L'utopie écologique
Tout comme Le Nôtre et Haussmann, il s’agit de bâtir des écoquartiers honorant le
« bien vivre ensemble ». Pour atteindre cet objectif humaniste, favorisons la mise en
place de conditions donnant du sens à cet idéal. L’écoville doit prendre des formes
répondant à des critères durables. Tout en organisant l’espace, le politique doit
considérer la notion de temps. Créer des conditions de développement durable de la
cité pour favoriser le savoir (recherche, éducation), la prospérité (commerce), la santé
(médecine), la créativité (arts, artisanat). Contrairement au modèle américain, le
modèle européen insiste sur l’harmonie, l’équilibre et la fluidité. Face à la solitude et à
la brutalité des villes américaines, les villes européennes sont capables de cohésion
sociale et d’espaces publics.
Le jardin public
Jardiner l’espace, fleurir l’écoville, théâtraliser la nature dans l’écoquartier. Concevoir,
planifier, agencer un jardin public en mouvement, évoluant au gré des saisons mérite
que le promeneur respecte les règles du bien vivre ensemble. « Espace de mémoire »,
un jardin public est un lieu d’expression artistique, alternant pénombre et luminosité.
Savoir plier le fer, modeler la terre, teindre le métal, donner une résonance aux
matériaux, imaginer tout simplement une œuvre urbaine de qualité. Dans une
atmosphère de paix, quelle joie d’escalader une fleur de pierre, de s’endormir sous un
pommier, de photographier une sculpture polychrome en tôle, de faire voler le cerf
volant, de s’embrasser sous un kiosque, de s’abriter dans un bosquet de pins et de
cèdres. Fort de ses effets de volume et d’harmonie, le jardin public accueille les
spectacles vivants tout en préservant la biodiversité. A l’horizon 2030 les bio-
technologies et l’agriculture hors-sol connaîtront un essor remarquable, les jardins
publics se nourriront et ils s’arroseront avec une grande autonomie, certaines plantes
seront à « élagage naturel ».
Le logement et la mixité sociale
La croissance démographique corrélée à une espérance de vie qui augmente a pour
conséquence une demande accrue de logements. Au-delà de l’aspect sociétal,
considérons la qualité environnementale et la qualité urbaine. Le premier acte consiste
à créer les conditions pour favoriser la qualité urbaine, le second acte met en
perspective la qualité urbaine avec la qualité environnementale, et ce en raisonnant à
différentes échelles. Pour recenser quelques unes des conditions essentielles à la
conception d’un lotissement écologiquement responsable, proposons des « volumes
fermés », des rues épousant les courbes de niveau, des « coulées vertes », des clôtures
végétalisées, une voirie mixte et une gestion économe du foncier. La transformation
urbaine ne se fera pas sans la question du logement.
La maison écologique
Une maison écologique facilite la circulation de l’air, diffuse la lumière grâce à des
peintures claires et naturelles, récupère et recycle les eaux pluviales, installe des
toilettes sèches, sélectionne des matériaux sains ( = brique, pierre, terre cuite, bambou,
bois, terrazzo), utilise des fibres naturelles comme le lin et le coton, tous deux blanchis
naturellement au soleil teints végétalement, isole grâce au VIR ( = verre à isolation