Thème : Le rôle de l’église : la puissance de l’église et du clergé (CM1 n°5)
Connaissances :
L’organisation du clergé.
La construction des églises et des cathédrales (art roman et art gothique).
Il faut replacer l’histoire de l’Eglise dans le contexte troublé de la mutation féodale des XIe et XIIe
siècles. Face aux exactions seigneuriales et au brigandage, l’Eglise est la seule puissance à pouvoir proposer
des règles de vie commune suite à la disparition de l’autorité publique.
Vers la paix de Dieu
Pour imposer son autorité sur le monde et pacifier les excès de la période, surtout du fait des
seigneurs en armes et des chevaliers sans scrupule, l’Eglise tente d’imposer, et y parvient, des « paix de
Dieu » afin de canaliser l’ardeur guerrière des seigneurs. Car elle est elle-même une puissance terrienne,
un gros propriétaire de terres très riches et, de ce fait, constitue une très forte puissance économique,
notamment par ses principaux monastères (Cluny, Cîteaux…). N’ayant pas d’armes, les ecclésiastiques
disposent du regard de Dieu et peuvent prononcer des excommunications ou des interdits contre des
seigneurs accapareurs de terres, ce qui, à l’époque est très grave.
La réforme monastique
Cluny, fondé en 909 par Guillaume le Pieux, duc d’Aquitaine, représente la richesse de l’Eglise, avec
ses terres, ses bâtiments, l’immensité de son abbatiale et son influence européenne, jusqu’à Rome. Par
opposition au luxe de l’Eglise, un mouvement de retour aux valeurs et aux sources du christianisme et de
Jésus Christ se développe au XIIe siècle. De nouveaux ordres monastiques naissent dans le respect de
l’idéal de pauvreté et de chasteté. Bernard de Clairvaux fonde l’abbaye de Cîteaux, en Champagne, et celle
de Fontenay, en Bourgogne, qui essaiment à leur tour des abbayes partout en Europe. L’idéal cistercien
repose sur la pureté et la simplicité des formes architecturales. Retirés dans l’austérité, la rigueur et la
solitude d’une clairière, d’une forêt ou d’un champ loin des villages, les moines prient pour les malheurs et
les péchés du monde mais retrouvent aussi le goût du travail, oublié par les frères clunisiens enfoncés dans
le vice du luxe. Les moines ont le monopole de la prière légitime, et sont au XIIe siècle les mieux placés
pour assurer le salut.
L’appel à la croisade
C’est de l’évêque Adalbéron que nous vient la répartition de la population en trois ordres : ceux qui
prient, ceux qui combattent et ceux qui travaillent.
Par ailleurs, le pape Urbain II appelle les seigneurs à la croisade en 1095 à Clermont. Une chance est
ainsi offerte à l’aristocratie laïque d’assurer son salut sans renoncer à sa vocation militaire. Car la
récompense de la croisade, c’est « l’indulgence plénière », c’est-à-dire le pardon des fautes commises.
Architecture : art roman et art gothique
Dans l’espace symbolique que représente une église, se déploie un double mouvement : une
progression d’ouest en est, des ténèbres vers la lumière, et une élévation du parvis vers l’autel, de la Terre
vers le Ciel. Le parvis est une petite place d’où l’on entre dans l’église, son nom vient du mot « paradis ».
L’entrée de l’église franchie, on arrive dans la nef réservée aux fidèles. Les transepts forment une croix
avec la nef et marquent la limite entre l’espace laïc et le chœur réservé au clergé. L’abside, partie en demi-
cercle qui termine le chœur, abrite le sanctuaire où s’élève l’autel. Les laïcs ne pouvaient y pénétrer. Le
sanctuaire richement meublé et très éclairé contraste avec la nef.