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Vaccination et sérothérapie
Chapitre 9
Décret du 29 juillet 2004 relatif à l’exercice de la profession.
Acte de soins infirmiers sur PM d’après l’article R 4311-7 : « scarifications et injections
destinées aux vaccinations ou aux tests tuberculiniques ».
Loi du 04 mars 2002 : article 11 sur l’information et le consentement éclairé des usagers.
De tous temps des scientifiques, biologistes, chimistes ont chercà lutter contre des épidémies
aux conséquences lourdes : handicaps, mortalité.
Quelques repères historiques :
17ème siècle : Edouard JENNER découvre que les fermiers porteurs de cicatrices consécutives à
une infection due à la vaccine (maladie du pis de la vache), ne contractent pas la variole même en
période d'épidémie. Il propose donc d'inoculer du pus de vaccine chez l'homme sain afin
d'empêcher de contracter la variole.
C'est un succès : la vaccination est née !
1796 : mise au point du 1er vaccin avec les 1ers essais de vaccination.
1880 : Louis PASTEUR découvre le procédé d'atténuation de la virulence des bactéries => 1er
vaccin atténué (vaccin antirabique).
1986 : 1ère expérimentation chez l'homme du vaccin contre la typhoïde.
1901 : vaccinations anti-varioliques rendues obligatoires.
1924 : découvertes de l'anatoxine tétanique et du BCG par CALMETTE et GUERIN.
1933 : 1er résultats de la vaccination anti-coquelucheuse.
1952 : organisation des services de vaccinations.
1955 : 1ère vaccination contre la polio par SALKI (injectable) et SABIN (voie orale).
1960 : généralisation de la vaccination.
1969 : utilisation des vaccins contre la rubéole et les oreillons.
1984 : la vaccination antivariolique n'est plus obligatoire (200 ans après la 1 vaccination).
I) Les vaccins
1) Définition
L’immunité peut être stimulée :
En contractant la maladie.
En étant en contact avec un sujet infecté.
Pour d’autres maladies telles que le tétanos, l’immunité ne peut être stimulée naturellement.
Vaccin : préparation antigénique dérivée ou copie synthétique de l'agent infectieux.
Vaccination : introduction du vaccin dans l’organisme afin de déclencher une réponse
immunitaire humorale (anticorps spécifiques de l’antigène) dans le but de protéger contre l’agent
infectieux contenant l’antigène.
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On mesure la réponse immunitaire induite par un vaccin par un dosage des anticorps circulants (=
sérologie).
2) Caractéristiques de la vaccination
1. Confère une immunité active par la mise en jeu du système immunitaire, par la fabrication
d’anticorps.
2. L’immunité est retardée et nécessite 2 à 3 semaines.
3. L’immunité est durable dans le temps : plusieurs années.
4. C’est un ttt préventif.
3) Les différentes formes
Il existe des vaccins viraux et bactériens, de plus en plus diversifiés quant à leur nature et leur
mode de fabrication.
Vaccin vivant / atténué :
Vaccin qui a perdu la quasi-totalité de sa virulence, mais qui garde son caractère antigénique.
Le plus souvent dose unique, il induit une infection asymptomatique.
Ex : vaccin bactérien comme le BCG ou la typhoïde.
Ex : vaccin viral comme le ROR , l’anti-varicelle et l’anti-amaril.
Vaccin inerte / inactivé :
Vaccin dépourvu de tout pouvoir infectant mais qui garde son pouvoir antigénique.
On trouve soit :
- Des vaccins entiers acellulaires contenant la totalité du corps bactérien ou des particules
virales. Ils sont inactivés par divers procédés : chaleur, formol.
Ex : coqueluche.
- Des vaccins cellulaires constitués de fractions antigéniques qui sont des anatoxines (=
toxines detoxifiées) ou des protéines de la membrane.
Ex : anti-tétanique, anti-diphtérique, anti-rabique et anti-grippe.
4) Les voies d’administration
Voie parentérale :
Pour la majorité des vaccins :
SC profonde : +++ région deltoïdienne, fosse sous-épineuse, cuisse.
IM : cuisse (éviter la fesse en raison de la petite taille de l’aiguille).
Dermique : multipuncture ou ID (ex : BCG).
Voie orale :
La vaccination peut être simple ou combinée : plusieurs vaccins peuvent être associés dans une
même injection.
Ex : le polio
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La conservation se fait entre 2 et 8°C.
Ne pas congeler.
5) Les indications
Les vaccins permettent une protection individuelle.
Ils favorisent la lutte contre les épidémies.
Les vaccins sont indiqués pour prévenir la maladie dont l’antigène responsable est contenu dans
le vaccin.
Indications générales :
Le vaccin vise les maladies qui concernent tous les individus (= prévention de masse).
Indications particulières :
Ils concernent uniquement les personnes ou groupes de personnes exposés (= prévention ciblée) :
Personnes âgées.
Suspicion de tétanos.
Enfants en collectivité (ROR, coqueluche …).
Adolescents.
Enfants nés de mère porteuse.
Immuno-déprimés (SIDA).
Certaines professions requièrent des vaccinations spécifiques :
HVB et HVA : professionnel de santé.
Antirabique : vétérinaire, garde forestier, personnel des abattoirs.
Anti-typhoïde : personnel des labo d’analyses médicales.
Anti-leptospirose : égoutier et personnel de ttt des eaux usées.
6) Les contre-indications
Elles sot régulièrement mis à jour et dépendent de la nature du vaccin : se férer à l’AMM de
chaque vaccin :
Dermatose étendue ou allergie pendant les poussés.
Allergie aux protéines de l’œuf (ROR, grippe, fièvre jaune).
Immunodéprimé ou grossesse (vaccins vivants).
Maladies aiguës évolutives : VIH, cancer.
Hyperthermie et/ou convulsions post-vaccinales antérieures (vaccin anti-coquelucheux
entier).
Injection récente d’immunoglobuline : attendre 6 semaines (si injection d’Ig dans les 2
semaines qui suivent le vaccin, le refaire 3 mois plus tard).
7) Les effets secondaires et complications
1. Réactions locales : dans les 24 à 72h 1ères heures : rougeur, douleur, chaleur, œdème …
Avec le BCG, la réaction peut être différée, de la 3ème à la 12ème semaine : lésion suppurée et
adénopathie satellite.
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2. Réactions générales précoces : asthénie, fièvre, rhinorrhée, céphalées, épisodes fébriles …
La réaction est différée du 5ème au 11ème jour avec les vaccins suivants : rougeole, fièvre jaune.
3. Convulsions hyperthermiques : chez le jeune enfant, pour les vaccins contre la coqueluche
et la rougeole.
4. Eruptions cutanées : fugaces pour le vaccin de la rougeole.
5. Arthralgies : chez l’adulte pour le vaccin de l’HVB et de la rubéole.
6. Réactions méningées et parotidites : pour le vaccin anti-ourlien.
Les complications :
Psoriasis.
Bécégite : adénite suppurée qui se produit dans le territoire d’inoculation du vaccin.
Réaction anaphylactique : exceptionnelle, elle survient précocement (30 min après
l’inoculation) : éruption cutanée, oedème indolore du visage et de la bouche, pb
respiratoires (éternuements, toux, dyspnée et œdème de Quincke), voire état de choc et
collapsus cardio-vasculaire (chute de TA, pouls filant et accéléré).
Syndrome des cris persistants : pour le vaccin anti-coquelucheux.
Aucun lien de causalité n’a été démontré entre la vaccination contre l’HVB et la survenue
d’affection démyélinisante du SNC.
8) L’efficacité vaccinale
1. Primo vaccination : 2 à 3 injections séparées de quelques semaines.
2. Rappel : 1 an après.
3. Rappel : tous les 5 à 10 ans.
Les premières doses inoculées ont pour but de préparer l’hôte à la réponse immunitaire qui est
lente à s’établir et peu spécifique au début.
Puis lors de nouveaux contacts avec l’antigène, le délai se raccourcit et les anticorps deviennent
plus nombreux et spécifiques.
Ainsi, la réaction immunitaire est accélérée et intensifiée. Elle empêche l’apparition de
manifestations cliniques de l’infection, assurant la protection du sujet.
Les stimulations antigéniques ultérieures mettent en jeu les cellules mémoires qui contribuent à la
formation d’anticorps.
La mémoire antigénique permet à l’organisme, dans la plupart des cas, de répondre rapidement à
une dose de rappel, même si la dose précédente est très éloignée dans le temps.
Attention, le BCG ne confère pas une immunité définitive : il n’existe pas de rappels.
Le statut individuel peut être mesuré par sérologie des anticorps sériques spécifiques ou par test
cutané d’hypersensibilité retardée.
9) L’obligation vaccinale en France
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L’obligation vaccinale concerne le polio, le BCG, la diphtérie et le tétanos. Ces vaccinations sont
obligatoires pour l’entrée au CP.
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