Chers collègues - Maison des Sciences de l`Homme de Dijon

Situer l’Homme parmi les autres primates.
L’oeuvre de Buffon à la lumière des sciences
et de la philosophie contemporaines
Nom/Surname : MARTINEZ-CONTRERAS
Prénom/First name : Jorge
Rattachement administratif ou Institution/University : Universidad autonoma metropolitana-Iztapalapa
Email : [email protected]
Buffon veut situer l’homme parmi les animaux, en particulier chez les primates. Dans cet ordre, créé par
son rival Linné, il distingue plusieurs groupes (divisés en singes et guenons) en fonction de leurs
ressemblances et situe lui aussi - après Tyson en 1699 - l’orang-outan comme étant le « singe » (ape) le
plus proche de l´homme et de ce fait digne d’étude (les « orangs-outans » de ses précurseurs, Bondt, Tulp
et Tyson étaient des chimpanzés). Bien que n’étant pas les plus intelligents des animaux (c’est l’éléphant),
les primates l’ont cependant beaucoup intéressé : il a possédé un papion et a acheté le Jocko, son « orangoutan » (un chimpanzé), disséqué à sa mort et toujours présent dans le Muséum qu’il fonda. D’un autre
côté, il mesure les Européens aux autres peuples vivants et se demande si les premiers hommes n’étaient
pas de peau blanche, couleur plus facile à colorer, en fonction en particulier du rayonnement solaire.
Cependant, ce sont les Hottentots qui attirent son regard comparatif. Alors que Darwin dira plus tard
qu’il préfère ressembler à ce courageux babouin qui mit sa vie en danger pour sauver des chasseurs un
jeune de sa troupe, plutôt qu’aux Fuégiens qu’il visita, Buffon, tout comme Descartes, fit du langage le
signe de la pensée. Ainsi, l’homme le plus primitif, dans la mesure où il parle, est pour lui pleinement un
homme et n’importe quel autre animal, même l’orang-outan, ne sera jamais un humain.
Trois siècles après sa naissance, la primatologie et l’anthropologie évolutionnistes sont devenues de
sciences très importantes. Comment placer, suivant ces sciences-là, ce naturaliste qui domina, avec Linné,
le 18e siècle et qui tomba presque dans l’oubli sous l’ombre de Darwin? Buffon fut aussi un philosophe,
dont l’anthropologie est clairement marquée par l’auteur du Discours de la méthode. Situons-le donc dans
les sciences de la vie et la philosophie contemporaines.
Abstract in English
Buffon wants to place man amongst animals, especially in the midst of primates. In this order, created by
his rival Linnaeus, he distinguishes different groups according to their similarities and he places – as did
Tyson in 1699 – the orang-utan closest to humans, and thus worthy of study (all “orang-utans”, Bondt’s,
Tulp’s, Tyson’s and his were actually chimpanzees). Inspired by the English terminology, he divides
primates groups into two, apes (singes) and monkeys (guenons), not because he thinks these animals are
the most intelligent ones (the elephant is), but because he was greatly interested in them: he possessed a
cynocephalus and he bought the Jocko, an “orang-utan” (a chimpanzee), stuffed at his death and still
present at the Museum he founded. He also compares Europeans to other human groups and wonders if
early humans were not of fair skin since they could be better coloured, especially by the action of the rays
of the sun. But the Hottentots are the humans that interest him the most for comparative reasons. If
Darwin will mention, decades later, that he would prefer to be related to a courageous baboon that risks
his life in order to save an infant of his troop rather than to the primitive Fuegians, Buffon will identify,
as Descartes did before him, language with mind. Then, even the more technologically primitive of men
will be as human as any European, since they speak, while the orang-utan cannot talk. Three centuries
after Buffon’ birth, evolutionary primatology and anthropology have become important and independent
sciences. How to place, according to those sciences, this naturalist that with Linnaeus dominated the 18th
century, and that was almost forgotten after Darwin? Buffon was also an extraordinary writer and a
philosopher whose anthropology is clearly marked by the author of Discours de la méthode. Let us then
situate him in the science and philosophy of our time.