Situé au centre du Hoggar occidental, l’unité granulitique de l’In Ouzzal est un bloc allongé de
direction nord-sud, de plus de 400 km de longueur. Large au nord de 80 Km à hauteur du massif
d'In Hihaou, il s'amincit jusqu'à disparaître au sud vers la frontière malienne pour être relayé par
l'Adrar des Iforas. L'In Ouzzal est séparé des rameaux de la chaîne pharusienne par des
décrochements verticaux. La bordure mylonitique Est - In Ouzzal étudiée en détail dans la région
de Tirek (Attoum, 1983) et Amesmessa (Djemai, 1996) est une faille verticale profonde avec une
composante décrochante en jeu dextre. Le décrochement Ouest-ouzzalien est par contre, sénestre
(Caby, 1970). Moussine-Pouchckine et al. (1988) ont mis en évidence que l'In Ouzzal, dans sa
partie extrême Nord, chevauche les séries volcano-sédimentaires de l'Adrar Ahnet. En fait, des
formations d'arc et métamorphiques à glaucophane témoignent de l'existence, dans cette région
d'une zone de subduction panafricaine (Mokri, travaux en cours). Cette unité granulitique se
caractérise par le fait que c’est un segment de croûte l'Archéen (3.3 - 2.5 Ga) ayant subi un
événement tectono-métamorphique d'une très grande amplitude à l'Eburnéen (2000 Ma) qui l'a
complètement remobilisé. La grande majorité des formations aussi bien ortho que para-dérivées
dont il est constitué présentent ainsi les caractères géochimiques des terrains archéens, gneiss
gris et ceinture de roches vertes, mais les associations minéralogiques et les caractéristiques
structuraux ont été en majorité oblitérés par un métamorphisme granulitique Eburnéen de très
haute température qui a dépassé les 1000°C.
Le Hoggar Central est un exemple de région précambrienne polycyclique. Il a été jusqu'à
récemment présenté comme regroupant quatre régions l'Aleksod (Bertrand, 1967, 1968, 1971,
1974; Bertrand et Lassere, 1973, 1976), l'Oumelalen-Temassint (Latouche, 1972, 1978; Latouche
et Vidal, 1974), le Tefedest-Atakor (Vitel, 1979; Vialette et Vitel, 1979) et l'Issalane (Bertrand et
al., 1978; Bertrand et Caby, 1978), qui, même s'ils ne présentaient pas d'inter-corrélations très
sûrs, constituaient une même entité (en fait, il faudrait y ajouter une cinquième, représenté par
une partie de la région méridiono-occidentale d'Iskel, si on considère que c'est l'accident 4°50'
qui limite à l'ouest cet ensemble - Latouche, comm.pers., 1999). En général, c'est des formations
métasédimentaires, qui couvrent une grande partie de ce domaine. Elles comprennent d'épaisses
unités de marbres et de quartzites, dont certaines à magnétite, associées à des métapélites riches
en aluminium et des métagreywackes mafiques à intermédiaires. Le degré de métamorphisme
varie du faciès amphibolite profond au faciès granulite. La foliation, qui présente un faible
pendage sur de vaste surface et qui localement est affectée par des plis couchés, montre un
plongement plus important près des ceintures pharusienne et des shear zones du protérozoïque
supérieur (Bertrand, 1974; Latouche, 1978; Vit.el, 1979; Bertrand et De SA, 1990). En sus
d’orthogneiss riches en potassium, ces métasédiments sont associés à diverses roches basiques.
L'âge protérozoïque inférieur de cette formation métasédimentaire et d'un événement
métamorphique éburnéen a été observé dans toute une série de régions (Tidjenouine, Aleksod,
Amsinassène, la Tefedest et Gour Oumelalen). Ces assemblages sont préservés en métaboudins à
l'intérieur des nappes panafricaines. Ainsi, les études faites sur ces régions ont permis de définir
une histoire polycyclique. Elle est marquée par une évolution majeure ancienne, archéenne. et
éburnéenne (vers 2000 Ma), puis par la constitution, au cours du Précambrien supérieur, de rares
bassins étroits et linéaires formés de roches volcaniques et de schistes verts qui n'ont subi que la
tectonique panafricaine. Ces formations de bas grade sont séparées d'omniprésents gneiss gris
lités et métasédiments de haut-grade par un contact tectonique majeur (Briedj, Letterier et
Bertrand, non publié in Bertrand et De SA 1990). Dans la région d'Aleksod, ces gneiss lités de
composition tonalitique à granodioritique ont été datés à 2.4 Ga et sont souvent associés à des
orthogneiss riches en K et à des métasédiments sur lesquels des âges à 2 Ga ont été obtenus