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COMMISSION DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES
Bruxelles, le 22.11.2006
COM(2006) 714 final
COMMUNICATION DE LA COMMISSION
L’économie de l’UE : bilan de 2006
RENFORCER LA ZONE EURO: PRINCIPALES PRIORITES POLITIQUES
{SEC(2006) 1490}
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COMMUNICATION DE LA COMMISSION
L’économie de l’UE : bilan de 2006
RENFORCER LA ZONE EURO: PRINCIPALES PRIORITES POLITIQUES
Au cours des huit ans qui ont suivi la création de la zone euro, la monnaie unique s’est
imposée comme une monnaie forte et stable tant sur le marché intérieur que sur les marchés
internationaux, pour devenir l’un des piliers du système monétaire international. L'euro est
l'un des principaux vecteurs pour les transactions financières mondiales, et il a modifié la
configuration des marchés internationaux des capitaux. Il a permis dancrer les anticipations
d’inflation à un bas niveau et de consolider la stabilité économique sur l'ensemble du territoire
de l'union monétaire. De plus, il protège les économies des États membres contre les
soubresauts des taux de change qui, dans le passé, les ont parfois secouées en période de crise
financière internationale.
Mais cela ne veut pas dire que la zone euro fonctionne de manière optimale, ni que l'agenda
politique est bouclé. La faiblesse persistante de la croissance et les divergences qui subsistent
au niveau de la croissance et de l’inflation soulèvent des questions quant à l’ajustement
interne dans la zone euro, et nous amènent à nous demander si les membres ont pleinement
intégré dans leur politique économique les implications de l’appartenance à une union
monétaire. Si elles devaient aboutir à des tensions, de telles divergences pourraient affaiblir la
cohésion dans la zone euro, compliquer la coordination politique et la politique monétaire
commune.
De plus, ces défis doivent être vus dans le contexte d’une concurrence internationale accrue,
du vieillissement de la population européenne et de déséquilibres mondiaux persistants. Pour
faire face à l'avenir avec confiance et garantir une croissance soutenue, les décideurs
politiques doivent s'assurer que les incitations économiques sont les bonnes, que la
surveillance est bien ciblée et que la gouvernance de la zone euro est totalement efficace.
Les défis auxquels est confrontée la zone euro doivent également être replacés dans le
contexte plus large de l’UE de manière à renforcer, et non diluer, les principaux intérêts
communs de tous les États membres grâce au ciblage des efforts politiques des membres de la
zone euro. Par ailleurs, il est possible et souhaitable de développer des synergies, notamment
entre l’ajustement en douceur dans la zone euro et les priorités structurelles plus larges des
agendas de Lisbonne, de la politique du marché intérieur et de la politique commerciale. Il y a
lieu d’identifier et de formuler rapidement les choix politiques en vue d’une action concrète.
Ceci implique de s'appuyer sur les thèmes identifiés dans la déclaration annuelle sur la zone
euro en 2006
1
et d'approfondir leurs bases analytiques.
Le Bilan 2006 de l’économie européenne
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, publié en même temps que la présente
communication, met l’accent sur les questions soulevées par l’ajustement opéré jusqu’ici dans
1
"Déclaration annuelle sur la zone euro", Communication de la Commission - COM(2006) 392 du
12.7.2006.
2
Le Bilan 2006 de l’économie européenne, «Dynamique d'ajustement en zone euro: expériences et
défis», Direction générale des affaires économiques et financières,
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la zone euro. Moyennant une analyse de cette expérience, il met en lumière des défaillances
éventuelles dans le fonctionnement de l’union monétaire, pour servir de base à l'action future
en vue de renforcer l'adaptabilité et la résilience de la zone euro à l'avenir.
Expérience variable dans les premières années de la zone euro
Le débat sur les avantages et les coûts de l'euro et sur les conditions à remplir pour assurer son
succès a dominé les préparatifs en vue de la création de l'union monétaire. Déjà durant la
phase qui a précédé sa mise en place en 1999, on se demandait surtout comment les pays
participants s'adapteraient aux chocs et aux différences de compétitivité dans un contexte de
faible mobilité du travail, d'intégration incomplète des marchés des produits et des services et
de maintien de l'autonomie budgétaire nationale. À l’époque, nombreux étaient ceux qui
prédisaient que l’union monétaire européenne n’était pas viable et qu’elle ne durerait pas.
L’expérience n’a pas confirmé ces prévisions pessimistes. L’euro s’est rapidement imposé
comme une monnaie forte et stable. Les économies de la zone euro ont réagi étonnamment
bien dans l’ensemble aux chocs communs, notamment au fait que les prix pétroliers ont plus
que doublé ou encore aux retombées des turbulences financières internationales. Par ailleurs,
l’inflation est demeurée remarquablement faible et stable par rapport à l'expérience historique
comme le met en évidence le très faible impact des prix de l'énergie sur les salaires et
l'inflation. Cela a permis aux membres de la zone euro de profiter de conditions de
financement exceptionnellement favorables, dans un contexte d'intégration économique de
plus en plus profonde venant du renforcement des effets de l'UEM et du marché intérieur.
Toutefois, malgré ces succès face à des chocs communs, les économies de la zone euro n’ont
pas toujours absorbé les chocs spécifiques à leurs pays avec toute la souplesse qui aurait été
souhaitable. Il est naturel que dans une union monétaire l'ajustement s'effectue à travers les
différences d'inflation et de taux de croissance. Mais au cours des premières années, les
différences persistantes d'inflation et les larges déséquilibres ont été quelques fois le résultat
d'un ajustement plutôt lent; et ceci explique aussi les différences dans les taux de croissance,
qui ont été plus larges qu'on aurait pu s'y attendre en vue de la croissance potentielle. Si
l'ajustement avait été plus efficace, les économies qui ralentissaient après des pertes de
compétitivité seraient retournées à leurs taux de croissance de moyen terme plus rapidement.
De la même façon, des périodes de taux nationaux d'inflation élevés (par rapport à la moyenne
de la zone euro) auraient été moins longues. Plus généralement, la zone euro n'a pas su
atteindre, de façon soutenue, des taux de croissance et d'emploi élevés.
Il serait tentant d’imputer ces difficultés d’ajustement exclusivement au fait que certains
membres de la zone euro ont tardé à assainir leur politique budgétaire et à mettre en œuvre les
réformes structurelles. Ceci a certainement joué un rôle important; mais les décideurs
politiques et les agents économiques ont aussi été confrontés à une nouvelle expérience
d'ajustement dans le cadre de l'union monétaire, qui a posé des défis qui n'avaient pas été
totalement anticipés. Par exemple, les développements sur les marchés financiers, ont
contribué plus que prévu à accentuer les déséquilibres et à influencer les modèles de
consommation et d'investissement. De plus, les développements économiques se sont
influencés mutuellement, et ont interagi avec les initiatives politiques, de telle sorte que cela a
souvent renforcé les conséquences mutuelles.
http://ec.europa.eu/economy_finance/publications/european_economy/2006/the_eu_economy_review20
06_en.htm
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Les éléments suivants contribuent à expliquer la persistance des divergences de croissance et
d’inflation et les déséquilibres des comptes courants qui subsistent dans la zone euro :
Les déséquilibres prolongés et les variations des taux de change effectifs réels observés
pendant les premières années de l'union économique et monétaire ont reflété en partie les
développements dans la période précédant la création de l'union monétaire. Certains États
membres ont enregistré une forte diminution des taux d'intérêt à l’approche de l’adoption de
l’euro et un assouplissement des conditions de crédit pour les ménages après l’amélioration de
l'accès au crédit sur le marché financier plus intégré. De plus, la réunification de l'Allemagne
a exercé un effet considérable sur la compétitivité de la zone euro. On a également observé
des développements spécifiques aux pays en matière de productivité dans les secteurs des
biens faisant ou non l’objet d’échanges en plus des effets des migrations et du tourisme.
Un facteur important dans les économies individuelles de la zone euro a été la façon dont les
développements économiques ont interagi, ce qui a parfois contribué à accentuer et rendre
plus durables les déséquilibres en compte courant. Par exemple, on a obserun déplacement
substantiel et durable des ressources vers le secteur des biens ne faisant pas l’objet
d’échanges, comme l’investissement immobilier, alimenté par l’effet conjugué d’une
diminution des primes de risque, d’un assouplissement des conditions de crédit, des
migrations, du tourisme et des facteurs démographiques.
Dans certains cas, les influences des politiques nationales et du marché se sont combinées, ce
qui a parfois empêché un ajustement en douceur. Par exemple, aux Pays-Bas, des effets pro-
cycliques sont apparus sur le marché de l'emploi et les marchés financiers ainsi que, à la
lumière de l'expérience, dans la politique budgétaire au début de la décennie. Ces facteurs ont
contribué à créer un cycle "prospérité récession", chose surprenante dans un pays qui faisait
partie de facto d'une union monétaire depuis une trentaine d'années. L'appréciation des
équilibres budgétaires sous-jacents, pendant les cycles d'ajustement spécifiques aux pays
membres ont mis en lumière les risques liés à la définition des politiques budgétaires en
période de conjoncture favorable.
Dans certains cas, l’ajustement prolongé reflétait la lente réaction des prix et des salaires aux
conditions cycliques nationales, en particulier durant les périodes de ralentissement
économique. On observait ce manque de souplesse malgré un contexte général de nette
modération des salaires, qui a contribué à réduire le chômage structurel. Cette situation a été
renforcée par la faible croissance de la productivité, qui a fait peser la charge de la
dépréciation réelle en grande partie sur les salaires.
Les effets en retours entre pays de la zone euro peuvent être significatifs. L’expérience en
matière d'ajustement montre par exemple que l’essor du logement dans plusieurs économies
influence à la fois la demande de biens faisant l’objet d’échanges et le niveau des taux
d’intérêt dans les autres pays membres de la zone euro. Les développements budgétaires et
l'évolution des salaires, dans la mesure ils interagissent durant l'ajustement, influencent
d'autres économies de l'union monétaire par le biais de la demande et de la compétitivité.
Les retombées de l'économie globale peuvent aussi affecter les membres de la zone euro de
telle façon que cela pose des défis d'ajustement à l'intérieur de la zone euro. Compte tenu des
différences de spécialisation géographique et sectorielle des États membres, ceux-ci sont
touchés à des degrés divers par les développements du commerce mondial, des prix
internationaux et des marchés d’exportation, et de la valeur de l’euro par rapport aux devises
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