
LES FACTEURS DE PRODUCTION ET LA CROISSANCE.
Quel est l’impact du facteur capital dans la croissance ? Qu’en est-il du facteur travail ?
Pour cela, on peut évaluer la contribution de chacun à la croissance du PIB réalisée.
Source : à partir de V. Coudert, « Croissance et démographie dans les pays industrialisés »,
Economie prospective internationale, n°52, 4ème trim. 1992, La Documentation Française.
Dans les trois pays, le facteur travail a contribué à cette croissance et cela pour deux raisons :
la quantité de travail a pu augmenter et la qualification du travail s'est améliorée. Aux Etats-
Unis, par exemple, entre 1973 et 1990, sur les 2.5% de croissance annuelle moyenne, 1%,
soit plus du tiers, est dû à la contribution du facteur travail. Pourquoi le chiffre négatif de la
contribution du facteur travail en France entre 1973 et 1990 ? Cela signifie qu'il y a une
diminution de l'apport du facteur travail, due sans doute à la diminution de la durée du travail
(5ème semaine de congés payés et passage des 40 heures aux 39 heures en 1981) et de la
hausse du chômage.
On observe aussi qu'en France et au Japon, l'accumulation du capital, c'est-à-dire
l'investissement (mesuré par la F.B.C.F) joue un grand rôle dans la croissance : celle-ci est à
l'origine de près de la moitié de la croissance entre 1973 et 1990, bien plus donc que le
facteur travail.
Quand on a bien mesuré l'apport du capital et du travail dans la croissance, qu'observe-t-on ?
>> Il reste une partie de la croissance qui ne s'explique pas par les apports du capital et du travail.
C'est ce que l'on appelle le « résidu », ce qui reste inexpliqué (certains l’appellent la « part de notre
ignorance ». Cela correspond à une partie importante de la croissance (plus de la moitié en France).
Ce facteur résiduel (qui n’est ni du capital, ni du travail) a souvent été associé au progrès technique
qui contribue à l'amélioration de l'efficacité des facteurs de production. Cependant, d'autres
éléments jouent un rôle non négligeable, tout en étant difficiles à mesurer tels que :
- le rôle grandissant des pouvoirs publics ;
- l’amélioration de la gestion des entreprises ;
- l’ouverture de l’économie et la concurrence internationale ;
- la meilleure mobilité de la main-d’œuvre
- la diffusion de l’instruction ;
- l’aspiration au bien-être matériel ;
- etc.
La croissance ne s’explique donc pas que par des facteurs purement économiques mais
aussi par des éléments culturels et politiques, par le comportement des différents agents
économiques, en particulier les entreprises et l'Etat.