Cours de burdi intro Introduction générale au cours « Questions d’Orient, questions d’Occident » I/ Question d’Orient et Moyen-Orient : 1-1/ Du titre au cours : « Question d’Orient » (citation d’Arnold Toynbee sur le polycopié) Années 1920 : les empires ont disparu, y compris l’empire ottoman alors que la « question d’orient » a dominé la diplomatie occidentale au XIXe. Cela montre la place de l’empire ottoman en Europe à l’époque : la question d’Orient est aussi une question occidentale car c’est un empire eurasiatique. Début XXe : fin des guerres balkaniques : l’empire ottoman n’a plus qu’un petit bout de territoire en Europe. Dans la diplomatie du XIXe siècle, l’empire ottoman fait partie du « concert européen ». Les relations entre l’Orient et l’Occident remontent aux croisades : un affrontement entre l’Occident chrétien et l’Orient musulman, dont on retrouve de nombreuses références encore aujourd’hui. On peut donc voir qu’il y a une grande proximité entre l’Orient et l’Occident mais des rapports antagoniques dans le temps. 1-2/ De quel Orient s’agit t’il ? Proche-Orient et Moyen-Orient 1-2-1/ Une terminologie multiple et parfois floue : « Orient » : Napoléon Bonaparte en Egypte à la tête de « l’armée d’Orient ». Pendant la Première Guerre Mondiale, « Armée d’Orient » a combattu dans les Balkans. « Levant » : jusqu’en 1980, existence d’un bureau « d’Afrique du Nord - Levant » au ministère des affaires étrangères. « Echelles du Levant » : escales en Méditerranée orientale. « Proche-Orient » : Etats riverains de la Méditerranée orientale : Liban, Egypte, IsraëlPalestine, Syrie… Mais ce terme est utilisé seulement en France. « Machrek » : Moyen-Orient arabe (comme Maghreb pour l’Afrique du Nord) 1-2-2/ Histoire d’un concept géopolitique : « Moyen-Orient » : terme inventé par A.Mahan (USA) en 1890, mais le mot sera popularisé par une série d’articles du Times en 1903. Les deux guerres mondiales vont élargir la notion de Moyen-Orient : Le Caire fut le pivot des forces britanniques, puis américano-britanniques pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Le « Middle-East Institute » fut crée aux Etats-Unis après la seconde guerre mondiale, de même qu’une revue spécialisée. Néanmoins, le « Moyen-Orient » est un terme géopolitique récent et connoté : c’est toujours une région floue, à géométrie variable (voir doc.1 Quelques avatars de l’expression « MoyenOrient » sur le polycopié avec les cartes) 1-3/ De la modernité ; un concept discuté : La « modernité universelle » est en réalité celle de l’Occident, posée comme référence, à laquelle on confronte le parcours d’autres pays. Il faut donc éviter de faire des comparaisons faciles et d’avoir une vision binaire, il faut montrer les avancées, les régressions, les contradictions, en bref, la complexité du réel. II/ L’islam : éléments d’histoire et de définition : Islam : civilisation musulmane islam : religion seulement islamique ≈ musulman ≠ islamiste 2-1/ Les grandes étapes de l’histoire de l’islam 2-1-1/ Les origines de l’islam ►L’islam, principe religieux et organisation du pouvoir politique né dans la péninsule arabique au VIIe siècle. Le Coran est le livre saint des musulmans. Il pose des principes et pratiques religieuses dans ses 5 piliers : - la profession de foi - les 5 prières quotidiennes et la grande prière du vendredi - l’aumône légale pour les pauvres et les nécessiteux - le pèlerinage (hadj) à La Mecque (ce qui confère du pouvoir à l’Arabie Saoudite, gardienne des lieux saints) - le jeûne du ramadan Le djihad existe sous deux formes : - le grand : combat spirituel intérieur du croyant - le petit : détournement idéologique, « guerre sainte » Mahomet a voulu rassembler l’Oumma (la communauté des croyants), ce qui va entraîner une expansion territoriale phénoménale : Afrique du Nord, Espagne, Perse… Mais c’est un échec du rassemblement de l’Oumma car plusieurs royaumes se forment assez vite. Dar-ul-islam : terre où l’islam est majoritaire. ►Le problème de la succession du Prophète : les quatre premiers califes (rachidoun) : Abu Bakr, Omar, Othman, Ali (assassiné et plus de successeurs) 660-670 : scission dans l’islam car certains n’ont pas voulu reconnaître les successeurs désignés : - chiisme (de Shi’a, la séparation) : ancien donc légitimité historique - sunnisme : musulmans « orthodoxes ». 2-1-2/ L’empire arabo-musulman, de l’expansion aux divisions (VIIe-XIIIe) : L’empire est tout d’abord polycentrique : le sultanat est vite transféré d’Arabie à Damas pendant la dynastie des Ommeyades (VIIe-VIIIe). Ensuite, le sultanat est transféré à Bagdad lors de la dynastie des Abassides ; c’est l’« âge d’or » de l’empire arabo-musulman. Il a en effet alors un rôle de médiateur culturel entre : - L’Antiquité et le Moyen-Âge occidental, par la copie et la traduction de textes de l’Antiquité puis leur transmission à l’Occident. - La Chine et l’Occident avec l’arrivée d’inventions chinoises comme la poudre, le papier… 1258 : les Mongols renversent les Abassides, c’est la fin de l’empire arabo-musulman : l’islam est géré par les Mongols, les Turcs… Les Turcs s’emparent du titre de calife en conquérant l’Egypte, puis la transfèrent à Istanbul. Titre de Sultan-Calife : titre politique et religieux. 1924 : suppression du califat, mais plusieurs tentatives de rétablissement depuis. Ainsi, plusieurs villes se disputent le titre de « capitale du monde arabe » : Le Caire, Damas, Bagdad, l’Arabie Saoudite. 2-2/ Eléments de diversité géographique et religieuse : 2-2-1/ L’islam contemporain est majoritairement asiatique : 1 milliard 200 millions musulmans dans le monde : - Indonésie : 175 millions - Pakistan : 150 millions - Bengladesh : 110 millions - Inde : 110 millions - Chine : 35-150 millions Trois poids-lourds au Moyen-Orient, dont deux non-arabes : l’Iran, la Turquie et l’Egypte, avec environ 70 millions d’habitants chacun. Présence également d’importantes minorités hors de la dar-ul-islam, notamment en Europe. La première vague d’immigration a eu lieu pendant la Première Guerre Mondiale, puis il y a eu différentes phases. Les trois pays européens où il y a les minorités musulmanes les plus importantes sont la France, l’Angleterre et l’Allemagne, mais leurs immigrations furent différentes. - En France, elle vient principalement du Maghreb et d’Afrique, ce qui est lié à l’histoire coloniale. En Angleterre, elle est liée également au passé colonial, mais l’immigration vient plutôt cette fois du Pakistan, du Bengladesh… En Allemagne, elle vient principalement de Turquie ; un accord de mobilité de la main d’œuvre a été signé entre l’Allemagne et la Turquie en 1961. Il existe également d’importants communautés musulmanes en Amérique du Nord, mais aussi en Amérique du Sud (appelés « los Turcos »). Il y a parallèlement des minorités non-musulmanes en terre d’islam : - des catholiques latins, orientaux et uniates (rattachés à Rome) - des orthodoxes grecs et byzantins - des chrétiens d’Orient autocéphales - des juifs 2-2-2/ Une majorité sunnite, une minorité chiite importante : L’islam dit orthodoxe est majoritairement sunnite (90%). Il respecte la Sunna (c’est à dire la chari’a et les Hadîts). Il y a des oulémas (docteurs de la Loi), mais il existe 4 écoles juridiques fondamentales : - malékite : Maghreb, Afrique… - hanéfite : Turquie, Chine… - chafiiste : Egypte, Indonésie, Malaisie… - hanbalite : Arabie Saoudite (très fondamentaliste) Il existe donc une grande diversité d’interprétations de la loi, plus libérales ou plus fondamentalistes selon les régions. Le chiisme (10% du monde musulman) s’oppose sur trois points au sunnisme : - au plan politique, il y a tout d’abord une grande méfiance envers le pouvoir en place, surtout s’il est sunnite (exemple : en Irak). - au plan eschatologique : les chiites croient au jugement dernier, à la résurrection… Depuis le VIIe siècle, les chiites attendent le retour de « l’imam caché » (équivalent approximatif du Messie chez les Juifs). - sur le culte du martyr : le chiisme est né de l’assassinat de plusieurs personnes dans la région de l’Irak au VIIe siècle. Cérémonies de flagellation : achounas Le croyant chiite peut être amené à se sacrifier ; monde du deuil, le deuil est fondateur du chiisme : turbans, tchadors noirs… Cependant, le culte du martyr semble s’être propagé au sunnisme depuis une dizaine d’années. Il n’y a qu’un seul Etat chiite au monde, c’est l’Iran ; il s’y est développé tôt : il s’est propagé à toute la Perse au XIIIe siècle et la dynastie perse l’a proclamé religion officielle au XVIIe siècle. Le chiisme se différencie également du sunnisme par le clergé : - sunnisme : oulémas, mais pas de hiérarchie pyramidale, pas d’autorité supérieure, de clergé organisé… chiisme : clergé hiérarchisé : 600 000 sayyeds, 180 000 mollahs, 1 000 ayatollahs et une douzaine de « Grands Ayatollahs ». 2-3/ L’islamisme, une idéologie et des pratiques instrumentalisant l’islam : 2-3-1/ Rappels terminologiques : - - - intégrisme : en France au XIXe tout d’abord, ce terme qualifiait les luttes d’influence au sein de l’Eglise catholique : les conservateurs voulaient appliquer « l’intégralité du texte » et s’opposaient aux réformateurs. C’est un terme à employer avec prudence, car il ne s’applique qu’à certains groupes. fondamentalisme : protestantisme américain : groupes prônant une interprétation stricte de la Bible, un retour aux sources… Ce terme s’applique à certains groupes musulmans qui veulent retourner aux sources du Coran, opérer une « réislamisation par le bas ». fanatisme : XVIIIe, ce terme était péjoratif et employé par les philosophes des Lumières pour dénoncer les excès religieux. islamisme : terme apparu il y a 20 ans pour qualifier une idéologie ou un mouvement politique qui mobilise, instrumentalise l’islam à des fins politiques. 2-3-2/ Rappels chronologiques : des Frères Musulmans égyptiens (1928) aux Talibans afghans et à al-Qaeda (2001) Les Frères Musulmans opérèrent en Egypte entre 1928 et 1952 et furent la matrice des mouvements islamistes contemporains. 1979 : révolution islamique en Iran : seule révolution islamique à avoir pris le pouvoir. Cœur de la mosquée de La Mecque envahi pendant trois semaines par une tribu islamiste : entre 30 et 700 morts. 1981 : assassinat du président Sadate par un groupe islamiste En Afghanistan, les Soviétiques tentent de maîtriser le pays, les USA aident indirectement les « Freedom Fighters », ce qui constitue une matrice pour les mouvements islamistes récents. Al-Qaeda : 3ème vague islamiste, terrorisme déterritorialisé, donc beaucoup plus difficile à combattre. Conclusion : Il y a différents points de vue sur les perspectives de l’islamisme : certains le voient dans une phase ascendante, d’autres pensent qu’il a échoué à prendre le pouvoir politique : les attentat-suicides seraient des actes de désespoir, sans but de prise de pouvoir. Cours 2 Le « Vieil homme » était-il vraiment « malade » ? Les turcs, des « Hordes mongoles » à Soliman le Magnifique, Des Tatars de Kazan aux Tanzîmât L’empire turc est en train de sombrer. Les quatre grandes puissances (France, Allemagne, Royaume-Uni et Russie) le surveille pour s’emparer des restes. * « Grande Porte » : Gouvernement du Sultan * « Grand Turc » : Le Sultan Ottoman I / DE LA « HORDE D’OR » AUX TURCS OTTOMANS : LES GRANDES MIGRATIONS TURCO-MONGOLES : 1) Le Grand Khan des « Hordes mongoles », « Maître des Steppes » Les turcs sont une branche des turco-mongoles qui sont arrivés en Europe du Ve au XVe siècle. Gengis Khan et Timour Lang vont créer l’Empire des steppes. Pendant dix siècles, la Russie a été des vasseaux de mongoles. Ceux-ci se sont par exemple installé en Droboudja (Sud de la Roumanie). La prise de Constantinople en 1453 n’est que l’ultime étape de l’arrivée des mongoles (ça dure dix siècles au total). 2) La migration des Turcs seldjoukides, puis des Turcs Ottomans Les Ottomans ne sont que la dernière tribu arrivée en Asie Centrale. Avant, il y a eu les seldjoukides qui ont été les premiers à créer un Royaume Turc, du Xe siècle au XIIIe siècle, empire voisin de l’empire byzantin. Les Ottomans s’installent en Anatolie mais aussi autour de la capitale byzantine : Constantinople (ça se fait sur plus de 100 ans). Donc en 1453, Constantinople est déjà mal en point et l’empire byzantin est déjà presque aux mains des turcs. 1453 est donc la date symbolique de la fin de l’empire grec d’Orient. L’apogée de l’empire Ottoman se situe au XVIe siècle avec Soliman le Magnifique (1520-1566) appelé Soliman « Kanuni » (=le législateur). Deux caractéristiques : * Importance du facteur religieux : Le Sultan est aussi « Calife » (=commandeur des croyants), il est le chef spirituel et temporel (ça durera jusqu’en 1924). * L’empire Ottoman est une mosaïque de peuples, organisée en une forme de confédération plurinationale et pluriconfessionnelle. Remarque : Problème toujours récurent de la violence politique, vieille tradition politique. Le pouvoir du Calife, pour se manifester, s’exprime par le violence (le sultan qui arrivait sur le trône (jusqu’au XVIIe siècle) devait tuer tous ses frères et cousins, souvent par étranglement ou bien par noyade dans des sacs. II / REFORMISMES MUSULMANS AU XIXe SIECLE : TANZIMAT OTTOMANS, DJADIDISME TATR, NAHDA ARABE : 1) Aux origines des Tanzîmâts : les réformes ottomanes au XIXe siècle L’empire ottoman a longtemps essayé de résister au déclin (grignotage territorial) surtout dans la mer Noire et les Balkans : coopération entre Europe et Russie pour refouler les turcs dans leurs terres. Politique d’endiguement, premièrement, puis refoulement, repoussement. Ceci se fait sur trois ou quatre siècles. En 1914, dernière étape, l’empire perd tous ses territoires européens. L’empire ottoman était conscient de cette menace, et dès 1760 (quand les russes sont offensifs), ils tentent de moderniser l’empire pour résister. D’abord modernisation technique : On modernise l’armée : Artillerie, conseillers militaires. La Révolution Française, à travers Napoléon, a influencé des pays lointains comme le Japon ou l’empire ottoman. La conquête de l’Egypte par Napoléon intéressera beaucoup les ottomans. Donc, à partir de 1839 : Première série de réformes (puis 1856 puis 1876) à partir des modèles occidentaux. Ere des Tanzîmâts s’ouvre le 3 novembre 1839 avec l’Edit de Gülhane : * Garantir sécurité des sujets * Mode régulier pour asseoir et prélever des impôts * Création d’une armée moderne 2) Les principales réformes des Tanzîmâts a) la modernisation de l’armée Risque avec les « janissaires » (=armée d’élite) : Soulèvement et prise de contact. Il faut donc s’en débarrasser. En 1826, on décide ceci comme dans la nuit des « longs couteaux » et la mort des S.A par les S.S : Décapitations. Il va y avoir des rafles dans les villages chrétiens des Balkans pour endoctriner des jeunes et faire une nouvelle armée. On ouvre une académie militaire et on appelle des personnes compétentes : français mais surtout prussiens. b) Une réorganisation administrative On reprend le modèle français des communes, cantons, départements et on y rajoute des Provinces. On place des Préfets en haut des départements. c) La modernisation et l’unification du droit Trois types de droit cohabitent : Le droit coranique : « la charia », mais seuls les musulmans sont soumis à ce droit, et ils n’ont pas toujours été majoritaires. Le droit impérial (civil et aussi sous Allah) Le droit coutumier On va rajouter une strate : traduction en ottoman des codes pénal, de commerce..Etc français : on essaye d’imposer un droit moderne en langue ottomane. d) la modernisation du système scolaire : Création d’un réseau d’écoles non coraniques (contrairement aux « madrassa »). On lorgne du côté du modèle français. Les lycées impériaux de Napoléon vont marquer les turcs : ils vont en créer dans les grandes villes. Celui de Galatasaray, qui est en français (sauf pour l’enseignement religieux), est chargé de former les élites ottomanes. Dans les grandes villes, on ouvre aussi des écoles (de filles) chrétiennes pour les filles de bonne société turques et musulmanes. 3) Le mouvement constitutionnaliste jeune-ottoman (1876) C’est un groupe de semi clandestin, mais on les retrouve aussi dans l’entourage du Sultan Abdül-Hamid II. La constitution établit une monarchie constitutionnelle avec une Assemblée. Eléments prévus : Responsabilité gouvernementale, principe de liberté de la presse. Cependant, constitution très éphémère, car selon le Sultan, l’offensive des russes et des austro-hongrois passe en premier. La constitution est donc suspendue et sera effective qu’en 1909, après la Révolution de 1908 des « jeunes turcs ». Importance du positivisme français. Débat aussi entre girondins (pour une solution fédérale) et jacobins (pour un pouvoir central). Victoire des jacobins (=jeunes turcs) 4) Le djadidisme, réformisme tatar en Russie Les Tatars, implantés en Russie, depuis environ le Xe siècle sont la preuve de l’existence de musulmans en Russie. Ils vont être de grands commerçants et les intermédiaires entre Russie protestante et Asie Centrale musulmane. Il va y avoir chez eux un mouvement réformiste : le djadidisme, pour moderniser le fonctionnement dans la communauté tatar. (Suite correspond au polycopié, mais voici donc celui-ci, car mieux formulé et plus clair que le cours). a) Réformisme religieux et affirmation identitaire Le mouvement réformiste tatar est la dimension russe du renouveau de l’islam de la fin du XIXe siècle (Nahda). Ce mouvement entend ouvrir l’islamau monde moderne, ouvrir des écoles, s’intéresser à la langue, aux sciences et aux techniques. Le « réveil tatar » sera illustré par de nombreux intellectuels tatars de Kazan et de Crimée. Les tatars de Kazan vont donc être les « kulturträger » (=les intermédiaires culturels) d’un réformisme musulman ouvert dans l’Empire russe. b) Deux réformistes djadidistes : Ismaïl Gasprinski (1851-1914) et Sadri Maksudi (1879-1957) Un tatar de Crimée : Ismaïl Gasprinski (1851-1914) a été l’actif promoteur du développement de l’éducation des musulmans de Russie, d’une réforme linguistique (langue turque modernisée, unifiée, en caractères arabes). Sa « méthode nouvelle » (usul-ü-cedid), va donner son nom à un mouvement général de réformes et de renouveau intellectuel : le djadidisme. Pour assurer la survie de la communauté turcotatare, Gasprinski pense qu’il faut se rapprocher des autres populations turques de l’Empire. L’unité (birlik) est, pour lui, indispensable aux peuples turcs, d’où son mot d’ordre : « Unité de langue, de pensée et d’action ». Pour lui, la priorité est la lutte culturelle, qui doit l’emporter sur le combat politique. Sadri Maksudi est un disciple de Gasprinski. Il a été un des premiers élèves musulmans de l’école normale djadidiste fondée par les Tatars convertis. Cette école fut la pépinière des intellectuels et des futurs dirigeants de « l’Union », première association politique des Turco-musulmans de Russie. Il voue alors une grande admiration à Tolstoï, auquel il rend visite. Le patriarche lui conseille de partir pour la France, pour y poursuivre ses études. C’est ainsi que Maksudi de retrouve en 1901 à la faculté de Droit de Paris. A la Sorbonne et au Collège de France, il suit les cours de Gabriel Tarde, ou de Durkheim. Il sera plus tard l’un des principaux dirigeants du mouvement national libéral des Turcs de Russie pendant la Révolution de 1905, puis pendant la Révolution de 1917. Avant de s’exiler en France en 1918, puis en Turquie, pour cause de désaccords avec les Bolcheviks… 5) La Nahda et les réformistes arabo-musulmans La Nahda (=renaissance), fin XIXe siècle, est une période de renouveau culturel, linguistique et politique arabe. Cette période débouchera au début du XXe siècle sur la revendication de l’unité et de l’indépendance arabes. Question de la définition de l’autonomie religieuse pour les arabes vis-à-vis du sultan calife (qui est turc). Comment revivifier l’islam ? Deux solutions : - Importer une modernité de l’Occident (al-Tahtawi en Egypte, 1801-1873) - Essayer de trouver dans l’histoire de l’islam lui-même des capacités de s’ouvrir, de se moderniser. L’empire ottoman est donc certes en difficulté au niveau territorial mais n’hésite pas pour autant à essayer de se moderniser. III / MINORITES ET EMERGENCE DES NATIONALISMES DANS L’EMPIRE OTTOMAN : 1) Le statut des minorités : dhimmitude arabe, millet turc Le XIXe siècle est celui de l’émergence des minorités nationales, question des nationalités. L’empire ottoman a une image négative avec le massacre des Arméniens fin XIXe et début XXe siècle, qui culmine en 1915 et 1916 avec le génocide. Système hérité des arabes : « dhimmitude » (arabe), « millet » (turc) = ‘nation’ Liberté religieuse et politique des minorités dans l’empire ottoman : écoles religieuses, liberté de culte, code juridique, protection. Paiement de taxes en retour. On note quatre nations officiellement reconnues : Arméniens, les chrétiens orthodoxes (grecs), les chrétiens catholiques romains (latins) et les juifs (Séfarades). Instrumentalisation des minorités par les puissances. 2) En Egypte, la résistance précoce à la double tutelle ottomane et européenne L’Egypte fut sous la tutelle ottomane puis napoléonienne. Une fois ce dernier parti, dynastie fondée par Mahammed Ali en 1805 (jusqu’en 1848). Modèle français napoléonien (armée, école, système fiscal). Développement du coton, des chemins de fer, creusement du canal de Suez en 1869. Le canal de Suez est très important pour la France et l’Angleterre, ils se battent pour mettre la main sur le magot égyptien. Mais coup bas du Roi égyptien qui vend en secret ses actions du canal aux anglais, ceux-ci devenant donc propriétaires majoritaires du canal. Pour protéger celui-ci, l’Angleterre y envoie son armée. Ceci entraîne un premier nationalisme égyptien dans les années 1880 : Présence anglaise insupportable. - en 1881, premier mouvement nationaliste, dirigé par le colonel Ahmed Urâbî - en 1907, le parti Umma (=communauté), dirigé par Saad Zaghloul veut l’indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne mais aussi des turcs. - En 1907, le parti Watan (=patrie/nation), ou Parti national (al-Hizb al-Watani), dirigé par Mustafa Kamel veut quant à lui chasser les anglais en affirmant le caractère musulman de l’Egypte. IV / LES RIVALITES DES PUISSANCES POUR « LE PARTAGE DU GATEAU OTTOMAN » 1) Une économie dominée par la France, la Grande Bretagne et l’Allemagne Les français mettent la main sur le Service de la Dette Ottomane (Banque ottomane) et tarissent tout. Les occidentaux investissent beaucoup dans l’empire (mines…). Celui qui investit le plus est la France (mines, chemins de fer, ports, éduction d’eau…). Sous la Troisième République, plus d’investissement dans l’empire ottoman que dans l’ensemble des colonies. 2) La Russie, menace principale ? Pression sur cinq lieux : Dans les Balkans, la Mer Noire et les Détroits (du Bosphore et Dardanelles), le Caucase et au Turkestan (Asie Centrale). Multitude de guerres russoottomanes. 3) Le double objectif de la Grande Bretagne Pas d’ambition coloniale. Deux préoccupations : Empêcher les russes de descendre vers le sud (route des Indes à Suez) : Politique de containment. Deuxième problème : Le canal de Suez (résolu vers 1880). 4) Une importante présence française : 1530 : Accord de capitulation entre l’empire et François Ier : Protection et commerce. Ces français forment le groupe des ‘levantins’. Depuis, synergie étroite entre élite ottomane et la France. Mais problème : La France est une puissance coloniale qui colonise des pays musulmans (Algérie, Tunisie…) 5) Une Allemagne tard venue mais ambitieuse Weltpolitik de Guillaume II. C’est un peu tard cependant. Alors politique d’influence et d’investissement. Guillaume II va se poser en protecteur des musulmans et se lie d’amitié avec le Sultan pour gagner deux marchés : les chemins de fer et l’armement. Le BBBB : Berlin, Byzance, Bagdad, Bahn (Chemin de fer transcontinental) en 1903. Séance 3 -HISTOIRECF de Jean-Paul Burdy Cours n°3 : Révolutions constitutionnalistes ( Perse-Turquie ) et Première guerre : la mort des empires et l’émergence des Etats-nations ( 1905-1923 ) 3 grands empires européens vont connaître la révolution au XXème siècle : l’Empire russe, l’Empire perse et l’Empire ottoman. Seule la dernière, cependant, va réussir et déboucher sur la naissance d’un nouveau régime. I- Deux révolutions constitutionnalistes : Russie ( 1905 ) et Perse ( 1906 ) A) 1905 : la révolution étouffée dans la Russie de Nicolas II En 1894, Nicolas II assassine le Tsar et s’empare du pouvoir, qu’il gardera jusqu’en 1917. Au début, il gouverne de façon plutôt libérale ; mais très vite, il endurcit le régime du fait des revendications croissantes du peuple, qui réclame une Constitution et l’élection d’une assemblée ( la Douma ). Une double répression se met en place : d’une part elle vise les ouvriers qui se sont mis en grève, de l’autre elle concerne les Juifs, victimes des tristement célèbres « pogroms ». La crise se déclenche véritablement en 1905, avec la guerre entre le Japon et la Russie, deux puissances qui s’intéressent de près au gâteau chinois… Le Japon gagne la bataille terrestre. La bataille navale, elle, est une véritable humiliation pour les Russes. Ces derniers font venir leur flotte de Saint-Pétersbourg en passant par l’Afrique, avec un voyage de neuf mois : une fois arrivée, la flotte ruse est abattue en quelques minutes… Cet évènement révèle la faiblesse de la Russie et provoque un mécontentement politique général. A cela, il faut ajouter la crise qui touche la région de Bakou, capitale du pétrole sur la Mer Caspienne ( au Moyen-Orient, le pétrole n’a pas encore été découvert ). Dans un contexte de fortes tensions, les nombreux prolétaires du pétrole sont sensibles aux discours de Josef Vissarionovitch Djougatahvili ( le futur Staline… ), un agitateur. Ceux qui perdent leur travail rentrent chez eux faire de la propagande, développer le mouvement syndical… Cet ensemble va inéluctablement déboucher sur la révolution : grèves générales, mutineries dans l’armée… En réponse, le Tsar va concéder l’élection d‘une Douma au suffrage censitaire. Petit à petit, l’élan révolutionnaire s’estompe : cette expérience échoue mais demeure d’une grande importance dans l’histoire de la Russie. B) La Perse : la longue histoire d’un empire multi-ethnique La Perse est devenue « Iran » en 1934. Elle a connu, tout au long de son histoire, de brillantes civilisations, mais aujourd’hui elle n’a aucune homogénéité ethnico-linguistique. C’est au VIIème siècle, avec la victoire de Qadissiya de 636, que la Perse est islamisée par les Arabes. Au début du XVIème siècle le Shah Ismaïl, de la dynastie turcomane séfévide, fait du chiisme la religion d’Etat ; c’est encore le cas aujourd’hui, cette identité constituant l’une des caractéristiques politico-culturelles fortes du pays. Dans l’Iran d’aujourd’hui, on peut distinguer de nombreuses ethnies différentes. Il y a les Azeris, dont la capitale est Tabriz, qui sont des Turcophones. Puis les Kurdes, installés à l’ouest du pays, qui représentent une minorité historiquement difficile à gérer. Au sud-ouest, on trouve le Khouzistan, avec des Arabes arabophones principalement sunnites. Il y a les Baloutches, nomades qui naviguent essentiellement au sud-est du pays. Au nord-est vivent les Pachtounes. On peut compter aussi les nomades Baktaris, qu’il est impossible de localiser exactement. Tous ces clivages ne sont que linguistiques ! Il existe également des divisions religieuses ; le pays, estime-t-on, est à entre 60 et 80% chiite, mais les minorités ne manquent pas. Arabes, Azeris et certains Kurdes sont sunnites. En outre, il faut tenir compte des minorités chrétiennes arméniennes ainsi que des minorités juives. C) Le constitutionnalisme anti-impérialiste en Perse fin XIXème La Perse est économiquement sous-développée. De plus, elle subit une double pression : au nord pèse la menace russe, tandis qu’au sud les Anglais veulent bloquer ses rivaux. On a parlé à ce propos de « Great game » ( le « grand jeu » ). L’Afghanistan a vu le jour pour constituer un Etat-tampon entre ces deux puissances. L’Empire perse, lui, est dirigé par des Shah ( =empereurs ). En 1896, Mozaffareddin succède à Nasreddin, assassiné : c’est une ruine pour la Perse, car le nouveau Shah s’endette énormément avec Russie et Grande-Bretagne pour partir faire des cures thermales en France, 3 à 6 mois par an… Les Anglais, mécontents de na pas être remboursés immédiatement, enlèvent aux Perses le monopole du tabac. Le clergé chiite, en réponse, empêche aux fidèles de fumer ; au bout de deux ans, le monopole est restitué aux Perses. Cet épisode témoigne 3 choses : -le pouvoir du clergé chiite grâce au boycott du tabac -le pouvoir du clergé chiite anti-impérialiste -le pouvoir du clergé chiite qui exerce une réelle autorité sur le peuple iranien Les Russes, eux, vont obtenir la gestion de la douane fiscale grâce aux dettes ; c’était l’une des seules ressources économiques perses. Rapidement, ils vont aussi avoir la mainmise sur l’armée perse, qui est amplement russifiée. Tout ceci provoque la réaction des Anglais, qui vont obtenir l’exploitation de toutes les ressources minières et forestières du pays, ainsi que le contrôle du système bancaire. Or les forêts sont au nord du pays ; il s’agit en fait d’une stratégie géopolitique pour créer un barrage face aux Russes. Par ailleurs, les Anglais ont le monopole de l’exploitation pétrolière du pays. D) 1906 : la révolution dans la Perse des Qajars Le mouvement révolutionnaire part de Tabriz. Il englobe la totalité du peuple perse : intellectuels, ouvriers, clergé chiite. On converge vers la revendication d’une constitution, accompagnée d’une véritable dimension anti-impérialiste Cette constitution est finalement concédée, ainsi que l’élection d’un parlement. La Constitution du 30 décembre 1906 est conforme à la sharia, elle affirme les principes de justice et d’égalité Mais en 1908, cette expérience se conclut. Russes et Anglais, en effet, sont furieux, ainsi que les conservateurs perses : le « Majlis » est dissout. Le facteur le plus déterminant a sans doute été la découverte du pétrole au Khouzistan, au sud-ouest du pays ; c’et la première fois qu’on trouve du pétrole dans la région. Les Anglais ne comptent pas laisser passer une telle occasion : ils créent immédiatement l’ « AngloPersian Oil Company ». II- La révolution jeune-turque dans l’Empire ottoman d’Abdül-Hamid II (1908 ) A) Le nationalisme turc, des « Nouveaux Ottomans » ( 1876 ) aux « Jeunes Turcs » ( 1908) Les « Nouveaux Ottomans » sont la génération constitutionnelle de 1876 ; ils constituent la première vague de nationalisme turc. La relève est assurée par les « Jeunes Turcs ». Ces derniers s’organisent en un parti clandestin, le « Comité Union et Progrès », dans les années 1894-1895. Ils diffusent des idées nouvelles, parfois inspirées par les Lumières. Ils construisent un espace imaginaire idéal pour le peuple turc : il s’agirait d’un grand Empire organisé autour de la notion de Panturquisme, défendant et valorisant les spécificités culturelles et ethniques turques. On parle aussi de « pantouranisme », le mythique « Empire de Touran » qui aurait regroupé tous les peuples turcs de la Chine aux Balkans. Mais surtout, il faudrait se débarrasser de tous les non turques, en commençant par la trop lourde présence arabe. En réaction à la naissance de ce « Panturquisme » se constitue l’ « Ottomanisme ». Ce dernier propose de renforcer l’Empire ottoman, et ce par le biais de l’Islam : la religion musulmane doit être le principal critère d‘identification dans l’Empire. B) La révolution jeune-turque de juillet 1908 et sa radicalisation idéologique pantouranienne ( 1911-1914 ) C’est un véritable coup d’Etat militaire qui est mené par les officiers Jeunes-Turcs en juillet 1908. On décide de garder le Sultan ; mais au bout d’un an, ce dernier tente de mettre en place une contre-révolution et est donc destitué. Les Jeunes-Turcs sont réformistes ; ils vont imposer le retour de la Constitution de 1876, établir les libertés fondamentales, ouvrir des négociations avec les nationalistes les plus radicaux. A la tête du régime il y a un triumvirat de pan-touraniens radicaux : -Enver Pacha, dit « Napoleonik », ministre de la guerre très germanophile et pantouranien, -Talaat Pacha, ministre de l’Intérieur, véritable chef du parti Ittihad, -Djemal Pacha, ministre de la Marine. De 1911 à 1914, le régime va radicaliser sa position idéologique pantouranienne. III- La guerre mondiale au Moyen-Orient et la révolution bolchévique dans le Caucase ( 1914-1920 ) Pendant la deuxième guerre mondiale, les détroits sont d’une énorme importance stratégique. Celui de Dardanelles, reliant les Balkans à la Turquie, va jouer un rôle déterminant. A) La Guerre au Moyen-Orient Dans la mer Egée, Français et Anglais cherchent à franchir les détroits. Mais aux Dardanelles, ils sont bloqués par Mustapha Kémal ; ce dernier en tire un énorme prestige, car il s’agit de l’unique victoire turque tout au long de la guerre. Le Caucase constitue une autre zone névralgique : les Russes occupent une partie de l’Anatolie orientale, et sont bien accueillis par les populations arméniennes En réponse Talaat, ministre de l’Intérieur, décide de déporter les Arméniens vers la Syrie ; en réalité, c’est le début d’un véritable génocide. De plus, entre 1915 et 1916, les Anglais activent la révolte des tribus arabes en Egypte, Palestine et Syrie avec le colonel Lawrence. Ce « coup de poignard dans le dos » engendre une longue série de défaites pour les Jeunes-Turcs et l’Empire Ottoman. En outre, l’Empire ottoman a choisi le mauvais camp, celui de l’Allemagne, qui va perdre cette guerre. En effet, impossible d’envisager une alliance avec les Français, tout simplement car il y avait aussi les Russes. Le 30 octobre 1918, armistice de Moudros : c’est une capitulation sans conditions, qui marque la fin de l’Empire ottoman. B) Des accords secrets Sykes-Picot ( 1916-1917 ) au traité de San-Remo ( 1920 ) : l’impossible royaume arabe Les Anglais, pour se faire des alliés, avaient promis aux Arabes dès 1916 qu’à la fin de la guerre aurait été créé un grand royaume arabe, avec à sa tête Ëherif Hussein. Mais en même temps, la déclaration Balfour du 2 novembre 1917 semble poser un obstacle : elle affirme la création d’un foyer national pour le peuple juif en Palestine… Pendant ce temps, des négociations secrètes se déroulent entre le britannique Sykes et le Français Picot : France et Royaume-Uni se partagent l’Empire ottoman ! La France obtient le Liban, la Syrie et le sud de la Turquie, tandis que la Grande-Bretagne réserve l’Egypte, l’Iran, l’Irak, la Jordanie. En Russie, il y a la révolution bolchévique : pas question de donner des terres aux ex-alliés russes ! Le résultat est que le traité de San Remo de 1920, qui confirme ces accords secrets, représente pour les Arabes ce qu’est le traité de Versailles pour les Allemands… Toutes les promesses sont trahies, France et Grande-Bretagne se partagent toutes les richesses. C) La révolution bolchévique dans le Caucase : d’éphémères indépendances ( 1918-1920 ) Avec les révolutions de février et d‘octobre 1917, l’Empire russe éclate. 3 Etats émergent – la Géorgie, l’Arménie et l’Adzerbaïdjan – et se fédèrent dans la Transcaucasie. Mais très vite, reprise en main et soviétisation par les Bolchéviks en 1920. Le même processus frappe la région du Turkestan. A Bakou, en août 1920, Congrès des peuples de l’Orient, avec le célèbre discours de Zinoviev. Ce dernier appelle les Arabes à la Guerre Sainte contre les Britanniques et tous les peuples colonisés au soulèvement contre les grandes puissances impérialistes, ce qui entraîne une double conséquence : -l’URSS se forge l’image d’ami des peuples opprimés. -les Occidentaux commencent à craindre la révolution généralisée. IV- Démembrement et résurgence de la Turquie ( 1918-1923 ) A) Des accord secrets Sykes-Picot ( 1916-1917 ) au traité de Sèvres ( 10 août 1920 ): la Turquie démantelée Les accords secrets Sykes-Picot se révèlent inapplicables en 1919. Le 10 août 1920 est signé le traité de Sèvres. Ce dernier, de fait, fait disparaître totalement la Turquie de la carte. Cette dernière est partagée entre Italie, France et Grèce. On envisage également la création d’une grande Arménie, ainsi que la mise en place d’une autonomie locale kurde. Ce traité est un véritable monument de diplomatie inapplicable !!! B) Le sursaut national autour de Mustapha Kémal ( 1918-1922 ) Kémal passe des accords avec les Bolchéviks : il s’engage à ne pas s’intéresser à la Transcaucasie et à créer un Parti Communiste Turc, alors que les Russes lui promettent de lui fournir des armes. Les Français, terrorisés, changent brusquement de politique : ils quittent la Turquie, préférant Kémal à la menace bolchévike. Les Anglais en font de même. Les Grecs, quant à eux, sont battus sur le terrain, ce qui prouve que Kémal a réussi à remettre en place une armée décente. Ainsi un autre grand problème se crée : les grandes puissances abandonnent les minorités teles que les Arméniens du Caucase et de Cilicie, les Grecs d’Asie mineure et du Pont. C) Le traité de Lausanne ( 24 juillet 1923 ) : la Turquie, premier Etat-nation d’après-guerre Le traité de Sèvres va être annulé, permettant la résurgence de la Turquie. Ceci enclenche d’impressionnantes vagues migratoires : beaucoup de Grecs quittent la Turquie pour se rapatrier, tandis que 500 000 Turcs reviennent de Grèce. Le traité de Lausanne du 24 juillet 1923 constitue une véritable épuration ethnique !!! On veut construire une homogénéisation artificielle et radicale. Le 1er novembre 1922 marque la fin officielle de l’Empire ottoman. Le 29 octobre 1923 est créée la République de Turquie et Kémal, le futur Atatürk, est élu Président de la République. Conclusion En conclusion, le gâteau ottoman a été très difficile à digérer… Séance 5 Chapitre 5 : La Guerre froide (GF) en Orient : le « Grand Jeu » soviétoaméricain en Turquie et en Iran (1945-1953) I / La Turquie, des visées soviétiques à l’adhésion à l’Otan (1941-1952) : 1-Le choix de la neutralité pdt la 2° guerre : 1941 Traité de non agression avec Allemagne mais fév 1945 Turquie rejoint les alliés (condit° pour entrée à ONU) 2- Les visées soviétiques sur les Détroits turcs (1943-47) : 1920 traité d'amitié avec Urss pour 20 ans Staline veut renégociation de la Convention de Montreux (1936; libre circulat° ds détroits mais contrôle turc) ; 1945 il déclare que Urss est en droit d'occuper le Nord-Est de la Turquie (Kans, Ardhan) + réclame le contrôle des détroits, veut installer une base militaire à Istanbul Pas de soutien des Alliés (appel à ttes bonnes volontés en 46) jusqu'à l'entrée ds la GF : 12 mars 1947 (// doctrine Truman) aide des US (// Grèce) 3- La Turquie, bastion occidental sur le flanc sud de l’URSS depuis 1947: armée turque = une des armées les + nombreuses et mieux équipées de l'Otan ; US installent des bases militaires (pour avion espion U2) T adhère à ttes organisations internationales : OECE (ex-OCDE), Conseil de l'Europe (1949), ONU, OTAN (fév 1952) alignement de la Turquie sur po des US II / L’Iran de Reza Shah, de la modernisation autoritaire aux tensions de la 2°guerre (1930s-1947) : 1- La modernisation inachevée de Reza Shah Pahlevi (1925-1941) : Des Quajars aux Pahlevi (1921-1925) : la prise du pvoir par Reza (changement de dynastie) - Rhéza = éleveur d'âne illettré du Nd Iran mais géant brigade d'élite du caucase colonel !!! - 1921 Ministre de la Guerre + 1923 1° Ministre - 1925 Roi après coup d'Etat ; dynastie = lui et son fils Mohammed Réza, renversé par la Rév Une tentative de modernisation autoritaire àp de 1934 : Mesures (influence turque) : remplacement du fèz par képi+chapô ; 1935 changement Empire perse Iran ; réforme du code civil (mais pb avec clergé chiite sur la Q des femmes) ; modèle fr pour enseignement ; tentative d'interdire la polygamie/ réglementer les mariages…. Les limites de la modernisation : - statut des femmes ne s'améliore pas - pas d'avancée de la laïcité // clergé chiite*** - pétrole dominé par GB - luttes tribales 2- Le choix allemand de Reza Shah, et l’occupation de l’Iran (août 1941) : 1941 All attaque Urss et vont rapidement vers le Caucase avec pour objectif Bakou (pétrole) Iran devient un enjeu stratégique Réza fait le choix de l'All // idéologie aryenne + rôle ds modernisation entre 2guerres (éco, financier et enseignement) double réponse Urss/ GB 25 août 1941 Réza exilé Iran coupée en 2 (zone Nord occupée par Urss/ zone Sud par GB) + Téhéran (USA) 3- Les visées de Staline sur le Nord de l’Iran (1945-46) et sur le pétrole (1947) : L’Azerbaïdjan iranien (Tabiz) : mvt de sécession // Staline veut le rattacher à l’Azerbaïdjan La sécession de la rép kurde de Mahabad (janv 1946) par Mustafa Barzani (kurde irakien, réfugié à Bakou, général de l’Armée rouge) Revendication sur pétrole rejetée par GB+majlis+gpe FN du Dr. Mossadegh →→ menée territoriale vers le Sud + visée sur pétrole mais échec ; oct 46 armée iranienne entre ds zone d’occupat° sov avec le soutien de GB/US → Iran, état-tampon entre les 2 camps de la GF, sous influence US III / L’Affaire Mossadegh, premier « coup tordu » de la CIA : 1- La nationalisation de l’Anglo-Iranian par le Dr. Mossadegh (1950-51) : Système « normal » établi des royalties par Anglo-Iranian Oil Co // Arabie Saoudite + Venezuela négocie avec Co US fifty/fifty = « révolution » pour pays pétrolier Dr. Mossadegh, 1° ministre (1951), nationalise la Co car GB refuse 50/50 → National Iranian Oil Compagny (NIOC) GB organise le boycott de l’Iran → paralysie de l’industrie pétrolière + embargo ds le Golf US soutien Iran (// « discours anticolonialiste »…) ds un 1° tps 2- Le complot du Shah et les « dirty tricks » de la CIA contre Mossadegh (1952-53) : 1° coup d’Etat contre Mossadegh qui échoue Organisation d’une fausse manifestation communiste pour arrestation de Moss sous le prétexte qu’il aurait basculé ds le camp des sov… Retour du Shah, nationalisation pas remise en cause → Affaire Mossadegh = 1° symbole intervention de la CIA, bras armé de l’impérialisme US En guise de conclusion / résumé : GF = temps du changement d’influence au MO, de la GB (dominante entre 1880-1940) au USA, nouvelle puissance impérialiste au MO !!! Cours 7 L’ÉGYPTE DE 1948 A 2002 DU "PHARE DE LA NATION ARABE " SOUS NASSER AUX BLOCAGES POLITIQUES ET SOCIAUX SOUS MOUBARAK Introduction : 14 mai 1948, proclamation de l’Etat d’Israël. * Deux périodes : - au lendemain de la première guerre mondiale : formation des états actuels. - au lendemain de la seconde guerre mondiale : création d’Israël. * Après le génocide juif : Une des formes de compensation est le passage d’une entité sioniste à un État juif. Par conséquent, une partie des pays européens soutient les revendications sionistes. - Soutien à la demande sioniste vient des USA. (Truman doit son élection à l’électorat juif). - UNSCOP = United Nation’s Special Comitee On Palestine. But : partager la Palestine en deux États. - Résolution 181 porte partage de la Palestine en deux États indépendants. Statut international pour Jérusalem dès que la puissance mandataire aura quitté la Palestine. 56 votants : 33 pour (USA, Amérique latine, URSS, Europe occidentale), 13 contre (Pays arabes indépendants, pays d’Asie, Cuba et Grèce), 10 abstentions (dont la Grande-Bretagne). - 14 mai 1948 : proclamation de État d’Israël par David BEN GOURION. Refus des pays arabes. Refus des Palestiniens de discuter avec l’ONU. => première guerre israélo-arabe du 15 mai 1948 à janvier 1949. Israël possède une armée honorable => explique les combats. Du côté israélien : guerre d’indépendance. Du côté arabe : guerre de libération de la Palestine. Du côté palestinien : la " Nabka ", la catastrophe. Remarque : noms différents…. Les victimes sont les palestiniens. La résolution n’est pas mise en œuvre. Israël et les pays arabes ne sont pas pour un État palestinien. Idée de mettre la main sur la Palestine : -> État d’Israël : plus grand que prévu (deux tiers de la Palestine) -> 800 000 à 90 000 palestiniens sont expulsés et vont donc se réfugier soit sur le territoire palestinien soit dans les pays voisins.(! Thèse israélienne : absorption des Palestiniens par les pays arabes pour laisser la place aux armées arabes. En fait politique d’expulsion.). -> Création d’Israël : tremblement de terre au Moyen-Orient dont les palestiniens sont les premières victimes, mais qui sert aux États arabes pour légitimer l’absence de démocratie (sorte d’état d’urgence). I. ÉGYPTE DE 1948 A 1981 : U N CADRAGE CHRONOLOGIQUE. 1. L’Égypte de Nasser ou les désillusions de la " nation arabe ". État puissant (démographiquement et historiquement) : " phare des nations arabes ". a) Années 50 : Suez et l’illusion lyrique de la nation arabe. - Monarchie corrompue - roi Farouk. Au niveau parlementaire : Partie du Wafd : baisse de popularité : incapacité à faire partir la GB. Montée en force des Frères musulmans. - 1949 : armée égyptienne vaincue <- création d’Israël. Retour des Frères musulmans (= combattants volontaires en Israël). => tension entre Frères musulmans et Israël. - 26 janvier 1952 : incendie du Caire. Pillage et incendie de tous les symboles des puissances occidentales. Vise puissance mandataire et son soutien d’Israël. * 23 juillet 1952 : la révolution des officiers libres. Neguib, Nasser, Sadate. -renversent monarchie. Proclamation de la république (18 juin 1953). Neguib est président, Nasser premier ministre. Programme : indépendance nationale, lutte contre la corruption, réforme de l’armée. - Question de qui a réellement le pouvoir : -> les Frères musulmans (Sadate en fait partie). -> en fait les " Officiers libres " s’opposent aux Frères musulmans. - 1954 : Neguib est écarté du pouvoir( car il soutient les frères musulmans). - octobre 1954 : Nasser détient le pouvoir. Nouvelle constitution. Parti unique : Union Nationale. Nasser élu président en juin 1956. -Nasser = grande figure politique pendant vingt ans, de stature internationale (1955 : conférence de Bardung). - Révolution : nationalisation du canal de Suez. Références : France de Bonaparte, jeunes Turcs, Kemal. Les Moukhabarat (faction de l’armée) écrasent les frères musulmans. Le régime de Nasser est moins démocratique que la monarchie (Parti unique comme représentation politique). * La nationalisation du canal et la crise de Suez. - contexte de guerre froide. Rapprochement entre l’URSS et les nationalismes arabes (traités d’amitié, armes, …). ° Nasser participe à la conférence de 1955, il ne s’aligne pas. ° Conflit Israélo-arabe : " l’armistice n’est pas la paix ". Incidents et problèmes aux frontières : tension croissante avec les pays voisins. ° Décolonisation et sous-développement : Nasser ressort un vieux projet, un barrage sur le haut du Nil (régulation des crues et irrigation plus développement économique). Nasser s’adresse aux organisations internationales. USA et Grande-Bretagne acceptent de financer, à condition que Nasser signe un traité militaire anti-soviétique. URSS propose un prêt à long terme plus avantageux et sans conditions. - Nationalisation de la Compagnie Franco-anglaise du Canal de Suez 26 juillet 1956 : grand discours de Nasser à Alexandrie en arabe dialectal. Au bout d’une heure, grand éclat de rire :" l’armée égyptienne est en train de prendre le contrôle du canal de Suez ". Acte symboliquement fort. Fureur de la France et de l’Angleterre. Grand enthousiasme dans les pays arabes. Pose Nasser comme leader de la Nation arabe. En France : on en veut à Nasser de nationaliser le canal et de soutenir les revendications nationales algériennes - " canaliser le colonel et coloniser le canal " (Le Canard Enchaîné). Départ de la GB d’Israël et canal => peur d’une expansion aux pays voisins. USA : pas fondamentalement hostiles à la nationalisation du canal. Jouent d’abord la carte de Nasser. => France et Angleterre montent une expédition : crise de Suez en octobre-novembre 1956 (avec israéliens). Attaque israélienne contre le canal. Les français et les anglais exigent le retrait des troupes du canal, une démilitarisation du canal. Le refus des égyptiens entraîne un débarquement franco-anglais pour la libération du canal. En mai, attaque comme en octobre 1956 : les israéliens arrivent sur le canal. Français et anglais débarquent. L’armée égyptienne est battue. Les États Unis exercent une pression pour le retrait de la France et de l’Angleterre. L’URSS menace d’utiliser l’arme nucléaire. Le 6 novembre, la France et l’Angleterre signent un cessez-le-feu et leur retrait. => On considère que la nationalisation du canal était un " chant du cygne " de la part de la France et de l’Angleterre, une dernière tentative pour reprendre pied au Moyen-Orient. Nasser devient par cette affaire le héros du tiers-monde (triomphe politique), son prestige augmente énormément. Au même moment, l’URSS écrase la révolution hongroise à Budapest, les armées occidentales étaient sur le canal. Problème de chronologie : simultanéité des évènements. *Le Nasserisme. Discours du nationalisme arabe Triomphant dans les années 50 et 60. La nation arabe existe : une unité qui va de pair avec l’anti-impérialisme et le socialisme. Il existe une vieille rivalité entre les différentes capitales arabes. Nasser voulant faire du Caire la capitale du monde arabe, donne le sentiment d’être plus fort que les autres. Idée : " il n’y a que l’Egypte qui soit une nation, les autres sont des tribus avec des drapeaux ". b) Années 60 : échec de la nation arabe et du socialisme arabe. * L’échec de la République Arabe Unie avec la Syrie (1958-1961) : Projet de peuple arabe uni : initiative syrienne, mainmise égyptienne, refus irakien. 1955 : pacte de Bagdad : traité politico-militaire antisoviétique (Turquie, Irak, Pakistan) => pression sur l’Egypte et la Syrie. La Syrie propose à Nasser de fusionner les deux pays. Annonce le 1er fév 1958 (Référendum avec 99% de oui) => RAU : République Arabe Unie avec deux provinces (Egypte et Syrie) et une seule nationalité (arabe). En réalité, mainmise égyptienne, administration syrienne prise en main par les officiers égyptiens. Parti Union Nationale de la RAU (extension du Parti Egyptien) : parti unique. Etatisation des colonies. Une fois réalisée, on tend la main à l’Irak (14 juillet 58, révolution des officiers libres irakiens). Or il y a concurrence des capitales du monde arabe => les Irakiens refusent mais se proposent d’envahir le Koweït. La RAU éclate en 61. Ras le bol syrien de l’Egypte + rumeur que l’Egypte va exporter ses paysans sans terre en Syrie => Damas annonce le fin de la RAU le 28 sept 61. * Deux crises s’ajoutent à l’échec de la RAU : Koweït (61) et Yémen (62) : Le Koweït est une vieille possession de la GB. En juin 61, la GB se retire. Le gouvernement issu de la révolution irakienne (Kassem) annonce son intention d’annexer le Koweït. La GB se réinstalle au Koweït pour sa protection au côté des troupes arabes (Syrie, Egypte…). Donc la revendication irakienne sur le Koweït est une constante. Quelle unité de la nation arabe ? En fait il s’agit d’héritages des grands royaumes : ère égyptienne, ère syrienne, ère irakienne. Guerre civile au Yémen en 62 qui balance entre monarchie conservatrice et république socialiste : o o troupes royalistes : Arabie Saoudite, Jordanie (GB) troupes républicaines : Egypte : va s’enliser au Yémen => crise du nationalisme arabe. * Le Désastre de la Guerre des 6 jours (juin 67) : Occupation par Israël de Gaza, Jérusalem Est et de la Cisjordanie. Deuxième temps fort de la question palestinienne => réfugiés palestiniens Nouvelle dimension : - depuis juin 67, pas de modification territoriale. o o incapacité militaire des Etats arabes alors qu’armés par l’URSS. Du coup , ils vont devoir renoncer au contrôle de la question palestinienne. Autonomisation politique des Palestiniens par rapport aux Etats arabes. Jusqu’en 64, l’OLP était égyptienne. En 1967, le Fatah de Yasser Arafat s’autonomise => il prend le contrôle de l’OLP, rends aux Palestiniens la maîtrise de leur histoire. Défaite du nationalisme arabe : incapacité politique et militaire à avoir une action unifiée. Après les funérailles grandioses de Nasser, le balancier politique se déplace vers les pays pétroliers qui seront les grandes puissances arabes des années 70 et 80. 2) L’Egypte de Sadate (1970-1981) * Tournant stratégique : la paix avec Israël et le choix des USA. Oct 73 : Guerre du Kippour (Israël) ou guerre du Ramadan (arabes). Initiative arabe. Défaite arabe. Changement des données stratégiques au Moyen-Orient => l’Egypte change de camp + 1er choc pétrolier. Anouar El Sadate succède à Nasser => renversement stratégique. o o s’estime menacé par la gauche égyptienne (PC clandestin) 3ème guerre israélo-arabe et défaite arabe => ne veut plus s’obstiner élimine l’aile gauche du régime égyptien et alliance politico-militaire avec les EtatsUnis. Depuis, l’Egypte est liée aux Etats-Unis qui soutiennent l’Egypte financièrement => dépendance financière de l’Egypte par rapport aux USA encore aujourd’hui (cf guerre Irak). Négociation avec Israël en 78. Traité de paix de Camp David (sous l’égide des USA). C’est donc l’Etat arabe le plus peuplé qui signe la paix. (=> critiques de Sadate) * Une nouvelle politique économique : l’ " Intifah " (" ouverture ") : Economie nassérienne : quasi étatisée (modèle soviétique, résultats catastrophiques). => ouverture économique au libéralisme : " Intifah " résultats : ça a pas changé grand-chose pour la majorité de la population mais ça a permis à un groupe de privilégiés de s’enrichir considérablement (oligarchie liée au régime). Les passeports égyptiens sont délivrés plus facilement : beaucoup d’égyptiens émigrent vers les pays pétroliers voisins (soupape de sûreté : ils envoient une partie de leur salaire en Egypte). * Retour des islamistes dans les champs politique et social : Sadate cherche des appuis politiques. L’islamisme peut contrebalancer la gauche, il autorise les Frères Musulmans à ressurgir. Exemple : à l’université dans les années 70, s’affrontent le courant laïc de gauche nationaliste et les islamistes. Séparation hommes/femmes dans les amphis, port du foulard courant à l’université. Ils gagnent du terrain avec des propositions concrètes (= action syndicale) : bourses, logement, vêtements propres, cours du soir, polycopiés… C’est sur ces aides générales que les islamistes gagnent aux élections étudiantes. Question : pourquoi les Frères Musulmans sont-ils soutenus par les Etats pétroliers ? Ils justifient leur propagande islamiste en mettant en avant l’aide sociale : les Frères Musulmans travaillent dans les quartiers pauvres (différentes aides sociales, dispensaires…) avec un financement des Etats pétroliers (Arabie Soudite). Conclusion : l’assassinat de Sadate le 6 octobre 81. population hostile à la paix avec Israël janvier / février 79 : révolution islamique en Iran. Les USA ont laissé tomber le Shah malade. Le Shah est accueilli en Egypte où il mourra. Sadate est mis au ban du monde islamique. Durcissement de sa politique. Il emprisonne le " pape " des coptes d’Egypte, Chemouda III (chrétiens d’Egypte). Le 6 octobre 81 lors des célébrations de l’anniversaire de son arrivée au pouvoir en 73, il est assassiné. Le commando islamiste espérait que l’exécution de " pharaon " allait signer la fin du régime et permettre l’avènement d’un régime islamiste mais c’est un échec, l’armée verrouille le pays. Il n’y a personne aux funérailles de Sadate (différent de celles de Nasser), ça signe l’épuisement des discours nationalistes mythiques. Son bilan est plutôt négatif excepté la paix avec Israël. II- L’Egypte de Moubarak (1981-2002) : le système politique et la société en crise. Hosni Moubarak (né en 1928) est un militaire => confirme le fait que le nationalisme égyptien est militaire. Il sera élu et réélu (80 à 95 % des voix). a) Un système politique largement bloqué : la démocratisation est-elle impossible ? Moubarak fait du Parti National Démocrate (PND) le parti du président. Ce parti a toujours eu entre 2/3 et 3/4 des voix et des sièges au parlement : multipartisme bloqué, absence d’alternance politique. Il existe pourtant toujours le Wafd, les Frères Musulmans ou le Parti Communiste Egyptien. Mais un système de quotas avec des sièges réservés assure au présidant la majorité des sièges. De plus les élections sont organisées par l’armée. Il existe aussi des sièges réservés aux minorités religieuses : coptes, juifs (plus maintenant)… Il y a donc une absence de liberté d’expression. Les régimes politiques arabes hésitent entre immobilismes devenus autoritaires (avec le soutien des USA et leurs dollars) et monarchies dynastiques. b) Dans le conflit israélo-palestinien : diplomatie dépendante, soutien verbal officiel aux Palestiniens et exaspération populaire anti-américaine. L’Egypte qui appartient à la ligue arabe (22 Etats + Palestiniens) se propose comme intermédiaire mais sa diplomatie n’a aucune autonomie (dépendance aux dollars US). Le soutien verbal officiel aux Palestiniens est concrètement inefficace mais politique : la question palestinienne est une cause populaire et permet de surfer sur l’opinion publique. Il y a une exaspération populaire anti-US (les régimes sont liés aux USA) mais en même temps il y a une fascination de la population pour les USA : contradiction permanente. c) Répression et concessions : une pression islamiste constante et difficilement contenue. * Une double pression : terrorisme et terrain politique et social. attaques contre des touristes + commandant du 11 sept égyptien et bras droit de Ben Laden égyptien. Dans la vie quotidienne : aide sociale. Leur présence se voit par la tenue des femmes (+ elles sont voilées, + le quartier est islamiste). * Une double réponse du pouvoir : répression et concessions. laisse partis islamistes se présenter aux élections + laisse faire des prêches radicaux + rafles d’homosexuels… de temps en temps il y a des arrestations massives, des grands procès. Il y a donc une ambiguïté permanente de la " lutte anti-terroriste " dans un contexte non démocratique. * Peut-on être intellectuel en Egypte (et dans le monde arabe) ? Non. Menaces, exécutions, censure (ouvrage le plus censuré : les Milles et une nuits)… Les tribunaux égyptiens contraignent même les couples d’universitaires à divorcer. Le prix Nobel de littérature en 1984, Naguib Mahfouz, a été attaqué par un islamiste en 1994. La plupart des grands écrivains sont interdits ou en exil (sauf au Liban). * Des coptes dans une situation inconfortable. Ils sont 10 millions en Egypte (sur 70millions). Il ont une Eglise autocéphale (ils ont leur propre pape), une action dans la vie sociale, culturelle, littéraire, une tradition d’investissement politique (surtout dans le Wafd) (Boutros Boutros Ghali, ancien secrétaire général de l’ONU). Aujourd’hui la pression islamiste se fait sentir au quotidien, leur rendant la vie difficile : " guérilla au quotidien ". Persécutions officiellement dénoncée par le régime mais beaucoup émigrent : aujourd’hui Chicago est " la plus grande ville copte d’Egypte. Seance 8 La Turquie post-kémaliste entre la démocratie et l’armée : la lancinante question de la démocratisation (années 1940-2000) I- Pluripartisme et interventions de l’armée : la lancinante question de la démocratisation (1945- années 1990) 1- L’apparition d’une opposition légale (1945-1946) La Turquie kémaliste = période d’un parti unique (le parti républicain du peuple = PRP). Fin 1947, la T a rallié l’ONU => pression américaine pour une démocratisation et un pluripartisme (autorisé par le président Inonu lors d’une réforme constitutionnelle) Des partis se créent mais doivent respecter les principes kémalistes (les 6 flèches) 2- Le parti démocrate au pouvoir (1950-1960) Parti créé par des anciens cadres du PRP avec un programme + libéral en économie et en affaires sociales. A- Le changement politique : le PD au pouvoir en mai 1950 1950 = 1eres élections libres 53% et 420 sièges pour le PD ; Bayer président et Menderes Premier ministre B- La remise en cause du laïcisme et de la laïcité Autorisation à l’appel à la prière en arabe, assouplissement du port du voile, tribunaux + tolérants en matières de polygamie et d’usages vestimentaires traditionnels. Mais pas de remise en cause de la laïcité même si ce sont les 1eres mesures du gvt 3- Des interventions répétées de l’armée (ce poids pol de l’armée et son intervention ds les grds débats pol = un obstacle à l’adhésion à l’UE) La T n’est pas un régime militaire ; les militR interviennent le plus souvent sur le seul respect de la laïcité A-Le coup militaire du 27 mai 1960 et la démocratisation Le PD perd rapidement son fonctionnement démocratique et limite les droits de l’opposition Le premier ministre fait de + en + référence à la religion et à l’islam Coup d’état militaire qui renverse le gvt et installe les militaires au pouvoir pendant quelques mois. Coup d’état qualifié de « progressiste » : une nouvelle constitution est installée en 1961 Période d’ouverture mais grde instabilité gvtale 2° coup d’état militaire, à blanc en 1971 = « coup de poing sur la table » B- Le coup d’état militaire du 12 septembre 1980 et la répression = « vrai coup d’état militaire »au pouvoir pendants 3 ans et s’accompagne d’une répression sévère (contre les extrémistes, contre les Kurdes, remise en vigueur lois laïcistes) ; dissolution de ts les partis 2 raisons : - pays s’enfonce ds une sorte de guerre civile (factions d’extrême gauche et d’extrême droite tentent de se tailler des fiefs politiques) - défendre la laïcité : place excessive de l’islam ds l’espace public 83-86 : apparition de nveaux partis qui respectent les principes de la République + nvelle constitution avec la supériorité de la Nation sur tout le reste C- Les étapes du retour des civils au pouvoir (1983-1989) Ozal mène cette transition démocratique : donne un minimum d’expression aux Kurdes et affirme le destin européen de la Turquie 4- L’impossible démocratisation ? Les années 1980- début des années 1990 (Période antérieure aux réformes en vue de l’adhésion à l’UE) Depuis 1982, la Turquie est constitutionnellement une République laïque démocratique. A- La question de la place de l’armée et du Conseil national de sécurité La place de l’armée est institutionnalisée par le CNS (= organisme qui réunit les chef d'état Major et représentants du gvt) mais les militaires st majoritR Ce conseil a le pouvoir d’imposer le retrait d’un texte de loi B- La question des violations des droits de l’homme et de la torture La T adhère à la convention européenne des droits de l’Homme Mais la constitution de 1982 et les codes de justice prévoient des peines extravagantes pour le remise en cause des principes républicains) + pb de la torture dans les commissariats et les prisons. C- La « question kurde », politique et culturelle Non reconnaissance en tant que grpe avec des spécificités culturelles D- La question chypriote et la partition de l'île depuis 1974 Île où la population est majoritairement grecque (2/3) Jusqu’en 78, appartient à l’empire ottoman, puis sous les pouvoirs des Britanniques et enfin indépendance avec une constitution garantissant les droits des 2 parties 1974, coup d’état de l’extrême droite grecque qui prône le rattachement à la Grèce l’armée turque débarque à Chypre pour protéger la minorité turque (en application du droit international) et occupe la nord de l'île dictature d’extrême droite renversée au bout de qqes semaines, gvt démocratique rétabli mais l’armée turque ne se retire pas E- La reconnaissance du massacre/génocide des Arméniens en 1915 Génocide de la part des Jeunes Turcs ; refus de la part de la T contemporaine de reconnaissance officielle (demande arménienne depuis 1945) Tableau sombre sur les difficultés à se démocratiser ms depuis les années 90 profonds changements (émergence d’une société civile face à un pouvoir politique et militaire) T des années 2000 très éloignée de celles des années 1980 II- Laïcité et retour de l’islam à la fin du siècle Q de la laïcité s'organise autour de 4 pôles – laïciste: parti de gauche et armée = noyau dur de la laïcité – partis conservateurs de droite avec une base électorale – confréries religieuses avec un rôle social et spirituel – partis islamistes (utilisation de l'islam à des fins politiques) 1- L'islamisme politique: la réislamisation par le haut par le haut = par les partis politiques un parti se réclamant de l'islam se développe sous différentes appellations (dues à des dissolutions successives) objectif: faire tte sa place à l'islam dans la société turque et donc atténuer la laïcité succès électoraux lors des municipales de 94 (remporte Istanbul (maire = Erdogan) et Ankara); améliorations de la gestion municipale => une des raisons de la popularité d'Erdogan (aujourd'hui président de la République) aujourd'hui demande rapprochement et adhésion avec l'UE => islamisation par le haut n'a pas fonctionné, est devenu un parti comme un autre 2- La réislamisation fondamentale par le bas: mouvements religieux et confréries se référer au chapitre introductif rôle spirituel et d'assistance sociale après l'interdiction par Moustafa Kemal, ces confréries existent mais n'interviennent pas dans le champ politique (cependant, quelques groupuscules terroristes existent) 3- Les confréries alévites: des chiites globalement laïques et de gauche différentes du chiisme iranien (produit du chamanisme, de références chrétiennes et références islamiques non sunnites) 10 à 15 millions d'alévites pas de prosélytisme => grpe fermé,culte pratiqué de manière non visible Conclusion de la section II au cours du XX°, laïcité a le plus souvent été imposée ou rétabli par la force; elle doit devenir réelle pour une adhésion à l'UE l'islam étant contrôlé par l'état est plutôt tolérant la ligne de clivage passe aujourd'hui entre les musulmans laïques et démocrates, et musulmans à tendance islamiste III- La Turquie et la mémoire arménienne du génocide de 1915-1916 Le 18 janv 2001, reconnaissance française du génocide arménien de 1915 1- La définition juridique internationale du génocide de l'ONU (décembre 1948) cf poly 2- Massacre ou génocide des Arméniens en 1915-1916? A- Une décision de déportation par le triumvirat Jeune-turc L'armée ottomane en difficulté dans le Caucase face aux trpes russes bien accueillies par les Arméniens (les Tsars soutiennent leurs revendications = moyen d'affaiblir l'empire ottoman) le gvt turc décide de déporter les pop pour laisser place à l'armée 25 avril 1915 arrestations de notables turcs à Istanbul + déportation des pop de l'est de la Turquie, au N de la Syrie (avec surmortalité car régions traversées très rudes) + massacres massifs B- Une déportation aboutissant à un génocide officiellement déportation en dehors des zones de combat multiples témoins neutres parlent de massacres massifs auj. La définition international du génocide s'applique 1ères dénonciations par les Allemands C- Une amorce de reconnaissance du génocide procès devant tribunaux militaire mais la guerre de libération nationale relègue la question la mémoire du génocide est alors portée par les Arméniens 3- Histoire et mémoire du génocide (1975-2001) à partir de 1923 la mémoire du génocide est seulement privée silence total et absolu dans la République turque ressurgit brièvement en 1965 (50° anniversaire du 25 avril 1915) lors de cérémonies dans le monde avec le terme de génocide A- L'émergence publique d'une mémoire du génocide depuis 1975 nombreuses manifestations; question posée sur la place publique internationale B- La reconnaissance internationale du génocide dans les années 1980 reconnaissance par des gvts et instances internationales du terme de génocide arménien et demande à la Turquie à une reconnaissance officielle mais les Turcs craignent qu'en cas de reconnaissance, les Arméniens (turcs et soviétiques) demandent leur indépendance. 4- Des positions turques constantes les arguments turcs: – tradition de tolérance et d'accueil des minorités menacée (dont des Juifs en 1492, 19391941) – soulèvement et alliance avec l'ennemi (même si historiquement argument fondé ne justifie pas les massacres massifs) – déplacements dans des conditions difficiles (la mortalité naturelle ne suffit pas à expliquer cette mortalité) – atténuerait le génocide allemand – objectif démantèlement de la Turquie: nouvelles revendications territoriales pour certains, la reconnaissance du génocide = condition négociations UE; pas de tx qui l'oblige même si le parlement européen a demandé en 1987 une reconnaissance turque IV- La Turquie et la « question kurde » Introduction: les Kurdes, un peuple divisé et sans état Pendant l'empire ottoman, le lien se faisant sur une base religieuse (rappel: souverain de l'Empire = Calife) 20 à 25 millions de personnes à cheval sur plusieurs états (Turquie, Iran, Irak et Syrie) Peuple divisé également en interne: langues, religions (majorité sunnite mais la minorité chiite reste non négligeable), organisation tribale Le Kurdistan: région pauvre => exode rural (surtout dans l'ouest de la Turquie et à l'étranger) => envisager la question kurde dans un ensemble plus large que le Kurdistan Pour les Turcs, = question d'une minorité culturelle dans un état centralisé jacobin dans les autres état, agitation pour une autonomie voire un indépendance 1- Les Kurdes, « Turcs des montagnes » de l'Etat kémaliste pendant la guerre de libération nationale, Moustafa Kemal s'était rallié aux Kurdes lors de la proclamation de la République, retournement de l'attitude: uniquement reconnaissance de citoyens « turcs » politique de turkification, négation de l'existence d'une minorité => toute manifestation de kurdisme tombe sur le coup de la répression pénale ou militaire 2- Un conflit régional: les impasses du séparatisme sanglant du PKK (1984-1999) la dernière insurrection kurde commence en 1984 (jusqu'en 1999) en 1970, création par Abdullah Ocalan du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) guerrilla séparatiste dans l'est de la Turquie (avec des soutiens extérieurs de l'Irak (faire naître des troubles sur la frontière), Syrie, Grèce, pays soviétiques (affaiblir les piliers de l'OTAN)) guerrilla pendant 15 ans, 30 000 morts pris entre le PKK et l'armée turque politique turque de vider les villages dans des camps de regroupement, quadrillage des campagnes) => paupérisation, émigration en 1999, des soutiens lâchent le PKK Conclusion: permanence d'une « question kurde » nationale et régionale question complexe, son évolution résulte de 4 dynamiques: – les divisions internes et étatiques du mouvement national kurde – la politique des 3 états sur le sol desquels sont installés la majorité des Kurdes n'est pas linéaire – la politique de la communauté internationale qui a souvent instrumentalisé les Kurdes – avancées en Turquie dans les textes sous la pression de l'UE (il faut maintenant attendre une mise en oeuvre) insurrection militaire n'apporte pas de réponse politiques Kurdes favorables à l'adhésion à l'UE (espèrent ainsi démocratisation et solution à leur problème) Cours9 Cours neuf burdi L’Iran : de la « révolution Blanche » de mohammed-reza à la république islamique Intro : L’histoire du XX en Iran est une succession de crises identitaires nées de la confrontation avec la modernité occidentale : du constitutionalisme du début du siècle à la modernisation de Reza Sha 30s, de la révo blanche de mohammed-reza 60s à la révo islamique de 78 79. Les crises se succèdent en 41 50 53, elles traduisent la difficulté du pays à se moderniser. En 79 s’établie la domination religieuse en réaction à la monarchie de 50 60. Le plan : 1) Monarchie absolue sous tutelle USA pour la modernisation autoritaire 2) La monté des oppositions, surtout religieuses dans les années70 qui débouche sur une crise révolutionnaire en 78 79 et la proclamation de la république islamique. I / La monarchie Absolue en Iran (1953 1979) Rappel : Moss a degh est renversé par les USA qui instaurent Mohammed-reza ce qui pose un sérieux problème de légitimité car c’est le roi de l’étranger. 1.1 Le rétablissement de la monarchie absolue en Iran Tous les parties sont interdits sauf le partie officiel : le front national de Moss a degh a été dissout et le PC (le Toudeh partie de la masse) est interdit. Seul le partie officiel, le partie national perdure. Les Usa demandent un partie d’opposition artificiel qui ne servira à rien. En 53 s’installe un état d’urgence. Cela entraîne une privation de libertés, le sha utilise l’armée et la police politique ( Savak) pour réprimer. Cette police est fournie par les israéliens (le shim bet et le mossad pour le contre espionnage, israel a de bon lien avec l’Iran à cause de l’hostilité Iran/arabe) C’est une monarchie dictatoriale sans légitimité. Elle joue la carte de la religion : contre les non musulmans, contre les non chiites, campagne contre les « bahaïs » (religion christiano/indou) qui sont pourtant pacifique. Le Sha va essayez de moderniser. 1.2) Ni noire ni rouge la révolution blanche dés 62 ni chiite ni coco 1) les objectifs : - moderniser par le haut : à l’européenne ou la l’américaine cela grâce aux revenus croissants du pétrole depuis la nationalisation de 53 multiplication après la crise de 74 après dissolution, décret en 62 et référendum en 63 avec 99%de oui réforme agraire : il veut démanteler les latifundia (gd domaine) du clergé pour faire des paysans proprio à l’américaine Participation des salariés aux bénéfices de l’entreprise : Mythe de Degaule que pour le pétrole Vote des femmes : son père en parlait dés 34 Alphabétisation et santé rurale : model USA « peace crops » les étudiants vont éduquer dans des zones déheritées. On veut contrer l’influence du clergé chiite car les étudiant étaient formés en occident. 2) destruction sociale, conséquence de la révo blanche Sabotée par les gd proprio et le clergé qui se partagent les domaines et font concurrence Il y a un comportement de cour de la famille impériale : « prebendier » fusion de la fortune de l’empereur, on se partage l’argent entre nous mais pas de redistribution au peuple. La réforme agraire casse les domaines, les paysans se retrouvent au chômage dc paupérisation exode rurale et bidon ville urbains. Ainsi, la révo blanche aboutie à une destruction sociale, augmentation des inégalités Frustration de la classe populaire qui se sent victime de la modernisation Frustration car les $ du pétrole sont pas partagées 1.2 Iran puissance mondiale et gendarme du golfe 1) puissance mondiale : De 53 à 79 alignement total/ USA l’Iran est un point d’appuie dans la guerre froide car c’est proche de l’URSS. Le sha signe tous les traités : Bagdad 55 Irak Iran Pakistan CENTO 59 Turquie Iran Pakistan Politico-militaire avec les USA Cela entraîne une relation difficile avec les pays arabes Surtout en plus de l’antagonisme arabe/perse en période de nationalisme arabe Relation froide/ URSS paix froide malgré un commerce de gaz Bonne relation/israel USA Pakistan Le sha veut être la 5em armée du monde (disputé avec Sadam) : il achète une flotte complète d’avions au top au USA mais il ne peut pas les faire fonctionner. Ils utilisent DC des conseillés militaire USA 16000 en 72 et 50000 en 79. D’où une très forte tension/ population locale. Le clergé conteste le privilège d’extraterritorialité (ils dépende de la cours USA) 2) gendarme du golfe : - - - retrait de la GB du golfe en 71 comblé par les USA : Dc gd rivalité Iran/Irak/ Arabie saoudite. Les usa sont content de voir le sha en gendarme car l’Arabie saoudite n’a pas d’armée et l’Irak est liée à l’URSS depuis la révo de 58. On développe une marine iranienne pour prendre le détroit d’ORMUZ à la sortie de la mer du golfe ce qui permet de contrôler le pétrole mondiale. Il se développe aussi une guerria max/leniniste à Oman soutenue par la chine et URSS. Cela pose PB à tous les pays du golfe, c’est l’Iran qui va la combattre pour les USA L’iran a un rôle géostratégique + que régional surtout après la crise de 74 Conclusion : En 1971 c’est le 2500em anniv de l’empire Le sha va donner une super image : « le shahinshah » le roi des roi ou le « aryamehr » roi des ariens A persépolis (site archéologique) on organise l’anniv et on invite tous les pays. Gd triomphe, traiteur parisien arrogance de nouveau riche tous ça grâce au pétrole II/ des oppositions à la révolution (1970-1979) 2.1 Dans les 70s, trois oppositions laïques 1. le front national de notable mossadeghistes, intellectuels urbains qui critiquent la démocratie 2. l’extrême gauche urbaine : morcelé, groupusculaire, guerria. Emerge les moudjahidines du peuple marx/leninistes sovieto chinoise + sovieto chinoise. Model foquiste, focos en campagne pour attaquer les villes contre des symboles USA puis contre le régime. Lien entre la guerria et le clergé. 3. Le PC qui resurgie chez les ouvriers du pétrole 2.2 La réaction noire le clergé chiite est la seule vraie opposition il est nombreux presque tjrs formé à Nadjaf ou kerbala ( chiffres sur la feuille) Il se repose sur : L’illégitimité du sha, c’est un usurpateur seul l’imam est légitime : organise une gd campagne contre le sha. Les réformes sont perçu contre des attaques contre le clergé et donc contre l’islam. Mais il est ethérogéne : - un courant apolitique : - un conservateur social et religieux : ne pas moderniser - progressiste et révo : tiers-mondiste lutte par la guerria. Un homme émerge : L’ayatollah Kohomeyni Il s’oppose à la révo blanche, il est conservateur, sacré gd ayatollah en 62 donc le sha décide de l’expulser : il part pour l’irak. Il va monter une campagne contre le sha de l’extérieure 2.3 Crise révo, chute du sha, proclamation de la rep islamique (janvier 78 mars 79) GD article du 7 janvier qui stigmatise khomeyni. On veut briser la fédération des opposition opérée par le clergé. Cela entraîne une gd manif à Qom (bastion chiite). Puis répression brutale. Deuil de 40j puis manif répression deuil de 40j puis manif….effet boule de neige vers le chaos total. Entré des ouvrier du pétrole dans le mvt en 78. Khomeyni se fait expulsé et part pour le France à neamphle le château et l’ensemble de la presse va lui donner une tribune internationale et une aura énorme. Il impressionne et cristallise l’opposition sous un visage. Les manif s’accentuent et l’opposition devient frontale » mort au sha ! » Le 16 janvier 79 il quitte l’iran pour se reposer car il est malade. Le 1er février 79 Khomeyni rentre par le fameux vole air France ; Gd mvt pour l’accueillir : 3 millions de perso l’attendent. C’est la seule révo de masse au MO La république est proclamé, puis référendum 30 31 mars 99% de ouis Il un double pouvoir : à Téhéran le gouvernement de transition M Bazargan plutôt démocrate A Qom : pvr de khomeyni. Conclusion : -Cette révo est historique car c’est un mvt de masse : antimonarchique anti impérialiste tiers-mondiste dans le contexte des années 70s - BCP de mvt de gauche occidentaux ont soutenu cette révo pour l’anti USA - il ya une alliance paradoxale coco/clergé et tous les PC ont soutenu la révo en occident - 1er exemple de prise de pvr religieux mais C’est une révo politique car ils sont pas tous chiite L’appareil politique est civil est non religieux C’est une république avec des institutions Elle est d’apparence religieuse mais fondamentalement politique. 2 : l’iran : la république islamique, 25 ans après la révo 79 2004 I l’islamisation de la république Khomeyniste Il est chef de l’état « guide suprême de la révolution » et Khamenei devient président. C’est une république composite. Il y a une période de radicalisation révolutionnaire 79 81 82 1.1 les trois guerres de l’iran révolutionnaire (79 88) 1. l’occupation de l’ambassade des USA et les otages du 4/11/79 au 20/1/81 « Les étudiants révolutionnaires » envahissent l’ambassade pour obtenir l’extradition du sha des USA. On libère les femmes et les noirs on garde les blancs, 50 hommes. Les américains, toujours aussi bennés, ont rien vu venir et n’avaient pas détruis leurs archives.. Les doc de la CIA sont diffusés. On peut constater la nullité de leur évaluation du sha et la forte présence US autour de lui qui était totalement contrôlé. L’ambassade devient un pts de fixation « a bat l’Amérique !!! » Ce gp d’étudiants est le plus radical. Avec la réouverture des frontières, gd médiatisation et dénonciation du « grand Satan symbole du mal » En 80 élections USA, carter le pres sortant va tenter de se sauver en organisant une expé pour la libération. C’est un fiasco pour carter et ça radicalise l’iran contre les USA. Les USA se radicalisent aussi car ils sont blessé : dc boycotte et dénonciation dans l’axe du mal. La libération a lieu le jour de l’investiture de Reagan cela reste un mystère. 2. l’agression irakienne septembre 80 Sadam décide d’aller en Iran car il pensait que le régime allait s’effondrer et la pop l’accueillir. C’est un vieux rappel de l’antagonisme arabe/perse Résultat ? Boucherie entre l’armée irakienne lourde et le patriotisme iranien qui s’est resserré face à l’adversité extérieure. En 8 an 1 million de morts et 3 millions de blessé pour revenir au pts de départ. 1- les occidentaux ont soutenus sadam au début : cette révo nous avait traumatisé et on avait peur de la contagion sur tout le MO et dc le pétrole. On sous traite notre représentation à sadam (on fourni des avions avec des pilotes) Les USA apportent bcp d’aide militaire, armes chimiques, biologiques et nucléaires grâce à ce bon vieux Donald (pas mac) mais rumsteck non rumsfeld (et oui je craque). Sadam voulait devenir la puissance du MO 2- cela conforte le régime Iranien : les irakiens lancent des missiles, toute la pop se sent concernée cela entraîne un réflexe patriotique et volontaire pour aller se faire défoncer contre les chars irakiens 3. la guerre civile et l’écrasement de l’opposition (81 83) La guerre a relancé la guerria dans le pays. Les religieux radicaux et la guerria veulent prendre le pouvoir. Eté 81, succession d’attentas internes : 2 présidents et des 1er ministres les chefs de la police et les chefs politique tombent et la guerria urbaine reprend. En réponse : écrasement des moudjaidines du peuple qui s’exilent en FR et en Irak. Aujourd’hui ils sont toujours à auvers sur oise et en 2003 l’arrestation de mariane radjavie la dirigeante a entraîné des manif et une immolation. Ainsi, ce mouvement se veut démocratique mais il s’immole, il y a un culte du martyre donc on se sacrifie. Ils sont marxiste léniniste chiite. La branche armée est à la frontière irakienne. Sadam les a organisé et ils forment une armée en irak. Ils ont disparu mystérieusement pendant la guerre. Ils sont considérés comme des traîtres en iran. Dernier cours 1.2 La « mollarchie » : La première république islamique (1979-1989) et la dictature cléricale. 1 : La première constitution (1979) 2 : Le pouvoir clérical : théorie et pratique du pouvoir. Une dimension à la fois civique et laïque. Existence d’une opposition forte à Khomeyni au sein du clergé. C’est un régime mortifère : Importance du culte des morts et des martyres ( cf. tradition chiite). Les non chiites n’ont pas accès aux plus hautes fonctions de l’Etat, existence d’une discrimination envers les Sunnites, mais pour autant ce n’est pas une république chiite. Le fondement du pouvoir politique iranien repose sur des groupes informels qui jouent le rôle des partis. Se sont pour la plupart des structures héritées de la révolution : comités, fondations 1.3 La politique régionale : l’échec de l’extension de la révolution islamique dans les années 1980. Existence d’une conviction partagée par les occidentaux comme par les Iraniens après 1979 : la révolution islamique va s’étendre à l’ensemble du M.O. ( Moyen Orient). Mais quel est l’impact réel de la révolution ? Elle entraîne le renversement d’un régime puissant soutenu par les USA. Cet évènement sidère les Etats voisins, l’Arabie Saoudite craint une extension de la révolution dans le Golfe. Le régime syrien baasiste s’appuie sur la minorité allaouiste ( 10%) qui sont chiites Ils servent de base d’appuis pour l’Iran dans la région. Pour éviter la contamination révolutionnaire jouent la carte de l’amitié avec l’Iran. Le seul pays ou la révolution va s’étendre c’est le Liban ( ½ de la pop est chiite). Celle ci s’estime sous représentée dans le système libanais, dominé par Israël. Deux mouvements de libération chiites existent : le Hamas et le Hezbollah Les Iraniens vont soutenir le plus radical des deux, le Hezbollah. Leur succès est remarquable à la fois sur le plan militaire et politique Tsahal quitte le Liban suite aux harcèlements d’un Hezbollah très puissant soutenu par l’Iran Ce mouvement radical chiite devient la principale force politique du pays. Dans les années 1980 les Iraniens n’ont pas les moyens de s’opposer à l’Irak qui est soutenu par les USA et la France Néanmoins on assiste à la mise en place d’un terrorisme d’Etat iranien En 1983 : Attentat contre des marines américains à Beyrouth ; Enlèvements ; prises d’otages. CCL : Il y a eut des velléités d’exporter la révolution dans l’ensemble du MO mais la seule zone ou ca a été visible c’est le Liban, ailleurs les régimes ont résistés. Non seulement la révolution ne s’est pas étendue mais surtout l’Iran s’est isolé au MO et sur la scène internationale en général. Seul pays chiite entouré de pays à majorité sunnite = formation d’un cordon sanitaire autour de l’Iran. 1.4 Le pouvoir clérical : le tchador ou le statut des femmes. 1 : Le statut personnel une évidente régression juridique et sociale. Le port du tchador est obligatoire ; De ce phénomène on a tendance à tort à induire une expulsion de la sphère publique. Mais pourtant : - Les femmes ont grandement participé à la révolution - Pour beaucoup de femmes même émancipées le port du tchador représente un signe politique d'opposition au shah. Néanmoins la révolution installée ce qui était pour certaines un choix devient une obligation à laquelle elles doivent se soumettre : elles deviennent victimes. Le shah avait engagé des mesures de réforme pour augmenter la participation des femmes : baisse de l’influence de la charia, droit de vote. La révolution islamique elle, réintroduit les principes du coran dans l’organisation du politique. - Retour à la polygamie : 1986 représente 2.2% elle est résiduelle - Abaissement de l’age au mariage : 13 ans pour les filles et 15 ans pour les garçons mais au début des années 1980 l’age moyen au mariage reste de 21 ans. - Projet d’interdiction de toute mixité (sport, scolarité… théorie du développement séparé) - Divorce maintenu mais au profit des hommes : la garde des enfants échappe aux femmes - Les femmes n’ont de statut que mariées, pour pouvoir circuler doivent avoir une autorisation de leur mari. - Régime de contrôle des naissances paradoxal : le régime islamiste à mis en place de grandes campagnes de planification familiale et droit à l’avortement 2 : Tchador obligatoire mais polysémique. Voiler ou dévoiler… la question du voile est très politique. Dans la période 1978-1980 : le port du voile est le signe d’un engagement politique 1980 le port est obligatoire est surveillé par une police des mœurs. Du coté des hommes le port de la cravate est interdit. Néanmoins il y a une « guérilla » permanente entre le régime et la société, le voile recouvre de moins en moins le visage. La logique initiale n’était pas une marginalisation des femmes mais celui d’un développement séparé (effort important de scolarisation et d’embauche des femmes ). Actuellement les3/4 des étudiants à l’université sont des femmes. 2 : La 2eme république islamique 1989 2004. 2.1 Les réformes institutionnelles après 1989 ou l’impossible libéralisme. 4 Juin 1989 : mort de Khomeyni, cela entraîne une immense manifestation. Pour autant sa mort n’entraîne pas de bouleversements. Khamenei le président devient guide suprême de la république (mais pas de la révolution) et le président du parlement H. Rafsandjani devient président de la république. Néanmoins l’ambiance politique a changé. A. Khamenei est plus falot, moins intransigeant au niveau religieux et abandonne la rhétorique révolutionnaire. Le président de la république est élu au suffrage universel, c’est le début de la deuxième république. Cette réforme constitutionnelle augmente le primat du politique sur le religieux. Même s’il y a de nombreuses références à la religion la gestion de l’état et son organisation reste religieuse. ( Les mesures de planning familial s’opposent à la charia.). Ce qui fait la complexité de ce régime c’est la multiplicité des conseils composés de religieux au croisement entre le religieux et le politique. On pour qualifier cette succession de « thermidor iranien ». 2.2 Politique régionale et isolement international maintenu. Les années 1980 sont marquées par un fort isolement régional et international. Dans les années 1990 : tentatives de sortir de l’isolement en rétablissant des relations normales avec les pays voisins. Mais cette tentative va être freinée par plusieurs facteurs : - L’affaire S Rushdie, Les versets sataniques. Cet auteur est qualifié d’apostat, au Pakistan ses livres sont brûlés… cette affaire prend une dimension mondiale. Le discourt le plus radical revient à Khomeyni. Il émet une fatwa qui le condamne à mort et propose une rançon à qui le retrouverait. S. Rusdie se réfugie en Grande Bretagne. Cette affaire illustre « le choc des civilisations. » et tombe mal pour les successeurs de Khomeyni dont l’objectif était de rétablir des relations normales avec l’occident. Il faudra attendre la fin des années 1990 pour qu’un dialogue critique s’installe entre l’Iran et les Européens. - La question des USA : affrontement structurel depuis l’affaire de l’ambassade à Téhéran par la mise en place d’un embargo. En 1996 la loi d’Amato interdit tout investissement dans le domaine pétrolier à l’ensemble des Etats. De plus depuis l’effondrement de l’URSS il y a eut création de nouveaux Etats en Asie Centrale ou les USA sont militairement présents et ils investissent aussi en Irak, Afghanistan. Les USA sont Présents dans tous les Etats entourant l’Iran. Par conséquent l’Iran tente de trouver une porte de sortie avec les Européens. En revanche dans le Golfe on assiste à une normalisation des relations : - Août 1988 : fin de la guerre Iran/Irak - Paix froide avec les Etats du golfe, réouverture depuis 1990 du pèlerinage à la Mecque ( mais l'’Arabie- Saoudite fixe le nombre de pèlerins par pays. L’état des relations entre l’Arabie Saoudite et l’Iran peut se mesurer l’aune des quotas de pèlerins. En Asie Centrale : Devient indépendante après 1991 Des républiques musulmanes se mettent en place, soit turcophones soit francophones. Néanmoins il n’y a pas de rapprochement avec l’Iran (marquées par 80 ans de soviétisme ces républiques ne veulent pas être de nouveau assujetties.) Avec la Turquie : La frontière est stable et ancienne mais le problème des minorités kurdes ainsi que des vieilles rivalités d’empire persistent. 1.3 L’élection du président réformiste Khatami en 1997 réélu en 2001 : conservateurs contre réformistes. 1 : L’élection présidentielle de 1997 : Khatami un Gorbatchev iranien ? En 1997 élu avec 69% des suffrages cette arrivée des réformistes est surprenante et massive. Les jeunes et les femmes ont voté à des majorités écrasantes C’est un religieux, il a travaillé en Europe (mosquée de Hambourg). Ministre des affaires culturelles dans les années 1980 il démissionne pour dénoncer la censure et acquière ainsi une réputation de libéral. Il fait campagne pour faire de l’Iran un Etat de droit. (Respect des droits individuels et sociaux). Il connaît un parcours politique très particulier : radical à ses débuts (fait parti de la ligue de l’imam) il devient réformiste puis modéré. 2 : Les conservateurs bloquent la démocratisation : la lutte entre deux lignes. Les conservateurs bloquent les mesures réformistes : -Ils sont à la tête des fonctions répressives (justice, police et milices révolutionnaires) -Les lois démocratiquement votées sont bloquées par les structures qui viennent s’intercaler entre l’assemblée et l’exécutif, constitutionnellement définies (comités, conseils). Il y a un véritable blocage institutionnel. 3 : Une population désabusée. En 1997 ; 2000 ; 2001, la population espère un changement démocratique profond. Aux blocages institutionnels s’ajoute le fait que si Khatami est réformiste il est aussi religieux et un découplage croissant s’opère entre société civile, dirigeants religieux et politiques. 2.4 Le retour en force des conservateurs autour du guide Khamenei. En janvier 2004 ont lieu des élections à l’assemblée. Sur 8000 candidats déclarés (environ 20 candidats par sièges) le conseil en a invalidé 3300, tous réformateurs pour cause de mauvaise conduite religieuse. Cela entraîne des manifestations mais le bras de fer se termine par la victoire totale des conservateurs les réformistes restants boycottant les élections. Khatami s’est mis à l’écart du conflit et n’a rien fait. Aux réformistes il reste seulement la présidence de la république et quelques ministères. La prochaine échéance électorale est la présidentielle en 2005, si les conservateurs gagnent, ils auront repris la totalité du pouvoir. CCL : perspectives : - Au niveau de la politique intérieure l’Iran pourrait évoluer à la chinoise alliant contrôle policier sur la société mais latitude pour tout ce qui ne touche pas à la politique et développement économique libéral. - Hypothèse d’une division parmis les conservateurs causée par des tensions sociales fortes. Face à cette demande sociale forte : apparition d’un entre-deux conservateur/réformateur (ex Rohani) - Explosion sociale ( grandes manifestations étudiantes). - Se sont des hypothèses d’ouverture ou de fermeture et les deux tendances s’opposent actuellement : La presse conservatrice est opposée à l’accord sur le nucléaire et pronent au contraire l’autodetermination et independance de l’Iran. Cela risquerait d’entraîner un isolement semblable à celui des années 1980. D’un autre coté volonté d’ouverture vers l’Europe par le biais de ces négociations. La jeunesse iranienne illustre bien le paradoxe de ce pays, elle est fascinée par le modèle USA tout en les rejetant.