I) LA DYSPHASIE
A) VERS UNE DEFINITION DE LA DYSPHASIE
Si on se réfère à la définition donnée par Christophe-Loïc GERARD , « la dysphasie
se définit par l’existence d’un déficit durable des performances verbales, significatif en regard
des normes établies pour l’âge ». Il explique que la dysphasie est un trouble spécifique de
l’apprentissage et du développement du langage oral. L’enfant dysphasique ne développe pas
son langage de façon normale.
L’auteur met en évidence que cette pathologie est assez méconnue mais fréquente car
le phénomène dysphasique touche au moins 1% des enfants en âge d’être scolarisés. Il
souligne que les enfants dysphasiques ne sont atteints d’aucun retard intellectuel, d’aucun
déficit sensoriel, ni d’autisme, ni de troubles du comportement même si ces enfants peuvent
paraître agités, peu attentifs et parfois agressifs, révélateur d’un certain mal-être. Ils ne
souffrent pas de déficit auditif, ni de malformation des organes phonatoires. La dysphasie
n’est pas liée non plus à une lésion cérébrale et ni à une forme de dyslexie. Beaucoup
d'enfants catalogués "dyslexie grave" sont en fait dysphasiques.
La dysphasie touche des enfants sans histoire médicale particulière. Néanmoins, ces
enfants cherchent à communiquer avec les autres, recherchent le contact à l’inverse des
enfants autistes. Christophe Loïc Gérard rappelle que les garçons sont plus touchés que les
filles. Cette pathologie peut s’avérer plus ou moins sévère et revêtir différentes formes où
l’enfant utilise des paroles indistinctes, présente des troubles de syntaxe, a un discours plus ou
moins construit, s’exprime avec des mots-isolés, a une compréhension partielle du langage
oral (…).
(Ed. De Boeck Paris, "L'enfant dysphasique", Ch.-L. Gérard, p. 12.)