QSTP sur la valeur ajoutée

publicité
QSTP sur la valeur ajoutée.
TD méthodologique
Travail préparatoire : (10 points)
1) Qu’est ce que la valeur ajoutée ? (document 1) (1 point)
2) Quelle est l’évolution du partage de la valeur ajoutée ? (document 1) (1 point)
3) Quel peut être l’effet d’une réduction de la part des profits dans la valeur ajoutée pour les entreprises ? (document
1) (2 points) Vous devez expliquer les mécanismes.
4) Pourquoi un partage de la valeur ajoutée de plus en plus favorable aux entreprises constitue-t-il un risque ?
(document 2) (2 points)
5) Comment a évolué l’usage des profits des entreprises depuis 1959 ? (documents 3 et 4) (2 points)
6) Le document 5 confirme t-il la relation mise en évidence à la question 3 ? (document 5) (2 points)
Synthèse : Répondez à la question suivante en utilisant vos réponses aux questions du travail préparatoire ainsi que vos
connaissances personnelles.
Après avoir mis en évidence l’évolution du partage de la valeur ajoutée et ses raisons, vous montrerez les limites
auxquelles ce nouveau partage se heurte. (10 points)
Document 1 : Le partage de la richesse nationale s’est profondément modifié depuis 1970. La valeur ajoutée des
entreprises se partagent en rémunération des salariés, impôts sur la production (qui reviennent à l’Etat) et excédent brut
d’exploitation (profits des entreprises). De 1973 à 1982, la part des salaires dans la VA s’est accrue. Les salaires étaient à
l’époque protégés de la hausse des prix (par une indexation des salaires à l’inflation) et la puissance des syndicats était
suffisante pour assurer une progression des revenus malgré le ralentissement de la croissance économique à partir du milieu
des années 1970. La part des profits des entreprises a été sensiblement comprimée durant cette décennie, ce qui a entraîné
un repli des investissements. A partir de 1983, le partage de la VA s’est infléchi en faveur des profits et au détriment des
salaires. Le gouvernement s’était alors fixé de stopper la dégradation du commerce extérieur (et, pour cela, de brider la
consommation des ménages), de ralentir la hausse des prix (qui s’était accélérée) et de redresser l’investissement. Les
salaires ont été désindexés des prix, de manière à en ralentir la progression, et les hausses de cotisations nécessaires à
équilibrer le budget de la Sécurité sociale ont été essentiellement supportées par les ménages, et non plus par les
entreprises. La part des salaires dans la valeur ajoutée a fléchi jusqu’en 1989.
Françoise Milewski, « La répartition du revenu national : une histoire conflictuelle », L’Etat de la France 2004, La Découverte
Document 2 : En France, le partage du revenu, de plus en plus favorable aux entreprises depuis le milieu des années 1980,
était une garantie pour l’investissement, puisque les entreprises disposaient dès lors de moyens financiers élargis. Mais
c’était aussi un risque. En effet, si les revenus des ménages croissent trop lentement, des contraintes de débouchés
apparaissent, qui limitent la croissance. La récession de 1992-1993, liée à la montée des taux d’intérêt, a entraîné une forte
hausse du chômage, qui fut la cause d’un nouveau ralentissement des hausses de salaires. Après la récession, la demande de
consommation des ménages est restée en retrait. A partir de 2001, il est apparu que la croissance européenne subissait
surtout l’impact de la mondialisation. La crise américaine s’est rapidement transmise aux pays membres de l’Union.
Françoise Milewski, « La répartition du revenu national : une histoire conflictuelle », L’Etat de la France 2004, La Découverte
Document 3 : S'il est difficile, de ce fait, de soutenir la thèse d'un déplacement significatif du partage des richesses aux
dépens des salariés, l'usage que font les entreprises de leurs profits a cependant été profondément transformé. Entre 1959 et
1994, les actionnaires percevaient, sous forme de dividendes ou de revenus similaires, de 11% à 16% des profits bruts avant
amortissements et impôts. Depuis, cette proportion ne cesse de progresser : elle a frôlé les 28% en 2006, soit 76 milliards.
Certes, une part de cette hausse des dividendes compense la diminution des sommes que les entreprises versent à d'autres
apporteurs de capitaux: les créanciers qui leur prêtent de l'argent. Du fait de la forte baisse des taux d'intérêt, la part des
profits bruts que les entreprises consacrent à rémunérer leurs créanciers a en effet diminué de 21% en 1993 à 9,9% l'an
dernier. Il n'empêche, le total intérêts + dividendes représentait 38% des profits des entreprises l'an dernier, contre 26% en
1959. Qu'est-ce à dire? Tout simplement que les sociétés distribuent désormais la quasi-totalité de ce qu'elles gagnent, une
fois prise en compte l'usure des équipements et les impôts sur les bénéfices. Alors que les profits conservés par les
entreprises permettaient traditionnellement aux sociétés de financer par elles-mêmes une large partie de leurs
investissements, elles doivent désormais recourir à l'emprunt ou aux augmentations de capital.
L'explication centrale concerne plutôt le pouvoir nouveau des actionnaires: ils sont devenus les arbitres des secteurs ou des
entreprises qu'il convient de développer et de ceux condamnés au déclin... ou aux délocalisations.
Alternatives-économiques, septembre 2007, n°261
Document 4 :
Document 5:
Correction du Travail Préparatoire
1) La valeur ajoutée correspond aux richesses créées par une unité productive. Elle est exprimée en unité
monétaire (€ en France).
- Dans le cas d’une P° marchande (sociétés financières, société non financières, entrepreneurs individuels…)
la valeur ajoutée correspond au montant des ventes réalisées (Chiffre d’affaire) auquel on a soustrait les
consommations intermédiaires car elles correspondent à des richesses créées par d’autres unités productives.
- Dans le cas d’une production non marchande (administrations publiques, associations…), le montant des
ventes ne pouvant être connu puisque la production n’est pas vendue, on calcule la valeur ajoutée en
comptabilisant les coûts de P°.
2) La valeur ajoutée (VA) se divise en 3 parts : les impôts, la rémunération des salariés et l’excédent brut
d’exploitation (EBE). Les impôts étant une part minoritaire et assez fixe, le partage de la VA se fait surtout entre
la rémunération du facteur travail et celle du facteur capital (EBE).
Depuis l’après guerre jusqu’à 1983, ce partage s’est effectué de plus en plus en faveur des salariés. En effet
en 1981, en France, la part des salaires dans la VA atteint son point culminant puisque 74 % de la VA était
redistribuée aux salariés et seulement 23 % était gardés par l’entreprise sous forme de profit.
En revanche, à partir de 1983 et jusqu’en 1989 environ, le partage s’infléchit en faveur des profits. La
part des salaires dans la valeur ajouté stagne alors à un niveau relativement faible jusqu’à aujourd’hui : En 1989,
comme en 2005, sur 100 € de VA seulement 65 revenait aux salariés et plus de 30 était consacrés aux profits.
3) Pour comprendre les effets que pourrait avoir une diminution de la part de la VA revenant aux profits, il faut
d’abords savoir à quoi servent les profits (EBE).
Avec l’EBE, les entreprises remboursent leur emprunts (+ intérêts) antérieurs, rémunèrent leurs actionnaires,
épargnent mais surtout financent leur investissements. Lorsque la part des profits dans la VA diminue, les
entreprises ont donc tendance à ralentir leurs investissements (FBCF). Or l’investissement sert à se
moderniser, à remplacer le capital usé ou obsolète, à incorporer dans la P° de nouvelles innovations… Sans cela
l’entreprise vieilli et sa P° devient de moins en moins efficace (baisse de la productivité) ; Elle risque donc de
voir sa demande de B&S diminuer et sera obliger de diminuer sa P°, ce qui est un frein aussi bien pour la
croissance économique que pour l’emploi.
4) Un partage de la VA favorable aux entreprises sous-entend qu’il est, au contraire, défavorable aux salariés.
Or la rémunération des salariés est un facteur important en économie puisque grâce à leur salaires, les ménages
vont consommer. Si leurs revenus n’augmentent pas, ils ne pourront pas augmenter leur consommation. La
demande de B&S auprès des entreprises sera alors trop faible pour que ces dernières décident d’augmenter leur
P° : En effet à quoi bon produire plus si les débouchés ne sont pas au rendez-vous ? Or si la P° n’augmente
pas, il en sera de même pour la VA et pour le PIB. La croissance économique s’en trouvera alors limitée.
5) En 1959, 26 % des profits des entreprises servait à rémunérer les apporteurs de capitaux (dividendes pour les
actionnaires + intérêts pour les prêteurs (banques…)) alors qu’en 2006 cette part s’élevait à 38 %. Les
entreprises utilisent donc de plus en plus leur profit pour rémunérer leur actionnaires et payer leurs
intérêts et de moins en moins pour financer leurs investissements sur fond propres.
L’augmentation de cette part revenant aux apporteurs de capitaux s’explique surtout par la forte croissance de
la rémunération des actionnaires. En effet en 1959 en France, sur 100 € de VA, 2,5 € étaient consacrés aux
intérêts et 4,5 € revenaient aux actionnaires (soit au total 7 % de la VA pour les apporteurs de capitaux). Alors
qu’en 2003, si 2,5 € étaient toujours consacrés aux intérêts, 8,5 € revenaient cette fois aux actionnaires. On peut
donc en conclure que les profits servent de plus en plus à rémunérer les actionnaires.
6) De 1959 à 1983, la part de l’investissement dans la VA diminuait en même temps que la part du profit dans la
VA. Les deux courbes suivaient une évolution parallèle (on parle de corrélation). On le comprend aisément
puisque le profit servait en grande partie à financer les investissements (cf. Q3). En effet en 1959, sur 100 € de
VA, 28 étaient conservés sous forme de profit parmi lesquels 24,5 servaient à financer les investissements.
Cependant depuis 1983 le taux de marge s’est largement redressé et le taux d’investissement a continuer à
chuter. Les deux courbes ne sont plus corrélées. En effet en 2006, sur 100 € de VA 32 étaient conservés sous
forme de profit parmi lesquels moins de 20 servaient à financer les investissements Il semble donc que le profit
sert de moins en moins à financer les investissements. Ce qui confirme ce qui a été dit dans la Q5 et non la
relation mise en évidence dans la Q3.
Si taux de marge et taux d’investissement étaient liés jusqu’à la fin de la décennie 1970, ils le sont de
moins en moins aujourd’hui.
Corrigé PLAN QSTP
Après avoir mis en évidence l’évolution du partage de la VA et ses raisons,
vous montrerez les limites auxquelles ce nouveau partage se heurte.
Intro :
Ce mois de novembre aura été marqué par de nombreuses revendications de la part de salariés de tous secteurs,
parmi lesquelles celles portant sur l’augmentation des salaires et du pouvoir d’achat. En France et depuis une vingtaine
d’années, nous sommes en effet dans une époque où la part des salaires dans la VA est relativement faible.
Qu’est-ce que la valeur ajoutée ? Nous pouvons la définir comme l’ensemble des richesses créées par une unité
productive, en une période donnée. Ainsi, dans le cas d’une production marchande (c’est le cas des sociétés non
financières) on l’obtient en soustrayant au montant des ventes (chiffre d’affaire) le montant des consommations
intermédiaires qui correspondent à des richesses créées par d’autres entreprises en amont. Une fois créées, ces richesses
vont être partagées en trois part : les impôts sur la production revenant à l’Etat, la masse salariale revenant au facteur
travail, et l’excédent brut d’exploitation qui correspond au profit de l’entreprise.
Comment le partage de la valeur ajoutée, toujours conflictuel, a-t-il évolué depuis l’après guerre et quelles en sont
les raisons ? Le partage actuel est-il satisfaisant, aussi bien pour les salariés que pour les entreprises ?
Nous verrons dans une première partie comment s’est partagée la valeur ajoutée et pourquoi. Puis nous
verrons que le partage actuel se heurte à certaines limites.
I. Comment a évolué le partage de la VA depuis les années 1950 et quelles en sont les
explications ?
 partage en 3 part mais impôts = part minoritaire et fixe : le partage se joue donc surtout entre les salariés et l’entreprise.
A)
Pendant les 30 glorieuses, le partage s’effectuait majoritairement en faveur des salariés.
1.  Point culminant en 1981 : Constat à l’aide du document 1 + Question 2
2.  Explications. (Connaissances personnelles)
- Période de forte croissance éco : la VA ↑ rapidement, les salariés n’ont donc pas de mal à réclamer une ↑ de la part qui
leur revient.
- Période de forte inflation : on accordait facilement des ↑ de salaires pour compenser l’↑ des prix
- Période de très faible chômage. Abondance de main d’œuvre : les salariés sont en position de force pour imposer leurs préférences
salariales + Puissance des syndicats qui défendaient au mieux leurs intérêts.
B)
Mais à partir du début des années 1980, la tendance s’inverse : le partage se fait de plus en plus en faveur
de l’EBE.
1.  ↓ de la part revenant aux salaires puis stagnation à un niveau bas : Constat document 1 + question 2
2.  Explications :
- Conséquence du partage précédent : la faible part réservée aux profits a entraîné un faiblesse de l’investissement =
risque (document 1 - Question 3)
- Gouvernement = volonté de ↑ l’investissement. Or taux de marge et taux d’investissement semble liés donc on décide
d’↑ les taux de marge (Document 5 - Question 6 uniquement pour la période 1959-1983)
II. Quelles sont les limites auxquelles se heurte un partage de la VA trop favorable
aux entreprises ?
A)
Un partage trop favorable aux profits risque d’entraîner une faiblesse de la demande
1.  Plus de profits, moins de salaires, moins de demande et de consommation (Document 2 - Question 4)
2.  Csq : pb de débouchés pour les entreprises. Quel intérêt d’investir pour ↑ production si la demande n’est pas au
RDV ?
 La croissance économique s’en trouve donc bridée, ralentie.
B)
Les arguments mis en avant pour justifier ce nouveau partage ne se sont pas vérifiés.
1.  depuis 1983, le taux de marge est restauré et pourtant le taux d’investissement continue à ↓ (Document 5 - Question 6)
2.  En effet, les profits servent de + en + à rémunérer les actionnaires et de - en - à investir. Les entreprises ont donc
restauré leurs marges sans que cet argent revienne véritablement à l’entreprise pour se développer à long terme, stimuler la
croissance et favoriser l’emploi (cf. I. B. 2.) (Document 3 et 4 - Question 5)
 La croissance économique n’est donc pas au RDV
___________________________________________________________________________________________________
I.
Le partage de la VA a beaucoup évolué depuis les année 1950, à chaque fois pour des raisons différentes.
On peut distinguer deux grandes périodes dans le partage de la VA. (Q2)
On peut avancer différentes explications à ce changement de partage du début des année 1980. (Q3 et début Q6)
Cependant, le partage actuel très favorable aux semble se heurter à de nombreuses limites.
a)
A court terme : problèmes des débouchés du à une faiblesse de la demande . (Q4)
b)
A long terme : les profits sont utilisés à d’autres choses que les investissements. (fin Q6 et Q5)
a)
b)
II.
Téléchargement