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ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE
Cours dispensé à ESGIS
Dr ALINSATO Alastaire Sèna
L’objectif de ce cours est de donner aux étudiants des éléments de compréhension de
l’environnement économique. Le cours comprend dès lors deux importantes parties à savoir :
(i) l’environnement économique nationale et (ii) l’environnement international. Etudier
l’environnement économique national reviendra à parler de la conjoncture économique
(fluctuations et croissance économique, inflation, chômage). L’environnement international
sera principalement abordé à travers le prisme de la mondialisation et du développement.
Plan du cours
Chapitre 1 : Les acteurs de l’économie
Chapitre 2 : Fluctuation, cycle et croissance économique
Chapitre 3 : Inflation
Chapitre 4 : Chômage
Chapitre 4 : Mondialisation et développement
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0.1. DEFINITION DE L’ECONOMIQUE
Le vocable économie politique est (ou était) utilisé pour désigner l’économique ou la science
de l’économie. Cette expression fut employée la première fois en 1615 par Antoine
MONTCHETIEN. L’étymologie « économique » vient du latin « oeconomia » dérivé lui-
même du grec « oikos », maison et « nomein », qui signifie gérer. « Economique » se rapporte
donc à la gestion de la maison, à l’administration du patrimoine familial. Appliquée à la cité
(polis) ou à la nation, l’économie est devenue « politique » pour signer la gestion des
intérêts matériels de la cité ou de la nation. Le mot politique implique donc une référence à
l’Etat. Mais comme la science économique s’attache aux phénomènes économiques en dehors
de toute hypothèse politique particulière, on a pris l’habitude de laisser de côté l’adjectif
« politique » et dire simplement « l’économique ».
Il existe une multitude de définitions établies à partir de données courantes relatives au
caractère complet de l’activité économique. Toutefois, il convient de retenir que pour bâtir
une définition scientifique de l’économique, il faut poser des questions fondamentales : En
vue de quoi et pour qui existe-t-elle ? Pourquoi et comment atteint-elle son objectif ? Qui en
est le moteur ? Elle existe en vue de la prospérité de l’homme et de la société ; les moyens à
sa portée sont les biens économiques limités qu’elle adaptera aux besoins humains. Le moteur
de toute cette activité, c’est l’homme. Aussi pouvons-nous définir « l’économique » comme
« une science qui a pour objet l’adaptation des ressources matérielles limitées, aux besoins
humains, selon les exigences de la propriété individuelle et sociale ».
La prospérité individuelle désigne l’état dans lequel l’homme dispose d’une manière durable
d’une quantité de biens matériels suffisants pour satisfaire ses besoins légitimes comme
individu et membre de la société. Elle ne se confond pas nécessairement avec la richesse qui
suppose une abondance de biens matériels. La prospérité se contente d’une proportion
favorable et constante entre les besoins et les moyens de les satisfaire et pour éviter d’élargir
l’écart entre les besoins et les ressources dont nous disposons pour les satisfaire, il nous faut
faire l’éducation de nos besoins.
Quant à la prospérité sociale, elle se rapporte à un état économique favorable à
l’épanouissement de toutes les activités privées et au développement du bien-être de tous les
membres de la société. Cet état suppose :
une quantité de biens matériels assez abondante et accessible pour satisfaire les besoins
et désirs légitimes de tous les membres de la socté ;
des institutions et des organisations efficaces en ce sens qu’elles sont destinées à
intensifier le rendement de l’activité économique partout l’initiative privée se
révèlerait impuissante, l’existence d’organismes qui directement ou indirectement
seconderont l’essor de la vie publique ;
Enfin, une saine politique de distribution du revenu.
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0.1.1 MICROECONOMIE ET MACROECONOMIE
L’économie est la science des décisions relatives à l’utilisation des ressources dans le but de
procurer la prospérité individuelle et sociale. Si ces décisions viennent d’individus, de
ménages, ou d’entreprises, elles relèvent de la microéconomie ; si ces décisions sont prises
par des gouvernements, des groupes, des nations, elles appartiennent à la macroéconomie.
L’étude microéconomique se fait donc du point de vue de l’individu : producteur,
entrepreneur, ou consommateur. La microéconomie exprime ou étudie le comportement des
divers agents dans le marché, lesquels agents luttent contre la rareté des biens en adoptant un
plan d’emploi des ressources qui entre dans la sphère de leurs revenus et dépend de leurs
décisions.
La microéconomie est basée sur deux postulats fondamentaux :
Le postulat de l’individualisme : le fonctionnement de la société (c’est-à-dire du
système économique) sera étudié comme si les phénomènes sociaux résultaient de
l’interaction des comportements individuels ;
Le postulat de la rationalité : chaque agent individuel est supposé agir de façon à
avoir une préférence. De ce point de vue, le choix qu’il opère est le meilleur. Ce
comportement rationnel peut être immoral, déraisonnable ou altruiste.
L’optimisation joue un rôle essentiel en microéconomie. On suppose que le consommateur
maximise sa satisfaction sous les contraintes qu’impose son revenu ; et le producteur
maximise son profit ou minimise ses coûts sous les contraintes technologiques qui s’imposent
au fonctionnement de la firme.
Les questions qui relèvent de la macroéconomie sont celles qui sont posées en vue de l’action
et se préoccupent de l’équilibre du système économique en général. La macroéconomie
s’intéresse donc au comportement de l’économie dans son ensemble. Elle étudie notamment
le comportement de grands agrégats tels que le taux de chômage, l’inflation, la croissance
économique et la balance commerciale.
0.2. LES ELEMENTS DE LA DEMARCHE SCIENTIFIQUE EN ECONOMIE
Pour acquérir le titre de science, l’économie (Economique) doit baser son raisonnement
théorique sur des faits et de l’observation .C’est pourquoi, une théorie économique n’est
valable que si elle est vérifiable et testable. La méthode scientifique, en effet, exige
l’application aux faits de plusieurs explications logiques de la réalité afin d’isoler le principe
dont l’application est la plus simple, la plus générale et la plus valide. Pour ce faire, il faut
suivre une méthodologie en trois étapes :
i) Il faut formuler une certaine explication de la réalité que nous appelons hypothèse ou
modèle. Une hypothèse ou modèle représente une image simplifiée de la réalité on
établit une relation provisoire entre deux ou plusieurs faits économiques ;
ii) Il faut faire appel à la logique pour déduire toutes les conséquences possibles advenant
au cas où l’hypothèse se révélerait juste ;
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iii) Il faut enfin contraster les conséquences anticipées avec les faits empiriques. Si
l’hypothèse de départ est consistant avec les faits observés, on dira que l’hypothèse
aura été vérifiée suffisamment de sorte que son caractère « explicatif » ne puisse plus
être mis en doute. On dira qu’elle constitue une loi ou principe économique.
La méthodologie économique est fondée sur trois éléments :
Des réponses scientifiques aux questions posées,
Des concepts de base
Le système concurrentiel d’échange ( ou système économique décentralisé)
Une réponse scientifique fournit des explications dites positives s’opposant aux questions
normatives.
Une question est dite positive quand elle concerne la réalité observable tandis qu’une question
normative est relative à ce qui doit être ou ce qui devrait être.
Exemples de questions positives : La hausse du niveau de vie a-t-elle entraîné du chômage ?
Pourquoi les taux d’intérêt sont-ils si élevés ?
Exemples de questions normatives : Doit-on privatiser ? Pourquoi y a t-il tant de pauvreté au
sein de la population si le pays est si riche ? Quelles mesures faudrait-il prendre pour la
déraciner ?
La réponse aux questions positives appelle des explications qui ont un degré de néralités,
c’est-à-dire des explications qui ont un caractère d’universalité et sont par conséquent
indépendantes de celui qui l’énonce. La réponse aux questions normatives fait intervenir des
jugements ou des convictions religieuses, politiques, sociales, etc…, et l’économie n’a pas de
compétence spéciale dans ce domaine. Seule l’économie positive est du domaine de
l’économiste et les théories économiques n’ont pas de ce fait de caractère moral.
L’économiste explique ce qui est et non ce qui devrait être. A cause de sa connaissance des
problèmes économiques, il est probable que l’économiste ait des convictions profondes quant
à l’orientation du système économique et des priorités auxquelles une sociédoit s’attacher.
Cependant, ces convictions ne peuvent servir de substitut à la vérité et celui-ci doit en faire
abstraction dans son travail professionnel.
Nous devons donc être bien conscients qu’en étudiant les phénomènes économiques, nous
sommes placés dans une situation semblable à celle d’un médecin qui doit opérer un membre
de sa propre famille et doit apprendre à étouffer ses émotions. Or, là où dominent les
émotions, ne dit-on pas que la pratique professionnelle s’estompe ? Par ailleurs, l’explication
scientifique doit éviter des erreurs de raisonnement. L’erreur la plus courante est sans doute
celle qui repose sur « l’erreur de composition », elle consiste à supposer que ce qui est vrai
pour une partie l’est nécessairement pour l’ensemble. Un tel exercice permet souvent d’arriver
à des conclusions erronées en les dissimulant derrière un écran de fausses prémisses.
L’évidence simple ou le sens commun ne sont pas toujours des guides sûrs lorsque l’on
aborde les problèmes économiques et il convient d’être constamment conscient du niveau
d’analyse vers lequel l’on évolue. C’est la raison pour laquelle nous distinguons deux grands
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niveaux d’analyse en Economie, afin de distinguer les problèmes économiques des
composantes de ceux de l’ensemble de l’Economie.
Le premier niveau est celui de la microéconomie ou de l’équilibre partiel (étude du
comportement des centres de décision individuels et du fonctionnement de marchés
individuels considérés séparément) ; Le deuxième est celui de la macroéconomie ou de
l’équilibre général (étude du comportement de tous les centres de décision individuels et de
tous les marchés individuels simultanément).
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