Polycopié National des Enseignants de Cardiologie / 2002-2003
III – CLINIQUE
Il faut souligner la très longue latence fonctionnelle du rétrécissement aortique qui ne “ parlera ”
que lorsque la surface devient inférieure à 1 cm2.
Dans la maladie de Monckeberg, c’est par le jeu des calcifications que l’évolution s’opère dans le
sens de l’aggravation de la sténose et de l’apparition des signes fonctionnels.
• L’angor d’effort s’observe dans 3/4 des cas de rétrécissement aortique sévère. Il correspond
au plan physiopathologique dans le 3/4 des cas à une insuffisance coronarienne fonctionnelle ;
dans 25 % des cas, il correspond à une insuffisance coronarienne organique.
• Syncopes d’effort : elles s’observent dans 40 % des cas de RA sévère. Elles sont souvent
révélatrices de la maladie, car elles amènent à consulter.
Elles peuvent être remplacées par des équivalents mineurs : étourdissements, vertiges, instabilité
déclenchés par des efforts physiques significatifs. Au plan physiopathologique, elles correspondent
à l’absence d’augmentation du débit cardiaque à l’effort par conséquence de la sténose valvulaire
fixe et à la redistribution du débit cardiaque au niveau des masses musculaires actives
quadricipitales au détriment de la sphère céphalique.
C’est donc par le biais de l’ischémie cérébrale d’effort que surviennent syncope et étourdissement.
• La dyspnée d’effort est un signe révélateur fréquent observé dans un tiers des cas. Elle
s’explique par la dysfonction diastolique, conséquence de la forte hypertrophie ventriculaire
gauche. C’est pourquoi, elle peut précéder en fait de plusieurs années la dyspnée de repos ou
l’oedème aigu du poumon qui est retrouvé dans un tiers des cas de rétrécissements aortiques
chirurgicaux.
Les données de l’examen physique :
• La présence d’un souffle systolique éjectionnel, c’est-à-dire mésosystolique ne couvrant pas
toute la systole, séparée de B1 et de B2 par une césure, crescendo decrescendo, maximum au
foyer aortique et irradiant sur les vaisseaux du cou de tonalité rude, râpeuse, serratique,
associée à une extinction franche du 2ème bruit par immobilité des sigmoïdes aortiques
pétrifiées.