Homélie du dimanche 2 mars 2014 « Ne vous faites donc pas tant de souci » ! Cette invitation de Jésus, dans l’Evangile que nous venons d’entendre, peut nous sembler incongrue et provocante… Car des soucis, nous en avons tous : la vie de famille, le travail ou la recherche d’emploi, la pauvreté, notre chemin spirituel, la politique, les incertitudes de notre monde : nous avons parfois bien raison de nous inquiéter ! C’est d’ailleurs une bonne chose, car cela signifie que nous ne sommes pas indifférents à nos proches, à ce que vivent nos frères, à notre avenir. Jésus ne nous demande pas de ne pas nous faire de souci, mais de ne pas nous faire tant de souci ; c'est-à-dire de ne pas exagérer notre inquiétude, de ne pas la cultiver. Un bon moyen pour y parvenir, c’est d’être attentif, dans notre vie, à ce qui va bien, aux réussites et aux projets, à la présence de Dieu qui nous accompagne. Le Seigneur nous donne trois exemples aujourd’hui : ne pas donner trop de place à l’argent et aux choses matérielles ; nous inspirer de la confiance des oiseaux du ciel qui trouvent leur nourriture sans problème, et admirer les beautés de la création, avec l’alternance des saisons qui colorient la nature de mille couleurs ! Jésus nous rappelle que chacune de nos vies vaut bien plus que celle des oiseaux ou des lis des champs, et que nous sommes donc invités à la confiance et à l’espérance, sans naïveté ni angélisme. Il ne s’agit pas de tout attendre de Dieu sans rien faire ! Mais de croire que le Seigneur soutient nos efforts, nos travaux, notre investissement pour que notre vie et celle de nos frères soit plus belle. Nous pouvons aussi prier davantage, afin que nos actions soient vraiment habitées par l’esprit de l’Evangile. Comme le dit l’apôtre Paul dans la deuxième lecture, nous devenons alors les « intendants » des mystères de Dieu, les serviteurs du Christ ! Il peut nous arriver, pourtant, lorsque les vents sont contraires, d’être vraiment inquiets, et même de penser que Dieu nous a abandonnés… Le prophète Isaïe, dans la première lecture, nous réconforte en nous rappelant que jamais le Seigneur n’abandonne ceux et celles qu’il aime. Comme la tendresse d’une maman pour ses enfants, ainsi se dévoile la tendresse de Dieu pour chacun de nous ! Frères et sœurs, essayons cette semaine d’être moins inquiets pour les choses secondaires, tout en prenant au sérieux les défis plus exigeants. Mercredi, nous allons entrer en carême : nourrissons-nous déjà de ce formidable appel du Christ à la conversion, au partage et à la prière. Et avec le psaume de ce jour, affirmons avec force : « le Seigneur est mon rocher, mon salut, il est pour moi un refuge, je compte sur lui ! » Alors nos soucis ne seront plus insurmontables, et nous vivrons notre foi, sereinement, au cœur du monde, dans la confiance ! Amen. Alain-Noël Gentil