pour que l'effet volume puisse avoir un impact favorable sur le solde extérieur, il faut que les
exportations et les importations réagissent de manière significative à la variation de leur prix
la deuxième condition porte sur l'inflation : une hausse des prix des produits importés peut
entraîner des tensions inflationnistes (inflation par les coûts mais aussi hausse des salaires destinée à
compenser la baisse du niveau de vie – effets de « second tour ») qui annihilent l'impact de la
variation du taux de change
==> la politique de change apparaît alors en première analyse comme un instrument efficace pour atteindre un
objectif d'équilibre (ou d'excédent) des comptes extérieur mais aussi pour soutenir la croissance et, plus largement,
impulser une stratégie de développement. De ce point de vue les interrogations à propos de la participation à la zone
euro (interdisant de facto dévaluation ou dépréciation) de pays dont la compétitivité est fragile souligne l'importance
de cet outil
2- Le lien taux de change – compétitivité est cependant aujourd'hui beaucoup plus complexe
a- La baisse du taux de change n'a pas d'effets positifs automatiques
rappel première partie : la dévaluation peut déboucher sur des spirales inflationnistes. On
peut alors dans certains pays se retrouver face à des crises de change (forte baisse non désirée de la
valeur externe de la monnaie)
les effets de la baisse de la valeur externe de la monnaie peuvent être limitées par le
comportement d'entreprises qui ne la répercutent pas dans leurs prix (priorité à la marge sur le prix)
la baisse du taux de change peut se révéler une solution de facilité en ne forçant pas les
économies concernées à mettre en place des mesures de compétitivité plus structurelles
dans le cadre de politiques non coopératives entre les Etats, des spirales de
dévaluation/dépréciation peuvent se mettre en place (années 30, interrogations aujourd'hui sur la
guerre des monnaies)
b- L'appréciation du change peut également être un facteur de compétitivité
l'appréciation du change peut permettre de maîtriser l'inflation pour ensuite déboucher sur
une compétitivité plus structurelle (politique du franc fort dans les années 80)
l'appréciation du change peut contraindre l'économie concernée à monter en gamme dans
ses productions
l'appréciation du change peut pousser à réorienter la croissance vers le marché intérieur en
la rendant moins dépendante des débouchés extérieurs (Chine aujourd'hui)
c- La compétitivité d'un pays renvoie à des enjeux plus larges
la compétitivité passe également par les coûts et non seulement par les prix : dynamique
des salaires et productivité sont des éléments essentiels
la compétitivité est également liée à des facteurs qualitatifs (compétitivité hors prix)
la dynamique actuelle de la mondialisation, marquée par l'accélération des flux de capitaux
internationaux mais aussi le rôle accru joué par les firmes dans les flux commerciaux (DIPP,
segmentation des chaînes de valeur) conduit également à mettre en avant l'attractivité d'un territoire
comme facteur important dans la compétitivité de l'économie
Conclusion
La manipulation du taux de change a été et reste encore un instrument de compétitivité dont les Etats ont largement
usé et qu'ils cherchent encore à utiliser. Cependant il convient de relativiser l'importance de cet instrument : ses
conditions d'utilisation sont significativement plus complexes dans un système de changes flottants, la variation du
taux de change présente des risques, en particulier en matière d'inflation, et ce n'est qu'un des outils possibles pour