o Les cimetières confessionnels : les autorités de plusieurs villes (Neuchâtel, Zurich,
Genève, Bâle, Berne,….) ont modifié ou modifient les lois ou règlements concernant
les cimetières pour les adapter aux demandes des musulmans.
o Produire de la viande halal obtenue par saignée du bétail : une procédure de
consultation étudie la modification de la loi suisse sur la protection des animaux, qui
interdit toute forme d’abattage sans étourdissement préalable de l’animal.
o L’enseignement religieux dans le cadre des écoles publiques : des parents musulmans
ont demandé la possibilité pour leur enfant de bénéficier d’un enseignement religieux
de l’islam au même titre que d’autres confessions.
o Un autre aspect lié à l’éducation concerne le traitement des écolières de religion
musulmane par rapport au port du voile et à la non-mixité (notamment dans le cadre
des cours d’éducation physique)
o Se pose la question de la création d’écoles coraniques, avec les implications qui en
découlent comme les autorisations et les subventions publiques.
o Se pose la question de la reconnaissance des associations musulmanes en tant
qu’associations d’utilité publique
Citoyenneté
L’hostilité face à l’inclusion de l’Autre est potentiellement plus forte si ce dernier affirme la
volonté de maintenir ses propres différences culturelles et, qui plus est, de les voir admises et
respectées.
Or, les demandes visent une adaptation et une interprétation des lois suisses afin de trouver
des accommodations raisonnables, de trouver un terrain d’entente pour réaliser une
intégration positive.
Contrairement à d’autres pays européens, des enjeux tels que la participation et la
représentation politique des musulmans ou des discriminations sociales ou économiques sont
généralement peu thématisées par les leaders des associations musulmanes en Suisse.
La citoyenneté est vue comme le signe de l’aboutissement du processus d’intégration. Ce sont
les études, la connaissance et l’instruction qui sont avancées comme étant des facteurs
nécessaires à l’intégration. Une partie non négligeable des musulmans interrogés est contraire
à la proposition d’attribuer automatiquement les droits politiques aux étrangers. Cependant,
un lien est souvent établi entre absence de droit de vote et faible implication dans la vie
politique.
On sait, plusieurs recherches l’ont montré, que la participation politique requiert un certain
nombre de conditions préalables, telles qu’une bonne estime de soi et un sentiment
d’efficacité politique (penser que la participation peut avoir un effet concret sur les décisions).
Ces facteurs sont largement influencés par le regard des autres, la manière dont les membres
de la culture majoritaire réagissent à la participation des membres des minorités.
La majorité silencieuse des musulmans a une vision apolitique de la citoyenneté, ce qui
permet de nuancer l’idée répandue dans l’opinion publique selon laquelle les musulmans se
mobilisent et se politisent en Suisse.
Discrimination
Si l’aversion pour la plainte et la culture du respect pour celui qui reçoit et accueille peut
expliquer des propos relativement acritiques du modèle d’intégration en Suisse, plusieurs
témoignages font état de phénomènes de discrimination à l’égard des musulmans.
« le regard des autres, les préjugés » « l’exclusion, c’est ce qui nous fait le plus mal, c’est
refuser le travail à un musulman, exclure ou mal se comporter avec un jeune à l’école »
« lorsqu’on s’arrête sur un passage pour les piétons pour laisser passer le piéton, lorsqu’il