Le mouvement des nationalités en Europe
Nous amènera à 1848.
Nationalité / nation / nationalité
Nation : nascere, naître. Acception plus large : Furetière = nom collectif qui se dit
d’un grand peuple qui habite une large étendu de terre / Académie : tous les individus
qui habitent au même endroit / quantité considérable de peuple, renfermé dans
certaines limites / Littré : réunion d’hommes habitant un même territoire, intérêt
commun, appartiennent à la même race. Larousse : collection d’homme origine
commune, qualité du caractère, constitution physique, langue et tradition historique.
On voit apparaître le mot gouvernement, langue, peuple, territoire, intérêts communs,
race, collection d’hommes, origine commune, caractère, constitution physique et
traditions historiques. Deux mots proche : patrie
Éléments constitutifs :
La naissance
La race
La langue
La culture
Le territoire
Le gouvernement, ou l’État.
Le mot « nationalité » : on parle du sentiment, de l’aspiration, du droit de nationalité
au XVIII = revendication libérale et démocratique, s’oppose à l’ordre ancien, l’ordre
dynastique. Potentiellement révolutionnaire.
Le nationalisme n’apparaît que dans la seconde moitié du XIXe = exacerbation de la
nation. À la fois défensive (égoïsme sacré des Britanniques) et agressive vis-à-vis des
autres nations. N’est pas en usage en 1848.
I. Évolution de la notion de nation
4 influences majeurs :
Héritage des Lumières et des deux révolutions. Associé à l’idée de droit
naturel et de l’homme, et de représentation politique. La nation c'est aussi la
citoyenneté = on parle de nation américaine, française, allemande. Contenu
émancipateur. Néanmoins, cette idée a ses propres contradictions, en
particulier dans le cadre français : la France fait la guerre et occupe les pays,
alors que son discours est de dire qu’il porte les idées des Lumières les
missionnaires armés sont rarement aimés » Robespierre). Les autres nations
sentent cela comme une oppression. L’exportation de l’idée de nation va se
retourner contre les Français.
Héritage du romantisme politique : s’oppose au cosmopolitisme et à
l’universalisme des Lumières. Pour les Romantiques, elle est enracinée dans le
peuple (volk), langue, culture, histoire, ou religion. Allemagne : Herder et
Fichte qui écrit en 1813 son discours à la nation allemande. En France on le
retrouve chez Quinet et Michelet. Le romantisme politique est ambiguë : de
droite va insister sur les éléments conservateurs de la nation : sol, race, sang,
langue. De gauche : idée de nation autour de l’idée de peuple et
d’émancipation du peuple.
Apport de la pensée libérale : construite autour de la notion de représentation
politique. Question nationale n’est pas une affaire de sentiment mais de
liberté : la nation doit être représenté par des institutions, de type
parlementaire. Met en évidence le consentement : pour qu’une nation soit
viable, il faut qu’elle ait le consentement du peuple. En 1870, l’Allemagne
enlève à la France l’Alsace et la Lorraine, sans qu’ils soient consultés.
L’Allemagne dit que le sol dicte la frontiière. Les libéraux français, Fustel de
Coulanges et Renan vont développer l’idée de consentement = l’existence
d’une nation est un plébiscite de tous les jours.
Influence des démocrates : terme central c'est le mot peuple. La nation, c'est le
droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. La nation doit répondre aux
attentes politiques et sociales des peuples. Ils y mettent l’alphabétisation et
instruction, le suffrage universel direct, l’association, le droit au travail =
utopie de la nation.
Tous ces groupes n’entendront pas la même chose par l’idée de nation.
II. L’Europe des nationalités à la veille des révolutions de 1848
Dans cette Europe de 1848, il y a 5 cas de figure : l’État-Nation. Certaines nations ont
réalisé la coïncidence entre la nationalité et État = cas français : la monarchie a
construit la nation autour d’un État. On le retrouve en Angleterre, en Espagne, au
Portugal, Pays-Bas, Danemark, Suède. Sentiment national est très vif. Affirmation
très forte de la nation. L’État-Nation devient une sorte d’idéal.
Les jeunes nations sont en voie de constitution d’un État-Nation : EU : exemple
même d’une jeune nation. Également la Grèce, la Belgique, la Serbie. Le sentiment
national est en construction.
La Grèce profite d’un enthousiasme de l’Europe Occidentale (philhellène)
La Belgique a fait sa révolution en 1830 contre les Hollandais = union des libéraux et
catholiques, fondation d’une monarchie constitutionnelle avec l’aide de la France et
l’Angleterre.
Les nations divisées : les deux cas de l’espace germanique et péninsule italienne. Il
n’existe pas d’État = Allemagne 30 États, Italie 8 États. Grande aspiration à la
nationalité par les libéraux, romantiques et démocrates.
Les Empires multinationaux : constructions très anciennes autour de dynasties à la
suite de conquêtes = 1 nation dominante et des nations dominées.
Empire d’Autriche : dynastie des Habsbourg, nation dominante : Autrichiens.
Dominés : hongrois, tchèques, slovaques, slovènes, croates, une partie des polonais,
italiens, ruthènes, minorité juive.
L’Autriche est appelée la prison des peuples, mais facteur d’équilibre, au centre de la
Mittle Europa.
Empire Russe : dynastie des Romanov, nation dominante : Russes, Ukrainiens et
Biélorusses. A réalisé une immense expansion : vers l’ouest (Finlande, trois pays
Baltes, grande partie de la Pologne), vers le sud (Caucase), développement formidable
vers l’est : Asie centrale, Sibérie.
Empire Ottoman : dynastie des sultans ottomans. Mal administré, mais grande force
armée. Pluri-ethnique et pluri-religieux (Europe, Afrique du Nord, Proche-Orient),
devient l’homme malade de l’Europe : des pans entiers lui échappent (volonté
d’autonomie des peuples et ambition coloniale des puissants). Grèce lui échappe en
1829, Serbie et Monténégro 30-40, la future Roumanie dans les années 50. L’Egypte
lui échappe progressivement. La France fait main basse sur l’Algérie.
Nationalités niées, opprimées : la Pologne et l’Irlande.
Pologne est séparée entre 3 puissances : la Russie, la Prusse, l’Autriche. La nationalité
polonaise se réfugie dans la religion et dans la langue. En 1831 rentre dans la révolte,
mais écrasée par les Russes.
III. Dimensions de la question nationale en 1848
8 dimensions :
1. Dimension géographique perçue dans un sens religieux. Mythe des frontières
naturelles, cause d’affrontement car chaque nation étend le plus largement
possible les frontières naturelles (Rhin pour les Français est une frontière
naturelle) querelle en 1840 sur la question du Rhin.
2. Dimension historique : âge d’or de l’histoire nationale, on y recherche des
notions de mémoire, traditions, patrimoines. On exalte la grandeur passée des
nations.
3. Dimension linguistique : langue nationale = la langue est constitutive de la
nation. Généralement il parle des dialectes, des patois. L’Allemand, c'est la
Saxon, que la plupart des allemands ne parlent pas, idem pour l’Italie (Toscan)
et l’Espagne (Castillan).
4. Dimension culturelle : la culture romantique exalte la nation = frères Grimm,
peinture hsitorique, Opéra
5. Dimension religieuse : dans certaines configurations, la religion devient un
argument : catholicisme en Espagne, Italie, Pologne, Irlande, Belgique.
6. Dimension sociale : la notion de peuple permet de réunir toutes les classes
sociales contre l’ordre ancien.
7. Dimension économique : créer un marché nationale : forte dans l’espace
germanique et péninsule italienne. Cavour : « l’économie politique est la
science de l’amour de la patrie »
8. La dimension internationale : solidarité internationale culturelle (avec la
Grèce), religieuse (Russie pour les orthodoxe, France pour les catholiques,
Angleterre et Prusse pour les protestants), nationale : entre Allemands et
Slaves
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