Correction du Travail Préparatoire
1) La valeur ajoutée correspond aux richesses créées par une unité productive. Elle est exprimée en unité
monétaire (€ en France).
- Dans le cas d’une P° marchande (sociétés financières, société non financières, entrepreneurs individuels…)
la valeur ajoutée correspond au montant des ventes réalisées (Chiffre d’affaire) auquel on a soustrait les
consommations intermédiaires car elles correspondent à des richesses créées par d’autres unités productives.
- Dans le cas d’une production non marchande (administrations publiques, associations…), le montant des
ventes ne pouvant être connu puisque la production n’est pas vendue, on calcule la valeur ajoutée en
comptabilisant les coûts de P°.
2) La valeur ajoutée (VA) se divise en 3 parts : les impôts, la rémunération des salariés et l’excédent brut
d’exploitation (EBE). Les impôts étant une part minoritaire et assez fixe, le partage de la VA se fait surtout entre
la rémunération du facteur travail et celle du facteur capital (EBE).
Depuis l’après guerre jusqu’à 1983, ce partage s’est effectué de plus en plus en faveur des salariés. En effet
en 1981, en France, la part des salaires dans la VA atteint son point culminant puisque 74 % de la VA était
redistribuée aux salariés et seulement 23 % était gardés par l’entreprise sous forme de profit.
En revanche, à partir de 1983 et jusqu’en 1989 environ, le partage s’infléchit en faveur des profits. La
part des salaires dans la valeur ajouté stagne alors à un niveau relativement faible jusqu’à aujourd’hui : En 1989,
comme en 2005, sur 100 € de VA seulement 65 revenait aux salariés et plus de 30 était consacrés aux profits.
3) Pour comprendre les effets que pourrait avoir une diminution de la part de la VA revenant aux profits, il faut
d’abords savoir à quoi servent les profits (EBE).
Avec l’EBE, les entreprises remboursent leur emprunts (+ intérêts) antérieurs, rémunèrent leurs actionnaires,
épargnent mais surtout financent leur investissements. Lorsque la part des profits dans la VA diminue, les
entreprises ont donc tendance à ralentir leurs investissements (FBCF). Or l’investissement sert à se
moderniser, à remplacer le capital usé ou obsolète, à incorporer dans la P° de nouvelles innovations… Sans cela
l’entreprise vieilli et sa P° devient de moins en moins efficace (baisse de la productivité) ; Elle risque donc de
voir sa demande de B&S diminuer et sera obliger de diminuer sa P°, ce qui est un frein aussi bien pour la
croissance économique que pour l’emploi.
4) Un partage de la VA favorable aux entreprises sous-entend qu’il est, au contraire, défavorable aux salariés.
Or la rémunération des salariés est un facteur important en économie puisque grâce à leur salaires, les ménages
vont consommer. Si leurs revenus n’augmentent pas, ils ne pourront pas augmenter leur consommation. La
demande de B&S auprès des entreprises sera alors trop faible pour que ces dernières décident d’augmenter leur
P° : En effet à quoi bon produire plus si les débouchés ne sont pas au rendez-vous ? Or si la P° n’augmente
pas, il en sera de même pour la VA et pour le PIB. La croissance économique s’en trouvera alors limitée.
5) En 1959, 26 % des profits des entreprises servait à rémunérer les apporteurs de capitaux (dividendes pour les
actionnaires + intérêts pour les prêteurs (banques…)) alors qu’en 2006 cette part s’élevait à 38 %. Les
entreprises utilisent donc de plus en plus leur profit pour rémunérer leur actionnaires et payer leurs
intérêts et de moins en moins pour financer leurs investissements sur fond propres.
L’augmentation de cette part revenant aux apporteurs de capitaux s’explique surtout par la forte croissance de
la rémunération des actionnaires. En effet en 1959 en France, sur 100 € de VA, 2,5 € étaient consacrés aux
intérêts et 4,5 € revenaient aux actionnaires (soit au total 7 % de la VA pour les apporteurs de capitaux). Alors
qu’en 2003, si 2,5 € étaient toujours consacrés aux intérêts, 8,5 € revenaient cette fois aux actionnaires. On peut
donc en conclure que les profits servent de plus en plus à rémunérer les actionnaires.
6) De 1959 à 1983, la part de l’investissement dans la VA diminuait en même temps que la part du profit dans la
VA. Les deux courbes suivaient une évolution parallèle (on parle de corrélation). On le comprend aisément
puisque le profit servait en grande partie à financer les investissements (cf. Q3). En effet en 1959, sur 100 € de
VA, 28 étaient conservés sous forme de profit parmi lesquels 24,5 servaient à financer les investissements.
Cependant depuis 1983 le taux de marge s’est largement redressé et le taux d’investissement a continuer à
chuter. Les deux courbes ne sont plus corrélées. En effet en 2006, sur 100 € de VA 32 étaient conservés sous
forme de profit parmi lesquels moins de 20 servaient à financer les investissements Il semble donc que le profit
sert de moins en moins à financer les investissements. Ce qui confirme ce qui a été dit dans la Q5 et non la
relation mise en évidence dans la Q3.
Si taux de marge et taux d’investissement étaient liés jusqu’à la fin de la décennie 1970, ils le sont de
moins en moins aujourd’hui.