APPROCHE CHIRURGICALE ET TRAITEMENT IN SITU DE L’OREILLE INTERNE CHEZ LE RAT Arnaud Deveze, Jean-Pierre Lavieille, Michel Lucciano, Emilie Donadieu, Catherine RivaLavieille, Jacques Magnan. Laboratoire d’Otologie, Neuro-Otologie et Microendoscopie, IFR Jean Roche, Faculté de Médecine, Université de la Méditerranée, Bd Pierre Dramard, 13916 Marseille Problématique La dégénérescence neurosensorielle de l’oreille interne, qu’elle soit naturelle (presbyacousie) ou accélérée par des facteurs exogènes (traumatismes sonores, médications ototoxiques…) ou endogènes (infections sévères, auto-immunité) conduit à une surdité inéluctable. Seuls les appareillages auditifs ou les implants d’oreille moyenne ou interne (implants cochléaires) permettent une réhabilitation auditive toujours imparfaite. Ceci explique que de nombreuses équipes tentent actuellement de relever le défi de la thérapie in situ, qu’elle soit moléculaire ou cellulaire. Cette thérapie peut être réalisée théoriquement à visée soit protectrice, soit réparatrice. Lorsque la cible d’étude est l’oreille interne, le pré-requis à l’expérimentation est le choix du bon modèle animal, avec là encore 2 impératifs : (1) travailler sur un modèle physiologiquement proche de l’espèce humaine et, (2) pouvoir atteindre le ou les structures d’intérêt au sein de l’oreille interne : organe de Corti, ganglion spiral, strie vasculaire… Matériels et méthodes Nous avons utilisé un modèle de rats mâle Sprague-dawley, pesant entre 220 et 500 g à la date de la chirurgie. Plus de 60 rats ont bénéficié de cette approche chirurgicale. La technique d’abord de l’oreille interne a consisté en une approche de la fenêtre ronde, permettant des injections au sein de la rampe tympanique. Cette technique a été réalisée sous anesthésie générale (Kétamine – Xylazine), et le matériel d’injection a consisté en une seringue de 50 l. (Hamilton®) et d’aiguilles de 33 G dédiées. Le contrôle d’injection et de la bonne diffusion intra-cochléaire a été fait au moyen d’une transfection virale, d’un construit d’adénovirus couplé à une green fluorescent protéine (GFP). Toutes les structures cibles de l’oreille interne ont été analysées après coupe et coloration à l’haematoxyline/éosine et l’observation de la présence de la GFP par microscopie à fluorescence. Résultats L’abord et l’identification de la fenêtre ronde ont été effectués dans tous les cas. Toutes les cochlées ayant subit l’administration du construit Ad-GFP ont été transfectées sur tous les tour de la cochlée du niveau basal à apical excepté dans un cas où l’accumulation de GFP s’est limité au niveau du site d’injection témoignant ainsi d’une mauvaise technique. Conclusion Nous avons développé une technique chirurgicale fiable et reproductible d’abord de l’oreille interne chez le rat. Cette technique pourra permettre de tester différentes thérapies in situ et in vivo, pour des thérapeutiques moléculaires, génomiques, ou cellulaires, avec pour objectif de limiter ou de réhabiliter les surdités neuro-sensorielles.