L’épuisement des ressources d’énergie fossile
par l’exemple du pétrole et, si possible,
les sources futures d’énergies
par
Monsieur Martin SCHÜPBACH
Les continents sud-américain et africain, le Moyen-Orient, ainsi que le sud et le sud-est
asiatique forment l’ensemble des pays dits à économie émergente. C’est dans ces derniers –
Chine et Inde en tête - que, depuis 20 ans, on note l’augmentation la plus importante de la
consommation d’énergie. En effet, l’utilisation que ces pays font des ressources énergétiques
devrait égaler, vers 2020, celle des pays industrialisés pour la dépasser à l’horizon de 2025.
Le pétrole constitue aujourd’hui, de loin, la ressource énergétique la plus utilisée dans le
monde. Compte tenu de l’augmentation de la demande mondiale évoquée ci-dessus,
l’industrie pétrolière doute être en mesure, soit de découvrir de nouveaux sites d’extraction,
soit d’optimiser les sites existants, afin de couvrir les besoins esquissés. Le monde continuera
à faire appel à d’autres ressources énergétiques, tels que le charbon, le gaz naturel, les
énergies renouvelables et l’énergie nucléaire.
L’application des modèles de développement dans les années à venir évoquée ci-avant montre
que l’émission de gaz carbonique CO2 devrait augmenter d’environ 25% en 20 ans.
L’application du Protocole de Kyoto, dont la ratification a été refusée par les Etats-Unis,
aurait amené les pays émergents vers l’utilisation d’énergies moins chères et moins propres,
toutes sources de pollution au CO2 plus importante encore.
La ressource énergétique susceptible de prendre le plus aisément le relais du pétrole est le gaz
naturel, dont les processus de découverte et d’extraction s’apparentent à ceux du pétrole. Le
gaz naturel est plus propre, mais restait difficile à transporter jusqu’à une période récente.
L’évolution des techniques de son transport permettent de répondre aujourd’hui à une
demande en forte croissance. Les réserves les plus importantes de gaz naturel se situent,
comme pour le pétrole, notamment dans les pays du Moyen-Orient et en Afrique.
Les investissements dans des installations permettant de rendre liquide le gaz naturel, dans les
moyens de transport et dans les réservoirs de stockage sont passés de US-$ 0,5 mia en 2001 à
US-$ 11 mia en 2005 et sont estimés à près de US-$ 18 mia en 2009.
Le développement de sources d’énergies alternatives bute sur des problèmes d’immaturité
scientifique et/ou économique. Ainsi, l’utilisation d’énergie nucléaire pose un grave problème
de sécurité, celle issue des piles à combustible nécessite encore de nombreuses années de
recherches et l’énergie provenant du soleil reste encore onéreuse. Seule l’énergie éolienne
connaît localement des succès prometteurs et devrait, à terme, couvrir près de 12% des
besoins énergétiques futurs. Mais, pour l’heure, toutes ces sources requièrent des aides
étatiques.
Martin Schüpbach – octobre 2005