Dossier II Le Moyen Age Sous-dossier 2 Questions appelant

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Dossier II
Le Moyen Age
Sous-dossier 2
L’Europe des abbayes et des cathédrales
Questions appelant des réponses concises
1. Qu’est-ce qu’une abbaye ?
a) Définir « abbaye de l’époque romane ».
Une abbaye est un monastère principal dirigé par un abbé1 (pour les moines) ou une
abbesse (pour les moniales). D’une abbaye, dépendent souvent d’autres monastères. Les
moines ou les moniales sont soumis à une règle religieuse de vie ; ils appartiennent au
clergé régulier. Au Moyen Age, une des principales règles a été, la règle de Saint Benoît,
appelée règle bénédictine. L’époque romane désigne une période et une forme d’art qui
apparaît à l’extrême fin du Xe siècle. Cet art s’est développé et s’est épanoui au XIe et XIIe
siècles.
b) Présenter de façon simple l’organisation spatiale d’une abbaye (on peut faire un
schéma. Voir des exemples dans votre dossier).
Un monastère est une véritable cité sainte, délimitée et protégée par des murailles. Il
comprend :
• Une église que l’on nomme abbatiale. Elle est au cœur la vie des moines. Sauf
exceptions, cette église n’accueille que les moines.
• un cloître qui est un lieu de déambulation et de prières. Généralement carré, il
se compose d’un jardin central entouré par une galerie sous arcades.
• Des bâtiments monastiques : la salle du chapitre qui est le lieu de réunion de
la communauté monastique ; la salle des moines qui est un lieu de travail ; un
dortoir ; un réfectoire et une cuisine ; une bibliothèque ; un scriptorium…
• Un (ou des) jardin(s), des champs pour l’entretien des moines. Ils sont
cultivés par des paysans extérieurs à l’abbaye ou encore par des « moines (ou
« frères ») converts » attachés au monastère.
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Du syriaque abba qui signifie père.
Jean-Paul CHABROL, Karine Vidal, IUFM AIX, PE1 2005- 2007.
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c) Présenter la fonction d’un monastère. Elle est essentiellement religieuse ; une abbaye est un
monde clos à l’écart du « siècle », du monde. C’est avant tout un lieu de prières et de
méditations. Les moines ou les moniales ont pour vocation de prier pour le salut des hommes
dans une société où l’Eglise est omniprésente, où les croyances religieuses imprègnent les
comportements sociaux.
d) Présenter les principales caractéristiques architecturales d’une abbaye.
Construites à l’époque romane, les abbayes sont donc représentatives de cette forme
d’art et d’architecture. L’église et les bâtiments d’une abbaye sont donc des édifices romans.
L’édifice roman se reconnaît d’abord à son mode de couvrement, la voûte en berceau étant sa
technique d’excellence. L’art roman est lié en effet lié aux progrès de la taille et de
l’assemblage de la pierre ; en ce sens, la voûte en berceau est l’aboutissement et point de
départ d’une recherche. C’est surtout dans l’abbatiale que l’on trouve ce type de couvrement.
Mais l’art roman ne se limite pas à ce type de voûte. Les églises romanes étaient souvent couvertes d’un décor peint : au tympan
des portails et à l’intérieur de l’édifice ; sur les murs, les piliers, les chapiteaux, sous les voûtes. Mais, les églises des abbayes étaient moins décorées car elles n’avaient pas à
la sculpture se place à
l'extérieur sur le tympan (ex. de Conques) et son entourage. C’est aussi dans le cloître que l’on trouve des
sculptures étroitement liées à l'architecture ; elle se place surtout sur les chapiteaux des
colonnes qui soutiennent la galerie qui ceinture le jardin du cloître. A la fin du XIe siècle,
quelques moines épris d’absolu estime que l’abondance des décors clunisiens est un obstacle à
la recherche de Dieu. Ils prônent une application plus stricte de la Règle de Saint-Benoît. Ils
aspirent à une vie simple faite de pauvreté et d’ascétisme. Ce sont les cisterciens (ordre créé
par saint Bernard de l’abbaye de Cîteaux). L’architecture des abbayes cisterciennes vise à
l’essentiel : plus de tours, plus de flèches élevées, plus d’églises géantes, mais des bâtiments
simples ; à l’intérieur : ni fresque, ni chapiteau surchargé, ni vitrail de couleur.
s’adresser à des fidèles peu instruits. Par contre, la sculpture est très présente dans les abbayes. Dans plusieurs abbatiales,
d) Quelques exemples d’abbayes : voir le dossier. On peut citer des exemples locaux, notamment
provençaux : Le Thoronet, Silvacane, Sénanque. De nombreux sites, fort bien faits, sur internet permettent de
« visiter » ces abbayes. Il suffit de taper les mots-clés suivants : abbayes, art roman.
2. Qu’est-ce qu’une cathédrale ? Quelles sont les caractéristiques des
cathédrales au Moyen- Age ?
Phrases introductives : Entre le XIe et le XIIIe s. l’Occident se couvre d’un « blanc
manteau d’églises ». Cette remarquable floraison d’édifices religieux traduit la ferveur
religieuse d’une Europe occidentale qui partage une même foi, aboutissement d’un long
processus de christianisation. Les cathédrales, comme les églises et les abbayes, sont les
monuments de la foi de l’Europe chrétienne. Quelles sont leurs caractéristiques au MoyenAge ?
Paragraphe 1 : Qu’est-ce qu’une cathédrale ? (Définition). La cathédrale est une église
où se trouve le siège (en latin cathedra), le chef-lieu de l’évêque. [Dans les premiers siècles de la
chrétienté, on trouvait, au centre des villes, un véritable « quartier cathédral » qui comprenait la demeure de
l’évêque et l’église cathédrale. Les premières églises cathédrales ont été construites dès le IV/Ve s. et
s’inscrivent dans la cité]. L’évêque étant à la tête d’un diocèse (circonscription religieuse qui se
subdivise en paroisses), la cathédrale est donc la « première » église du diocèse (« l’églisemère »). C’est un édifice important symboliquement et matériellement. La cathédrale est le
« cœur » du diocèse, un lieu intermédiaire entre la Terre et le Ciel : un espace sacré. Elle est
également un édifice qui s’affirme dans le paysage urbain par sa monumentalité et s’impose
au cœur des villes médiévales les plus importantes. La gestion et le fonctionnement liturgique
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de la cathédrale font intervenir tout un monde de clercs, parmi lesquelles on trouve les
chanoines, formant le conseil de l’évêque et gérant les biens du diocèse, assurant enfin le
culte selon un calendrier précis.
Paragraphe 2 : Quelles sont les fonctions des cathédrales ?
Ouverte au monde, la cathédrale est un lieu de prière et de célébration liturgique
généralement ouvert à la communauté urbaine. [La communauté urbaine assistait surtout aux grandes
célébrations liturgiques. A l’intérieur de la cathédrale, les clercs et les fidèles sont séparés, voir plus loin]. A proximité
de la cathédrale, on trouve le palais épiscopal, les quartiers canoniaux (résidences des
chanoines), les hospices (hôtel-Dieu) pour les fonctions d’assistance de l’Eglise. [Certaines de ces
annexes ont aujourd’hui disparu]. L’ensemble de ces édifices forment une véritable « cité sainte » au
cœur de la ville médiévale [groupe épiscopal].
Les cathédrales furent également aussi des lieux de pouvoir. Les « entrées royales » dans
les villes visitées par des souverains, les sacres (cathédrale de Reims pour le sacre des rois de
France), le chant du Te Deum pour célébrer les victoires, la célébration des mariages ou des
funérailles monarchiques sont autant d’occasions de célébrer l’autorité royale.
Paragraphe 3 : Quelles sont les caractéristiques architecturales d’une cathédrale :
Le plan d’une cathédrale s’ordonne selon une hiérarchie stricte : la partie centrale, le
chœur, est réservée aux clercs ; le déambulatoire permet aux pèlerins de circuler ; les
fidèles, eux, se tiennent dans la nef.
La fièvre de construction des cathédrales aux XIIe et XIIIe s. a coïncidé avec
l’épanouissement de l’art gothique en France et en Europe. [Le terme de « gothique » ne désignera cet
art nouveau qui s’épanouit en Europe entre le XIIe siècle et le XIVe siècle qu’à l’époque de la Renaissance].
Les cathédrales de style gothique se caractérisent par leur hauteur inhabituelle et leur
élan, par la recherche de la verticalité et par leurs ouvertures qui permettent de faire entrer la
lumière. L’élévation de la hauteur des cathédrales est sans conteste une innovation gothique.
Les architectes ont modifié l’ensemble des paramètres de la construction. L’« invention »
gothique par excellence est l’arc-boutant qui a permis des constructions de plus en plus
hautes. La hauteur s’élève grâce aux arcs-boutants, aux arcs brisés et aux voûtes d’ogive
(l’ogive et l’arc brisé étaient déjà utilisés dans l’art roman). Les piliers supportent moins
d’efforts et peuvent s’amincir. [La voûte de la cathédrale d’Amiens atteint 42 m en 1220. La flèche accentue la
verticalité de l’édifice (la plus haute flèche, celle de la cathédrale de Strasbourg se hisse à 142 m)].
Pour faire entrer la lumière (« la lumière de Dieu »), on construit d’immenses
verrières. L’art du vitrail se développe. Les vitraux peints de la cathédrale de Chartres
forment un ensemble exceptionnel (170 verrières sur plus de 2600 m2). A l’extérieur de
l’édifice, sur les façades, on trouve de nombreux décors sculptés [Ex. Reims]. L’art religieux
répond à un objectif précis : « enseigner » aux paroissiens illettrés l’essentiel de l’histoire
biblique. Vitraux et sculptures représentent des scènes bibliques de l’Ancien et du Nouveau
Testament.
Conclusion : Dans une société entièrement imprégnée par le christianisme, la cathédrale
gothique est devenue le symbole du royaume de Dieu, un lieu intermédiaire entre la terre et le
ciel, révélant aux hommes une image du monde divin. Au Moyen Age, les bâtisseurs de
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cathédrales ont - dans la pierre - exprimé un langage de la foi dont l’art et l’architecture
« gothiques » sont la plus belle expression.
3. Quelles sont les principales caractéristiques de l’art roman ?
Tableau ci-dessous
4. Quelles sont les principales caractéristiques de l’art gothique ?
Tableau ci-dessous
5. Quelles sont les différences essentielles entre l’art roman et l’art
gothique ? [Qu’est-ce ce qui distingue l’art roman de l’art gothique ?]
Art roman, art gothique
Architecture des églises
romanes
XIe -XIIe
Architecture des églises
gothiques
XIIIe
basilique
église romane
est / ouest
est / ouest
voûte en berceau
voûte en ogive (et croisée
d’ogive)
les murs
les piliers
épais
moins épais
Élévation de la nef
basse
haute
Taille des fenêtres
petites
grandes
non
oui (vitraux)
non, sauf parfois le
tympan
oui, partout
oui, les chapiteaux
non
peintures sur les murs
non, parfois les tympans
Période d’apogée
Type de bâtiment qui a
précédé, le plus souvent
Orientation
Principale forme de
voûtes
Ce qui supporte le poids
de la voûte
Épaisseur des murs
Ornementation des
fenêtres
Décors sculptés à
l’extérieur ? (si oui où ?
et lesquels ? )
Décors sculptés à
l’intérieur ? (si oui où ?
et lesquels ?)
Décors peints (si oui,
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où ?)
Décors des chapiteaux
oui
Financiers du bâtiment
les seigneurs, les riches
propriétaires.
Financiers des vitraux
pas de vitraux
non
un peu tout le monde
(confréries de métiers,
fidèles, seigneurs…)
des particuliers, une
confrérie, un métier, ou
une corporation.
6) Comment l’Eglise intervient-elle dans la vie au Moyen
Age ?(Sujet de mineure : 2006).
Mots-clés : clercs, clergé. Diocèse, paroisse. Evêque, curé. Pape. Hiérarchie.
Clergé séculier, clergé régulier. Laïc(s). Clergé régulier (abbé, abbesse, moine,
moniale). Règle monastique. Ordres religieux.
[11ème siècle : ordre de Cîteaux (cisterciens). 12ème siècle : ordre des Franciscains (François d’Assise, un italien),
ordre des Dominicains (Dominique, un espagnol).]
Salut, secours, charité, protection, justice, paix, enseignement, instruction.
Introduction : La société médiévale est profondément chrétienne. L’Eglise est à
cette époque l’institution dominante de cette société. Mais qu’entend-on par
Eglise ? Ce mot désigne d’abord la communauté des croyants (eklesia en grec
signifie assemblée) ; il désigne ensuite l’institution ecclésiastique dont le chef
est le pape. Enfin, l’église est le bâtiment dans lequel se rassemblent les fidèles
et où se déroule le culte.
1 §. L’organisation et le rôle de l’Eglise.
* Organisation. Cf. le schéma : une institution hiérarchisée. Les ordres
religieux jouent aussi un rôle important dans la diffusion du message chrétien.
* Rôle. Cf. cours. Rôle religieux (y compris moral), rôle social, rôle
culturel, rôle économique (l’Eglise est riche) ; enfin, rôle politique. Puissance
religieuse, l’église est aussi est une puissance politique (rôle du Pape ; liens
étroits - et parfois conflictuels - entre le pouvoir royal et l’Eglise ; entre le
pouvoir temporel et le pouvoir spirituel).
2 §. Une vie rythmée par les cérémonies et les fêtes religieuses.
• Le son des cloches au quotidien : mâtines, vêpres, angélus, etc.…
• Chaque jour porte le nom d’un saint.
• Le dimanche : le jour du repos du seigneur. La messe rassemble les
chrétiens.
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• La fête du village est une fête votive : celle du saint protecteur de la
paroisse dont elle porte souvent le nom. Cf. le nom de nombreuses
communes aujourd’hui encore : Saint-Jean, Saint-Marcel…
• De grandes fêtes : Noël, Carême, Pâques…
• Vénération de la Vierge Marie et des saints. Des professions sous la
protection d’un saint. Ex. les orfèvres sous le patronage de Saint-Eloi,
etc.
• Des pèlerinages : Saint Jacques de Compostelle, Rome, Jérusalem.
• La majorité des prénoms sont pris dans le nouveau testament : Marie,
Pierre, Jean, etc.
• Enfin, l’Eglise encadre toutes les grandes étapes de la vie : baptême,
communion, mariage, sépulture.
3 §. Les édifices religieux font partie du paysage quotidien.
Ces édifices sont nombreux ; les uns sont discrets et modestes par leur taille
(chapelles, oratoires, etc.) ; les autres ne passent pas inaperçus dans le paysage.
*L’église du village ou de la ville : un bâtiment essentiel auquel
s’identifie les communautés rurales ou urbaines. [Distinguer la simple église
paroissiale de la cathédrale]. Le clocher de l’église domine le village. En ville,
les clochers - par leur nombre et leur hauteur - signent également la présence du
sacré. Très souvent, y compris en ville, le cimetière jouxte l’église.
Quel que soit son nom, l’église est : une citadelle de la foi ; un édifice
sacré ; un espace symbolique ; un refuge et un asile. C’est aussi le cadre de la
messe, rite central de la liturgie catholique dont le moment essentiel est la
consécration du pain et du vin : le corps et le sang du Christ.
*Les monastères (abbayes ou pas). Un exemple à visiter virtuellement :
http://www.abbaye-chaise-dieu.com/
*Les basiliques (Ex. celle de Saint-Denis près de Paris qui est la nécropole
des rois de France).
*Tous ces édifices qui portent la marque d’une évolution artistique : du
roman au gothique. Voir tableau ci-dessous.
Phrase de conclusion : L’Eglise est le pilier fondamental de la société
médiévale ; elle se confond avec elle tout en la dominant et en l’encadrant et en
la surplombant. Elle est bien l’institution dominante de l’Europe médiévale.
[L’encadrement des hommes par l’Eglise dans la société de l’Occident
médiéval ; sujet 2008].
Jean-Paul CHABROL, Karine Vidal, IUFM AIX, PE1 2005- 2007.
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