Cours de méthodologie de la dissertation, L1 premier semestre.
M. Braverman Charles (bravermancharles@hotmail.com)
Objectifs:
Il s'agit de préparer les étudiants aux diverses exigences de la dissertation par la pratique d'exercices
réguliers. L'unité du cours de méthodologie se situe alors dans la réflexion autour de la notion
d'histoire et des diverses problématiques qui lui sont liées. De nombreux éléments de connaissance
sur cette notion seront par conséquent fournis aux étudiants dans la pratique et la correction des
exercices.
Déroulement des cours:
- Le cours aura lieu normalement les jeudi du premier semestre de 13h à 14h45 en A256. Feront
exceptions à cela: le jeudi 7 octobre où le cours durera de 13h à 17h; le jeudi 11 novembre
(naturellement); le jeudi 18 novembre un devoir sur table est prévu par M. Chevalier de 13h à
17h; le jeudi 2 décembre un devoir sur table est prévu par moi-même de 13h à 17h; le jeudi 9
décembre où il n'y aura pas cours de méthodologie universitaire.
Modalités de contrôle :
- Trois exercices complets de dissertation obligatoires. Un premier exercice (coefficient 1) de
familiarisation sera réalisé par groupe de quatre étudiants. Un second exercice (coefficient 1) sera
proposé en devoir à la maison et un dernier exercice (coefficient 1) devra être rédigé
individuellement en temps limité.
- Des exercices relatifs à des points de détails de la méthode seront traités en cours et en exercices
de préparation à la maison; ces exercices pourront être rendus par les élèves volontaires et dans ce
cas ils seront notés mais ne compteront dans la moyenne (coefficient 1) que si cela la fait
progresser.
Liste des devoirs:
* Devoir n°1 (en groupe; coefficient 1) à rendre pour le jeudi 30 septembre :
« le rôle de l'historien est-il de juger? »
Le devoir doit être rédigé en groupe de quatre étudiants (si possible). La réflexion sur le sujet et le
plan détaillé doivent être faits en commun. Ensuite, chaque étudiant prend en charge, de manière
individuelle, la rédaction d'un des moments de l'argumentation (moments qui doivent être découpés
comme suit: une des trois parties ou l'introduction, les transitions et la conclusion).
Ce devoir donnera alors lieu à deux notes dont la moyenne fera une note sur 20 coefficient 1 :
- une note pour le groupe relative à l'appréhension globale du sujet et à la qualité de l'évolution
argumentative dans le plan.
- une note individuelle relative à la qualité de l'argumentation dans la partie rédigée par chaque
étudiant.
* Devoir n°2 (rédaction individuelle; coefficient 1) à rendre pour le jeudi 4 novembre :
« histoire et objectivité »
* Devoir n°3 (sur table; coefficient 1); jeudi 2 décembre de 13h à 17h en salle A256.
Conseils généraux relatifs à la lecture d'ouvrages philosophiques pour la constitution
d'une culture nécessaire à la rédaction de dissertations et à la réflexion en général.
- La construction d'une culture générale philosophique est un travail sur le long terme qu'il est
impossible de négliger. Il est dès lors impératif de commencer le plus tôt possible à compléter les
cours par une étude des textes qui soit de première main. Lisez, lisez, lisez...
- La lecture d'ouvrages philosophiques est difficile et il est donc conseillé de lire quotidiennement
(au sens strict du terme): bloquez donc des plages horaires servées à la lecture. Apprenez à
connaître votre capacité de concentration en lecture: inutile de tourner des pages dans le vide et de
se gouter (mieux vaut alors changer de lecture ou d'activité)... Une pratique quotidienne vous
permettra d'augmenter petit à petit votre tolérance à la philosophie! Il n'est d'ailleurs pas inutile
d'apprendre à se concentrer dans diverses conditions et dans divers milieux.
- Pratiquez différents niveaux de lecture selon vos objectifs. Il est utile de savoir lire certains
ouvrages afin d'en extraire les thèses et les arguments essentiels alors que d'autres ouvrages seront
travaillés dans le détail de l'argumentation. Il n'est pas non plus exclu de ne pas lire toutes les
oeuvres dans leur intégralité: lisez seulement certains chapitres, certains paragraphes voire certains
extraits. L'objectif guide ici la lecture: est-ce une lecture de découverte, d'approfondissement,
d'information sur des détails en rapport avec une problématique générale???
- La prise de notes ne doit peut être pas être systématique mais il ne faut pas la négliger. Elle remplit
trois rôles majeurs: la compréhension par un retour sur la lecture, la mémorisation et la facilitation
de la révision. Selon vos objectifs de lecture il y a différentes modalités de prise de notes. Cela va
de la saisie de l'essentiel au compte rendu détaillé de l'évolution argumentative d'un ouvrage.
Cependant, veillez à toujours d'abord saisir le problème philosophique qui motive la rédaction d'une
oeuvre car sans cela il est très difficile de se souvenir de quoi que ce soit. D'abord la compréhension
du problème, ensuite la ou les thèses centrales puis la logique du texte.
- N'hésitez pas à mettre en commun vos lectures (la philosophie n'est pas un exercice solitaire et
vous gagnerez à créer des groupes de travail). Partagez éventuellement vos fiches qui devront alors
être construites dans l'optique de faire comprendre à autrui l'essentiel (cela force à faire un effort
d'exposition et d'explication). Discutez de vos lectures: expliquer ce que vous avez lu est un des
meilleurs moyens pour voir si vous avez compris ce que vous avez lu et cela permet de mieux
mémoriser et de mettre en ordre (« ce qui se conçoit bien s'énonce clairement »). Expliquez par
exemple pendant quelques minutes, en improvisant, de quoi parlent les Méditations métaphysiques.
Cela permet également de confronter certaines interprétations et d'avancer mutuellement dans la
compréhension (et de s'entraîner à l'oral)... En cas de litige: retour au texte!
- Les bibliographies données dans les cours sont, en général, des bibliographies relativement
précises et fournies. Il est impossible de lire tous les ouvrages de telles bibliographies en l'espace
d'un semestre. La bibliographie constitue en revanche un outil précieux pour un travail détaillé sur
le long (voire très long) terme. Renseignez-vous auprès des enseignants afin de constituer une
hiérarchie des lectures conseillées dans de ces bibliographies. Dans l'année universitaire, il faut
donc sélectionner les « indispensables » pour l'approfondissement d'un cours et s'attacher à leur
lecture (ne pas sous-estimer le temps de lecture d'un ouvrage et ne pas hésiter à ne lire que des
passages).
- Il est impératif de compléter les lectures liées aux cours par la lecture d'ouvrages considérés
comme ''classiques''. Cela ne veut pas dire qu'ils sont plus véridiques... Mais cela signifie que la
quasi totalité des philosophes ont lu ces ouvrages et qu'ils servent bien souvent de support à la
réflexion que ce soit pour une critique, un éloge ou une simple référence implicite. Ces références
sont donc indispensables à une bonne compréhension de la majorité des textes de philosophie. De
plus, de telles références fournissent des arguments pour la quasi totali des problèmes
philosophiques susceptibles de donner lieu, par exemple, à des sujets de concours. Quoi qu'il en
soit, leur lecture n'est jamais du temps perdu. Reste la tâche délicate d'identifier de tels auteurs dits
classiques... Un rapport de jury d'agrégation (rédigé par l'inspecteur général) soulignait un certain
étonnement de trouver des candidats qui ne possédaient pas des connaissances précises sur les six
auteurs « canoniques »: Platon, Aristote, Descartes, Leibniz, Kant, Hegel. Sans aller jusqu'à soutenir
cette canonisation de certains auteurs, il est vrai que cette liste donne une base solide pour des
connaissances utiles. Il est alors possible (voire conseillé) de naviguer autour de cette liste selon les
goûts de chacun en choisissant d'autres auteurs. Mais il reste vrai par exemple que si Pascal est
passionnant à lire il se positionne souvent à partir de la philosophie cartésienne (et contre elle). La
connaissance de cette dernière et celle de l'augustinisme permettent de mieux saisir la position de
Pascal. Toutefois, il n'est jamais impossible de partir d'un auteur (ici Pascal) et de chercher
progressivement à acquérir les connaissances relatives à Descartes et Saint Augustin (c'est souvent
un des objectifs des commentateurs que de fournir des clefs de lecture).
- Privilégiez la lecture des auteurs eux-mêmes. Les commentateurs sont toutefois très utiles soit
pour introduire à un auteur, soit pour dynamiser la compréhension de détail en faisant gagner un
temps monumental grâce à leur synthèse. Attention toutefois, il y a de réels écarts de difficulté et
d'utilité entre les commentaires... Renseignez-vous précisément auprès des enseignants.
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