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La Radio Associative et Communautaire Au Sénégal
Par Babacar Diouf
Le secteur de la radio communautaire connaît un développement assez rapide au Sénégal. D’une dizaine
de radios en 2002 le nombre est passé aujourd’hui à cinquante et deux radios (52) associatives et
communautaires fonctionnelles. Les médias communautaires assurent une couverture nationale car la
carte des fréquences montre que chacune des onze régions administratives du Sénégal (Dakar, Diourbel,
Matam, Saint-Louis, Tambacounda, Thiès, Louga, Kolda, Ziguinchor, Kaolack et Fatick) abrite au moins
deux radios déclarées comme associative ou communautaire. La demande de fréquences est très forte
avec prés d’un millier de demandes sont en instance au Ministère de l’information. La majorité de ces
demandes sont constituées par des projets de radios associatives et communautaires. Chacune de ces 52
radios assurent en moyenne une production quotidienne comprise entre six (06) heures et vingt et
quatre (24) heures essentiellement dans les quatorze (14) langues nationales reconnues par la
constitution sénégalaise. De par la nouvelle constitution sénégalaise toute langue locale codifiée
acquiert d’office le statut d’une langue nationale.
À côté de ces radios communautaires nous avons des Centres Communautaires Multimédia dont
certains ont commencé à émettre sur la Bande FM avec un équipement assez sommaire composé
essentiellement du modèle de la radio-valise mobile de l’UNESCO.
Constitué en un réseau national unique, l’Union des Radios Associatives et Communautaires du Sénégal
(U.R.A.C) a une vision qu’elle définie comme « Une société démocratique soutenue par des médias de
proximité et construite par l’ensemble de ces composantes dans toutes leurs diversités » tandis que sa
mission est « d’oeuvrer pour l’expression du plus grand nombre, particulièrement les couches les plus
défavorisées, animer le dialogue social et le débat sur les politiques publiques par le développement de
la radio communautaire » . Elle doit ainsi promouvoir des radios de communication sociale et citoyenne
de proximité et renforcer leurs capacités institutionnelles dans la dynamique de transformation sociale,
culturelle et économique.
Média de proximité par essence, les radios communautaires et associatives assurent une mission de
service publique qui tarde encore à être valorisée au Sénégal et dans leur exploitation elles rencontrent
d’énormes difficultés qui peuvent se résumer entre autres à :
- La faiblesse de la formation du personnel et des partenaires producteurs de programmes
- Le statut du personnel,
- L’insuffisance et la vétusté du matériel qui fait souvent que les radios sont obligées de diminuer leur
temps de programmation et quelques fois d’arrêter carrément les programmes, en cas de panne de
l’émetteur
- Le faible confort d’écoute et de la qualité des contenus par rapport à la concurrence,