 21 : Au travail maintenant !
Nouvelles régions : stratégies de développement
économique et social
Qualité du dialogue social : les surprises du panorama
européen
L'Europe sociale en miettes ?
Quand les élus se prennent pour des patrons
Le droit du travail tue-t-il réellement le droit au travail ?
Peut-on doper la formation sans réinterroger la réforme
ratée de 2014 ? 1ère partie
82 économistes lancent un appel pour sortir de
l’impasse économique
Edgar Morin : "Le temps est venu de changer de
civilisation"
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L’INTERVIEW AU FLAN DE LAURENT WAUQUIEZ
Publié le 13 février 2016 par jmaphatie
J’ai toujours eu envie de déconstruire le discours politique, ces phrases creuses, parfois contradictoires ou fausses, bourrées de
mauvaises intentions ou de sous-entendu. J’ai toujours envie de le faire parce que l’exercice me paraît amusant, et qu’il peut,
parfois, être utile.
Premier exercice pratique avec l’interview accordée le samedi 13 février au Figaro par Laurent Wauquiez, 40 ans, président de la
région Auvergne-Rhône-Alpes, secrétaire général des Républicains. Cette interview, qui me semble très intéressante, possède
deux caractéristiques.
Elle frappe d’abord par la multiplication de ses formules générales, vagues, ce qui la rend, du coup, imprécise, presque molle, et
c’est pour cela qu’elle m’a fait penser à la texture gélatineuse d’un flan. D’où le titre un peu vasouillard, j’en conviens. Par ailleurs,
toujours comme le flan, cette interview a de la saveur, du goût. Molle oui, creuse non. On pourrait dire que cette interview a une
identité, celle de la France rance dont il est plaisant, une pierre ici, un caillou là, de repérer les traces multiples dans la société
française.
D’emblée, le titre de l’interview intrigue. Le voici: « On peut parler d’une trahison des élites politiques. » Bon, admettons… Dans ce
cas, on peut penser que cet entretien est une autocritique car Laurent Wauquiez, diplômé de l’Ecole normale supérieure, diplômé
de l’Institut d’études politiques, élève de l’ENA, député depuis 12 ans, ministre de 2007 à 2012, aujourd’hui numéro deux du parti
dirigé par Nicolas Sarkozy, ce Laurent Wauquiez est parfaitement représentatif des élites politiques françaises. On pourrait
même soutenir qu’il en est un membre désormais éminent. Alors, un traitre Laurent Wauquiez?
Eh bien non, pas du tout. Dans cet interview, Laurent Wauquiez ne confesse aucun faute, n’avoue aucun regret et donc sa phrase
de titre, bien présente dans le texte, s’adresse à des « élites politiques » dont, curieusement, il ne ferait pas partie.
C’est d’ailleurs ce qui trouble le plus dans cette interview: l’identité même de Laurent Wauquiez, dont on ne sait pas qui il est, ni où
il se situe dans la société française. Voici un passage de cet entretien qui met bien en lumière le problème:
« Il y a un contraste terrible entre un pays qui conserve une pulsion de vie et des politiques qui avec une rage incroyable lui mettent
la tête à l’envers. Nous vivons une vraie crise de civilisation. Les Français ont peur que leur pays change de nature. Pour le dire
autrement, ils ne veulent pas devenir minoritaire chez eux. »
Laurent Wauquiez oppose donc « le pays » et des « politiques ». De qui parle-t-il exactement? Du gouvernement? Des socialistes?
Si c’était le cas, il les nommerait. Donc, son propos doit être plus large. Mais large comment? Englobe-t-il, par exemple, Nicolas
Sarkozy dans le lot? François Fillon, dont il fut le ministre? Tous ses copains avec qui il fut ministre? Peut-on penser, au fond, qu’il
englobe tellement de gens dans la critique qu’il finit par se distinguer lui-même de la masse des hommes politiques et que son
propos revient à nous dire de manière subliminale que lui est meilleur que les autres?
Personnellement, et sans posséder de preuves irréfutables de ce que me dicte mon intuition, je pencherais volontiers pour cette
dernière interprétation.
Dans le passage cité, un autre moment me frappe, celui où il oppose « le pays », « les Français », et les « politiques ».
Ces formulations sont typiques de ceux qui critiquent le « système », d’Eric Zemmour à Marine Le Pen, et Laurent Wauquiez
semble se rattacher à cette école. Malheureusement, ces formulations sonnent faux, car elles sont fausses. Les « politiques » qu’il
dénonce ne sont pas des apatrides mais eux aussi appartiennent au « pays » qu’il décrit avec beaucoup de complaisance. Et de la
même manière, les « politiques » sont Français, et donc opposer les gens sur une base nationale est tout simplement inepte. Peut-
être les « politiques », du point de vue de l’interviewé, sont-ils mauvais, nuls, incapables, inconsistants et que sais-je encore, mais
ils sont aussi Français que peut l’être Laurent Wauquiez.
D’ailleurs, lui même, qu’est-il précisément? Les tournures de phrases qu’il choisit dans son entretien font qu’il ne paraît pas
s’inclure dans le pays, ni dans les Francais, ni dans les politiques. On se demande, en le lisant, qui est Laurent Wauquiez, et d’où il
parle. A force d’être extérieur à tout, à tous, il jette un trouble sur sa propre identité. Ce qui est cocasse pour quelqu’un qui fait une
interview pour parler précisément de l’identité de la France.
Enfin, dans le passage cité, une ficelle réthorique mérite d’être soulignée. Laurent Wauquiez dit que « les Français » tous les
Francais? ont peur que leur pays change de nature. « Pour le dire autrement, poursuit-il, ils ne veulent pas devenir minoritaires
chez eux »
De quoi parle exactement Laurent Wauquiez? Que veut dire, pour un pays, changer de nature? Parle-t-il de sexe? De culture? De
monnaie? De religion?
Nous connaissons tous la réponse, évidemment, mais il est significatif de noter que Laurent Wauquiez ne la donne pas. Pourquoi
ne la donne-il pas? Parce qu’il sait que tout le monde a compris, et il sait aussi que s’il est explicite, s’il nomme le changement de
nature, il se fera gravement, et légitiment, houspiller pour une dénonciation raciste. Donc, il le suggère mais il ne le dit pas. Pas vu,
pas pris. Mais lu, et compris.
Et même si c’est inutile, il appuie quand même son propos: ah non, les Français ne veulent pas devenir minoritaires chez eux. Mais
ils ont peur de qui, les Français? Des Guatémaltèques? Des Indonésiens? Des Maltais? Des Basques? Il y a beaucoup de
Basques dans les médias…
encore, Laurent Wauquiez demeure elliptique. Il dit mais il ne dit pas, il évoque mais il ne précise pas. Et là encore, il sait que
chacun a très bien compris le sens de son propos. On pourra dire au choix que 1/ c’est du grand art; 2/ c’est très petit. J’ai une
préférence mais je ne vous la livrerai pas.
Plus loin, dans une critique de ce que devient la France, Laurent Wauquiez dit ceci:
« Les notes à l’école? Valeurs du passé. Le travail? Valeur du passé. La sanction? Valeur du passé. »
En lisant ça, on reste pantois. Laurent Wauquiez mélange tout, et surtout ses affirmations sont tous les jours démenties par « les
Français », comme ils nous appelle.
Mélanger le travail et les sanctions avec les notes à l’école est comique. Noter ou pas les élèves est un débat pédagogique, et en
aucun cas une valeur. Les enseignants aujourd’hui s’interrogent sur le sens et les formes possibles de la notation à donner aux
élèves. Personne parmi eux ne proposent d’abandonner la notation. Certains plaident pour des codes couleurs ou pour des lettres
quand d’autres sont attachés aux chiffres. Franchement pas de quoi fouetter un chat français et sûrement pas à prendre en
exemple pour en conclure à un abandon des valeurs, des valeurs françaises bien sûr.
Après cela, Laurent Wauquiez affirme que le travail en France est une valeur du passé. On se pince. N’a-t-il pas entendu tous les
débats autour du chômage, lu tous les papiers sur la question, entendu les témoignages multiples des patrons et des salariés sur
ce thème, pour conclure ainsi que les Français, qu’il aime tant, font du chômage une valeur du passé. À moins qu’il ne veuille
signifier que le travail n’est pas une préoccupation pour les hommes politiques dont il fait partie? Mais là encore, pas un livre écrit
par une sommité, pas un discours prononcé, pas une interview réalisée, sans qu’il soit question de l’emploi, du code du travail, des
35 heures, des charges salariales ou patronales, et de tant d’autres éléments qui structurent le travail.
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Alors de quoi parle Laurent Wauquiez quand il procède à son affirmation? Je suis bien incapable de vous le dire, n’étant certain
que d’une chose: c’est du n’importe quoi.
Et la sanction? Ah, la sanction… Les prisons en France sont pleines. Tous les jours, les tribunaux infligent des sanctions, des
peines, des amendes. Reprocher aux juges leur laxisme, c’est ne jamais regarder la réalité judiciaire, ne jamais regarder la société,
et finalement ne jamais écouter les Français.
Tiens, un dernier passage de cette interview culte:
« Dans son discours de réception à l’Académie, M. Finkielkraut a affirmé: « J’ai découvert que j’aimais la France le jour où j’ai
compris qu’elle était mortelle. » C’est magnifique. J’ai moi-même compris pourquoi je m’engageais en politique quand j’ai réalisé
que la France pouvait être mortelle. »
Que nous dit exactement Laurent Wauquiez quand il éprouve le besoin de citer Alain Finkielkraut? Certainement quelque chose de
très simple: que lui aussi, le moment venu, sera digne de l’Académie, puisqu’il raisonne déjà comme un académicien.
En conclusion, je poserais bien trois questions à Laurent Wauquiez et je serais honoré de ces réponses.
1/ Appartient-il ou non aux élites politiques ce pays?
2/ Du changement de quelle nature est menacée la France?
3/ Qui pourrait rendre minoritaires les Français minoritaires?
S’il me réponds, ce que j’espère, je vous transmettrai les réponses.
Loi Rebsamen : Où en est-on dans sa mise en place ?
samedi 13 février 2016
Les dates à retenir, à partir du 9 août 2015, date d’entrée en vigueur de la loi :
1er janvier 2016 : réorganisation des informations consultations, réorganisation des obligations de négocier, dispositions relatives à la
propagande électorale et à la protection des candidats (TPE).
1er janvier 2017 : applications des prescriptions électorales pour la mixité proportionnelle.
Dans l’attente des décrets :
1er juillet 2017 : création des CPRI (commission paritaire régionale interprofessionnelle) et des CPRB (commission paritaire régionale de
branche).
Mars 2019 : Mise en place effective des administrateurs salariés dans les entreprises dont l’effectif en France est d’au moins 1 000
salariés.
Quels principaux changements dans le dialogue social ?
Dans les TPE, les entreprises à partir de 11 salariés et plus, soit 3 millions de salariés - en plus de l’artisanat qui possède des CPRIA
(commission paritaire régionale interprofessionnelle de l’artisanat) - pourront être représentés par les CPRI et les CPRB, avec un dispositif
simplifié d’information et de négociation, sur les rémunérations, le temps de travail, le partage de la valeur ajoutée dans les entreprises. Puis
sur la qualité de vie au travail et égalité professionnelle.
- Dans les entreprises de 50 salariés, le processus d’information-consultation est organisé en 3 temps par une consultation sur les orientations
stratégiques et leurs conséquences, puis sur la situation économique et financière et enfin sur la pratique sociale.
- Dans les entreprises de moins de 300 salariés : possibilité de mutualiser et d’annualiser les heures de délégation entre titulaires et
suppléants, mais pas avec les heures syndicales.
La mise en place d’une délégation unique du personnel (DUP), dans les entreprises en dessous de 300 salariés : la décision revient à
l’employeur. L’employeur doit consulter les IRP mais en cas d’avis négatif, il peut passer outre. La loi prévoit :
Un socle sur la fréquence des réunions (tous les deux mois au minimum), et les thématiques traitées (4 réunions au moins sur les
questions du CHSCT, comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail).
Désignation d’un secrétaire et d’un secrétaire adjoint exerçant les fonctions des secrétaires du comité d’entreprise et du CHSCT.
Les suppléants peuvent siéger à toutes les réunions avec voix consultative.
Respect des 3 temps de consultation.
Un seul avis rendu visant à la fois le CE et le CHSCT, à condition que les membres du CHSCT aient été convoqués et que les invités
habituels (médecin et inspecteur du travail) aient été prévenus.
Expertise commune quand le sujet est commun au CE et au CHSCT, avec la possibilité de faire appel à plusieurs experts.
Les dispositions prévues peuvent être améliorées par accord.
Une fois instaurée dans une entreprise, la DUP élargie s’applique à chaque établissement.
Dans les entreprises, à partir de 300 salariés : Possibilité d’adapter, par accord majoritaire, le cadre et le fonctionnement des IRP
(instances représentatives du personnel).
Dans les entreprises d’un effectif de 1 000 salariés et au-delà : les salariés auront des représentants au conseil d’administration.
Les décrets portant sur le nombre de délégués et la délégation unifiée (DUP) ont été transmis le 29/12/2015 aux syndicats pour avis des
partenaires sociaux.
Cop 21 : Au travail maintenant !
samedi 13 février 2016
La COP 21 s’est achevée sur un accord historique (voir les + et les - de l’accord sur EurActiv.fr dans les sources). S’il faut
saluer le résultat diplomatique et étatique (195 pays se sont engagés), force est de constater que tout commence
maintenant et en particulier, et surtout, les questions liées au travail et à l’activité humaine.
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Car c’est de cela dont il faut parler, le « comment faire » loin du Bourget. Comment diminuer drastiquement notre consommation
d’énergie fossile, développer les énergies renouvelables, engager l’économie sur la voie de l’éco-efficience et du développement
durable ? Or, engager avec succès les changements nécessaires de nos modes de production et de consommation entraîne
parallèlement des changements dans les façons de travailler et dans les emplois. Guy Rider, Directeur général de l’OIT a écrit
dans une tribune récente que « l’environnement n’est pas un problème pour l’emploi, c’est l’emploi qui est une solution pour
l’environnement ».
Pour réussir ce changement fondamental, nous avons identifié un certain nombre de grands enjeux qui concerne l’emploi
et le travail.
Les processus de travail ne doivent pas être occultés du débat. Ils sont à la base de toute activité humaine. Et toucher à
l’activité humaine, c’est toucher au travail dans toutes ses composantes et regarder la façon dont cette activité s’organise
dans les territoires. Ainsi, il conviendrait de mieux définir la place de la gestion prévisionnelle des emplois et des
compétences pour mieux lutter contre le changement climatique ;
Si on considère que les quatre piliers de l’économie soutenable sont la digitalisation, l’économie fonctionnelle, l’économie
collaborative et l’économie circulaire, chacun passe par une redéfinition du travail ;
Les acteurs sociaux sont des leviers essentiels : les entreprises et les entrepreneurs, les organisations syndicales et
patronales, les associations… Or, la résolution finale de Paris est pauvre en la matière même si la société civile a
largement participé au succès de la conférence. Il faut donc engager des processus pour que les acteurs parties
prenantes, les territoires et les entreprises réussissent le changement climatique ;
Il faut accompagner et soutenir la montée en charge des lieux dédiés au dialogue social sur la question des mutations
industrielles liées à la transition énergétique : au niveau des filières, des branches, des territoires, de l’interprofessionnel,
ministériel et interministériel ;
Il convient de valoriser le potentiel de création d’emplois loin des discours défaitistes sur l’écologie, ennemie de l’activité,
de l’emploi et de la croissance. Or, cette idée sous-estime les opportunités du développement durable ;
Identifier des secteurs clés, mais ne pas s’arrêter là. Les secteurs essentiels pour l’emploi dans le monde sont aussi ceux
qui sont cruciaux pour réussir la transition écologique : l’agriculture, la forêt, le transport, le bâtiment. Il faut accompagner
les transformations dans ces secteurs, et anticiper les restructurations dans d’autres comme celui des énergies fossiles.
Mais il faut aussi faire preuve d’imagination et d’innovation dans tous les secteurs comme par exemple la santé,
l’éducation… ;
Quel rôle pour la RSE (responsabilité sociale des entreprises) qui désormais doit mettre davantage l’accent sur le suivi
des engagements ?
Comment mettre à l’œuvre une nouvelle gouvernance énergétique en France qui soit un cadre clair, cohérent et partagé
des différents codes, lois de programme, Grenelle, décrets, règlements… ?
La question du financement des projets, majeure, doit être abordée. Quelle place pour l’État, les acteurs institutionnels
régionaux, les villes, les fonds européens, les acteurs privé, les citoyens… ?
Quel rôle pour l’Europe en termes de construction de partenariats renforcés en faveur de secteurs industriels forts comme
les énergies renouvelables et les transports.
Trois exemples récents d’avancées des acteurs sociaux sur la question du développement durable.
Une étude commanditée en 2013 par la CGT auprès du LEST et de l’IRES sur l’évolution du bâtiment par rapport aux
nouvelles contraintes de la transition énergétique. « Vers de nouveaux rapports entre les acteurs de l’acte de construire ? » (en
région PACA) s’est concentrée sur les aspects organisationnels du secteur, en constatant que sa très grande hiérarchisation
constituait un obstacle à la coopération, et donc à l’innovation. Il existe de fait une séparation voulue par les textes entre la maîtrise
d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre, qui peut être source de dysfonctionnements. L’étude montre que le pôle de compétitivité
POLEBAT, créé en 2008, et reconnu par la Région PACA, a su répondre à la demande des acteurs en remettant en cause la
division du travail existant actuellement dans le bâtiment, en se révélant un espace d’expérimentation appliqué par la suite à de
nouveaux bâtiments.
Énergies de citoyens est une association mulhousienne créée en 2013. Elle œuvre dans la relance énergétique et regroupe
citoyens, entrepreneurs et institutions locales autour de projets d’efficacité énergétique et de production d’énergies renouvelables.
Elle se fixe comme objectif que 20 % de l’énergie consommée par l’agglomération soient produits localement, « pour que le
montant de la facture énergétique retourne dans la richesse locale ». Trois axes ont été définis : augmenter la production d’énergie
renouvelable, réaliser des économies d’énergie et améliorer la productivité de l’énergie.
À partir de l’hiver 2014, l’association engage des actions de pédagogie en organisant chez les particuliers des « Apéro-réno »
(rénovation), sur le modèle des réunions Tupperware. Elle monte une offre très locale, essaime à Valenciennes et à Angers, valide
un business plan et crée une société d’exploitation pour développer cette activité. Après une levée de fonds, Hey’Nergie voit le jour
en décembre 2015. L’association y a des parts. En parallèle, Énergies de Citoyens sous-traite à des exploitants de chaufferies
collectives une activité de conseil aux particuliers copropriétaires.
Les unions régionales CFDT de Midi-Pyrénées et de Languedoc-Roussillon font de ce dossier une opportunité de travail en
commun dans la perspective de la grande région politique, désormais créée, et du changement institutionnel pour la CFDT. Elles
ont créé un groupe de travail sur la transition énergétique et l’action syndicale.
Leur objectif est de mettre le focus sur le le et la responsabilité que les salariés peuvent assumer dans l’émergence d’un
nouveau modèle de développement soutenable au service de l’emploi. Un préalable a été défini. Pour réussir la transition
écologique, il faut réussir la transition digitale. C’est cette transition numérique qui est la vraie rupture et qui va rendre possible la
rupture écologique. Des filières prioritaires ont été définies au regard des caractéristiques de la nouvelle région : le transport,
l’agroalimentaire, première filière de la région, le secteur du bâtiment et la chimie. En parallèle, le groupe de travail se donne
comme objectif de développer le dialogue social et les pratiques participatives de proximité (l’information, l’éducation, la formation
aux enjeux de la transition écologique, les pratiques participatives de type Agenda 21, l’outil du Bilan carbone, le dialogue
économique, social et environnemental …)
Conclusion
Cette nouvelle phase de la transition met le travail, l’activité humaine au cœur des changements. Selon les études de l’OIT, la
transition écologique pourrait créer jusqu’à 60 millions d’emplois d’ici 2030 dans le monde. Investir dans la transition, au-delà d’un
peu de peinture verte, c’est en effet investir dans de nouveaux modes de production, plus économes en ressources. C’est élargir
l’horizon aujourd’hui bouché d’une productivité qui ne progresse pas au détriment de l’environnement, mais au contraire en le
préservant.
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Nouvelles régions : stratégies de développement économique et social
mercredi 10 février 2016
Chapitre 2 Rapide coup d’œil sur les premiers engagements des Président-e-s de 5 conseils régionaux
Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées
Pour la présidente Carole Delga (PS), c’est « une union (des 2 régions) qui fera notre force », tant il est vrai que la question de la construction
de la complémentarité des 2 anciennes régions est centrale. Elle a deux priorités : l’emploi et la citoyenneté.
Carole Delga veut faire de la nouvelle grande région « la première région d’Europe à énergie positive ».
Elle lancera rapidement ce printemps un « plan Marshall » pour le bâtiment de 800 millions d’euros pour 2016, plan qu’elle avait déjà annoncé
en décembre. Dans le même temps, elle lancera un « schéma de développement économique au plus près des besoins des jeunes ».
Elle annonce pour l’automne une grande conférence sur l’emploi mettant l’accent sur la création d’emplois et l’activité économique, afin de
déterminer les besoins des filières, en particulier émergentes, et encourager l’innovation. Elle propose de créer un 2ème incubateur régional
pour l’économie sociale et solidaire et de soutenir les activités de recherche (allocations doctorales, équipements de pointe…). Enfin, elle
propose de mettre en place une garantie emploi-formation pour les demandeurs d’emploi, les jeunes sans qualification et les salariés en
reconversion.
Elle veut aménager le territoire par un « plan Rail » qui sera lancé par le biais d’états généraux.
Les indemnités n’augmenteront pas pour les élus régionaux, la question a été tranchée lors d’une assemblée plénière. Mme Delga a aussi
annoncé une grande consultation populaire pour le choix du nom de la future grande région.
Auvergne-Rhône-Alpes
Désormais à la tête d’une région poids lourd économique, Laurent Wauquiez (LR), élu Président, veut « montrer que ses idées peuvent être
appliquées ».
Au nom de la première de ses priorités, « le sens de l’exemplarité », Laurent Wauquiez a annoncé plusieurs mesures d’économies : une
diminution du montant des indemnités des élus, du nombre de membres de la commission permanente « en deçà de ce qu’autorise la loi », et
« une économie sur le train de vie ».
Au cours des trois prochains mois, Laurent Wauquiez mettra en route plusieurs chantiers : un programme zéro charge pour la première
embauche ; une préférence régionale dans les marchés publics ; la priorité aux produits de la région dans les cantines ; un système régional de
bourse aux étudiants méritants et le renforcement de la sécurité dans les trains TER et les établissements scolaires.
Laurent Wauquiez s’est engagé à consulter par Internet ses 8 millions d’administrés pour déterminer le nom de la nouvelle région.
Nord-Pas-de-Calais-Picardie
« C’est la campagne la plus dure que j’ai eue à mener. » a déclaré Xavier Bertrand (LR) élu président de la région et qui a su illustrer avec 2
brèves prises de parole l’incarnation du besoin de changement des électeurs.
Dès le lendemain de son élection comme Président, Xavier Bertrand a lancé officiellement la plateforme Proch’emploi, un dispositif chargé de
faire le lien entre les offres d’emploi non pourvues et les chômeurs de la nouvelle grande région Nord-Pas-de-Calais-Picardie.
Lors de son élection, il a présenté un « New deal gional » pour l’emploi, avec des allégements de charges pour toute nouvelle création
d’emplois dans les TPE et PME. Il propose une aide aux transports en prenant en charge une partie des frais de déplacement. Pour le monde
agricole, les élus voteront un plan d’urgence qui « viendra en soutien aux éleveurs et aux producteurs de lait ».
Il propose enfin le triplement de la prime pour les entreprises qui « feront confiance à des apprentis », la création d’une « banque régionale
unique d’investissement » et la mise en place de la sécurisation des transports de la région.
La baisse de 5 % des indemnités des élus par rapport aux montants maximum qui étaient jusqu’alors appliqués a été décidée.
Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes
Alain Rousset (PS), réélu président, est un fervent admirateur de la puissance financière des Länder allemands et un chantre de la
décentralisation. Il a relancé l’idée de créer un service public régional de l’emploi.
Dans son programme économique, il met d’abord en avant sa volonté de protéger et soutenir les PME-TPE. Il entend, en particulier, faciliter
leur transmission, avec notamment une prise en charge à hauteur de 50% pour accompagner le repreneur.
Dans le même sens, Alain Rousset promet de mettre en place un réseau de fibre optique, « partout les opérateurs privés ne vont pas ». Et,
en priorité pour les lycées, les centres de formation et les zones d’activités.
En outre, M. Rousset a prévu de créer un fonds d’aides au redressement des entreprises en difficulté. Initiée par Limousin et Poitou-Charentes,
cette stratégie sera renforcée.
Par ailleurs, des programmes spécifiques devraient être instaurés pour redynamiser les territoires en difficulté. Avec des moyens humains et
financiers dédiés en utilisant plusieurs leviers : la formation, l’innovation, les infrastructures, le foncier.
Il propose aussi de renforcer les filières d’excellence. La grande région est à la pointe dans de nombreux secteurs, aéronautique,
agroalimentaire, chimie, laser, numérique, e-santé... Mais, « ces secteurs sont soumis à une forte concurrence internationale », souligne Alain
Rousset. Pour qu’ils restent compétitifs, il va travailler à une consolidation des chaînes de sous-traitance, soutenir encore davantage la
recherche et développement dans chacune de ces filières pour « permettre aux entreprises de garder leur leadership et ainsi continuer à créer
de nouveaux emplois ». Tout en développant l’exportation.
Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine
Philippe Richert (LR), réélu président, a l’intention de discuter au plus vite avec l’État de nouveaux transferts de compétences, « pour aller plus
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