AVANCÉES DE LA RECHERCHE 2007-2008
Myasthénie auto-immune
AV08_MYASTH.doc - 5 - Myoinfo>AFM
Les lymphocytes T sont des
globules blancs spécialisés dans
certaines réactions immunitaires. Il
existe plusieurs types de
lymphocytes T qui assurent des
fonctions spécifiques. Les
lymphocytes T ne secrètent pas
d'anticorps, contrairement aux
lymphocytes B.
Dans un essai randomisé, les
patients sont répartis par tirage au
sort dans les différents groupes.
Dans un essai en double
aveugle, ni les patients ni les
médecins ne savent quelle
alternative de traitement (placebo
ou médicament testé) les patients
prennent.
l'expression du gène CHRNA1. Les chercheurs ont confirmé que l'expression de ce gène était
induite par le facteur de transcription IRF8 (facteur 8 de régulation de l'interféron). Puis ils ont
montré que dans deux populations indépendantes de patients avec une myasthénie à début
précoce (180 à l'Institut de Myologie (Paris) et 150 au Royaume-Uni), le gène CHRNA1 était sous
une forme particulière sur laquelle IRF8 ne pouvait pas agir. Cela signifie que chez ces patients,
l'expression du gène CHRNA1 n'est pas induite par IRF8 et que, par conséquent, la sous-unité
alpha du récepteur musculaire de l'acétylcholine (RACh) est plus faiblement exprimée dans le
thymus. D'autre part, les auteurs ont montré que le gène CHRNA1 est également sous le contrôle
du facteur AIRE (pour autoimmune regulator), protéine clef de la tolérance centrale.
Ces travaux très fondamentaux ont une importance capitale dans la compréhension du
développement de la myasthénie autoimmune.
An IRF8-binding promoter variant and AIRE control CHRNA1 promiscuous expression in thymus.
Giraud et coll. Nature. 2007, 448(7156) : 934-7 (Août 2007).
LES CELLULES TREG EMPECHENT LA PROGRESSION DE LA MYASTHENIE CHEZ DES
RATS
La myasthénie auto-immune étant due à un dérèglement du système immunitaire, une des
principales pistes thérapeutiques consiste à réguler l'activité du système immunitaire. La
découverte assez récente de cellules spécifiques (cellules Treg) capables de réguler l'activité des
lymphocytes T a ouvert la voie à de nouvelles stratégies théra-
peutiques.
Dans une étude publiée en février 2008, une équipe israélienne
(S. Fuchs) a montré que l'administration de cellules Treg à des
rats myasthéniques, empêche la progression de la maladie et
réduit la réaction immunitaire contre le récepteur de
l'acétylcholine. Ces résultats ouvrent la voie à des traitements
chez l'homme basés sur les cellules régulatrices, et sont
soutenus pas les travaux de l'équipe du Dr. S. Berrih-Aknin
montrant le défaut fonctionnel sévère des cellules régulatrices
chez les malades atteints de myasthénie. Ces cellules jouent un rôle majeur dans la régulation du
système immunitaire.
Ex vivo generated regulatory T cells modulate experimental autoimmune myasthenia gravis.
Aricha et coll. J Immunol. 2008 Feb 15;180(4):2132-9. (février 2008)
L'EFFICACITE DU MICOPHENOLATE DE MOFETIL REMISE EN QUESTION PAR DEUX
ESSAIS
Les résultats de deux essais, publiés en avril 2008, incitent à réfléchir à l'utilisation du
micophénolate de mofétil (Cellcept®) dans la myasthénie auto-
immune.
Le premier essai de phase III, randomisé, en double aveugle
contre placebo, évaluait l'innocuité, la tolérance et l'efficacité du
micophénolate de mofétil à remplacer les corticostéroïdes, chez
176 personnes atteintes de myasthénie séropositive et prenant
des corticostéroïdes depuis au moins 4 semaines. Le traitement
au micophénolate de mofétil a été donné pendant 36 semaines.
Les résultats montrent que le micophénolate de mofétil n'est pas
plus bénéfique que le placebo pour "contrôler" la myasthénie
durant une période de 36 semaines avec une réduction des
corticostéroïdes.
Le deuxième essai, randomisé, en double aveugle contre placebo, comparait l'efficacité du
micophénolate de mofétil associé à des corticostéroïdes à celle des corticostéroïdes donnés seuls.
Le traitement a été donné durant 12 semaines à 80 personnes atteintes de myasthénie