La sexualité des enfants.
Les enfants qui vont bien
Sur la longue période de vie qui nous intéresse ici, plusieurs grandes motivations se chevauchent et se
succèdent à l'instar des vagues de la mer, sans jamais vraiment mourir.
- L'enfant de six-sept ans termine la découverte de son corps sexuel et de celui de l'autre sexe. Seul ou
avec un pair qu'il affectionne, il procède aux dernières vérifications à propos de la « permanence de
l'objet » et de l'inéluctabilité de chaque sexuation; ses dernières angoisses à ce propos n'ont pas disparu ...
- L'enfant de huit à dix ans est un scientifique contemporain : le sexe l'intéresse, en vrac et sans tabou,
mais à titre d'objet d'études. Il discute beaucoup de ces choses avec ses copains de toujours. Ils font même
l'un ou l'autre exercice pratique, davantage pour savoir que pour prendre leur pied.
- Le préadolescent lui, entrouvre la porte de la chambre sexuelle des ados et des adultes, puis s'y
aventure pour son propre compte : il a envie d'essayer ses compétences et le plaisir physique l'intrigue
d'abord puis l'intéresse beaucoup, en théorie et en pratique.
LES ACTIVITES SEXUELLES HABITUELLES
Les activités ici décrites ont pour fondement d'être des activités ( suffisamment ) épanouies ( saines ), ou
normo-développementales. Elles s'intéressent préférentiellement aux zones génitales du corps, avec des
modes de fonctionnement qui progressent en accord avec l'âge développemental de l'enfant.
Regarder et inspecter
Entre cinq et sept-huit ans surtout, les enfants aiment dévoiler leurs parties sexuelles et celles d'autres
enfants; observer leur constitution et leur fonctionnement; toucher, manipuler, inspecter. Ce sont surtout
la curiosité et le désir de compréhension intellectuelle qui les meuvent. S'il y a partenaire, ces activités
entrent souvent dans un jeu de rôle sexuel, type « jeu du docteur », mais l'enfant va vite au but et ne
s'invente pas des scénarios tarabiscotés qui retarderaient les ultimes découvertes et explorations.
Dans la caravane ...
Lilly ( douze ans ), qui craint de devenir lesbienne, confie au forum Elysa quelques souvenirs qui la
préoccupent : « Quand j'avais six ans, ma cousine ( huit ans ) me dit d'aller avec elle dans sa
caravane ( NB : dans le jardin ), [...] puis elle dit qu'on va enlever nos vêtements [...]. On s'est mises
toutes nues, mais il ne s'est rien passé [...]. On s'est regardées deux minutes en riant et j'ai dit qu'on
se rhabille. »
A la prépuberté, des activités d'inspection- expérimentation peuvent reprendre. Elles visent alors surtout à
s'initier à la pratique sexuelle et aux acquisitions érotiques des aînés. L'anatomie et la physiologie intimes
de l'autre sexe sont notamment des centres d'intérêt fascinants. Pourtant, beaucoup de préados n'osent
pas encore s'en approcher trop concrètement : ils se contentent de la parole, d'une image porno ou de la
vision furtive d'un(e) plus grand(e) au bain.
La masturbation
C'est l'activité sexuelle majeure de cette période de la vie ( voir chapitre 4 ). Les garçons ont découvert
leur pénis depuis bien longtemps, vers six-sept mois, parfois par hasard, par exemple au cours d'un
change, et ont commencé à le manipuler par curiosité comme d'autres parties de leur corps ( orteils,
doigts, etc.). Les bébés filles découvrent, elles, leur vulve un peu plus tard, vers dix-onze mois; entre l'âge
de un et trois ans, elles peuvent s'introduire une graine de haricot, un petit jouet dans le vagin, par
curiosité, comme elles le feraient dans d'autres orifices ( www.umich.edu ). Entre l'âge de deux ans et demi
et cinq ans, la plupart des enfants touchent, manipulent ou frottent leurs organes génitaux
occasionnellement avec l'intention de se donner du plaisir. Beaucoup aussi les agrippent quand ils se
sentent anxieux. Environ 10 à 15 % des enfants connaissent déjà les gestes classiques de la masturbation.
A partir de six ans, le caractère ostensible de la masturbation-plaisir diminue vite. Tout au plus certains
enfants jouent-ils occasionnellement avec leur sexe à travers leurs habits, en igno- rant ou en oubliant que
des moins peuvent comprendre ce qu'ils font. Rappel à l'ordre rapide par leurs parents, voire par les
frères et soeurs aînés, honteux de leur « sales manières devant tout le monde ». En revanche, les
manipulations et vérifications sexuelles dictées surtout par l'angoisse, elles peuvent rester relativement
publiques jusqu'à environ huit ans.
A l'adolescence ( vers treize-quatorze ans ) quasi tous les garçons se masturbent, une minorité
occasionnellement, une majorité entre trois fois par semaine et quotidiennement, voire plus pour une
petite minorité ( autour de 5 % ). Entre 50 et 60 % des filles le font également. ( A supposer que ces
chiffres, souvent issus de questionnaires présentés à des étudiants d'école supérieure ou à des jeunes
adultes, soient vraiment fiables.)
Quand on est deux
Pour les plus délurés des préados, les activités sexuelles imitent de plus en plus celles des aînés, puis, pour
quelques-uns, s'y conforment totalement (1) . Toutefois, il existe un hiatus important entre leur capacité
de performance physique - qui peut être très « au point » - et leur maturité affective et relationnelle : elle
reste celle d'enfants de onze-douze ans qui mesurent mal les conséquences possibles de leurs actions.
Hélas, ils n'osent guère parler aux adultes de leurs « exploits » ni de leurs éventuelles préoccupations à ce
propos et ils constituent donc un groupe à haut risque ( pas de précaution contraceptive, MST, grossesses
très précoces dramatiques !). Exemple de cette progression : jeunes voisins, fille et garçon de douze ans,
attirés sexuellement; parents peu présents; des rencontres assez régulières à domicile qui sont l'occasion
de passer par les étapes suivantes de sexualisation : baiser et étreintes du corps, baiser profond et petting (
c'est-à-dire caresses érotiques à travers les vêtements ), masturbation, « doigtage », sexe oral et
pénétration vaginale.
Précision importante
A l'heure actuelle, une discussion s'imposerait au sujet du sexe oral. Les médias et le discours
sexuel au quotidien l'ont beaucoup banalisé, du moins dans sa polarité « pénis dans une bouche ».
Donc, de loin en loin, des enfants, même petits ( six-sept ans ), intelligents, curieux et bien
documentés, peuvent tenter l'expérience, sans en comprendre la dimension érotique : ça n'a rien
d'une fellation! A huit-neuf ans, ils peuvent se lancer des défis à ce sujet. C'est seulement à la
préadolescence que quelques-uns l'intègrent à leur répertoire érotique homo- ou hétérosexué et
que l'on peut parler de vraie fellation. Pour celle raison, je préfère réserver l'expression « (
relations ) activités sexuelles complètes » ou « ( relations ) activités sexuelles adult- like » pour
désigner celles, non solitaires, où il y a pénétration ( orale, anale, vaginale ) avec l'intention de faire
comme les grands pour en tirer le même bénéfice érotique qu'ils en retirent. Inversement, toute
introduction d'un pénis ( ou d'un autre objet ) dans un orifice ad hoc du partenaire lors d'un jeu
sexuel ne peut pas être assimilée ipso facto à une activité sexuelle complète, au sens de ma
définition, même si son apparence peut choquer.
Le vocabulaire et le discours sexuels
Dès sept-huit ans, une partie des échanges en cour de création porte sur les connaissances sexuelles.
Quelqu'un rapporte une blague glanée on ne sait où, de celles qui circulent dans le vent des rumeurs
enfantines, aussi souvent scatologique ou sadique que sexuelle; tout le monde dans le groupe ne comprend
pas, mais tout le monde rit d'un air entendu. Au fur et à mesure de l'avancement en âge, le vocabulaire
quotidien s'émaille d'interjections osées par lesquelles l'enfant affine son appartenance au monde des
grands : « Putain, c'est vrai quoi; faites pas chier! » Lâchées pour un oui ou pour un non entre pairs, elles
se hasardent même parfois en présence de l'adulte moin ou dans sa direction lorsque l'enfant est très
énervé ou fâché. Les blagues salaces se multiplient, de plus en plus crues. Bien des échanges sont centrés
sur le sexe, et pas seulement de façon générale : on y parle aussi des proches que l'on connaît bien ou des
images des multimédias; à un certain moment, beaucoup se vantent dans leur petit groupe de leurs
exploits els ou mensongers. Dans les familles tolérantes, les enfants grandissants se plaisent même à
raconter devant leurs parents ou toute la famille telle blague ou anecdote sexuelle, histoire de montrer
qu'ils sont « au parfum ». Avides d'écouter les adultes en faire autant, ils enragent lorsqu'ils sont écartés «
parce que c'est pas pour vous, ça ... »
Le plaisir des yeux
Le plaisir de voir succède rapidement aux inspections visuelles passablement anxieuses des six-sept ans.
Au-delà, l'enfant cherche à voir ce qu'il ne peut pas, précisément, parce que c'est interdit, pour faire
comme les aînés qui parlent tellement de ce genre de paysages-là et puis progressivement parce que ça
l'excite sexuellement. Plus il grandit, plus il va lorgner sur des corps et des activités sexuelles d'ados et
d'adultes : la grande soeur matée (2) dans la salle de bain et surtout ce qu'il trouve dans la manne
providentielle des multimédias, de la télévision à Internet ( je reparlerai au chapitre 4 de ces sex-shops
virtuels à la portée des petits, qui ne s'en privent pas ).
La parole aux enfants
Un adolescent de quatorze ans pose au forum Elysa une question inquiète sur sa sexualité : « Suis-
je pédophile? » Il gardait en baby-sitting une fillette de dix ans « plutôt développée pour son âge
[...] avec qui je m'entendais bien [...]. Elle s'approche de moi et me dit : " Tu peux me toucher si tu
me montres ton zizi."» Et le garçon d'ajouter : « Je me suis laissé tenter et j'ai apprécié le jeu.»
D'où sa question.
Que répondre? On ne peut rien déduire de la normalité ni de la pédophilie potentielle d'un aussi
jeune adolescent racontant avoir cédé une fois à une tentation, émanant d'une fille « bien
développée ». Le féliciter de se poser une question aussi grave et lui recommander de s'abstenir à
l'avenir d'activités sexuelles avec des enfants jeunes ( même bien développés ) semble constituer la
bonne démarche. Quant à la fillette, difficile également d'affirmer s'il s'agit d'un désir de voir
encore normal pour son âge ou si elle fonctionne « sans retenue ». Quand elle parle comme elle le
fait, s'occupe-t-elle du plaisir potentiel de son partenaire, ou se conduit-elle en petit stratège qui
monnaie ses charmes, sans vraie considération pour l'autre?
LES ACTIVITES MOINS SYSTEMATIQUES
L'exhibition occasionnelle
Certains enfants aiment s'exposer nus, avec leurs parties sexuelles bien visibles ( voire en érection pour les
garçons ), en se tortillant parfois comme une strip-teaseuse chevronnée ou en gambadant comme de jeunes
faunes. Ou alors, ils baissent leur pantalon sans crier gare et invitent le témoin, souvent de leur âge ou un
peu plus jeune, à admirer leur « anatomie ». Leur intention est bien de provoquer un trouble sexuel. Leur
exhibition peut être spontanée et vécue avec beaucoup d'excitation joyeuse, et d'interprétation
indubitable.
D'autres enfants procèdent plus subtilement et plus indirectement ( ne pas fermer la porte de la salle de
bain; s'arranger pour que l'ami qui vient dormir à la maison puisse saisir l'intégrale d'un déshabillage,
etc. (3) ). Cette seconde catégorie d'exhibitions peut constituer un jeu préliminaire de séduction, auquel se
livrent des enfants réfléchis et stratèges. Elle peut aussi constituer un signal ( un rien ) plus préoccupant (
petit jeu pervers pour troubler sans assumer la responsabilité directe de le faire ...). D'autres motivations
s'ajoutent parfois à la provocation sexuelle ou la remplacent : montrer fièrement son propre degré de
développement sexuel ( voire sa compétence à la masturbation ou à d'autres techniques sexuelles ); jouer à
effrayer, surtout les enfants de l'autre sexe ( et parfois dénier ses propres peurs résiduelles, comme quand
on joue au fantôme ), etc.
Denis et sa culotte de pyjama
Denis ( dix ans ) fait occasionnellement irruption dans la chambre de sa soeur aînée ( douze ans) et
parfois même de ses parents, sans pantalon de pyjama, en courant et en criant joyeusement. Il
esquisse quelques gestes masturbatoires, puis se sauve toujours en criant, comme après une bonne
farce. Est-ce une sorte de protestation virile face à des membres de sa famille vécus comme plus
puissants que lui? Ne peut-on pas imaginer que cet enfant résilient gère son angoisse à l'inverse de
ce que font certains énurétiques dans le même contexte?
Le maniement des interjections, des blagues et des gestes obscènes, voilà qui est proche de l'exhibition;
c'en est le mode mi-sublimé, très accepté si pas valorisé entre pairs. Un petit groupe pousse parfois la
provocation assez loin et débite ses obscénités ou ses fausses questions sexuelles au téléphone. Ces enfants
cherchent alors particulièrement à contester la fonction maternante d'aide des « téléphones verts » qui
leur sont destinés.
Des dessins et graffitis obscènes occasionnels ont la même intention; la psychanalyse y relève une
composante « anale » associée ( l'enfant « fait » une production, oeuvre d'art et déchet à la fois, destinée à
s'effriter lentement comme l'excrément dans la nature ).
Il y a nu et nu
Il existe une série de sauts quantitatifs et qualitatifs entre les activités suivantes qui ont toutes en
commun de mettre en valeur la nudité du corps, mais qui ne sont pas toutes pour autant liées à une
excitation sexuelle :
- Le naturisme, pratiqué spontanément par quelques enfants jeunes et le plus souvent en famille
: plaisir d'une communion naturelle harmonieuse entre le corps nu et l'environnement, vécu sans
excitation sexuelle.
- Le plaisir d'être nu pour exposer toute la beauté et la puissance physique et sexuelle que l'on
ressent en soi : ici, un vécu sexuel existe déjà, presque érotique, mais pas l'intention d'exciter
sexuellement quelqu'un d'autre. Ce type de nudité est assez souvent réalisé « pour soi» et peut se
limiter au temps d'une masturbation ou exister indépendamment de celle-ci. Certains
préadolescents goûtent à ce plaisir en grand secret, quand ils sont seuls à la maison. Ce plaisir peut
également être rechercen public, mais discrètement, quasi sans l'avouer et sans le lier à une
excitation sexuelle ( plaisir des douches collectives dans les vestiaires sportifs ...).
- Le plaisir d'exhibitions occasionnelles.
- L'exhibitionnisme, rare chez l'enfant. La forme extrême des exhibitions est identique, mais
d'autres critères les distinguent fondamentalement des simples activités ludiques et les incluent
dans le cadre des activités perverses ( voir chapitre 3, page 112 et suivantes ).
Quelques activités sexuelles « archaïques »
Les activités et les plaisirs sexuels plus archaïques de la petite enfance sont désinvestis, mais pas vraiment
abandonnés. Ils peuvent resurgir occasionnellement comme distractions alternatives claires et nettes : jeux
urinaires, solitaires ou en petit groupe; goût pour les expressions et les blagues scatologiques; plaisir
particulier à embrasser sur la bouche ou/et à lécher le corps, etc.
On constate surtout des dimensions archaïques minoritaires, tels les courants qui se mêlent dans un
fleuve, qui peuvent infiltrer et colorer la sexualité génitale de l'enfant, pour persister probablement à
l'adolescence et à l'âge adulte. Ainsi certains enfants, dans le décours de leurs activités génitales, sont
particulièrement avides de donner ou de recevoir des lins, comme à l'époque où ils étaient bébés;
d'autres ont une certaine prédilection pour le « sexe oral »; d'autres, tout-puissants et dominateurs dans
leur vie, vivent une sexualité conquérante et brutale et recherchent des partenaires qui aiment se
soumettre, etc.
Les franches bizarreries
Autour de la préadolescence surtout, les enfants se révèlent particulièrement audacieux; ils cherchent à
affirmer leur puissance en explorant avec créativité les moyens de goûter au plaisir sexuel. Ils peuvent
donc se montrer très inventifs et faire des expériences sexuelles « bizarres » : se faire lécher par leur petit
chien, boire du pipi, se masturber dans les culottes de leur grande soeur, etc. La frontière entre normal et
pathologique transitoire - type pervers - reste floue ( voir chapitre 4 pour le diagnostic différentiel avec les
activités perverses ). Quand les adultes tombent sur le laboratoire sexuel de ces petits docteurs Mabuse, ils
en sortent souvent très choqués. Pourtant, ces situations mériteraient une analyse sereine; ils
comprendraient alors que leur forme est souvent beaucoup plus inquiétante que leur signification
profonde dans les aléas du développement psychosexuel du jeune expérimentateur!
DU COTE DES FANTASMES
La fantasmatisation qui accompagne les activités sexuelles enfantines est un domaine qui reste assez peu
exploré et peu connu. Les enfants ne parlent guère spontanément (4) des fantasmes directement couplés à
leur vie sexuelle et les adultes, psychothérapeutes inclus, ont quelque scrupule à les interroger à ce sujet en
dehors de généralités (5) . Cela étant, l'enfant élabore souvent autour de ses activités sexuelles une vie
fantasmatique qui est loin d'être triste. Ses fantasmes conscients côtoient mystérieusement des fantasmes
inconscients, analogues ou différents. Ces derniers sont à l'origine d'autres productions de l'enfant,
purement mentales ( rêves érotiques ou proches de l'être ) ou exprimées dans des dessins, des jeux, etc., au
symbolisme tantôt très lisible, tantôt difficilement déchiffrable.
Un besoin de mise en scène
Réminiscences, images, pensées ou scénarios conscients accompagnent une bonne partie des masturbations
pratiquées par l'enfant. Même chez les plus petits ( six-huit ans ), il peut déjà s'agir de souvenirs captés à
propos des corps et des organes génitaux, mais, plus souvent, ce sont des fantasmes de félicité non sexuelle
( souvenirs ou créations personnelles ). Au début, quand les sentiments oedipiens sont encore assez
présents, le parent préféré peut y dispenser beaucoup de tendresse, et d'autres moments heureux de la vie
familiale y être évoqués également. Plus l'enfant grandit, plus ses fantasmes prennent la forme de ceux de
l'âge adolescent ou adulte : souvenirs d'expé- riences sexuelles agréables, éventuellement remaniées;
images sexuelles souvent captées via les multimédias; pures créations érotiques de l'imagination, qui
mettent parfois en scène tel copain ou l'élu du coeur, qu'il commence à aimer d'amour ...
A titre de répétition ...
Sur un forum, Gaëlle ( treize ans ) raconte comment elle a été surprise par sa mère à onze ans dans
une activité masturbatoire proche d'une anticipation de la relation sexuelle : « J'avais mis deux
coussins sous moi et je me frottais contre, [...] j'imaginais que c'était le meilleur copain de mon
frère, Marc ( treize ans ); je l'aimais à mort. » ( N.B. : on peut saluer au passage l'hétéro- sexualité
déjà bien affirmée de Gaëlle, et aussi ses désirs exogamiques, au-delà du groupe fraternel !)
N.B. : des productions mentales du même type peuvent également surgir en dehors de toute manipulation
sexuelle, lors des moments de rêverie. Ils sont mélangés aux autres fantasmes de la vie, et le plus souvent
de façon minoritaire.
Quand l'activité sexuelle est menée avec partenaire(s), des fantasmes conscients sont également susceptibles
de l'accompagner, avec de nombreuses variations.
- Pris dans « le feu de l'action », les partenaires ne fantasment rien; ils imitent tout au plus ce qu'ils ont
vu sur une image pornographique.
- Un rite, un scénario sexuel commun existe. il est mis en situation et guide les préliminaires, voire le
coeur de l'activité sexuelle ( par exemple, faire semblant d'être les vedettes de Loft Story au moment où
elles flirtent et passent à l'acte ), mais le script peut tout aussi bien être désinvesti en cours de route ...
- Un jeu de rôle plus relationnel peut légitimer et pimenter la composante sexuelle qui s'y inclut ( le jeu
du docteur des petits ).
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