Rapport de formation des élus et cadres des communes du Grand Tétouan A. PRESENTATION Le thème de la formation dispensée les journées du 15 et du 16 juillet 2004 au profit des élus et des cadres des communes du Grand Tétouan, portait sur l’analyse, la préparation et la projection du budget communal. Organisées par FUM (Forum Urbain Maroc) ces journées de formation furent assurées par Monsieur Mohamed Salahdine BEN YOUSSEF et eurent lieu à Tétouan, à l’hôtel PANORAMA. La population cible était constituée principalement des cadres communaux qui animent les services de la comptabilité et de la régie (voir liste en annexe). Les objectifs de ces deux journées de formation visaient à développer chez cette population, la capacité à : - analyser rétrospectivement un compte administratif - préparer un budget prévisionnel - projeter un budget dans le temps (3 à 5 ans) sur la base de scénarios alternatifs. B. DEROULEMENT La séance d’ouverture a introduit les instruments juridiques de gestion des finances locales que sont : - Le budget Les comptes satellites Les autorisations spéciales Les décisions de virement de crédit Les autorisations de programme. Les présentations ont porté essentiellement sur les points suivants : Introduction aux agrégats financiers locaux ; Analyse d’un compte administratif ; Calcul des indicateurs de gestion ; Exercices pratiques sur le cas de la ville de MARTIL ; Analyse des comptes administratifs 2000/2001, 2002 et 2003 de MARTIL ; - Introduction aux éléments servant de base à la préparation du budget ; - Introduction aux éléments de base servant à la projection du budget sur 5 exercices ; - Evaluation récapitulative des principaux enseignements en matière d’analyse, de préparation et de projection budgétaires. - Les discussions ont porté sur l’utilisation des indicateurs de gestion, leur signification, l’utilité d’une grille d’analyse combinant une lecture horizontale avec une lecture verticale des écarts de gestion. Elles ont porté ensuite sur l’intérêt d’adopter ces outils d’analyse pour l’amélioration de la lisibilité des chiffres bruts en vue de dégager une visibilité pour le court et le moyen termes. Les recommandations des participants ont insisté sur l’importance à accorder à la formation des ressources humaines, à la réédition de ces journées de formation, à leur multiplication, à leur extension à d’autres thèmes intéressant la gestion communale et à l’incitation des élus à la participation à ces journées de formation. 2 C. EVALUATION La courte durée de ces journées de formation a été déplorée par les participants ainsi que le lieu de la formation qui ne se prêtait aucunement à la prestation dispensée. En effet, lieu de passage des touristes et des visiteurs, l’hôtel PANORAMA n’offre pas les conditions conviviales pour une formation axée sur une approche participative de la population cible, ni la logistique nécessaire à un déroulement sans heurts de journées qui appellent un investissement non négligeable de la part des bénéficiaires. Par contre, la période choisie ne semble pas avoir dérangé les participants. L’implication des participants organisés en sous-groupes de 3 à 4 personnes, était importante. 20 participants sur 25 ont suivi les deux journées de formation du début jusqu’à la fin, avec le sentiment d’une valeur ajoutée à la fin et le regret qu’elles ne fussent pas plus longues. La participation était sollicitée par la résolution de problèmes concrets extraits de la ville de MARTIL et stimulée par la compréhension des chiffres bruts livrée par leur présentation selon des normes à caractère universel que les participants ignoraient jusqu’à l’organisation de ces deux journées. L’interaction verticale était appelée par la livraison des résultats par le sous-groupe qui arrivait à les produire le premier et était renforcée par l’interaction horizontale développée pendant la résolution des exercices sur lesquels les efforts des participants étaient mobilisés. Le contenu de la formation a répondu fortement aux attentes du public cible, notamment celui provenant des services de la comptabilité et de la régie. 3 Par contre, les cadres arabisants venant des communes rurales, ont éprouvé des difficultés à assimiler les nuances et les subtilités d’une analyse faisant appel aux ressources algébriques et aux métaphores empruntées à la comptabilité générale. L’intérêt et l’utilité de la formation ont été perçus notamment par les cadres communaux des services de la comptabilité en premier et des services de la régie en second. L’exploitation des fiches d’évaluation qui comportaient questions a permis de relever les observations suivantes : 9 1. A la question : ces deux journées ont-elles répondu à vos attentes ? sur 20 réponses, 18 sont positives et 2 négatives. Les 2 réponses négatives viennent des 2 communes rurales dont les représentants réclament des « explications en arabe » et la « réédition de ces journées de formation chaque année » ; 2. A la question : si oui, les thèmes choisis vous semblent-ils pertinents au regard de la fonction que vous assumez au sein de votre municipalité ? sur 20 réponses, 17 sont positives, 1 négative et 1 ne contient aucune réponse. Il faut noter que l’auteur de la réponse négative répond quand même à la question suivante qui comporte 7 sous- questions auxquelles il a manifesté de l’intérêt pour 6 d’entre elles ; 3. A la question : quel est le thème qui vous a le plus intéressé ? les réponses sur 20 sont classées par ordre d’intérêt décroissant : Analyse d’un compte administratif : 18 ; Introduction aux éléments servant de base à la préparation du budget : 17 ; Introduction aux éléments servant de base à la projection du budget : 17 ; Calcul des indicateurs de gestion : 15 ; Exercices pratiques : 15 ; 4 Introduction aux agrégats financiers locaux : 14 ; Introduction aux instruments juridiques de gestion des finances locales : 10. L’intérêt le plus évident manifesté par la population bénéficiaire a été adressé aux instruments permettant de faire la radioscopie d’un compte administratif (90%), le peu d’intérêt porté par cette population à l’égard des instruments de gestion prévus par la loi (50%) dénotant par contre la connaissance par cette population des dispositions juridiques relatives à l’organisation des finances locales. 4. A la question : ces journées de formation vous semblent-elles devoir être dupliquées dans d’autres communes ? 19 sur 20 ont répondu par oui ; 5. A la question : ces journées de formation vous semblent-elles devoir profiter à d’autres élus et cadres communaux ? 17 ont répondu oui ; 6. A la question : vous semble-t-il que le guide pratique peut vous apporter une aide quelconque dans le cadre de vos activités ? sur 20 réponses, 19 sont positives, soit 95%, taux le plus élevé enregistré durant cette évaluation ; 7. A la question : comment avez-vous trouvé ces journées de formation ? 18 ont répondu qu’elles étaient courtes et 2 seulement ni courtes ni longues ; 8. A la question : comment avez-vous trouvé l’aide apportée par FUM ? 14 ont répondu qu’elle était satisfaisante et 5 moyennement satisfaisante ; 9. La dernière question non quantifiable demandait à la population cible si elle avait d’autres commentaires à faire à l’encontre de ces journées de formation ? Sur les 7 réponses recueillies, les suggestions et remarques suivantes ont été avancées : 5 Explications en arabe ; Généralisation et renforcement durant chaque année ; Des journées de formation plus longues et abordant d’autre thèmes relatifs à la gestion des communes ; Incitation des élus à la participation et importance à accorder aux ressources humaines pour qu’elles soient bien informées et instruites dans le cadre de la formation continue ; Organisation d’autres séminaires ; Quasi absence des élus surtout les membres de la commission chargée des questions budgétaires et financières ; Inadéquation des moyens logistiques ; Documentation satisfaisante ; Multiplication de ces rencontres ; Réédition de ces journées chaque année. La méthodologie adoptée s’est appuyée principalement sur la participation du public cible organisée autour de la résolution d’exercices pratiques extraits du cas concret de la ville de MARTIL, par des sous-groupes de 3 à 4 personnes. Les résultats étaient éclairés par les apports du guide qui formalise la lecture des chiffres bruts à l’aide d’outils et de grilles permettant la livraison des messages cachés derrière les chiffres et leur interprétation selon les normes universelles en vigueur dans les pays à décentralisée avancée. Les outils didactiques s’appuyaient sur des tableaux à double entrée confectionnés à l’avance et qui devaient être servis par les participants à partir des chiffres bruts extraits des comptes administratifs de la ville de MARTIL. Le sous-groupe qui arrivait le premier à trouver les résultats d’un exercice, était appelé à mandater un de ses membres pour livrer ses conclusions à l’ensemble du groupe au moyen de l’utilisation du tableau magnétique dressé devant toute l’assistance et des stylos feutres de différente couleur mis à sa disposition. 6 D’autres outils didactiques dont l’absence faisait défaut, et qui pouvaient sensiblement accroître la productivité de ces journées de formation, tels que le flip chart par exemple, faisaient cruellement défaut : Les documents suivants ont été distribués à la population cible : - guide pratique pour l’analyse, la préparation et la projection du budget communal ; - 6 tableaux vierges à double entrée devant être servis par les participants ; - 6 tableaux remplis contenant les résultats auxquels devait arriver le public cible ; - pages récapitulatives des recettes (de fonctionnement et d’équipement) et des dépenses (de fonctionnement et d’équipement) et quelques pages significatives (dépenses de personnel et d’annuités, restes à recouvrer antérieurs et actuels) extraites des comptes administratifs 2002 et 2003 de la ville de MARTIL ; - fiches d’évaluation. Il faut noter que la pédagogie par l’erreur a été sollicitée et mobilisée au cours de ces 2 journées pour permettre au public cible de percevoir l’intérêt de l’adoption d’une grille qui révèle un visage inédit des comptes de la commune et qui autorise une lecture ex-ante du comportement financier des gestionnaires des budgets locaux. Il est à signaler que seules les fiches d’évaluation ont pu être récupérées pour être exploitées, les participants ayant préféré garder les exercices qu’ils ont effectués par eux-mêmes pour être en mesure de les restituer sans difficulté en les comparant aux résultats qui leur ont été communiqués. 7