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Les éléments suivants contribuent à expliquer la persistance des divergences de croissance et
d’inflation et les déséquilibres des comptes courants qui subsistent dans la zone euro :
Les déséquilibres prolongés et les variations des taux de change effectifs réels observés
pendant les premières années de l'union économique et monétaire ont reflété en partie les
développements dans la période précédant la création de l'union monétaire. Certains États
membres ont enregistré une forte diminution des taux d'intérêt à l’approche de l’adoption de
l’euro et un assouplissement des conditions de crédit pour les ménages après l’amélioration de
l'accès au crédit sur le marché financier plus intégré. De plus, la réunification de l'Allemagne
a exercé un effet considérable sur la compétitivité de la zone euro. On a également observé
des développements spécifiques aux pays en matière de productivité dans les secteurs des
biens faisant ou non l’objet d’échanges en plus des effets des migrations et du tourisme.
Un facteur important dans les économies individuelles de la zone euro a été la façon dont les
développements économiques ont interagi, ce qui a parfois contribué à accentuer et rendre
plus durables les déséquilibres en compte courant. Par exemple, on a observé un déplacement
substantiel et durable des ressources vers le secteur des biens ne faisant pas l’objet
d’échanges, comme l’investissement immobilier, alimenté par l’effet conjugué d’une
diminution des primes de risque, d’un assouplissement des conditions de crédit, des
migrations, du tourisme et des facteurs démographiques.
Dans certains cas, les influences des politiques nationales et du marché se sont combinées, ce
qui a parfois empêché un ajustement en douceur. Par exemple, aux Pays-Bas, des effets pro-
cycliques sont apparus sur le marché de l'emploi et les marchés financiers ainsi que, à la
lumière de l'expérience, dans la politique budgétaire au début de la décennie. Ces facteurs ont
contribué à créer un cycle "prospérité – récession", chose surprenante dans un pays qui faisait
partie de facto d'une union monétaire depuis une trentaine d'années. L'appréciation des
équilibres budgétaires sous-jacents, pendant les cycles d'ajustement spécifiques aux pays
membres ont mis en lumière les risques liés à la définition des politiques budgétaires en
période de conjoncture favorable.
Dans certains cas, l’ajustement prolongé reflétait la lente réaction des prix et des salaires aux
conditions cycliques nationales, en particulier durant les périodes de ralentissement
économique. On observait ce manque de souplesse malgré un contexte général de nette
modération des salaires, qui a contribué à réduire le chômage structurel. Cette situation a été
renforcée par la faible croissance de la productivité, qui a fait peser la charge de la
dépréciation réelle en grande partie sur les salaires.
Les effets en retours entre pays de la zone euro peuvent être significatifs. L’expérience en
matière d'ajustement montre par exemple que l’essor du logement dans plusieurs économies
influence à la fois la demande de biens faisant l’objet d’échanges et le niveau des taux
d’intérêt dans les autres pays membres de la zone euro. Les développements budgétaires et
l'évolution des salaires, dans la mesure où ils interagissent durant l'ajustement, influencent
d'autres économies de l'union monétaire par le biais de la demande et de la compétitivité.
Les retombées de l'économie globale peuvent aussi affecter les membres de la zone euro de
telle façon que cela pose des défis d'ajustement à l'intérieur de la zone euro. Compte tenu des
différences de spécialisation géographique et sectorielle des États membres, ceux-ci sont
touchés à des degrés divers par les développements du commerce mondial, des prix
internationaux et des marchés d’exportation, et de la valeur de l’euro par rapport aux devises