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Séminaire d’évangélisation
Paul Every
Atelier sur l’évangélisation
Journée AEPEB 2011
Intro
Le but de cet atelier n’est pas de vous culpabiliser
Ni de vous impressionner
Mais de vous aider.
« Tu peux évangéliser ! »
Il ne faut pas être un expert, un théologien, un pasteur, un évangéliste ou un surdoué. Tu peux
évangéliser. Il faut du savoir-faire, il faut du courage, il faut du contenu, il faut beaucoup
d’amour pour Dieu et pour notre prochain, mais chaque croyant(e) qui a été sauvé(e) par
Jésus-Christ peut évangéliser des non-croyants.
Ce sujet est très vaste et à l’Institut Biblique Belge nous y consacrons un cours de 14
semaines, donc on ne pourra certainement pas voir toute la matière en deux heures, mais je
souhaite que tous ceux de l’Association qui voudraient évangéliser soient mieux équipés et
motivés pour le faire.
Evangéliser, moi ?
Oui, en vue de deux réalités : la résurrection, le jugement. Actes 17,30-31
Tu es au courant. Tu connais la voie de secours. Tu as le vaccin. A toi de le dire.
Il a été dit que la raison que les épitres du nouveau testament ne donnent pas un
commandement explicite d’évangéliser est parce que c’était la chose la plus logique –cela
coulait de source. 1 Thess 1,7-8
L’évangélisation, c’est la communication de l’Evangile
à une autre personne en vue de leur conversion.
I. Evitons donc quelques fausses pistes…
Il ne faut pas croire que l’évangélisation, c’est convertir les gens ; c’est confondre l’activité
avec ses effets.
Les résultats ne dépendent pas de nous. L’évangélisation c’est communiquer l’Evangile, pour
que la personne sache ce qu’elle doit savoir et comment répondre, mais la réaction de la
personne dépend de Dieu. Si nous croyons que l’évangélisation c’est convertir les gens, nous
insisterons et essayerons de manipuler les gens afin d’avoir une réponse.
Il ne faut pas prendre la souveraineté de Dieu comme excuse pour ne pas faire de
l’évangélisation. Cela ne se fait pas dans la Bible. La souveraineté de Dieu devrait nous
donner la certitude que des personnes seront sauvées, mais nous devons reconnaitre également
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que le moyen que Dieu utilise pour atteindre les gens est de leur envoyer ses enfants comme
témoins à l’Evangile !
Il ne faut pas croire que l’évangélisation se fait sans mots. Ce n’est tout simplement pas vrai.
Oui, malheureusement notre mode de vie peut contredire notre évangélisation, et notre façon
de parler peut miner les mots que nous disons. Christ nous appelle à évangéliser dans un
contexte de bonnes œuvres.
Mais, l’évangélisation est la communication de l’Evangile. L’Evangile est un message verbal,
fait de mots, et le mot « évangéliser » signifie dire une bonne nouvelle.
Nous ne pouvons pas croire, donc, que :
Porter une Bible dans son sac
Avoir un autocollant poisson
Avoir un pin’s d’une croix
Faire la vaisselle
Servir de la soupe aux pauvres
Aider nos collègues avec leurs problèmes
Compte comme de l’évangélisation. Cela peut accompagner notre évangélisation, mais ne
peut jamais le remplacer.
Il faut des mots pour expliquer nos actes.
Une histoire : l’histoire d’une femme qui vit sa vie en tant que chrétienne au milieu de
beaucoup de non-croyants. Et un jour une amie l’interpelle en disant, « je remarque que tu es
toujours aimable et patiente avec les autres. Dis-moi, est-ce que tu es végétarienne ? »
Les gens vont croire ce qu’ils veulent s’ils nous regardent simplement.
Evitons aussi une connaissance incomplète de l’Evangile.
Nous ne pourrons pas communiquer l’entièreté de l’Evangile nécessairement à chaque
conversation. (C’est là où donner un message est avantageux, ou un tracte.)
Mais soyons sûrs dans notre esprit de ce qu’est le message de la bonne nouvelle. Si
nous ne sommes pas trop sûrs, nous allons balbutier et ne pas être clairs et ça va être plus
difficiles pour les gens de nous suivre.
6 étapes : La création
La corruption
Le jugement
Jésus-Christ
La croix
Le choix
- repentance
- foi
Cela forme une présentation complète du message de la bonne nouvelle. Mais remarquez qu’il
y a toutes sortes de point d’entrée pour le non-croyant. En plus de toutes sortes d’autres sujets
comme la paix, le pardon, la vie, l’avenir, l’honneur, le sens… qui peuvent servir de points
d’entrée au message de l’Evangile.
II. Comprenons l’Evangile et ses divers bienfaits
Discussion
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Qu’est-ce que l’Evangile nous apporte, quand on y croit ? Qu’est-ce que Dieu fait pour ceux
qui croient à l’Evangile ?
Les bienfaits de l’Evangile peuvent être classés comme… primaires, secondaires, tertiaires
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Effets primaires : changement de royaume, régénération, justification, don de l’Esprit.
Effets secondaires : renouvellement, sanctification, pas immédiatement mais selon le plan de
Dieu. La conscience est lavée, le fruit de l’Esprit est produit, la pensée est renouvelée. Ces
choses prennent du temps.
Effets tertiaires : problèmes personnels résolus, relations, identité personnelle. Différent pour
chaque croyant.
Ce qui est de la plus grande importance, et le plus sûr pour celui qui croit à l’Evangile, est
aussi ce dont il se soucie le moins.
Ils s’intéressent plus aux effets tertiaires.
Attention : à ne pas donner à croire que ce qui nous est arrivé comme effet tertiaire arrivera
certainement à l’autre s’il devient chrétien. C’est la difficulté quand nous partageons notre
histoire personnelle. Nous devrions mettre plus l’accent sur ce que Christ a fait pour nous de
plus fondamental, afin de mettre une offre devant les gens qui sera vraie pour eux.
Par exemple : A cause de Jésus, Dieu a pardonné tout mon passé
Au lieu de : grâce à Jésus, mon mariage s’est nettement amélioré.
Il faut arriver au problème plus profond ; autrement la personne ne prend Jésus que
comme une aide pour ses problèmes superficiels, ce qui ne les aide pas.
« …il n’y aura aucune conversion vraie et aucun salut pour ceux qui ne s’intéressent à Jésus
que superficiellement. »
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Doucement, il faut faire comprendre que derrière nos problèmes de couple, de famille,
au travail, de deuil, de ne pas avoir un sens à la vie, il y a un plus grand problème, à savoir
que nous fuyons Dieu et nous ne voulons pas qu’il règne dans notre vie, et que donc nous ne
sommes pas en ordre avec Dieu, nous sommes ennemis avec lui.
L’évangélisation est possible !
Il faut bien connaitre l’Evangile
III. Il faut comprendre comment sont les gens
- ils ne connaissent pas bien la Bible
- ont des soupçons par rapport à la religion
- s’imaginent l’Eglise tout autre qu’elle ne l’est vraiment
- courent après maintes choses autres que Dieu pour trouver le
bonheur
- sont occupés et se divertissent (Blaise Pascal)
- n’ont pas l’habitude de parler de choses sérieuses (ensemble)
- certains collègues ne parlent que de leur boulot
- n’aiment pas admettre qu’ils ont tort, surtout à leur femme
- aiment être dans des cadres reconnaissables (maison, café)
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Ce que fait Mark McCloskey dans son livre Tell it Often, tell it well making the most of witnessing
opportunities, San Bernardino, CA., Here’s Life Publishers, 1986, 284 p.
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MC CLOSKEY, Mark, Tell it Often, tell it well, p. 47.
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- ne font pas de grandes décisions sur un coup de tête
et en plus, selon la Bible :
- ils étouffent la vérité sur Dieu (Rom 1,18)
- ils sont aveugles à la vérité (Rom 1,21, 2 Co 4,4)
- ils ne croiront pas même si quelqu’un revient de la mort (Luc 16,31)
- Dieu seul peut leur donner la vie spirituelle (Ép. 2,5)
Je ne dis pas ces choses pour que nous les disions aux non-croyants ! Mais pour que nous les
comprenions.
Et donc que nous fassions tout notre possible pour leur dire la vérité, et pour les aider à se
sentir à l’aise avec nous, et pour changer leur conception de ce qu’est un chrétien évangélique.
Pensez, par exemple, à des australiens. Comment sont-ils ? Discussion
Vous en connaissez combien, personnellement ?
Donc on se fait une image de tout un peuple, sur la base de deux ou trois représentants ET sur
l’image que nous projette les médias.
C’est tout à fait de même avec les chrétiens évangéliques. Peut-être es-tu la seule, le seul
évangélique que ton entourage connaisse ! Sur la base de ce que tu dis et ce que tu fais, ils
vont se faire une image de toute ton Eglise.
Et parce que les gens sont comme ils sont, et qu’ils ont des soupçons par rapport aux
chrétiens, et des fausses images mentales, et du mal à réfléchir aux choses sérieuses, il faut
prendre du temps pour eux.
« De nos jours tout le monde est pressé. C’est un temps où les hommes aiment voir des
résultats très rapidement et avoir le maximum de résultats avec un minimum d’efforts. Nous
manquons d’amour pour les hommes et de foi en Dieu. »
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Ce n’est pas une excuse pour ne pas faire de l’évangélisation, mais c’est comprendre qu’il
faudra passer beaucoup de temps avec les gens et leur expliquer souvent l’Evangile avant
qu’ils ne comprennent le tout.
L’évangélisation est possible !
Il faut bien connaitre l’Evangile
Il faut comprendre comment sont les gens
IV. Il faut évaluer les méthodes qu’on utilise
Cela peut vous surprendre, mais toutes formes d’évangélisation ne sont pas égales.
Certainement, Dieu est souverain et peut utiliser toute chose mais cela ne veut pas dire que
nos ressources (ressources humaines et financières, qui sont limitées) devraient être investis
sans réflexion dans n’importe quel projet d’évangélisation.
Pour évaluer « une stratégie, une technique, ou une méthode d’évangélisation » il faut se
poser la question, « Comment cela servira-t-il la Parole ? » « Si elle tend à obscurcir les
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PACKER, J.I. L’évangélisation et la souveraineté de Dieu, Grâce et Vérité, Mulhouse Cedex, 1978, page 114.
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réalités du message ou à émousser son tranchant, alors nous devons en conclure qu’elle est
fausse et nous abstenir de l’employer. »
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Cf. 2 Co 4, 1 Thess 2,4-7
me quand les moyens sont honnêtes, nous avons un choix entre des événements avec peu
ou beaucoup de contact (avec les gens) et peu ou beaucoup de contenu (de l’Evangile.)
Nous voulons viser les activités qui permettent aux mêmes personnes de nous connaitre
(beaucoup de contact) et d’écouter beaucoup de l’Evangile (beaucoup de contenu).
Par exemple : des parcours de découverte, l’école du dimanche, les camps...
Mais il faut souligner deux choses sous ce point (les méthodes)
i) Les meilleures méthodes sans prier plus = un échec.
Si on fait confiance à la méthode au lieu qu’en Dieu, parfois il nous fait la leçon que notre
travail est impuissant sans sa force. Parfois on est tellement emballé par le véhicule qu’on
oublie que la puissance vient d’ailleurs.
ii) Il n’y a pas moyen de contourner les moqueries.
Même si on est sérieux et qu’on fait tout notre possible pour ne pas avoir l’air idiot, il y
aura des personnes qui se moquent de nous ! On élève souvent l’exemple de Paul à
Athènes comme une prédication remarquable de l’Evangile dans un contexte non-Juif.
C’est vrai ! Mais regardez le traitement qu’il reçoit !
Actes 17,32 voir aussi 26,24
Regardez aussi 1 Pierre 4,4 et 14
Cela fait partie de notre identification avec Christ certains se moquent, d’autres
s’approchent.
V. Il faut apprendre à réfléchir et à agir de manière stratégique
Il me semble que nos amis d’outre-Atlantique ont mieux apprécié le rôle de la stratégie. La
stratégie, c’est agir de manière délibérée et planifiée afin d’atteindre un but.
- au plan personnel
Il faut réfléchir,
Que fais-je avec mon temps ?
Qui sont mes contacts non-croyants ?
Comment pourrais-je me rapprocher d’eux ?
Pourrais-je prier pour certains en particulier ?
Quels sont les magasins, restaurants, bibliothèques, ou écoles que je fréquente souvent et où je
pourrais me rapprocher d’une personne ?
Où est-ce que je passe mon temps et que pourrais-je faire pour rencontrer d’autres ?
Si quelqu’un me pose une question, est-ce que j’ai un livre à recommander ?
Au lieu de faire des choses tout seul, je pourrais peut-être inviter un ami à m’accompagner.
On peut inviter les gens à manger chez nous et leur présenter un(e) ami(e) chrétien(ne).
Certainement, tout ne va pas marcher –mais c’est toujours mieux quand on y réfléchit à
l’avance.
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PACKER, L’évangélisation et la souveraineté de Dieu, page 83.
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