Climate Support Facility WO26 - Rapport mission «Collaboration CILSS - CSF: la formation des formateurs sur l'intégration
du changement climatique dans les stratégies et politiques de développement au Burkina-Faso»
Atelier de formation sur l’intégration du changement climatique dans les stratégies et les politiques de développement au Burkina-Faso,
Ouagadougou du 29 Juillet au 2 Aout 2013
Ordre de mission n° 25
Collaboration CILSS - CSF: la formation des formateurs sur l'intégration du
changement climatique dans les stratégies et politiques de développement au
Burkina-Faso
Rapport de mission
Mission de terrain du 29 Juillet au 2 Août 2013
Isabelle Mamaty (Key Expert 4)
Contrôle de qualité: Manuel Harchies
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du changement climatique dans les stratégies et politiques de développement au Burkina-Faso»
Atelier de formation sur l’intégration du changement climatique dans les stratégies et les politiques de développement au Burkina-Faso,
Ouagadougou du 29 Juillet au 2 Aout 2013
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Contexte de la mission
1. Dans le cadre de la mise en œuvre des initiatives de l’Alliance Mondiale Contre le
Changement Climatique en Afrique de l’Ouest (AMCC/GCCA) et de l’Adaptation du
changement climatique dans les secteurs de l’agriculture et de l’eau (FFEM-CC), le
CILSS, en partenariat avec le Climat Supports Funds (CSF), organise une série de
formation sur l’intégration du changement climatique (CC) dans les politiques nationales
dans les pays de l’espace CILSS-CEDEAO.
2. Ce présent atelier organisé du 29 juillet au 2 aout à Ouagadougou au Burkina en
collaboration avec le Conseil National pour l’environnement et le développement durable
(CONEDD) est le deuxième atelier après celui du Niger, organisé du 23 au 26 juillet.
3. Cet atelier a regroupé une vingtaine de participants venant des différents départements
ministériels (l’agriculture et sécurité alimentaire , environnement et développement
durable, conseil national pour le secours d’urgence, Direction de l‘économie et de la
planification (Ministère de l’économie), direction générale de la météo, des ressources
animales et halieutiques) et des structures décentralisées (Association des municipalités,
Association des régions) (cf. liste des participants en annexe 1).
4. Cette formation vise à doter le Burkina Faso d’une masse critique d’experts nationaux
capables de répliquer les enseignements et les stratégies afin de permettre une
appropriation des principes de développement durable et la prise en compte de la
dimension changements climatiques dans les outils de planification tant au niveau
national que décentralisé.
5. La première journée du lundi 29 juillet a été consacré à l’instar de l’atelier de Niamey à
deux réunions de travail : (1) la première réunion a permis aux formateurs CILSS et
l’expert KEY 4 du CSF de revoir les modules et leur personnalisation dans le contexte du
Burkina-Faso, personnalisation qui n’avait pas été finalisée (cf feuille de route proposée
lors du WO 20), (2) la deuxième réunion entre l’équipe de formateurs CILSS et le
coordinateur pays et son équipe a permis de faire le point sur l’aspect organisationnel et
surtout d’adapter l’agenda à la période de ramadan.
6. L’atelier a donc débuté le mardi 30 juillet jusqu’au vendredi 2 Août, soit 4 jours. Chaque
module était composé d’une présentation et d’un ou 2 exercices pratiques.
7. Le Key expert 4 a encadré les formateurs du CILSS et apporté son appui aux formateurs
pour les aider :
a. Dans la manière de présenter et d’identifier les messages clé à délivrer en tirant
les leçons de l’atelier de Niamey qui a eu lieu la semaine d’avant (22 au 26 juillet)
b. en contribuant à leur présentation avec des points complémentaires à la
présentation
c. en procédant à un débriefing avec toute l’équipe pour souligner les points forts et
les points faibles et comment améliorer les présentations pour les autres pays tests
(ex. Bénin)
Les principales conclusions de l’atelier
8. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Dr. Mahalmoudoun Hamadoun,
coordinateur sécurité alimentaire lutte contre la désertification du CILSS qui a débuté son
allocution d’ouverture en félicitant le partenariat entre le CILSS et le Ministère de
l’Environnement et du Développement Durable à travers le CONEDD. Il a rappelé le rôle
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depuis plus de 40 ans du CILSS dans la recherche de la sécurité alimentaire, la lutte
contre la désertification et les effets de la sécheresse pour un nouvel équilibre écologique
au Sahel et plus particulièrement la question du CC qui a toujours été au cœur des
préoccupations du CILSS.
9. Après la présentation de chacun des participants, les principales attentes peuvent être
résumées de manière suivante :
Partager les expériences des uns et des autres et se familiariser avec les concepts ex. CC,
adaptation/atténuation, vulnérabilité etc. …. et les outils de prise en compte du CC dans
les stratégies et les politiques sectorielles en particulier les outils pour intégrer le CC dans
les services de planification et de suivi et évaluation et des outils capables de convaincre
les personnes à intégrer le CC
Améliorer les performances sur le terrain, travailler avec les régions, les collectivités
territoriales et accroitre la résilience des populations.- comment intégrer le CC dans les
priorités au niveau communautaire
Comprendre les synergies entre adaptation et gestion durable des terres
10. Le module introductif (module 0) a été présenté par Dr. Edwige Botoni, qui a rappelé le
contexte de la tenue de cet atelier et expliqué que cette formation n’est qu’un moyen et
non une fin et doit s’inscrire dans la durée en développant un partenariat plus poussé entre
le CILSS et ses Etats membres.
11. La session sur le Module 1 - Comprendre le CC et ses liens avec le développement a été
conduite par le Dr. Benoit Sarr du centre AGRHYMET qui a débuté par un quiz d’une
dizaine de questions sur le CC, ses causes et ses effets. Il a rappelé que le CC est une
menace sérieuse pour notre développement. Ainsi le CC actuel est principalement du aux
activités humaines qui affectent la composition de l’air atmosphérique par une très forte
concentration de GES. Pour ce qui concerne les effets du CC au Burkina en particulier,
Dr. Sarr a donné quelques chiffres significatifs :
les températures maximales ont augmenté en moyenne de 1% tandis que les
minimales de 0,5 degré en moyenne au Burkina. Mêmes tendances dans la sous région
Afrique de l’ouest
forte variabilité des précipitations surtout depuis les années 90 dans la sous région. : 7
à 8 cas d’inondations en Afrique de l’Ouest depuis les années 90 : en 2007 et 2009 au
Burkina-Faso
12. Au cours de la discussion, le représentant du CONEDD a expliqué que le Burkina a
préparé le Plan d’action national d’adaptation (PANA) et fait une requête d’environ 2,5
millions de dollars pour 5/6 projets auprès du FEM qui ont été complété par des fonds de
la coopération japonaise pour des activités de renforcement des capacités institutionnelles
et systémiques et la coopération danoise pour des activités relatives à l’organisation de la
société civile. Le PANA s’inscrit dans l’urgence, mais sur le moyen et le long terme le
Burkina risque d’avoir des problèmes d’où élaboration d’un plan d’adaptation national
(PAN) avec le Millénium Institute sur la base des données historiques sur le moyen et le
long terme et consultation des acteurs sectoriels pour voir quels sont les grands
programmes qui devraient être prioritaires. Actuellement le Burkina est en négociation
pour une phase 2 pour lancer des activités à moyen et long terme tels que les éco-villages,
la promotion des bonnes pratiques en matière de gestion durable des déchets.
13. Pour le NAMA, le Burkina met l’accent sur l’énergie car il estime qu’il y a peu de
recherches convaincantes dans l’agriculture à ce stade. En effet, le Burkina considère
qu’il n’est pas question d’engager l’agriculture dans les réductions de GES. En revanche,
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il est important de développer l’amélioration des pratiques de sylviculture par exemple et
de réduire des émissions dues à la déforestation et de favoriser la séquestration du
carbone (REDD).
14. Pour ce qui concerne le processus REDD, le Burkina a reçu 38 millions de la BAD et de
l’INITIATIVE REDD (BM) pour la préparation et le développement de la stratégie
REDD (gestion durable des forêts communales et des forêts protégées). Actuellement, le
Burkina est dans la phase de formulation des documents de projets et des propositions de
projets sont attendues pour la fin 2014.
15. Concernant les opportunités liés au CC telles que les emplois verts, le Burkina doit encore
développer une nomenclature plus claire dans ce domaine (ex: les balayeurs de rue ; les
femmes impliquées dans les emplois de produits ligneux etc.) ainsi que développer un
vrai concept d’éco-village reconnu et accepté par tous les acteurs.
16. La session sur le Module 2 - Comprendre le CC et ses liens avec le développement a été
introduite par la présentation sur le Contexte institutionnel, faite par Monsieur Honadia,
SP CONEDD. Cette présentation a commencé par la description du contexte climatique
sur la base du quatrième rapport du GIEC dont le principal résultat est que sur six scenarii
d’émissions de GES pour décrire le climat du futur, on arrive à la conclusion que le
réchauffement global serait compris entre 1,8 et 4 ° celsius en 2100 et qu’une hausse de +
de 2°C serait inéluctable avec des conséquences très importantes sur les ressources en
eau, la biodiversité, le niveau de la mer et affecterait de nombreux secteurs d’activités
(agriculture, tourisme, infrastructures, urbanisme, santé etc…).
17. Pour ce qui concerne les précipitations, Monsieur Honadia a expliqué qu’une analyse plus
fine faite au pas décennal (tous les 10 ans) indique une remontée des isohyètes d’environ
50 km durant la période 2001-2010 dans les régions Sud, Centre-Sud et Nord-Ouest du
pays.
18. Les principaux risques identifiés au Burkina sont les suivants: (1)Risque faible d’avoir
moins de pluie ; (2) risque d’extension de la saison des pluies par le début et par la fin,
avec moins de pluie en juillet-août et plus de pluie en septembre et octobre (3) Risque de
renforcement de la variabilité d’une année à l’autre ; (4) Risques de pluies diluviennes
seront plus fréquents et les durées de poches de sécheresse auront une plus forte
variabilité en début et fin de saison ; (5) Risque de hausse des températures maximales et
minimales de 2,5°C à 5°C ; (6) Risque de hausse appréciable de l’ETP mensuelle (2 à 10
mm).
19. Cependant, le présentateur a insisté sur le fait que l’observation systématique du Climat
est une priorité mais difficile car couteux dans le contexte de la plupart des pays africains.
A l’heure actuelle c’est principalement au travers des projets que cette activité est
financée.
20. Concernant le cadre institutionnel du Burkina-Faso eu égard à la problématique du CC,
Mr. Honadia a expliqué que le Burkina-Faso est passé d’un comité purement
interministériel, à savoir le Comité Interministériel (CIMAC) à un cadre
pluridisciplinaire, le Comité national sur l’environnement et le développement durable
(CONEDD) en partenariat avec divers acteurs (recherche, ONG …, ). C’est à partir de la
mobilisation de ces différents acteurs que le PANA a été élaboré.
21. Ce cadre institutionnel est en cours d’élaboration avec le CONEDD comme chef de file
(avec les 4 points focaux des conventions) et la mise en place de quatre groupes de travail
avec les différents partenaires: adaptation, atténuation, mobilisation du financement et
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inventaire de GES). Par ailleurs le CONEDD a fait une demande de candidature pour
devenir une entité nationale de mise en œuvre pour bénéficier de l’accès direct au Fonds
d’adaptation.
22. Au cours de la discussion les questions suivantes posées : (1) le lien entre le cadre
institutionnel actuel et les autres structures étatiques (exp. structure de gestion des risques
et des catastrophes) ; (2) la place des ONG dans ce cadre institutionnel ; (3) les liens
entre les stratégies de développement et ce cadre institutionnel ?; (4) la synergie entre les
différentes conventions etc.
23. A ces questions, l’intervenant a expliqué qu’à l’heure actuelle, le CONEDD met à
disposition les résultats de ses études au niveau des entités concernées (structure de
gestion des risques, etc.. ;) mais le dispositif doit être amélioré. Les ONG devront
également faire partie du dispositif mais actuellement l’expertise des ONG est sollicitée à
tous les niveaux. A titre d’exemple, l’IUCN accompagne le CONEDD.
24. La question de la synergie entre les 3 conventions doit répondre aux questions suivantes :
(1) Comment dérer ou mutualiser les ressources dont on dispose pour mettre à profit
l’ensemble des ressources humaines, matérielles etc.; (2) Comment avec le canevas de ces
3 conventions travailler ensemble ? Un rapport avait été établi à ce sujet avec des
recommandations il y a 9/10 ans mais rien n’a été mis en place depuis.
25. Concernant le PAN, l’étape de modélisation est finie, il reste maintenant les aspects
impacts dans les différents secteurs et les résultats à transmettre dans les ministères
concernés. Ensuite , cela devrait être traduit dans les politiques sectorielles afin d’en tirer
les grandes problématiques à moyen et long terme dans leur domaine respectif de
grands projets devraient être dégagés sous forme de rapports sectoriels puis ensuite un
PNA à la fin de l’année.
26. Enfin, pour ce qui concerne l’utilisation de l’allocation FEM du Burkina, le représentant
du CONEDD a expliqué que la BM a reçu mandat pour gérer le FEM5 et à ce titre, des
montants ont été alloués d’office pour la grande muraille verte et le reliquat devant être
reversé aux pays. Par ailleurs, 5 millions de dollars avait été alloué au Burkina dans le
cadre de la grande muraille verte. Pendant que le Burkina lançait son processus, la BM
travaillait de son coté avec d’autres partenaires sur la grande muraille verte au Burkina.
Donc il y a eu 2 processus en parallèle sans concertation. Au final, une partie de
l’allocation FEM du Burkina sera alloué à la grande muraille verte et le reliquat pourrait
être utilisé dans le cadre des éco-villages notamment.
27. Le module 2 pourquoi et comment intégrer le CC dans les politiques et stratégies
sectorielles présenté par Dr. Botoni E et Dr. Bilgo Ablassé, a eu pour objectifs
d’expliquer les différents points d’entrée de l’intégration du CC dans les politiques et les
stratégies sectorielles. Il s’agit tout particulièrement de mettre l’accent sur la pertinence de
l’intégration du CC dans la planification à tous les niveaux. Il a été rappelé que chaque
pays doit déterminer les dispositifs institutionnels les plus pertinents sur la base des
structures institutionnelles en place, d’un bon diagnostic de leurs forces et faiblesses, d’un
plan clair pour améliorer la gouvernance générale.
28. Au cours de la discussion qui a suivi, il a été expliqué que l’axe 4 de la Stratégie de
croissance et de Développement Durable (SCADD) au Burkina prend en compte le CC
mais les indicateurs ne sont pas clairement élaborés. De même les plans communaux de
Développement (PCD) tiennent compte du CC. Globalement, il faudra un changement de
mentalité et des plaidoyers, allouer des ressources supplémentaires pour l’intégration du
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