personnellement pour un artiste sans qu’il y ait aucun enthousiasme
chez son homologue étranger. Un producteur a dès lors plutôt intérêt à
rechercher des licences locales et à réduire ainsi le territoire
d’exploitation de chaque licencié. Enfin comme on le verra ci-dessous,
les redevances générées à l’étranger font en général l’objet de sévères
réductions lorsque le licencié initial sous-licencie lui-même.
Les licenciés essaient, de leur côté, d’élargir ce territoire, surtout
lorsqu’il s’agit de multinationales dont c’est l’essence même. Dans ce
cas, la multinationale doit garantir la commercialisation dans les
territoires qu’elle réclame. Une telle garantie étant souvent difficile à
donner, la plupart des contrats de licence prévoient un mécanisme
d’option exclusive à durée limitée par lequel le licencié bénéficie du
premier droit de commercialiser l’enregistrement considéré et les
enregistrements optionnels dans tels et tels territoires. Passé un délai
contractuellement convenu, ce droit revient au producteur. Le licencié
s’octroie souvent, à cette occasion, une participation sur les revenus de
licence étrangère.
Exploitation, publicité et promotion
Exploitation
L’objet du contrat de licence est la commercialisation. Le contrat de
licence doit dès lors la garantir et en préciser le délai.
La commercialisation ne peut être entendue que comme la mise à
disposition dans le commerce d’exemplaires de l’enregistrement en vue
de leur vente au public. Il ne peut s’agir ni de la seule fabrication
d’exemplaires ni de la seule promotion de ceux-ci auprès d’un certain
public sans passer par le commerce. Ainsi, le seul envoi de
phonogrammes auprès de discothèques ne constitue pas une
commercialisation puisqu’il n’y a pas de but direct de vente. Il faut
préciser que la pratique s’éloigne sensiblement de ces définitions
juridiques pour des raisons que l’on peut comprendre. En réalité, bon
nombre de firmes de disques se contentent de faire fabriquer un certain
nombre d’exemplaires, de l’envoyer à certains médias et d’attendre
leurs réactions. En cas de réaction négative, l’enregistrement passe
purement et simplement dans le compte de profits et pertes. Si la
réaction est positive, la promotion commence, sans qu’il y ait toujours
mise à disposition immédiate du phonogramme. Le risque de
fabrication intensive n’est pris que lorsque la demande est assurée.
Juridiquement, le licencié a l’obligation d’exploiter. Il s’agit là de l’objet
même du contrat de licence. Lorsque, pour des raisons d’ordre interne,
un licencié ne commercialise pas l’enregistrement, le producteur peut
en principe exiger la résiliation du contrat et le paiement d’une
indemnité. Dans la pratique, si le recours aux tribunaux est peu
fréquent pour ce type de litige, il n’est pas rare qu’une indemnité
contractuelle et forfaitaire soit négociée entre les parties.