citoyens assistant aux séances de l'ecclésia, et institue les « procès d'illégalité » pour annuler les décisions de
cette assemblée du peuple qui vont à l'encontre des lois existantes.
Les premières interventions pour moderniser la cité, entreprises par Thémistocle et Cimon, avaient
paré au plus pressé en entourant la ville d'une enceinte fortifiée. Périclès se lance dans un
programme de grands travaux : il fait achever les « Longs Murs » qui relient Athènes au Pirée et confie
à Phidias la charge de reconstruire l'Acropole où il fait édifier le Parthénon et les Propylées, portique
monumental marquant l'entrée de la colline (438-432).
Les dépenses considérables qui en résultent l'obligent à puiser dans la caisse de la ligue de
Délos (également appelée première Confédération athénienne), à accentuer l'emprise de
l'impérialisme athénien et, pour cela, à développer, dès 448-447, le système des clérouquies(colonies
peuplées d'Athéniens) dans la Chersonèse de Thrace, en Eubée et en Grèce insulaire.
Dans le conflit qui oppose à Athènes Corinthe, Égine, Sparte et ses alliés, les Béotiens et les Perses,
Périclès, qui dirige fréquemment les opérations militaires, se prononce longtemps pour la guerre à
outrance. Mais, après la paix de Callias avec les Perses (449-448) et la paix de Trente Ans avec Sparte
(446), il ne compte plus que sur des méthodes pacifiques, ainsi que sur le prestige de ses réalisations
culturelles et sociales, pour imposer l'hégémonie athénienne aux cités grecques encore
indépendantes.
Au faîte de son pouvoir, il fréquente les plus grands intellectuels de son temps Athènes : notamment
le philosophe Protagoras d'Abdère, l'historien Hérodote d'Halicarnasse, l'architecte Phidias, l'auteur
tragiqueSophocle ; Athènes, où il attire Euripide, les sophistes (professeurs itinérants) et le
philosophe Socrate, est alors à son apogée.
Débarrassé de l'opposition systématique de Thucydide, chef du parti aristocratique alors frappé
d'ostracisme(vers 443), Périclès – que l'on surnomme « l'Olympien » – fait de sa patrie la démocratie
modèle. Une démocratie qui fournit subsistance et travail à tous ses concitoyens. Toutefois, depuis
une loi de 451, le fils d'une étrangère est privé de droits civiques.
« Nous aimons une beauté simple » : ces mots que l'historien Thucydide prête à Périclès résument
parfaitement l'idéal du grand homme d'État athénien dans le domaine des arts. Cet idéal trouva une
application immédiate dans la nécessité de parfaire la reconstruction d'Athènes (laissée en ruine au
départ des Perses en 479 avant J.-C.).
Cette présence athénienne humilie les alliés, mais Périclès réussit à briser leurs velléités
d'indépendance. La fondation de Thourioi, en Italie du Sud, au terme de l'expédition de 444-443, puis,
en 436, celle d'Amphipolispour contrôler la Thrace font foi de ses aspirations panhelléniques.
Prévoyant le conflit avec Sparte, Périclès y prépare le camp athénien. Il
soutient Corcyre contre Corinthe (433) puis tente de briser la révolte de Potidée, qui demande l'appui de
Corinthe et de Sparte.
Périclès serait à l'origine du décret qui, interdisant les marchés de l'Attique et les ports de la
Confédération aux Mégariens (432), va provoquer la guerre du Péloponnèse (431-404). C'est alors
qu'une opposition se fait jour, constituée d'ennemis personnels et d'ambitueux déçus, d'impérialistes
impatients et d'oligarques groupés derrière Thucydide rentré d'exil. Des procès sont intentés à
Phidias, à Anaxagore, et même à Aspasie, la concubine de Périclès, qu'il a installée chez lui.
Cependant, le peuple fait toujours confiance à son stratège, et, adoptant son plan de campagne,
s'enferme derrière les murs d'Athènes dès le début de la guerre du Péloponnèse. Au cours de l'été
430, Périclès dévaste la région d'Épidaure ; l'hiver venu, il prononce son célèbre discours en l'honneur
des premiers morts du conflit.
Profitant du découragement du peuple, ses adversaires le font condamner à une lourde amende pour
n'avoir pas justifié de l'usage des fonds secrets qui lui avaient été confiés ; puis, le rendant
responsable des premiers déboires de la guerre, l'écartent du pouvoir.
Réélu stratège au printemps 429 par les Athéniens, Périclès meurt en septembre de la peste.
Périclès devient l’homme le plus influent d’Athènes à partir des années 443 av. J.C. Au pouvoir, Périclès
s’efforça d’ouvrir au plus grand nombre le vie politique de la cité. Les magistratures réservés jusqu'en 457 aux
seuls plus riches citoyens, s'ouvrirent à tous par la suppression des conditions de cens et l'extension de la
procédure du tirage au sort, plus démocratique que l'élection. Par l'institution de l'indemnité de fonction
(misthos), Périclès permit à nombre de citoyens de se dégager, pour remplir les charges publiques (siéger à la
boulê ou au tribunal). Il n'alla pourtant pas jusqu'à verser un misthos à qui venait à l'ecclésia (elle ne se
réunissait qu'une fois par semaine en moyenne et y participer pouvait passer pour être du devoir citoyen de