techniques et sociales à la politique de la ville, aux différentes échelles du territoire.
Cela implique des démarches de maîtrise d’ouvrage renouvelée, le développement d’une
« maîtrise d’usage » fondée sur des compétences professionnelles et citoyennes, dans des
dispositifs collaboratifs qui favorisent une dynamique collective orientée vers la transition
écologique.
Les éléments de l’urbanité que sont : habiter, se déplacer, se former, travailler, se rencontrer,
consommer... sont mis en débat, et peuvent générer des crises du fait des inégalités sociales
et territoriales. La croissance urbaine et les phénomènes d’étalement urbain interrogent toutes
les formes de mobilité, qu’elles soient résidentielles, spatiales, professionnelles,
générationnelles, sociales.
Dans les sociétés occidentales la mobilité fait partie du standard de vie, c'est aussi une
histoire du mouvement, celui du corps qui se déplace dans un espace qui a son histoire, son
ambiance. Par le mouvement nous prenons conscience de notre santé, comme de celle de la
ville et du monde dans lequel nous vivons. C’est bien par le mouvement que l’on comprend la ville,
ce n’est pas seulement par son patrimoine.
La mobilité est aussi un art de vivre la ville et les territoires : la ville est une vie mobile
La question du développement durable est bien d’appréhender globalement ces enjeux, d'en
évaluer les contraintes et d’y associer les compétences plurielles aux différentes étapes des
projets d’aménagement (habitat, transport, économie) dans une perspective écologique.
Les politiques territoriales de mobilité vont de pair avec le développement économique et le
développement social : elles doivent être en mesure de s’articuler et de se coordonner pour la
définition d’une stratégie territoriale de transition écologique, durable et équitable. Dès lors,
elles agissent dans un écosystème dynamique, autrement dit, dans un territoire de projet. Des
acteurs privés et publics peuvent s’engager dans des actions au service des biens communs
de la planète et des humains (air, santé, nutrition, éducation)
Du transport à la mobilité : des changements en temps réel et en continu dans la
sphère sociale et décisionnelle
En France, à partir des années 80, la mobilité individuelle s’est imposée dans le champ des
pratiques sociales, de la culture urbaine et des politiques publiques.
La nécessité de diversifier l'utilisation des modes de transport a engagé des analyses
comportementales et culturelles pour mieux comprendre le rapport des citadins aux modes de
déplacement. La notion de "choix modal” et le concept de budget-temps de transport ont été
les clés du calcul économique.
Cependant la politique d'image et de qualité des transports dans un espace urbain requalifié
a été un élément décisif pour promouvoir une politique de déplacement “agréable et
confortable " capable de concurrencer la voiture infidèle.
La requalification des espaces urbains de transport a permis à l'usager de se réapproprier
l’espace- temps de la ville pour en faire un temps vécu, fait de rencontre, de pause, de flânerie,
de consommation....
En 1982, la Loi d'orientation des Transports Intérieurs (LOTI) a introduit le droit au transport
pour tous. En 1999 la loi SRU (Solidarité Renouvellement Urbain) a opéré un tournant décisif
dans l'implication des décideurs politiques, constitués en « Autorités Organisatrices de
Transports » (AOT).
L’instauration du versement transport (VT) a obligé les entreprises à participer au financement
des déplacements de leurs salariés. La mise en oeuvre de tarifications décidées au niveau
politique (carte multimodale, billet unique, carte jeune) a placé le transport urbain dans la
gamme des services indispensables à la qualité de vie urbaine.
La multi-modalité pratiquée et souhaitée par les clients complexifie l'offre de services et crée
des opportunités d’innovation pour une mobilité durable et économe.
La mobilité cognitive est le concept-clé qui prend en compte le niveau d'autonomie de
"l'usager- client", dans une dynamique de co-production des services de déplacement .Ses
pratiques de mobilité, sa connaissance de l'espace, ses contraintes sociales, économiques
et temporelles, sa culture sont intégrées dans la conception des nouveaux services (par
exemple les agences de mobilité sont autant des aides à la mobilité pour les moins autonomes
que des producteurs de services matériels et immatériels pour les plus mobiles)
En 2014, le manifeste du Groupement des Autorités Responsables des Transports (GART) donne
un nouvel élan à la politique de mobilité. L’acte 3 de la décentralisation et la loi relative à