Or, en analysant par diffraction aux rayons X la nature d’un fragment de minéral inclus dans
ce petit diamant, Graham Pearson et ses collègues découvrent qu’il s’agit en réalité… d’un
fragment de ringwoodite, un minéral dont l’existence était prédite depuis longtemps par les
scientifiques, mais qui n’avait pas réellement été mise en évidence concrètement jusqu’ici.
Qu’est-ce que la ringwoodite ? C’est en réalité d’une forme d’olivine, un minéral qui abonde
dans le manteau supérieur terrestre, mais qui s’est constituée dans des conditions de pression
très supérieures à celles qui président habituellement à sa formation.
Mais ce n’est pas tout. Car en analysant la composition chimique de ce fragment de
ringwoodite, Graham Pearson et ses collègues ont découvert qu’il contenait… 1% d’eau. Si
une telle quantité peut sembler faible, ce n’est en réalité pas le cas. En effet, étant donné que
les géophysiciens pensent que la ringwoodite est très répandue dans la zone de transition,
alors cela suggère ni plus ni moins que cette région du manteau terrestre regorge d’eau ! Selon
le géochimiste Graham Pearson, si l’on se base sur cette proportion de 1 %, alors cela signifie
que la zone de transition pourrait même contenir à elle seule plus d’eau que tous les océans du
monde réunis…
Notons toutefois qu’il n’est pas certain que de telles quantités d’eau soient présentes dans la
zone de transition. En effet, rappelons que cette estimation n’est basée que sur l’extrapolation
d’une proportion d’eau retrouvée dans un unique – et minuscule – morceau de minéral. Une
proportion il n’est pas du tout certain qu’elle prévaut pour l’ensemble de la zone de
transition…