adoptées, après quelques amendements mineurs par le Comité de liaison pour l’autogestion socialiste. Le
CLAS regroupait notamment l’Alliance marxiste révolutionnaire, les Comités d’initiative communiste, le Parti
socialiste unifié (PSU) (CLAS, 1974)
.
La dimension autogestionnaire dans la pensée de Marx
Lucien Goldman, un théoricien du marxisme (1970)
a cherché à redonner sa place à l’autogestion au sein
du Marxisme. Il relève chez Marx une approche fondée aussi sur la liberté des individus, sur lequel vont
d’ailleurs s’appuyer les socialistes autogestionnaires dans les années 1970. Certains auteurs tentent, tel
Corcuff (2003)
de faire ressortir chez Marx, le rôle de l’individu. D’autres tel Victor Leduc (1989)
cherchent à
réhabiliter l’importance des théories de la liberté et de l’autonomie chez Marx.
Chez Marx, les principes de liberté des individus et des groupes ne sont pas mis de côté et rejoignent en
partie les idées anarchistes de Proudhon. Le socialisme autogestionnaire a tenté une synthèse de ces deux
courants que sont le socialisme d’Etat (Marx) et le fédéralisme autogestionnaire de Proudhon.
Sur le plan de la production, ce dernier consiste dans la création d’une « démocratie économique
mutualiste : les agriculteurs sont propriétaires d’une parcelle qu’ils exploitent, et ils s’associent avec d’autres au
sein d’ensembles coopératifs, eux-mêmes inclus dans une fédération agricole. Le secteur industriel devrait,
quant à lui, être composé de multiples propriétés collectives concurrentes entre elles mais associées en une
même fédération industrielle. Des groupements d’unions de consommateurs formeraient un "syndicat de la
production et de la consommation", chargé de la gestion du système, indépendamment de l’État. Proudhon ne
s’arrête pas là : il imagine aussi une confédération qui regrouperait tous les marchés du monde » (Coste,
2006)
.
Les approches fondées sur la coopération, connaissent un renouveau. En octobre 2009, le prix Nobel
d’économie à été décerné à une femme pour la première fois, ce qui est assez symbolique de l’attention et du
renouveau vis-à-vis de l’intérêt porté sur les approches coopératives. Cette femme se nomme Elinor Ostrom.
Elle a démontré notamment dans son livre « la gouvernance des biens communs » que des hommes associés
en égaux, notamment sous forme de coopératives, au Nord comme au Sud, géraient mieux leurs ressources,
tel l’eau, ou la terre, que les réglementations publiques d’un Etat centralisé ou une entreprise capitaliste privée
(Ostrom, 1990)
.
Le projet du socialisme autogestionnaire est l'appropriation collective de toutes les entreprises,
mais une autogestion collective. Un troisième pilier vient s’y ajouter se situe au plan macro, il s’agit de la
planification démocratique (Sainsaulieu, 1972). On observe deux dérives sur le plan de la démocratie
économique, l’un dans le socialisme étatique et l’autre dans le capitalisme. Dans ce dernier, ce qui différencie
une PME d'une grande entreprise, est que cette dernière dispose d'un impact politique et économique, d'une
capacité d'influence sur les élus nettement plus importante. En effet, les transnationales en particulier,
disposent parfois d’un budget qui dépasse celui de certains Etats et leurs réseaux d’influence politique
surpassent parfois le pouvoir de certains gouvernements.
En ce qui concerne l’union des républiques socialistes soviétiques (URSS), ce système a échoué,
notamment parce qu'il était trop rigide et insuffisamment adapté aux besoins de la base (la demande des
consommateurs et du marché), mais aussi à cause d’un manque de démocratie générale. Pour les tenants des
C.L.A.S., 1974, Les 14 thèses pour l’autogestion, http://alterautogestion.blogspot.com/2009/10/quatorze-theses-pour-
lautogestion.html
GOLDMAN Lucien, 1970, Marxisme et sciences humaines, Idées, NRH.
CORCUFF Philippe, 2003,, La Question individualiste, Stirner, Marx, Durkheim, Proudhon, Editions le Bord de l’eau.
LEDUC Victor, 1989, Aliénation ou autogestion, le dilemme de notre temps, La Brèche,
COSTE J., Dictionnaire des noms propre, Armand Colin, 2006.
OSTROM Elinor, Governing the Commons, Cambridge University Press, 1990.