Ainsi un certain nombre de mécanismes physiopathologiques sous-tendent la notion de souffrance
globale décrite chez les patients en phase avancée de leur maladie.
4. Les tableaux cliniques de douleur cancéreuse :
4.1. Les tableaux de douleur aigue :
Très souvent la douleur aigue est due à des interventions à visée diagnostique ou thérapeutique, et
est donc en général de diagnostic aisé. Cette douleur étant prévisible, des moyens efficaces doivent
être mis en place pour la traiter.
Parmi ces complications aigues on peut citer :
Douleurs liées à des gestes diagnostiques : céphalées post ponction lombaire, douleurs en lien
avec les biopsies, d’intensité extrêmement variables selon la localisation, l’individu, et la nature de la
tumeur, douleurs provoquées par la mammographie
Douleurs liées à des gestes thérapeutiques: douleurs postopératoires, encadrées par des
recommandations régulièrement réactualisées, et dont l’aggravation doit faire rechercher une
complication, douleurs liées à des gestes d’embolisation, de ponction, douleurs liées à des traitements
par infiltrations, ou des injections intramusculaires ou sous-cutanées, y compris d’opioïdes
Douleurs topiques liées aux traitements anticancéreux : douleurs après injections intraveineuses
de chimiothérapie (par spasme veineux, phlébites, extravasation, inflammation), douleur par
perfusions intra hépatiques, par chimiothérapies intra péritonéales, par traitement intra vésical
Douleurs liées à la toxicité de la chimiothérapie : mucites, douleurs liées aux stéroïdes (inconfort
périnéal, pseudo rhumatismes, douleurs musculaires à l’arrêt brutal), neuropathies périphériques par
administration de vinca alcaloïdes, sels de platine, paclitaxel, syndrome méningé par injection
intrathécale de méthotrexate, douleurs osseuses diffuses dans le traitement de certaines leucémies,
arthralgies et myalgies sous taxol (paclitaxel), douleurs angineuses sous 5-FU, syndrome palmo-
plantaire ou « érythro-dysesthésies » sous 5FU, doxorubicine, et taxol, gynécomasties douloureuses,
syndromes de Raynaud post bléomycine, vinblastine et cis platine, douleurs aigues après thérapies
hormonales par LHRH, accès douloureux après traitement de cancer de la prostate ou du sein,
douleurs aigues après interféron, douleurs aigues osseuses après biphosphonates, douleurs aigues
osseuses musculaires et céphalées associées aux facteurs de croissance (CSF), douleurs au site
d’injection apres administration d’EPO
Douleurs associées à la radiothérapie : douleurs liées à la position ou au transport, douleurs par
radio épithéliite, mucite radio induite, entérite, colite ou rectite post-radique, plexopathies aigues post-
radiques, myélopathies radiques subaigües, accès douloureux transitoires apres injection d’agents
radioactifs
Outre ces douleurs induites par des actes diagnostiques ou thérapeutiques, une douleur aigue peut
être liée à une infection (herpétique par exemple), ou à un accident vasculaire associé.
Egalement certaines tumeurs peuvent se révéler sur un mode aigu (fracture osseuse, lombalgie
rebelle, syndrome occlusif,…).
Le traitement de ces tableaux aigus est souvent le traitement de la cause.
(Caraceni & Portenoy 1999 12).
1. Portenoy R K, Lesage P 1999 Management of cancer pain. Lancet 353(9165):1695-1700
2. Portenoy R K D, Payne D, Jacobsen P 1999 Breakthrough pain: characteristics and impact in
patients with cancer pain. Pain 81(1-2):129-134